Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Publius Pétrone

Publius Pétrone était un sénateur romain, consul suffect en 19. Il a été nommé légat de la province romaine de Syrie par l'empereur Caligula en 39. Il est probablement arrivé dans le pays vers la fin de cette année. Peu de choses sont connues à son sujet avant et après cette fonction, si ce n'est qu'il est le père de Titus Petronius Niger, l'auteur probable du Satyricon.

Lucius Vitellius serait resté en poste jusqu'en 38, probablement jusqu'à l'arrivée d'Agrippa Ier dans ses territoires dans la seconde partie de l'année 38. Caligula a alors nommé Publius Pétronius pour lui succéder. Celui-ci est resté en poste jusqu'à la nomination de Vibius Marsus par l'empereur Claude vers 42.

Il est le père de :

La statue de Caligula modifier

Buste de Caligula (musée du Louvre).

Vers la fin de 40[1], Aristobule s'est opposé à la décision de l'empereur Caligula lorsque celui-ci a voulu installer des statues de lui-même dans les lieux de culte juifs et notamment dans le Temple de Jérusalem. Caligula entend développer le culte impérial et se placer de son vivant au-dessus de la politique des mortels et a dans l'idée d'imposer son statut divin à l'empire, quelles qu'en soient les conséquences politiques[2]. C'est dans cette optique que pour des motivations incertaines[Note 1], il conçoit de faire ériger dans le Temple de Jérusalem, sa propre statue en or sous l'apparence de Zeus[Note 2]. L'initiative de Caligula horrifie les sujets juifs de l'Empire et entraîne des troubles dans la diaspora à Rome, mais aussi à Alexandrie, Thessalonique, Antioche et en Palestine[Note 3], en particulier en Galilée[3].

Caligula enjoint au nouveau proconsul de Syrie, Publius Petronius de placer de gré ou de force, la statue dans le Saint des saints » du Temple de Jérusalem[4], violant l'aniconisme judaïque dans le lieu le plus sacré de cette religion[Note 4]. Petronius dispose des troupes armées nécessaires — deux légions romaines et des auxiliaires — qu'il caserne à Ptolémaïs, en Phénicie, dans l'éventualité d'un soulèvement[5] et il a pour mission d'accompagner la procession de la statue — en cour de fabrication à Sidon — à travers la Judée, jusqu'à Jérusalem[6]. La population se précipite en nombre à Ptolémaïs, soutenue par les autorités religieuses juives, puis à Tibériade où les troubles se poursuivent pendant une quarantaine de jours[7]. Petronius s'y rend et y rencontre les notables et notamment Aristobule qui fait un plaidoyer éloquent devant Publius Petronius contre l'érection de la statue de Calígula dans le Temple de Jérusalem[8]. Petronius s'est alors laissé convaincre par les discours des premiers citoyens du pays et devant la détermination du peuple (Ant. jud. XVIII, 8, § 4).

Curieusement après ces discours des notables à Tibériade, Petronius temporise auprès de l'empereur par un échange de courriers[9] exposant — au risque de sa vie[2] — les difficultés de la situation[10] : les habitants de Galilée sont proches de la révolte générale[4], ainsi que les Juifs de Judée, les paysans risquant d'incendier les moissons juste avant leur récolte[7], tout en se préparant à la guerre[6]. La première réponse de l'empereur est assez modérée mais certains sources font état d'une réponse « furieuse » de Caligula à Pétronius[Note 5], n'envisageant aucun compromis[2].

Après ces événements, Aristobule disparaît de l'histoire, bien qu'il soit probable qu'il ait survécu à son frère Agrippa Ier, qui est décédé en 44.

Bibliographie modifier

  • (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, , 722 p. (ISBN 0-8006-2621-4). Document utilisé pour la rédaction de l’article

À écrire modifier

… à partir des articles en anglais

Noter aussi les en:Petronius (disambiguation), dont ː

Caius Petronius Pontius Negrinus modifier

Caius Petronius Pontius Negrinus meurt en 37. Il est consul en 37 à l'époque de Tibère (et donc consul éponyme). en -22, Nigrinus était le gouverneur d'Égypte et il a avancé le long du Nil avec la XXIIe légion Deiotariania et la IIIe Cyrenaica et a apparemment détruit Napata, près de la IVe cataracte (en:Karima, Sudan à l'époque actuelle).


Les Avidii et les Ceionii de l'époque des Flaviens et des Antonins. Arbre non exhaustif.

