San Kukai
Répartition géographique
Le San Kukai ou Kukai San a pour nom scientifique Kukaius vulgaris. Cet humain est un petit Wikipédien procrastinateur et nocturne de la famille des Hominidae.
Description
modifierIl pèse entre 70 et 75 kilogrammes pour une taille totale de 170 à 175 cm (au repos), dont 16 à 20 cm pour son ombre à midi, ombre étant parfois aussi longue, voire plus longue, que le corps selon l'heure du jour et la source lumineuse.
Son pelage s’amoindrit et diminue avec le vieillissement, ce qui rend les oreilles plus visibles.
Sa couleur varie du blanc rosé au rose rougi selon les saisons ; les espaces interstitiels cutanés sont blancs.
Une longue queue « en panache » lui sert de balancier et de gouvernail lorsqu'il grimpe ou bondit, mais aussi de signal optique en période d'accouplement ou pour exprimer certaines « émotions ».
Mode de vie
modifierKukaius vulgaris est livrovore. On le trouve donc à proximité des librairies et dans les bibliothèques, notamment dans les archives anciennes où il mène une vie individualiste, marquant ses itinéraires de repères olfactifs qu’il semble être seul à reconnaître, et cachant des stocks de livres ici et là. Il ne perd son aversion pour ses congénères que lorsque la nourriture abonde, comme dans certains restaurants.
Il pratique régulièrement le toilettage pour éliminer les ouvrages encombrants qui peuvent coloniser son habitat. Il pratique pour cela des nettoyages de printemps, amassant le reste de l'année des livres, des films et des disques dans des interstices ou sur les étagères qui abondent dans son logis.
Longévité
modifierLa longévité, en liberté, est au maximum de 90 à 100 ans et beaucoup moins en captivité. Les causes de mortalité sont le cancer, le trafic routier et l'abus de boissons alcoolisées (armagnac, margaux, aguardiente…). Dans une population, la mortalité est estimée à 70 % avant 70 ans. La survie est meilleure par la suite (74 % de nonagénaires chez les ancêtres).
Alimentation
modifierKukaius vulgaris cherche sa nourriture spirituelle d'abord dans les librairies, surtout en début et en fin de journée : livres, revues, albums, films, disques, photos, mais il peut aussi descendre s'installer sur un fauteuil ou dans un canapé pour y apprécier plus confortablement les ouvrages récoltés. Parfois on le surprend même à explorer caves et greniers ! N'ayant pas de bibliothèque dans sa chambre et celles de son logis étant garnies, San Kukai aménage des caches sans logique apparente, soit au sol, souvent près du pied des fauteuils, soit sur les meubles, par exemple sur les manteaux des cheminées.
On a récemment découvert qu’il consomme aussi d'importantes quantités de films cinématographiques (du type Kagemusha) ; jusqu'à 20 % du contenu de ses étagères étaient des reproductions de ces œuvres d’images animées dont la qualité artistique le met en joie. Il est possible qu'on puisse ainsi expliquer sa faculté à s'exprimer sur tout sujet dès qu'on lui en donne l'occasion, ayant toujours vu dans un film un détail s'apparentant (de près ou de loin) à la conversation en cours. San Kukai, en oubliant certaines de ses caches de nourritures spirituelles pourrait ainsi contribuer, non seulement à la propagation de la culture chez nombre de ses amis, mais aussi au développement économique de l'industrie du livre et du cinéma, puisqu’il rachète régulièrement des œuvres qu’il a égarées çà et là.
Nids
modifierSan Kukai se construit plusieurs nids dans les endroits qu’il affectionne, avec un usage immodéré du bois pour édifier ses abris. Leur intérieur est traité avec simplicité. Les baies ouvrantes des nids sont généralement disposées vers le sud. Les nids protègent Kukaius vulgaris, en particulier lors du repos hivernal : l'animal ne fait pas d'hibernation complète, il visite ses cachettes pour y prendre sa nourriture spirituelle ; en cas de mauvais temps, il peut tenir plusieurs jours sans sortir.
Il occupe volontiers les nichoirs qu’on lui offre, s’il y a de la nourriture spirituelle à proximité. Il peut alors devenir assez familier.
Reproduction
modifierLa maturité sexuelle est obtenue à 13 - 14 ans. Les copulations ont lieu toute l'année, mais surtout de janvier à décembre. En général, plusieurs enfants par couple (de deux à trois petits). La gestation dure à peu près 270 jours, mais c’est sa compagne qui s'en charge. La femelle est réceptive quand elle n'est pas trop fatiguée par ses nombreuses tâches quotidiennes. Elle possède deux tétines. Les jeunes sortent du nid à 1 300 semaines. Ils sont sevrés à 80 semaines et indépendants à 2 000 à 3 000 semaines. Le mâle et la femelle s’en occupent. Ils les transportent ailleurs pendant un mois en saison chaude et sur de plus courtes périodes le reste de l'année.
