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Shrinking Education


Nous nous sommes inspiré de la shrinking city pour forger ce concept de shrinking education.


1.   Shrinking city


Ce concept a été principalement employé par Philippe Oswalt pour signifier les villes ayant connu certaines pertes telles que de population, d’emploi ou de richesses. Ce terme est dérivé du verbe anglais to « shrink » qui signifie rétrécir, pervertir, tomber en décadence. Ce concept a suscité l’intérêt chez d’autres chercheurs qui l’ont adopté.[1]

Roth comme Haubermann, Siebel, Shilling, Logan désignent Shrinking city comme décroissance, déclin urbain, rétraction urbaine. Le terme est allé jusqu’à signifier délabrement, contraction, stagnation urbains.[2]

Quelques courants se sont formés autour de ce concept. Ainsi, shrinking city gravite autour de la suburbanisation, de la désindustrialisation. La suburbanisation, c’est l’abandon des villes au profit d’espaces périphériques. Ce phénomène est une résultante de la politique raciste et ségrégationniste américaine qui s’explique contre la mixité ethnique et l’invasion du centre urbain par les émigrés dont la présence est, pour la plupart du temps, assimilée à une dévalorisation financière.

Pour éviter cette mixité, la politique publique américaine a incité à l’acquisition des parcelles dans des zones à valeur foncière élevée en


dehors des centres urbains. La politique publique américaine est déroutante dans la mesure où elle serait à la base du déclin urbain.

La désindustrialisation est due à la chute du mur de Berlin. Il s’agit d’une industrie mal adaptée, de l’effondrement de l’appareil productif et la désintégration du système d’économie planifiée[3] à cause de l’obsolescence de l’industrie Est-Allemande. Notre pays connaît beaucoup de cas de shrinking city à cause de l’exode rural provoqué par la précarité des conditions sociales et économiques.


2.  Shrinking education

2.1.      Éducation


Le mot éducation vient du latin ex-ducere. Ce qui signifie conduire en dehors de. C’est-à-dire faire passer d’un état de sauvagerie, d’animalité vers un état humanisant. Autrement dit, étymologiquement, l’éducation consiste à tirer d’un état de nature à un état de spiritualité. Comme le dit Kothen, c’est tirer d’un être d’instinct, une volonté et une intelligence capables de le diriger, à former une certaine nature et surtout à produire un être capable de se faire à soi-même, sa propre nature.[4]

Le même auteur surenchérit en disant que l’éducation se veut être, la description de la voie à parcourir pour mener l’homme, de son point de départ : tel qu’il est, à son point d’arrivée : ce qu’il doit devenir.

D’après Durkheim, c’est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale[5]. L’action d’une personnalité sur d’autres, c’est l’art de créer des conditions favorables susceptibles d’orienter l’évolution d’un sujet ou de mener vers les objectifs déterminés, ceux dont on a la charge.

L’on constate que l’éducation se cantonne la plupart du temps à l’éducation livresque, à former des têtes bien pleines, en sacrifiant l’essentiel, à savoir, le pourquoi de la vie, ce qui donne sens aux actes humains. En effet, l’éducation idéale et complète est celle qui, au cours de la formation de l’individu, lui communique les connaissances, les techniques, les stratégies et les tactiques pour mieux se conduire dans tous les aspects et domaines de la vie. Elle doit donc former l’homme intégralement dans les trois dimensions : corps, âme et esprit. Elle doit être intellectuelle, morale, physique et spirituelle.

Ainsi, un éducateur doit-il surtout insister sur des vertus morales telles que le sens du savoir, l’amour du prochain, le respect du bien commun et le patriotisme non chauviniste. L’éducation désigne ce qui façonne les qualités de l’homme ou ce qui résulte de cette transformation, délibérée ou non. C’est comme l’a dit J.J. Rousseau, cette éducation nous vient de la nature ou des hommes ou des choses. Le terme signifie aussi bonnes manières.


L’éducation peut être conçue selon la nature. En tant que telle, elle est née avec le premier geste du père dessinant devant son enfant. Elle débute dès la naissance d’un être humain. Elle peut être bonne ou mauvaise. L’éducation est considérée comme une somme d’influences. Elle est non seulement l’ensemble des influences volontaires exercées sur l’enfant par les parents et les maîtres mais aussi toutes les influences involontaires que les parents exercent sur l’enfant, a fortiori, les influences que l’enfant subit en dehors des parents et des éducateurs, de la part des camarades, de l’entourage, des lectures, des réseaux sociaux, des films, des télévisions etc.[6]


2.2.     Shrinking education


Le terme shrinking education a été utilisé pour la première fois par nous. C’est le lieu de lui donner un contenu. Car à son origine, il a été globalement dégagé des antivaleurs constatées dans l’éducation en RD Congo par référence à la Shrinking city.

Par Shrinking education, nous entendons l’éducation au rabais, un semblant d’éducation. Il s’agit d’une éducation de façade donnée sans coeur, bâclée. C’est de la mascarade d’éducation. Shrinking education suppose une éducation sans objectifs réels, emprunte d’amalgames. C’est une éducation hybride mêlée des antivaleurs, de snobisme sans fondement pour le développement durable. Elle s’achève par des vacuités dans le chef de soi-disant éduqués. Ils en sortent des têtes semi-pleines, semi-vides. Elle débouche par former des chauves-souris.

Étant donné que l’éducation se donne dans la famille, à l’école, sur la rue, dans les réseaux sociaux, la shrinking education charrie l’impolitesse, la mesquinerie, la superficialité, à la fois le bien et le mal, le beau et le laid, l’obscénité, le langage ordurier, le tabagisme, l’alcoolisme, le gangstérisme, la légèreté des moeurs, les déviations sexuelles etc. Shrinking education est donc le manque d’éducation, le néant de l’éducation, mieux l’éducation ratée.

  1. Richard Nunes, « Book Review: Shrinking Cities: Volume 1: International Research », Urban Studies, vol. 45, nos 5-6,‎ , p. 1301–1303 (ISSN 0042-0980 et 1360-063X, DOI 10.1177/00420980080450051206, lire en ligne, consulté le )
  2. Joseph Schilling et Jonathan Logan, « Greening the Rust Belt: A Green Infrastructure Model for Right Sizing America's Shrinking Cities », Journal of the American Planning Association, vol. 74, no 4,‎ , p. 451–466 (ISSN 0194-4363 et 1939-0130, DOI 10.1080/01944360802354956, lire en ligne, consulté le )
  3. Manuel Wolff, Sylvie Fol, Hélène Roth et Emmanuèle Cunningham-Sabot, « Shrinking Cities, villes en décroissance : une mesure du phénomène en France », Cybergeo,‎ (ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.26136, lire en ligne, consulté le )
  4. Richard Morrill, « Shrinking cities », dans Shrinking Cities, Routledge, (ISBN 978-0-203-07976-8, lire en ligne), p. 61–73
  5. Gaston Mialaret, « Les rapports de la psychologie et de la pédagogie », Bulletin du Groupe d'études de psychologie de l'Université de Paris, vol. 1, no 2,‎ , p. 24 (ISSN 0242-5432, DOI 10.3406/bupsy.1948.5347, lire en ligne, consulté le )
  6. MARTIN FORTUNE MUKENDJI MBANDAKULU, L'ETHIQUE DE L'ENSEIGNANT. LE CONTEXTE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, PARIS, L'HARMATTAN, , 192 p. (ISBN 978-2-343-19111-9, lire en ligne), p. 173