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François Prunier est un écrivain français né en 1968 à Maisons-Alfort. De formation littéraire, il travaille d’abord en bibliothèque, en librairie, en maison d’éditions (Mazenod, Dargaud, Publiprint…) avant d’entrer aux Pages Jaunes, où il restera deux ans. En 1992, il est engagé dans une société de renseignements économiques en tant que rédacteur. Il y devient analyste financier en 1996, poste qu’il occupe encore lors de la publication de son premier roman, en 2003.

Salué de façon quasi unanime par la presse (Le Monde, Le Figaro, Libération, Paris-Match, Elle, Têtu, Marie Claire, Marie France…), son premier roman, sorti en 2003 chez Stock, sera réédité en 2005 au Livre de Poche. Intitulé « Martin Roi », il évoque de façon sensible et émouvante, avec un humour feutré, la vie d’un petit garçon, qui a trois ans lors des premières pages, jusqu’à ses vingt ans. Marqué par son environnement familial, son personnage s’épanouira dans une sexualité masochiste. Aussi captivant qu’un roman policier, le livre décrit avec finesse les mécanismes psychologiques qui animent Martin. L’auteur va très loin tout en restant pudique. Il nous livre un premier roman audacieux, véridique au risque de choquer, qui révèle un écrivain hanté, exigeant, authentique. Il affirmera à Radio France avoir voulu « rendre sa dimension humaine au masochisme, ne pas faire un roman racoleur qui cherche le scandale mais simplement témoigner d’une vérité trop souvent masqué par la caricature et l’ignorance » (Radio France,"dédicace", septembre 2003). Il dira aussi à Paris-Match (Paris Match, jeudi 16 octobre 2003) qu’être promené en laisse dans les rues de Paris par sa compagne est un geste qui ne devrait pas choquer car il est semblable à celui des couples « normaux » qui se tiennent par la main. C’est un geste de tendresse et d’amour.

« En terre hostile », sa deuxième œuvre, paraît en 2005, toujours chez Stock. Véritable thriller métaphysique, il emmène son lecteur dans la ville de Dunkerque, où Cédric Maillet mène une enquête pour son propre compte, dans l’espoir de prouver l’innocence d’un adolescent accusé d’avoir poignardé sa mère de trente-trois coups de couteau. Quand la vérité éclatera, elle aura deux visages, l’un rationnel et l’autre mystique. Si l’écriture de « Martin Roi » est remarquable de maîtrise, de calme et de force, celle d’« En terre hostile » est tendue. L’oppression et la menace y pèsent dès les premiers mots. Angelo Rinaldi loue dans les pages du Figaro (Le Figaro, 10 février 2005) « le sens du climat psychologique » développé par l’auteur. Selon Livre Hebdo (Livre Hebdo, 14 janvier 2005), « François Prunier cultive son don pour les atmosphères feutrées, les personnalités ambiguës, les destins tragiques ».

Après plusieurs années de silence, François Prunier revient en 2013 avec « Mise au poing », chez Belfond. Pour la première fois, il s’exprime à la première personne du singulier et, pour la première fois, son personnage central est une femme, une petite boxeuse, pas une championne, mais une professionnelle, métisse afro-américaine, dans les Etats-Unis des années 1960 et 1970. La voix du personnage, Norina Bork, s’y fait entendre dès la première phrase, forte et envoûtante. Le texte est si criant de vérité qu’on le jurerait écrit par Norina Bork elle-même. Le Monde (Le Monde, 25 janvier 2013) souligne « un vrai mauvais caractère dans ce texte dense et sobre », complimente le « vrai talent » de François Prunier « pour dire la violence qui monte dans les bras, la concentration, le vice du combattant », retenant surtout, pour finir, « des visages de femmes admirables et anodines », car ce livre est aussi et avant tout l’histoire d’une femme. Comme « Martin Roi », il débute avec la petite enfance du personnage mais, cette fois, il la suivra beaucoup plus loin. Là encore, l’auteur nous montre avec des mots simples la construction d’une personnalité complexe, qui nous effraie parfois, mais à laquelle on s’attache profondément.

Ces trois textes ne laissent pas le lecteur indemne. Ils le marquent définitivement.

L’auteur aurait aussi à son actif plusieurs autres romans et une dizaine de recueils de poèmes qu’il n’a jamais fait paraître.

Œuvres :

Martin Roi, roman, Stock 2003 et Le livre de poche 2005

En terre hostile, roman, Stock 2005

Mise au poing, roman, Belfond 2013.