Utilisateur:Mozartman/Brouillon nº 2

Hexaméron, Morceau de Concert
S. 392
Image illustrative de l’article Mozartman/Brouillon nº 2
Couverture d'une édition viennoise de 1939 d''Hexaméron

Modèle:Multi-son item


Genre Variations
Nb. de mouvements 9
Musique Franz Liszt, Frédéric Chopin, Carl Czerny, Henri Herz, Johann Peter Pixis, Sigismund Thalberg et Vincenzo Bellini
Effectif Piano seul
Durée approximative 17 minutes[note 1]
Dates de composition 1937 - 38
Dédicataire Cristina Belgiojoso
Création
Drapeau de la France Paris, France
Interprètes Franz Liszt et Sigismund Thalberg
Versions successives
  • Version pour piano seul de 1937 - 38 (S.392)
  • Arrangement pour piano et orchestre (1937 - 39) S.365b
  • Arrangement pour deux pianos (1840) S.654/1
  • Arrangement pour deux pianos (1870) S.654/2[note 2]

Hexaméron, Morceau de concert S.392[note 3], est une œuvre collaborative pour piano, constituée de six variations sur le thème de la marche Suoni la tromba (La marche des Puritains) de l'Acte II de l'opéra I puritani de Vincenzo Bellini, avec une introduction, des interludes et un finale. La pièce fut conçue en 1837 par Franz Liszt, qui composa l'introduction, la deuxième variation, les interludes et le finale. Il invita cinq autres compositeurs et interprètes célèbres de l'époque à contribuer en écrivant chacun une variation[1] : Frédéric Chopin, Carl Czerny, Henri Herz, Johann Peter Pixis et Sigismund Thalberg.

Genèse modifier

L'œuvre s'inscrit dans les nombreux « duels pianistiques » qui opposèrent Franz Liszt et Sigismund Thalberg mais reste cependant la seule véritable confrontation entre les deux virtuoses.

Liszt n'estimait pas beaucoup la musique de Thalberg. Il n'hésita d'ailleurs pas à la qualifier de « dénudée de tout intérêt » dans La Gazette Musicale du , ce qui ne manqua pas de lui créer bon nombre d'ennemis[2].

Après un match nul pour les critiques suite aux différents concerts donnés à l'Opéra de Paris par Thalberg (le ) et

Liszt à propos du Concert de Thalberg dans les salons de Zimmermann :

«  »

Contexte modifier

Hexaméron fut commandée pour un concert-bénéfice pour les réfugiés italiens, qui eut lieu le 31 mars 1837 à Paris dans le salon de la princesse Cristina Trivulzio Belgiojoso, elle-même d'origine Italienne[3]. Elle offre ainsi la parfaite occasion à Liszt d'affronter Thalberg devant toute la haute société parisienne () tout en faisant acte de patriotisme envers l'Italie tout juste unifiée [incorrect].

L'œuvre ne fut pas complétée à temps[4], mais néanmoins, le concert eu le lieu. Ce fut durant le célèbre duel pianistique entre Thalberg et Liszt pour le titre de « plus grand pianiste du monde ». Le fameux jugement de la princesse Belgiojoso fut « Thalberg est le premier pianiste du monde, Liszt est le seul ».

Création modifier

Hertz fit une version pour pour six pianos concertants, qui fut jouée le 30, avec pour interprètes [5].

Liszt semble avoir également joué le Concerto pour piano nº 2 de Felix Mendelsohnn, une bonne partie du Carnaval de Schumann et des Études op. 15 de Hiller, qu'« il ne connait pas encore ! »[6] selon Schumann.

Structure modifier

Hexaméron est divisé en neuf parties[note 4] :

  1. Introduction : Extrêmement lent (Liszt)
  2. Tema : Allegro marziale (transcrit par Liszt)
  3. Variation I : Ben marcato (Thalberg)
  4. Variation II : Moderato (Liszt)
  5. Variation III : di bravura (Pixis) - Ritornello (Liszt)
  6. Variation IV : Legato e grazioso (Herz)
  7. Variation V : Vivo e brillante (Czerny) - Fuocoso molto energico ; Lento quasi recitativo (Liszt)
  8. Variation VI : Largo (Chopin) - (coda) (Liszt)
  9. Finale : Molto vivace quasi prestissimo (Liszt)

Analyse modifier

Introduction (Liszt) modifier

Extrêmement lent

L'introduction s'ouvre par deux arpèges descendantes qui se répondent et énoncent un thème : celui ci servira à Liszt de base pour cette première partie de l'introduction. Puis les 14 premières mesures s'achèvent par une cadence typiquement Lisztienne. Le thème évoqué précédemment réparait alors mais de manière grandiose et éloquente (indiqué « sempre e Maestoso »). Cette partie fait vaguement apparaître le thème de Bellini dans la tonalité principale, La bémol majeur, avant de se terminer par une arpège s'étendant sur tout le clavier et une brève coda.