Un de ses parents peut être Caius Avidius Negrinus (mort en 118). Ses deux parents sont des romains de haut rang politique. Son père porte le même nom que lui et le nom de sa mère est inconnue. Un de ses frères est le consul Titus Avidius Quietus et son oncle paternel est le proconsul Titus Avidius Quietus. À noter la présence de deux Lucius Ceionus Commodus, l'un consul éponyme en 78 et son fils, consul éponyme en 106. Ce Lucius fils du précédent Lucius a été le premier mari d'une Plautia qui épousera ensuite notre Caius Avidius Negrinus.

Pontius Aquila modifier

À noter chez les en:Pontius la présence de Pontius Aquila, comme Lucius Pontius Aquila.

Simon Cantheras et Marsus modifier

Publius Pétronius est resté en poste jusqu'à la nomination de Vibius Marsus par l'empereur Claude vers 42.

C. Vibius Marsus, consul suffect en 17, légat de Germanicus en Orient (Tacite, Annales, II, 74 et 79), proconsul d'Afrique de 27 à 30, accusé de lèse-majesté en 37 et sauvé par le mort de Tibère (Tacite, Annales, V1, 47-48), succède en Syrie à P. Petronius vers 42 (Tacite, Ann., XI, 10) et y reste jusque vers 45.

La note ci-dessus est placée dans l'extrait suivant du XIXe livre des Antiquités judaïques:

« 4. Telles furent les mesures de précaution prises par Petronius pour redresser les illégalités déjà commises et pour empêcher que rien d'analogue ne survint plus tard. [313] Quant au roi Agrippa, il priva du pontificat Simon Cantheras pour le rendre à Jonathan (50), fils d' Anan, parce qu'il ]e reconnaissait plus digne de cette charge. Mais celui-ci se voyait sans plaisir investi d'un tel honneur et il le refusa en ces termes : [314] « Je me réjouis, ô roi, que tu m'aies donné cette marque d'estime, et l'honneur que tu m'as accordé de ton plein gré me va au cœur, bien que Dieu m'ait jugé tout à fait indigne du pontificat. Mais il me suffit d'avoir revêtu une fois les vêtements sacrés ; car autrefois, quand je les ai endossés, j'étais plus saint que je ne le suis maintenant pour les reprendre. [315] Pour toi, si tu veux qu'un plus digne que moi reçoive maintenant cet honneur, laisse-moi te donner un conseil. Mon frère est pur de toute faute envers Dieu et envers toi, ô roi, et je te le recommande comme digne de cette charge. » [316] Le roi, satisfait de ces paroles, admira les dispositions de Jonathan et donna le grand pontificat. à son frère Mathias. Peu de temps après, Marsus (51) succéda à Petronius dans le gouvernement de la Syrie. »

Au sujet de Simon Cantheras modifier

Au sujet de Simon cantheras, Josèphe écrit:

« 2. Après avoir accompli complètement toutes les cérémonies en l'honneur du Dieu, Agrippa dépouilla Théophile, fils d'Anan, du grand-pontificat et transmit sa charge à Simon, fils de Boéthos, surnommé Cantheras. Simon avait deux frères, et son père Boéthos avait épousé la fille du roi Hérode, comme nous l'avons dit plus haut. [298] Simon eut donc le pontificat ainsi que ses frères et son père, comme auparavant les trois fils de Simon Onias sous le gouvernement des Macédoniens, ainsi que nous l'avons raconté dans les livres précédents. »

Là, il est curieusement dit que Boéthos avait épousé une fille d' Hérode, d'autre-part, le passage auquel il renvoie ne sembla pas exister. Pa ailleurs, Josèphe fait le lien entre la famille Boéthusienne et celle des Oniades. Les Oniades se sont réfugiés en Égypte où ils ont fondé le Temple de Léontopolis, Simon Boëthos est donné par Josèphe comme le représentant d'une grande famille d'Alexandrie. Les Boéthusiens descendent-ils des Oniades ?

