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Julie Fanny Lina Hofmann dite Sœur Julie Hofmann, née le à Lausanne dans le canton de Vaud (Suisse) et morte le dans la même ville, est une religieuse protestante connue pour ses actions en faveurs des enfants, des défavorisés, des handicapés et pour la création des asiles Eben-Hézer.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Son père Emile Hofmann, d'origine bernoise est comptable, sa mère Marie Merminod d'origine vaudoise possède une formation d'institutrice. Ils sont protestant pratiquant. Ils se marient en 1866. De cette union naît quatre enfants (Julie, Louis, Emma et Lucie) dont Julie est l'aînée[1]. Peu après sa naissance, ses parents découvrent qu'elle est atteinte d'une très forte myopie ainsi que de daltonisme. Ce handicap la force à devoir utiliser une loupe pour faire ses devoir, lire une partition et lui pose des difficultés dans ses activités quotidiennes. Son frère Louis est atteint du même mal[2]. Pendant son adolescence elle rend régulièrement visite aux pauvres[3]. En 1884, elle instruit les jeunes du quartier, partageant sa passion pour la foi chrétienne, dans la cave de son immeuble[4]. Par la suite, avec l'accord de ses parents, elle héberge une jeune handicapée, Aline. Prend soin d'elle, et, demande qu'on l'appelle avec le titre de soeur, titre normalement réservé aux diaconesses[5].

Ses débuts dans le monde hospitalier modifier

En 1887, elle entre en stage à l'institution des diaconesses de Saint-Loup (commune du Canton de Vaud, qui s'appelle Pompaples aujourd'hui). Moins d'un mois après son entrée, elle est contrainte d'arrêter son stage, à cause de sa forte myopie[6]. À force d'insistance, elle réussi à obtenir un nouveau stage dans le même établissement. C'est a cette occasion qu'elle entend parler de la fondation du pasteur John Bost, qui a créé plusieurs bâtiments hospitaliers dont un porte le nom de Eben-Hezer (Samuel 7:12), littéralement « pierre du secours »[7]. Son deuxième stage est aussi interrompu, et ce de manière définitive, toujours à cause, de sa forte myopie. Elle persévère pour entrer à l'Ecole d'infirmières La Source à Lausanne, en [8]. En 1890, elle accède à un poste d'infirmière-institutrice à l'Hospice orthopédique de la Suisse romande jusqu'en 1894[9]. Puis elle part à Millau, dans l'Aveyron en temps que garde-malade[10]. Avant de travailler à Sèvre, en région parisienne, en 1895 où, parallèlement, elle donne des cours d'éducation religieuse à des enfants[11]. Elle décide en 1898, de récolter des fonds pour créer son propre asile pour enfants[12].

Sa fondation modifier

Le , elle fonde l'asile Eben-Hezer et s'installe un mois après dans un quatre pièces à Lausanne. Deux jeunes malades, qu'elle ramène de Paris sont ses premiers pensionnaires[13]. Le , elle héberge neuf enfants et déménage à Pully[14]. Elle accepte très rapidement des pensionnaires adultes[15]. Elle reçoit l'aide de son père Emile Hofmann nommé vice-président et comptable du comité de 1906 à 1913[16], il est remplacé à sa mort par son fils Louis[16]. En 1910, elle déménage dans une nouveau bâtiment chemin du Soleil-Levant à Lausanne[17]. En 1920 elle acquiert un ancien hôtel, La Prairie, dans le quartier de Chailly pour désengorger le premier bâtiment[18]. Le , a lieu l'ouverture du troisième asile, à Lausanne, qui est nommé Julie Hofmann[19]. En 1937, le titre de docteur honoris causa lui est décerné par la Faculté des sciences sociales de l'Université de Lausanne[20]. En 1947, elle prend sa retraite[21]. Elle continue néanmoins à récolter des fonds pour ouvrir le Home Salem en 1954 à Saint-Légier[22], qui héberge des personnes âgées et les anciens employés de Eben-Hézer. Le , elle reçoit la médaille Florence-Nightingale, décernée par le Comité international de la Croix-Rouge[23]. Le , pour ses 90 ans, elle reçoit le Droit de cité vaudois d'honneur du Grand Conseil du canton de Vaud. Elle meurt à Lausanne le [24], à l'âge de 93 ans. Ses quatre maison accueillent alors 465 résidents[24].

Notes et références modifier

  1. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 55
  2. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats aupres des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 24
  3. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus., Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 34
  4. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus., Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 29
  5. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 46-47
  6. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 43
  7. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 44
  8. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , p. 49
  9. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 52
  10. Séverine pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 55
  11. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 57
  12. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 59
  13. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 63-65
  14. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 65
  15. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combat auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 66
  16. a et b Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 73
  17. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 66
  18. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 67
  19. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 68
  20. « Article de presse », sur https://www.letempsarchives.ch/
  21. Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, Fondation Eben-Hézer, , 185 p., p. 89
  22. « Fondation Eben-Hezer »
  23. « Soeur Julie Hofmann reçoit la medaille Florence-Nightingale »
  24. a et b « Soeur Julie Hofmann est morte hier à Lausanne »

Bibliographie modifier

  • Séverine Pilloud, Julie Hofmann, Une vie de combats auprès des exclus, Lausanne, .