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Michel Van Loo

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Le détective privé belge Michel Van Loo est un personnage de fiction créé par le romancier belge Alain Berenboom.[1] Grâce à ce personnage, le romancier est cité comme l’un des cinquante meilleurs auteurs de polars mondiaux par Jean-Claude Zylberstein.[2] Michel Van Loo apparaît pour la première fois dans le roman « Périls en ce Royaume » publié en 2008. Van Loo est alors âgé de vingt-neuf ans. Il a été fonctionnaire pendant la guerre avant d’ouvrir son modeste bureau au-dessus d’un salon de coiffure où travaille sa fiancée Anne, à Bruxelles, plus précisément dans la commune de Schaerbeek.

Cadre historique

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Toutes les enquêtes de Michel Van Loo se déroulent entre 1947 et 1958. Ces polars historiques ont pour toile de fond la Belgique de l’immédiate après-guerre et montrent sans fard les blessures du pays qui est déchiré par la question royale[3] (« Périls en ce Royaume »),[4] la gestion chaotique de l’arrivée massive de travailleurs immigrés italiens (« La Recette du Pigeon à l’italienne »), la question de l’indépendance de la colonie (« Le Roi du Congo ») ou les luttes entre flamands et francophones (« Le coucou de Malines »).

Peu de romans ont ainsi brossé le portrait de cette décennie en Belgique qui va entrer, comme les pays voisins, dans une ère d’important développement économique à partir de l’exposition universelle de Bruxelles de 1958, l’Expo 58 (évoquée dans « L’Espion perd la boule »). Mais sans que les conflits qui ont agité la décennie précédente n’aient été réglés.

« Alain Berenboom décrit bien les enjeux de ces différentes crises et cela représente pour le lecteur un intérêt documentaire évident. D’autant que Van Loo ne peut résoudre ses enquêtes qu’en les contextualisant, en prenant en compte les enjeux de ces soubresauts sociaux et historiques. L’on comprend par là les bouleversements majeurs que la guerre a provoqués et les séquelles de toutes natures qu’elle a fait peser sur les individus et la société[5]. »

« Rarement une fiction aura réussi, l’air de rien, à rendre aussi clairement la complexité belge[6] » écrit Pierre Assouline.

Caractéristiques des intrigues

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A la différence des autres détectives de la littérature policière, Michel Van Loo n’est pas très fûté, plutôt paresseux et il fait preuve de peu de jugeotte, même s’il a tendance à surestimer ses capacités. Un vrai anti-héros. Il ne doit la réussite de ses enquêtes qu’au cercle d’amis auxquels il fait systématiquement appel, sa fiancée, Anne, son propriétaire, le coiffeur Federico, immigré italien communiste, la pharmacien Hubert, un juif polonais, et sa femme Rebecca ainsi que leur fils Alain ou encore deux syndicalistes musclés, les frères Motta. Traçant au passage un portrait très cosmopolite de la capitale belge et de ses habitants, reflet de la biographie de l’auteur[7].

Van Loo est un indépendant farouche, qui croit à la justice. Ni musclé, ni bagarreur, il n’utilise jamais d’armes à feu et parie sur son astuce, la chance et les amis qui l’entourent pour dénouer les intrigues auxquelles il est mêlé. Ainsi que sur sa boisson préférée, la gueuze grenadine, dont Van Loo reconnait que « personne n’aurait pensé qu’ils puissent s’allier et se bonifier ensemble. Une image de la Belgique »[8]

L’humour est un trait essentiel de la série, l’ironie parfois acide supplée la faiblesse physique du personnage principal. « Tout passe à la moulinette de l’auteur, qui râpe menu l’incohérence, le surréalisme, la léthargie de cette petite terre qu’est la Belgique. »[9]

Les romans de la série Michel Van Loo

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  • Périls en ce Royaume (éditions Bernard Pascuito, Paris, 2008 ; réédité légèrement remanié aux éditions Genèse en 2012, puis dans la collection « Poche belge », 2018.) Traduit en roumain.
  • Le Roi du Congo (éditions Bernard Pascuito, réédité remaniée chez Genèse Éditions en 2012, reparu dans la collection « Poche belge », 2018). Prix du roman de l’Académie royale de Belgique (Prix Bernheim).
  • La Recette du Pigeon à l'italienne (éditions Genèse, 2012, réédité dans la collection « Poche belge », 2018). Traduit en roumain.
  • La Fortune Gutmeyer, Genèse, 2015. Traduit en roumain et en tchèque.
  • L'Espion perd la boule, Genèse, 2018.
  • Michel Van Loo disparaît, Genèse, 2021.
  • Le coucou de Malines, Genèse, 2024.

Annexes

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Bibliographie

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document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  •   Christian LIBENS, Une petite histoire du roman policier belge, Bruxelles, ed. Weyrich, 2019, 99 p. (ISBN 978-2-87489-541-8)
  • Jean-Claude Zylberstein, Souvenirs d’un chasseur de trésors littéraires, Paris, éditeur Bourgois, 2022, 456 p. (ISBN 2267045443)

Articles

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Conférences

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  • Eiji YAMAUCHI, « Le café et la belgité dans les romans d'Alain Berenboom », Congrès de printemps 2023 de la société japonaise de langue et littérature françaises 2023,‎ 2023 (lire en ligne Accès libre [PDF])

Références

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  1. Christian LIBENS, Une petite histoire du roman policier belge, Bruxelles, ed. Weyrich, , 99 p. (ISBN 978-2-87489-541-8)
  2. Jean-Claude Zylberstein, Souvenirs d’un chasseur de trésors littéraires, Paris, éditeur Bourgois, , 456 p. (ISBN 2267045443)
  3. Pierre Assouline, « Les Belges deux fois », Le Monde,‎
  4. Alain De Kuyssche, « Une Belgique lointaine si proche  », Journal du Mardi,‎
  5. J. Duhamel, «  Enquêtes à la gueuze grenadine », Le Carnet et les Instants, vol. n°219,‎
  6. Pierre Assouline, « « Les Belges deux fois », le blog de P. Assouline », sur Le Monde,
  7. Eiji YAMAUCHI, « Le café et la belgité dans les romans d'Alain Berenboom », Congrès de printemps 2023 de la société japonaise de langue et littérature françaises 2023,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  8. Alain Berenboom, Périls en ce Royaume, Paris, Bernard Pascuito, , p. 162
  9. Jean-Claude Vantroyen, « Bruxelles Expo 58, nid d’espions », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant)