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François SARRE (1854-1942) auteur-compositeur limousin

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Biographie

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François SARRE  est né près de Boisseuil au moulin de Lanaud le 15 octobre 1854.

A l'école de Pierre-Buffière, il se fait remarquer par son amour des études et de la musique. Désirant poursuivre son instruction musicale, il se fixe en 1879 à Limoges.

C’est au contact de M. Paul Charrière (maitre de chapelle de la cathédrale de Limoges) qu’il se sent irrévocablement attiré par la musique.

Il compose de nombreuses mélodies, des chants religieux et un opéra.

Il harmonise de nombreux chants traditionnels limousins. Cette reconstitution de chants anciens en assurera leur pérennisation.

La vie de François SARRE ne se résume pas seulement à « Lo Brianço » !

Il pratique plusieurs instruments, dirige fanfares, orchestres, chorales et organise de nombreuses manifestations musicales.

L’état institue un concours pour l’enseignement de la musique dans les lycées, collèges et écoles normales : il en sera l’un des premiers lauréats.

Il enseigne le chant au collège de jeunes filles et dans plusieurs écoles communales de Limoges, écrit dans des journaux musicaux de Paris des articles où il expose sa pédagogie de l’enseignement du chant et du solfège, publie une méthode de solfège et de calligraphie musicale complétée de l’invention d’une plume spéciale pour écrire la musique. Il a formé de nombreux élèves jusqu’à un âge très avancé.

A son décès la presse locale écrivit :

A 87 ans, le papa SARRE, petit homme remuant, trépidant, courtois, aimable, passionné de son art, professait encore, faisant profiter ses nombreux élèves de son expérience qui était grande.(Valant)

Le compositeur

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Même si François SARRE est connu pour avoir mis en musique le poème de Joseph Mazabraud "Lo Brianço" il n'en a pas moins écrit près d'une centaine d'autres pièces, un recueil de chants religieux pour le mois de Marie et un opéra.

C'est au contact de Paul Charrière, musicien renommé et très cultivé, qu'il se sent irrévocablement attiré par la musique : véritable disciple de son maitre, il apprend de lui sa science, son art, sa connaissance parfaite de la musique grégorienne et toute cette finesse spirituelle qui caractérise sa personnalité.

Il pratique plusieurs instruments : piano, orgue et violon.

Amoureux de la campagne limousine il savait apprécier le calme imposant de ses collines, la fraicheur reposante de ses vallées, le charme de ses rivières. Il traduisait ses impressions au son d'un violon qui parlait au cœur et à l'esprit ; c'était l'artiste qui chantait à sa manière les impressions qu'il ressentait.

Cette poésie se retrouve dans bon nombre de ses compositions.

Lo Brianço

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"Lo Brianço", qui n'est pas un chant du folklore limousin, garde une empreinte intimement liée au lyrisme que tout bon Limousin laisse jaillir de son cœur. Ce chant est devenu un véritable signe de ralliement (elle était chantée par les poilus de 14, prisonniers en Allemagne)

François Sarre en écrivit la musique en 1897, LI-07 CDC-11 PRES-02 à la demande de M. Lagueny éditeur de musique à Limoges, mais également parce qu'il chante, fait revivre toute cette région qui lui est si chère et que sillonne la Briance.

Avant d’être une chanson La Briance a été un poème créé par Joseph Mazabraud (bfm-3258 page 94). Il y eut au moins une autre harmonisation de cette chanson mais Joseph Mazabraud exigeait :

« cette nouvelle forme est la seule que j’autorise à reproduire et seulement avec la musique nouvelle de M. Sarre » FL-01

En effet cette version chantée ne prenait pas en compte toutes les paroles initiales. Certains vers ont été modifiés et des couplets rajoutés; Le journal Centre Presse s'en fit l'écho plusieurs fois en 1974 FL-02 FL-03 FL-04

Elle fut chantée pour la première fois chez Monsieur Roudaud maire de Pierre-Buffière par les jeunes de cette cité sous la baguette de François Sarre et obtint le 2° prix du concours musical « Les églantines » LEM-02

Initialement composée pour voix de baryton et piano, La Briance a fait l'objet d'harmonisation pour chœurs et orchestres d'harmonie.