  • Guerre des juifs, livre V (au cours du siège) action de Simon Bargioras

« Ce qui est sûr, c'est que Simon ne fit pas mourir Matthias, auquel il avait dû la possession de la ville, sans lui infliger des tourments. Ce Matthias était fils de Boethos, d'une famille de grands-prêtres : il était de ceux en qui le peuple avait le plus de confiance et qu'il estimait le plus. Lorsque la multitude fut maltraitée par les zélateurs auxquels Jean s'était déjà joint. Matthias avait persuadé au peuple d'introduire dans la ville Simon pour la protéger ; il n'exigea de celui-ci aucune convention, ne s'attendant à rien de mal de sa part. Mais quand Simon fut entré et devenu le maître de la ville, il vit en Matthias un ennemi comme les autres et attribua le conseil qu'il avait donné en sa faveur à la simplicité de son esprit. Il le fit alors arrêter, accuser de sympathie pour les Romains, condamner à mort, avec trois de ses fils, sans lui laisser le droit de se défendre. Le quatrième fils, qui devança les poursuites, s'enfuit auprès de Titus. Comme Matthias suppliait qu'on le fit mourir avant ses enfants et sollicitait cette faveur pour prix de ce qu'il lui avait ouvert les portes de la ville, Simon ordonna de le tuer le dernier. »

Évangile de la femme de Jésus modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Il y a débat tant sur les motivations de cette affaire que sur ses conséquences ; cf. Monika Bernett, « Roman Imperial Cult in the Galilee », in Jürgen Zangenberg, Harold W. Attridge et Dale B. Martin (dirs.), Religion, Ethnicity, and Identity in Ancient Galilee : A Region in Transition, éd. Mohr Siebeck, 2007, p. 348, note no 33. Il est possible que ce soit à la suite d'une machination d'Herennius Capiton, le gouverneur de Jamnia — celui qui avait voulu faire arrêter Agrippa avant son départ vers Alexandrie — qui joue sur les antagonismes entre juifs et païens et pousse ces derniers à ériger un autel à l'empereur que les seconds détruisent, en représailles de quoi Caligula aurait ordonné l'érection de la statue colossale dans le Temple ; il est également possible que l'empereur ait été sensible aux arguments de la délégation des grecs d'Alexandrie menée par Apion qui, dans le conflit qui oppose les deux partis, se plaint des « privilèges » accordés aux Juifs, dont la délégation est, elle, conduite par Philon d'Alexandrie et attend audience depuis plusieurs semaines. Quoi qu'il en soit, c'est alors, en Italie, que cette dernière délégation apprend « avec horreur » le projet par un coreligionnaire sans qu'on sache si c'est avant ou après l'audience impériale.
  2. Zeus Epiphanes Neos Gaios.
  3. Suivant Étienne Nodet et Justin Taylor puis François Blanchetière, c'est au cours de cette agitation que serait apparu le terme de « chrétien » forgé par les romains pour désigner des juifs messianisants protestataires similaires aux zélotes ; cf. Étienne Nodet et Justin Taylor, Essai sur les origines du christianisme : une secte éclatée, éd. Cerf, 1998, p. 286-287 ; François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien (30-135), éd. Cerf, 2001, p. 147.
  4. Il s'agit en effet moins d'un problème de substitution à YHWH que de l'association de l'empereur divinisé à ce dernier comme synnaos (dieu partageant le même temple) sous forme d'une image ; cf. Monika Bernett, « Roman Imperial Cult in the Galilee », in Jürgen Zangenberg, Harold W. Attridge et Dale B. Martin (dirs.), Religion, Ethnicity, and Identity in Ancient Galilee : A Region in Transition, éd. Mohr Siebeck, 2007, p. 347.
  5. Notamment Philon dont, toutefois, la propension à forcer les réactions de ses personnages est fréquente ; cf. Daniel R. Schwartz, Agrippa I : The Last King of Judaea, éd. Mohr Siebeck, 1990, p. .85.

Sources primaires modifier

Sources secondaires modifier

  1. D. R. Schwartz place la totalité des événements liés à la statue un an auparavant. Pour voir le débat au sujet de cette datation voir Grabbe 1992, p. 404-405.
  2. a b et c Goodman 2009, p. 111.
  3. Blanchetière 2001, p. 147.
  4. a et b Schwentzel 2011, p. 228.
  5. Schwartz 1990, p. 84.
  6. a et b Monika Bernett, « Roman Imperial Cult in the Galilee », in Jürgen Zangenberg, Harold W. Attridge et Dale B. Martin (dirs.), Religion, Ethnicity, and Identity in Ancient Galilee : A Region in Transition, éd. Mohr Siebeck, 2007, p. 347.
  7. a et b Hadas-Lebel 2009, p. 84.
  8. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Jewish encyclop.
  9. Schwartz 1990, p. 84-86.
  10. Schwentzel 2011, p. 229.