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Roger Bernard

Roger Bernard est un poète et résistant français né le 11 mai 1921 à Pertuis (Vaucluse) et fusillé par les Allemands le 22 juin 1944 près de Céreste (Basses-Alpes).

Sommaire

1 Biographie

2 Bibliographie

3 Notes et références

4 Liens externes

Biographie

Fils d’un imprimeur, Roger Paul Bernard est né le 11 mai 1921 à Pertuis (Vaucluse). Il apprend le métier de typographe et commence très tôt à lire et à écrire de la poésie. A l’âge de dix-sept ans, il écrit une pièce en alexandrins, Le Caprice du sort ou « L’Amant déguisé ». A partir de juillet 1939, il rend régulièrement visite à Jean Giono à Manosque, chez qui se pressent de nombreux jeunes disciples et qui n’aura de cesse de l’encourager dans sa démarche d’écriture.

En 1940 il édite à compte d’auteur une plaquette intitulée A l’ombre des cyprès. En 1941 il rencontre Lucienne Allier, qu’il épousera le 16 octobre 1942. Appelé au STO (Service du Travail Obligatoire en Allemagne) en septembre 1942, il décide de s’y soustraire et se cache, avec Lucienne enceinte, dans une ferme appartenant à Jean Giono près de Céreste. Là il commence à écrire un drame allégorique, La Hauteur de la nuit, qui sera publié en 1951 dans la revue romaine Botteghe Oscure, ainsi qu’un essai, Note en marge des mœurs d’Arie Burne.

A l’automne 1943 il intègre le groupe de résistants du « capitaine Alexandre », nom sous lequel officie le poète René Char en tant que commandant de la Section Atterrissage Parachutage (SAP) dans la vallée du Calavon, près de Céreste dans le Luberon. Entre deux actions de Résistance sous les ordres de René Char, il continue à écrire, encouragé par ce dernier. En mars 1944 il achève un nouvel ensemble de poèmes intitulé En saumure depuis lors. Le 17 avril 1944 son fils, Alain Ariel Bernard, naît à Pertuis.

Le 22 juin 1944, lors d’une mission de liaison entre Flaqueyrole, près de Viens, et Céreste, le PC départemental de la SAP, il est arrêté par les Allemands aux abords de Céreste. Il a tout juste le temps d’avaler le message qu’il devait transmettre à René Char. Après avoir été interrogé à la gendarmerie de Céreste, où il ne parle pas, il est conduit en camion en direction d’Apt, mais on le fait descendre près de l’ancien pavillon du garde-barrrière, au carrefour de Viens, et les Allemands le fusillent à une centaine de mètres de là, au bord de la Départementale 33, près d’un vieux murier(1). Il est enterré à Pertuis le 24 juin 1944. Une stèle sera érigée par ses compagnons d’arme juste en face du lieu de son exécution.

En décembre 1945, René Char — qui n’avait pas pu intervenir pour sauver son jeune compagnon afin de ne pas risquer de représailles contre le village de Céreste —, fera publier et préfacera aux Editions Cahiers d’art un recueil intitulé Ma faim noire déjà dans lequel sont regroupés une grande partie des poèmes de Roger Bernard. René Char évoquera d’ailleurs Roger Bernard dans plusieurs textes(2). Après la guerre, Jean Giono dira de Roger Bernard : « C’était un jeune garçon qui était poète, il aurait pu devenir un très grand poète »(3).

Bibliographie

. A l’ombre des cyprès, 1940, édition à compte d’auteur.

. La Hauteur de la nuit, drame en trois actes et un prologue, Botteghe Oscure VIII, 1951.

. Ma faim noire déjà, Editions Cahiers d’art, 1945, réédité chez Seghers en 1976, réédité à nouveau chez Seghers en 2004 augmenté du recueil inédit En saumure depuis lors et préfacé par Dominique de Villepin.

Notes et références

(1) Au sujet de l’arrestation et de l’exécution de Roger Bernard, lire « Darwin fera la mise en scène », une enfance auprès de René Char (1940-1950) de Mireille Sidoine-Audouy, Editions du Sextant, 2009, p. 129-132. Lire également l’article de Patrick Werly, « “Un village pareil à un autre” : l’histoire dans les Feuillets d’Hypnos de René Char », dans l’ouvrage Écriture(s) de l’histoire, textes réunis par Gisèle Séginger, Presses Universitaires de Strasbourg, 2005, p. 117-132.

(2) Fragment 146, in Feuillets d’Hypnos ; « Affres, détonation, silence », in Le poème pulvérisé ; « Affres détonation silence », in « Arrière-histoire du Poème pulvérisé » ; préface de Ma faim noire déjà de Roger Bernard.

(3) Jean Giono, Entretiens avec Jean Amrouche et Taos Amrouche, Gallimard, 1990, p. 274-275.

Liens externes

. Notice de Ma faim noire déjà aux Editions Seghers :

http://www.editions-seghers.tm.fr/site/ma_faim_noire_deja_ne_&100&9782232122477.html

. « La mémoire d’un poète », par Pierre Assouline : http://passouline.blog.lemonde.fr/2004/11/23/2004_11_la_mmoire_dun_p/

. Commémoration des 70 ans de l’assassinat de Roger Bernard, par l’Association des Combattants Volontaires de la Résistance du Vaucluse et des départements limitrophes : http://cvrduvaucluse.canalblog.com/archives/2014/06/22/30130209.html

. « Des noms pour mémoire », par Michèle Bitton : http://michele.bitton.free.fr/spip.php?article1