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Immigration & Detention Hospital

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Le Immigration & Detention Hospital fut un centre d'accueil et de détention temporaire des immigrants actif de 1914 jusqu'au années soixante, à Montréal. Pendant la Première guerre mondiale, il servit de lieu de détention arbitraire contre les ressortissants de pays étrangers issus de pays ennemis de l'Empire britannique dans le cadre d'une des premières applications de la Loi sur les mesures de guerre au Canada.

Centre de tri immigrant

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Le contexte de construction du bâtiment est très étroitement lié à l’histoire de la poussée immigrante majeure (développer).

Le 28 mars 1904, le Dr. Peter Henderson Bryce, officier médical en chef du Département fédéral de l’immigration se plaint auprès des autorités de son département du caractère très inadapté des lieux mis à sa disposition pour l’accueil et le traitement des immigrants, dans la Gare Windsor par l’administration du Canadien Pacifique. Bryce suggère fortement aux autorités de trouver un bâtiment plus adapté :

« I would suggest that a suitable building in the immediate vicinity of the CPR Station (la Gare Windsor) be secured. The lower part to be used for the inspection of immigrants, and a few rooms overhead could be used as a detention or emergency hospital where cases could be kept for treatment [...] »[1]

La décision est prise le 8 juin 1912 d’employer la firme d’architectes montréalaise Ross & Macfarlane afin de dresser les plans du nouveau bâtiment. Le bâtiment est complété en avril 1914. Son inauguration fit l’événement et de nombreuses personnalités politiques et religieuses sont invitées à son inauguration (notamment l'évêque anglican de Montréal John Farthing, l'Archevêque catholique de Montréal Paul Bruchési, le Gouverneur de la Prison de Montréal, l’échevin Thomas O’Connell, le chef de la police Olivier Campeau, le député Herbert Brown Ames, le docteur Emmanuel-Persillier Lachapelle président de Bureau provincial de Santé et membre du Conseil exécutif de la Ville de Montréal, le Major Hay de l'Armée du Salut), le ministre fédéral de l’intérieur William J. Roche, et le surintendant de l’immigration W. D. Scott.

Première guerre mondiale

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Le Canada entre officiellement dans le conflit le 5 août 1914, soit cinq mois à peine après l’inauguration officielle du bâtiment. Le gouvernement fédéral décrète la Loi sur les mesures de guerre le 22 août 1914. Cette loi donne au gouvernement fédéral des pouvoirs considérables en vertu desquels est décidé, le 28 octobre, de la mise sur pied d’un service d’immatriculation et d’internement sélectif des étrangers ressortissants de pays ennemis26. Placée sous l’autorité du Ministère de la justice, la branche « Internment Operations » dirigée par le Major-Général Sir William Dillon Otter, a pour objectif de remplir cette tâche. Ainsi, la décision est prise dans un premier temps de procéder à l’immatriculation des étrangers indésirables résidants dans les grandes villes du Canada. Montréal, alors métropole du Canada, est la première à faire l’objet d’une telle mesure.

La Convention de La Haye de 1907, à laquelle le Canada était soumis en tant que dominion britannique, obligeait ce dernier à fournir aux prisonniers des conditions d’internement acceptables aux ressortissants civils et militaires des pays ennemis qui viendraient à être sous sa juridiction. Ainsi, la recherche d’un lieu d’internement approprié à Montréal fut donc entreprise immédiatement dès le déclenchement de la guerre, avant même l’application de la Loi sur les mesures de guerre et de l’ordre du 28 octobre, puisque les sources indiquent la date du 13 août 1914 comme date d’entrée en activité du camp de Montréal. Toutefois, il semble qu’il y ait eu un important délai entre cette date officielle et le commencement effectif des opérations d’internement puisque le rapport de Otter indique que les premiers prisonniers furent internés à Montréal le 5 novembre 1914 avant d’être transférés aux camps de Fort Henry et Petawawa en Ontario. Le rapport indique également que le gouvernement de l’époque, dans sa recherche rapide de lieux d’internement, ait d’abord privilégié son propre parc immobilier. Le bâtiment du 1162 Saint-Antoine Ouest étant alors quasi neuf et déjà équipé pour la détention temporaire, a donc été choisi.

La fonction du bâtiment se modifie alors avec la guerre, quelques mois à peine après avoir été inauguré. Toutefois les fonctions d’origines ne semblent pas cesser de façon nette pour autant, comme en témoignent quelques rapports concernant l’hébergement d’immigrants britanniques, après le début de la guerre. La fonction d’accueil des immigrants ne cesse donc pas brutalement, mais s’estompe plutôt graduellement jusqu’à disparaître. Durant cette période, le bâtiment abrite initialement ses deux fonctions initiales en plus de celle de l’internement des prisonniers de guerre, ce qui nécessite l’ajout de personnel militaire (un officier et environ une dizaine d’hommes de troupe pour garder l’endroit). Le père Jean Laflamme, qui durant la guerre avait visité les camps d’internement mis en place au Québec, dit dans Les camps de détention au Québec durant la Première guerre mondiale, à propos du « camp de Montréal » :  

À Montréal, les prisonniers internés étaient donc des ressortissants de pays ennemis. Il s’agissait principalement d’immigrants qui n’avaient pas encore obtenu la citoyenneté canadienne. Parmi eux, on compte notamment une forte majorité de citoyens austro-hongrois. Toutefois, la majorité des membres de ce groupe étaient en fait des Ukrainiens de Galicie et de Bucovine, deux régions ethnographiquement ukrainiennes et faisant alors partie de l’Empire d’Autriche-Hongrie. En plus des Ukrainiens, les principaux groupes ethniques touchés par l’internement furent des Allemands, des Autrichiens, de nombreuses personnes issues des peuples sous la domination austro-hongroise tels des Croates, des Slovaques et des Tchèques, ainsi que quelques Bulgares et des Turcs. À Montréal, qui était dans le premier quart du 20e siècle un des centres de la vie ukrainienne avec Winnipeg et Fort William, la répartition ethnique des internés y est sans doute relativement semblable. On ne connaît pas de chiffres définitifs quant à l’internement à Montréal. Toutefois, on sait néanmoins que de décembre 1914 au 5 janvier 1915, 364 « Autrichiens » furent transférés de Montréal à Petawawa. Selon le Morning Albertan du 6 janvier 1915, 7300 personnes avaient alors été immatriculées à Montréal.

Le caractère temporaire de l’internement est largement attesté par la littérature. Qualifié officiellement de receiving station par les « Internment Operations », le bâtiment s’inscrit dans la nomenclature du système concentrationnaire qui se met alors rapidement en place à l’échelle du Canada. Les étrangers indésirables y étaient donc internés temporairement pour être ensuite, relâchés ou envoyés dans un des camps de concentration permanents mis sur pied durant la guerre, en particulier celui de Spirit Lake, près d’Amos en Abitibi

Période d'après-guerre

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  1. Bibliothèque et Archives Canada, Department of Employment and Immigration Fonds, C/10601, Lettre du Dr. P.H. Bryce à [destinataire inconnu], 28 mars 1904