Utilisateur:Rnlt Ptrrs-2d5Agora/Brouillon

DÉSCRIPTION DE L'OEUVRE modifier

"Les Piques" est une œuvre sombre et violente d'Annette Messager conservée au Centre Pompidou. C'est une installation de 125 piques en acier, 65 dessins encadrés sous verre, objets, tissus, morceaux de peluches qui représente de longues perches en métal dressées contre le mur sur lesquelles sont empalés les objets (marionnettes, tableaux, corps démantibulés).Sur ces piques se trouvent des figurines hérissées de crayon de couleurs, pendant comme des grappes, épinglées au corps empilées dans des bas noirs qui servent à figurer des têtes grotesques. Ses dimension sont de 250 x 800 x 425 cm[1].

Cette œuvre est une image de l'oppression : elle accumule des corps percé par les piques, des bas qui évoquent des formes humaines, une forme viscérale, une tête cagoulée, un tableau représentant la guerre, un autre des sans abris, des images prélevées dans les journaux et revues sur lesquelles l'artiste est intervenue pour les coloriser ou les griffonner, parfois jusqu'à rendre l'image méconnaissable. Cette œuvre explore les faces obscures de l'humanité, elle décline les thèmes de la dissection et de l'éviscération[2].

CONTEXTE modifier

L'œuvre n'est pas liée à un évènement précis, mais au malaise général qui s'affirme dans la société au cours des années 1990.

INTERPRETATION modifier

Les piques peuvent faire penser à la révolution française, aux personnes enfourchées. Mais l'artiste dit aussi s'être inspirée des "manifestations dans la rue", d'images de manifestants diffusées dans les journaux portant leurs revendications. La position verticale des piques fait aussi penser aux pancartes des manifestations. Les piques représentent des lances qui embrochent leurs victimes mais elles peuvent aussi être vues comme les tiges d'un jeu de marionnettes.

Annette Messager a fait de nombreuses œuvre sur les femmes et, ici, les piques servent à supporter des coussins suspendus comme sur un reposoir. Quant aux marionnettes, elles évoquent des nouveaux nés car les formes de tissu qui les composent témoignent d'un stade très peu élaboré de la vie. Les peluches enfermées dans des collants au bout d'une pique font penser à des femmes pratiquant l'avortement avant sa légalisation.


  1. Sous la direction de Camille Morineau, Elles@centrepompidou, Paris, Edition centre Pompidou, , 381 p. (ISBN 978-2-84426-384-1), p. 70
  2. Catherine Grenier, Annette Messager, Flammarion, , 239 p. (ISBN 978-2-0812-8610-8), p. 102