Lorsque la maturité sexuelle est atteinte, à la fin de l'hiver, le mâle se met en chasse et entre dans le territoire des femelles qui, une fois repues, le bannissent du nid. Les petits naissent fragiles et dépourvus de poils, qui apparaissent au bout de 600 à 700 semaines. Vers 800 semaines, leurs sens s'éveillent et les caractères sexuels secondaires émergent. C'est l’âge auquel ils commencent à vouloir quitter le nid, mais la mère reste vigilante et les engueule pour les mettre en sécurité en leur faisant la morale sur les dangers du dehors. Lors des premières sorties, divers signaux sonores (GSM) permettent de garder le contact, ce qui n’empêche pas 80 % des jeunes de faire tout un tas de bêtises dès que les adultes ont le dos tourné.
Habitat et répartition
modifierKukaius vulgaris a depuis la fin de la dernière glaciation arpenté presque toute l’Europe, du cercle polaire à la Méditerranée ainsi que l’Asie du Nord et l’est de l’Oural en passant par la Chine et la Corée et l'île d’Hokkaido (Japon).
S’il est encore relativement présent en Europe occidentale, il est en fort recul, voire a localement presque disparu en Angleterre et dans de nombreuses régions d’Europe, soit en raison de sa sédentarisation entre la France et l’Espagne, soit des suites de son vieillissement ou plus récemment suite à la crise économique mondiale qui a diminué ses ressources.
-
N’importe, loin des forts dont l’aspect seul oppresse,
Quand on peut s’enfoncer entre deux pans de rocs,
Et, comme l’ours, l’isard et les puissants aurochs,
Entrer dans l’âpreté des hautes solitudes,
Et l’homme étant absent, dans l’arbre et le rocher,
On croit voir les profils d’infini s’ébaucher.
— Victor Hugo au Cirque de Gavarnie -
En esta noche en que el puñal del viento
acuchilla el cadáver del verano,
yo he visto dibujarse en mi aposento
tu rostro oscuro de perfil gitano.
Vega florida. Alfanjes de los ríos,
tintos en sangre pura de las flores.
Adelfares. Cabañas. Praderíos.
Por la sierra, cuarenta salteadores.
— Rafael Alberti, A Federico García Lorca
Nourritures spirituelles
modifier- Georges Perec
- William Shakespeare
- Martin Scorsese
- Camille Claudel
- Wim Wenders
- Marcel Proust
- James Joyce
- Jirô Taniguchi
- Johann Sebastian Bach
- Italo Calvino
- Amélie Sarn
- Paco Ignacio Taibo II
- Max von Sydow
- Vincent Gallo
- Gabriel García Márquez
- Pierre Magnan
- Alain Bashung
- Henri Pena-Ruiz
- Hugo Pratt
- Pink Floyd
- Ang Lee
- René Char
- Ken Loach
- Hayao Miyazaki
- Brad Mehldau
- Fiodor Dostoïevski
- Massive Attack
- Louis-Ferdinand Céline
- Olympe de Gouges
- John Cassavetes
- Boris Vian
- Paul Éluard
- Homère
- Keith Jarrett
- Pedro Almodóvar
- Dario Fo
- Billie Holiday
- Sean Penn
- Ovide
- Stanley Kubrick
- Alain Fournier
- Jacques Roubaud
- David Fincher
- Condorcet
- Alejandro González Iñárritu
- John Coltrane
- Akira Kurosawa
- Jean-Paul Sartre
- Julio Cortázar
- Terry Gilliam
- Florence Foster Jenkins
- Terrence Malick
- Boby Lapointe
- Franz Kafka
- Led Zeppelin
- Igor Stravinski
- Paul Thomas Anderson
- Concha Buika
- François Rabelais
- François Bourgeon
- Pixies
- J. M. G. Le Clézio
- Baltasar Garzón
- The Police
- Quentin Tarantino
- Simone Veil
- Arto Paasilinna
- Marcel Carné
- Wolfgang Amadeus Mozart
- Francis Ponge
- Ridley Scott
- Rainer Maria Rilke
- Francis Ford Coppola
- Federico García Lorca
- Jean Echenoz
Liens internes
modifierLiens externes
modifier- San Kukai, « Sainte Église du Monstre en Spaghetti Volant » : « Vu l’extrême improbabilité que des molécules permettant la vie se soient constituées toutes seules avec le temps, il est beaucoup plus raisonnable de croire que la vie fut créée par un Monstre en Spaghettis Volant. »
- San Kukai, « Nanardises » : « Vaillant lecteur de l'impossible, si toi aussi tu aimes les bouses liquides, mets tes bottes, enfile ton ciré et viens te gondoler. »