Les autres compositions

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Titre Genre Paroles Partition Son Forme
A l'amour ouvrons notre cœur Mélodie JB LANDAUD [1] MAO Piano et chant
  • A l'amour ouvrons notre cœur (Mélodie, paroles de JB LANDAUD) Partition Piano et chant, Musique

L'hamonisateur

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« Chantar de soun pays la gloria e la beutat »

Un aspect très attachant du  talent musical de François SARRE se manifeste dans les mélodies du folklore limousin. Profondément épris de sa terre natale, imprégné de la poésie et de la saveur des vielles coutumes, des traditions, des anecdotes et des chansons qui animaient les fêtes de famille et veillées de son enfance, il a intensifié la poésie, l'émotion, la malice, l'humour de ces chants populaires patois en les transcrivant pour chœurs mixtes. Il y a introduit sa subtilité et son talent d'harmonisateur.

« M. Sarre entreprend la reconstitution de ces chants anciens, dans lesquels vibrent, pour ainsi dire, les sentiments intimes du pays natal. Sentiments naïfs, simples généralement, mais d'où reste bannie toute trivialité. Sans crainte du contraste, en transportant des sujets rustiques sur une scène ou cravates blanches et gracieuses dentelles se font vis-à-vis, notre maître harmoniste, instaurateur convaincu, veut coopérer au rappel instructif des mœurs pastorales, à la mise en relief des astucieuses ingénuités de la bergère et surtout à la glorification de ce nourricier du genre humain qu'est le paysan. Les vastes ressources de l'harmonie imitative ne sauraient avoir plus noble emploi. » (Dr. Pierre CH. Limoges Illustré 04-1911) LI-05

Nos chansons limousines, dont on disait "Ce n'est peut-être pas de la bien savante musique que celle que l'on entend sur nos bruyères, mais c'est le souffle du pays empreint de l'âpre parfum des genévriers de nos montagnes"  et sur lesquelles le barde breton Th. Bortel écrivait "C'est savoureux comme un plat de châtaignes arrosé de cidre ou de vin doux."

Et Jean Lagueny (éditeur de ces chansons) de rajouter : "Nos chansons retentiront longtemps encore et se transmettront à nos descendants, car elles extériorisent un sentiment qui tient profondément au coeur du vrai Limousin ; l'amour de la Petite Patrie."

 Dans "Lou mossour et lo Barjeiro", c'est l'épisode que l'on trouve dans maintes régions : la bergère incorruptible et sévère devant  le Monsieur entreprenant et trompeur. Ailleurs, c'est la fureur immodérée de celle qui a épousé "un vieux jaloux", par cupidité sans doute, malgré les conseils de sa mère ... Quel charme tranquille, ouaté, un peu mystérieux se dégage des basses introduisant la plainte de celui qui veille seul au clair de lune, séparé de "sa mie a qui le cœur fait tant de mal", séparé de sa mie par les montagnes, les vallons, thème cher à d'autres régions montagneuses (Georges VERGE, Président de la Fédération Musicale de la Haute-Vienne)

L'enseignant

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François SARRE enseigne dans les écoles publiques de Limoges dès 1878 (notamment à l'école de garçons du Pont Neuf AM-11 puis à l'école de filles en 1882 AM-12 (1)

Il obtient en 1887 le « Certificat d’aptitude à l’enseignement du chant dans les écoles communales et écoles primaires supérieures » AD87-07 (2) ce qui lui permet d'enseigner au collège puis lycée de jeunes filles de Limoges (actuellement Lycée Léonard Limosin) dès 1902 AD86-2 jusqu’en 1919 AD86-1 date à laquelle il sera à 65 ans - suite à une directive du ministère de l’instruction publique instituant le principe de féminisation des personnels des établissements de jeunes filles - remplacé par un professeur femme. AD86-3.

En juin 1886, Emile Labussière engage une réorganisation de l'enseignement du chant dans les écoles sur les bases des travaux de François Sarre AM-30

Il instituera, non sans mal AD87-10, une nouvelle pédagogie de l'enseignement du chant. Elle sera utilisée dans la quasi totalité des écoles communales de Limoges AM-14. Cette pédagogie, développée notamment dans une série d'articles publiés dans Le Parnasse (bulletin musical 1884-1885) s'appuie sur un ensemble de 6 cahiers de solfège pratique   qu'il publiera.

Ces cahiers permettaient d’enseigner en même temps aux élèves la lecture et l’écriture musicale ; ils étaient disposés de façon à être utilisés directement comme des cahiers d’écriture ordinaires. Les explications étaient jointes aux exercices.