Extrait de la première partie de l'introduction jusqu'à sa fin

La deuxième partie débute par des tremolandos en Fa mineur dans une nuance (« con duolo molto espressivo ») rappelant fortement la 12e Étude d’exécution transcendante, Chasse-neige. On peut percevoir le thème de Bellini à la main gauche. Cependant au bout de quelques mesures l'œuvre revient progressivement à un tempo rapide et . L'introduction s'achève par des octaves aux deux mains qui, comme souvent chez Liszt, sont d'une virtuosité impressionnante pour l'auditeur.

Fin de l'introduction

Thème (Bellini ; Liszt) modifier

Vincenzo Bellini

Allegro marziale

Une importante partie de l'œuvre de Liszt est consacrée à la transcription. Il a transcrit un nombres important d'opéras (notamment ceux de sont ami Richard Wagner). Liszt n'hésite pas a se servir des ressources du piano, afin de reproduire l'effectif original du thème dans cette transcription. Il l'imprègne également de son style virtuose (les mesures 24 et 25 ne sont presque constituées que d'appogiatures) l'ensemble étant dans une nuance .

Ce thème est constituée de trois phrases (il est de structure ABA). Liszt a composé la transition de B au retour de A lui même et dans sa transcription de l'œuvre pour piano et orchestre, il confie le retour de la première phrase du thème à l'orchestre. La main gauche joue un rôle d’accompagnement tout au long des deux phrases A du thème avec des octaves en La bémol majeur qui ajoutent une difficulté particulière à l'œuvre.

Huit premières mesures du thème

Variation I (Thalberg) modifier

Sigismond Thalberg

Ben marcato


Variation II modifier

Variation II modifier

Variation IV modifier

Variation V modifier

Variation VI modifier

Finale modifier

Enregistrements et arrangements modifier

La pièce a été notamment enregistrée par Raymond Lewenthal, Leslie Howard, Francesco Nicolosi et Marc-André Hamelin entre autres.

En plus de la version pour piano seul, Liszt a effectué un arrangement pour piano et orchestre (S.365b), entre 1837 et 1839 et deux arrangements pour deux pianos (S.654/1 et S.654/2) : un premier en 1840, puis un deuxième (qui est en fait une révision du premier) en 1870. Les arrangements pour deux pianos sont plus courts que la version pour piano solo et orchestre et ont une conclusion réécrite. La version pour piano et orchestre fut publiée à Paris en 1839 et le premier des arrangements pour deux pianos ne fut jamais publié. Le deuxième le fut néanmoins à Hambourg en 1870.

Plus récemment, une pièce pour piano seul avec le même nom et basée sur le même thème de Bellini que l'Hexaméron ci-dessus a été créée en 2009 par six pianistes-compositeurs à New York, et a été jouée pour la première fois au festival 2010 de l'American Liszt Society a Nebraska, aux États-Unis. Sa structure est similaire à l'Hexaméron original : elle est constituée d'une introduction, d'un thème, de six variations avec des interludes, et d'un finale. Bien que composée de nos jours, elle est de nature virtuose et romantique.

Références modifier

Ouvrages de références modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notes modifier

  1. Temps approximatif de l'interprétation d'Horowitz sur Youtube
  2. En fait une révision de l'arrangement pour deux pianos de 1840
  3. Numérotation de l'œuvre dans le catalogue des œuvres de Liszt. Chaque auteur de l'œuvre ayant une numérotation différente dans son catalogue, voir la liste des œuvres de chaque auteur pour plus de détails
  4. Le mot « Hexameron » (Εξαήμερος Δημιουργία) se réfere aux six jours de la création Biblique, d'où le nombre de variations.

Références modifier

  1. Encyclopédie Larousse en ligne (section « Les morceaux de concert »)
  2. Voir l'article de Joseph Mainzer dans la Neue Zeitschrift für Musik vol. 6 [présentation en ligne] (1837), p. 185. Plus d'exemples sur la réaction du monde musical à l'article de Liszt dans The Virtuoso Liszt p. 52.
  3. Leslie Howard, Notes pour « Liszt : The complete music for solo piano, Vol. 53a – Music for piano & orchestra I », Hyperion 1998 [1]
  4. http://books.google.fr/books?id=lCw4cxHmpgYC&pg=PA240&dq=Hexameron+Liszt&hl=fr&ei=MF_jTt_mNpDp8QOf6pXtAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CEoQ6AEwBQ#v=onepage&q=Hexameron%20Liszt&f=false
  5. Le Guide musical : revue internationale de la musique et de theâtres lyriques, (présentation en ligne, lire en ligne)
  6. http://books.google.fr/books?id=etwoUk8UaAgC&pg=PA122&dq=Hexameron+Liszt&hl=fr&ei=MF_jTt_mNpDp8QOf6pXtAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7&ved=0CFAQ6AEwBg#v=onepage&q=Hexameron%20Liszt&f=false

Source modifier

Liens externes modifier

{{Portail|Franz Liszt|Musique classique}} [[Catégorie:Œuvre de Franz Liszt]] [[Catégorie:Œuvre de Frédéric Chopin]] [[Catégorie:Œuvre pour piano]]