Ils étaient composés de quatre parties :

  • Théorie indispensable
  • Exercices gradués destinés à être lus chantés puis recopiés
  • Théorie complémentaire (4° de couverture)
  • Questionnaire musical dont les réponses devaient être apprises par cœur (3° de couverture)

Le pionnier

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Salles de concert

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En juillet 1882, considérant que le théâtre municipal n’est pas adapté, il fait transformer le cirque Plège de la place de la république en salle de concert CDC-03. Cet évènement révèle le manque crucial d’une véritable salle de concert à Limoges.

« Il y a là vraiment une grande et utile chose à faire et nous comprenons qu’elle tente le vif et ardent esprit de M. Sarre. Est-ce lui qui la mènera à bonne fin ? Nous le souhaitons, mais que ce soit M. Sarre ou tout autre bon citoyen il faudra, bon gré mal gré, que Limoges arrive à posséder une salle de ce genre, et le jour où elle sera bâtie, tout le monde se demandera comment il se fait qu’on ait attendu pour l’avoir »  CDC-04

Il sera effectivement  transformé  en salle de concert à la fin du XIX° siècle  et sera renommé, pour l’occasion  Salle Berlioz.  Il sera  détruit  en 1953 en raison de sa vétusté.

Entre-temps, sera inauguré en 1926 un nouveau cirque-théatre

Conservatoire de musique

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En 1887 Adrien Tarrade, maire de Limoges, charge François Sarre de l’élaboration d’un projet de création d’un conservatoire de musique.

François Sarre proposera pendant deux ans plusieurs projets (AM44 en 09/1887 & AM32 en 02/1888) qui n'aboutiront jamais compte tenu de l'impératif imposé par la municipalité de ne pas dépenser plus que le budget actuel de l'enseignement du chant dans les écoles (6500frs, correspondant à 2 heures de cours par semaine et par école) ! (AM42) Mission quasi-impossible dans un environnement qui en plus n'était pas des plus favorables :

  • Une commission de l'instruction publique chargée d'examiner les projets  loin d'être convaincue ; lors du conseil municipal du 7/11/1887 elle ira même jusqu'à demande au conseil municipal de statuer sur l'utilité de l'enseignement du chant dans les écoles ! (AM51)
  • Un inspecteur du chant frileux quant aux nouvelles méthodes d'enseignement du chant. Celle de François Sarre ? (AM51)
  • Un niveau de formation du corps enseignant insuffisant « Chacun se dit musicien, dès qu’il sait lire la musique, ou tapoter sur le piano ; ceux qui en savent un peu plus deviennent professeurs… » Communication d'Adrien Tarrade lors du conseil municipal du 16/02/1888 (AM30)
  • Une réticence de certains professeurs de musique « Un revirement favorable, aussi subit qu’inattendu, vient de se produire parmi les professeurs de musique qui, de parti pris, s’étaient jusqu’à présent montrés hostiles à l’organisation du conservatoire » Courrier de François Sarre au maire 12/1889 (AM40)

Le conseil municipal décidera toutefois en 1888 de créer le Conservatoire de Musique mais il ne sera jamais mis à exécution.

Un article de la presse en 1902 en attribua la responsabilité au "décès inopiné" de M. Tarrade. LI-02-page 3701 Il faudra attendre d’autres projets pour qu’en 1910 l’école soit enfin inaugurée le 15/08/1910 lors du concours international !

 XVII° fête fédérale de gymnastique en 1891.

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Obéissant aux rythmes d’une fanfare qui accentuaient leurs mouvements, de nombreux gymnastes manœuvraient avec la plus grande précision ; musique et gymnastique étaient combinées de telle sorte qu’au temps final de chaque exercice, musiciens et gymnastes s’arrêtaient net comme un seul homme. La réussite de cette entreprise ne manqua pas de provoquer l’admiration des spectateurs présents. Et M. Prudhomme, le dévoué président de la société qui avait bien voulu favoriser et même coopérer à l’expérience en question, fut si agréablement surpris du succès obtenu par la tentative de M. Sarre qu’il se promit bien de faire des efforts pour divulguer les avantages d’une pareille adaptation à la musique.

L’idée était nouvelle pour Limoges et, sans pouvoir affirmer que cette innovation n’avait pas été tentée ailleurs, nous pouvons dire que ce n’est que postérieurement à cette date (1891) que l’accompagnement par des musiques instrumentales a été mis en pratique un peu partout. CDC-10

Bibliothèque de partitions

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Soucieux de faire faire des économies à la municipalité de Limoges François SARRE propose de constituer une bibliothèque de partitions mises à disposition des écoles.AM-10  / AM-15

Son projet sera accepté et mit en place en 1884 AM-11

Le directeur

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Généalogie

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Les honneurs

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Discographie

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