Utilisateur:Tara-lw/Brouillon
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De la campagne à la ville des inégalités subsistent
modifierLe Huji ou le "hukou" est un permis de résidence citadin. C'est une système d'enregistrement des foyers, qui mélange le livret de famille et le permis de résidence. Il a été créé en 1958 sous Mao Zedongpour contôler les flots de la population. Le "hukou" attache et relie chaque citoyen chinois à la province dont il est originaire. Cela empêche les travailleurs de migrer avec leurs famille dans les provinces où l'économie est en pleine extension. C'est une discrimination géographique qui est la source de mécontentement croissant. En Chine, quand les statistiques disent qu'il y a 52,6% d'urbains, seul 35% possède le "hukou". Il y a des zones ou les individus sont semi-intégrés mais ce sont les gouvernements locaux qui décident qui intégrer selon leurs intérêts.
Le régime politique en Chine ne reconnait pas l'égalité et la liberté des individus. Les décisions sont prises selon les intérêts de l’État. Le plus souvent, les individus qui sont intégrés par les gouvernements locaux ont des compétences particulières, des capacités d'investissement ou sont capables de se prendre en charge et donc ne coûtent pas d'argent à l’État. Ce n'est pas une logique d'État-providence, la discrimination est intégrée.
L’objectif affiché des pouvoirs publics est de mettre en place une urbanisation de qualité en transformant des bourgs en villes de petites tailles. Ils sont dans une logique de "quitter la terre sans quitter la campagne", c'est la priorité de la politique publique depuis 1980. Cependant, les droits des individus ne sont pas pris davantage en compte contrairement à ce que les autorités prétendent. De plus, les grandes villes attirent spontanément de nouveaux résidents qui seront sélectionnés par ailleurs.
Il n'y a pas de logement social pour les migrants. Le manque d'habitation pour ces personnes voulant passer de la campagne a la ville prouve le désintérêt et le désengagement de l’État. Certains villages accueillent des ouvriers ou des employés migrants mais leurs logements sont mal construits, une urbanisation sauvage s'est développée autour notamment des usines Foxconn. Cependant, les pouvoirs publics ne semblent pas s'y intéresser. Tout cela est lié à la question du droit de la terre. Ce sont en fait des terres de non-droit, qui restent des terres collectives. Les autorités ne perçoivent pas de taxes pour ces enclaves rurales. Cela entraîne donc un désengagement total concernant les infrastructures et les équipements. Les paysans construisent donc des habitations illégales, et les divisent en chambres pour les travailleurs migrants. On retrouve une logique du capitalisme : tout le monde essaie de gagner le plus d'argent possible.
Certaines ONG tentent de convaincre les grandes firmes d'investir à long terme pour améliorer les conditions de vie des ouvriers. Mais cela ne fonctionne pas. Pour reprendre l'exemple de Foxconn une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits électroniques à Zhengzhou, capital de la province de Hunan. Certain ouvriers disent qu'ils veulent vivre en ville mais qu'ils ne veulent pas abandonner leur "hukou" rural par peur du chômage. Mais ce n'est pas à eux que l'on propose le "hukou" urbain, c'est aux personnes semi-intégrés, qui disposent déjà d'un emploi stable, d'un logement décent, et qui cotisent depuis certain temps. La plupart réfléchissent longtemps avant de laisser leurs terres qui le plus souvent sont des assurances contre le chômage.
L'implantation des usines Foxconn a bouleversé la géographie locale, les villages ont éclaté. Il y a une concentration très fortes de jeunes, dans l'usine la discipline règne mais à l'extérieur, c'est la loi du plus fort. Liu Yang, 27 ans, originaire de Sanmenxia, la région des rives du fleuve Jaune à l'ouest de Zhengzhou, dit d'ailleurs " Après le travaille cela a l'air joyeux, mais il ne faut pas se fier aux apparences". Les ouvriers ne peuvent pas compter sur la police en cas de problèmes, une petite mafia contrôle les plus faibles. Pour les chinois venant travailler ici c'est un désillusion totale. Un ouvrier de 36 ans, nommé Wang, dit " Je pensais faire venir ma femme et mon fils mais c'est impensable" Cet ouvrier vient d'un comté rural d'Anyang, il a quitté un travaille pénible et sale pour Foxconn, mais son dortoir est à deux heures de bus et lui coûte 800 yuans, soit 97 euros. Il ne lui reste que 1000 yuans, soit environ 121 euros. C'est moins qu'à l'aciérie où il gagnait 3000 yuans. "Ce sont des voleurs" dit-il.
La réforme du "hukou" à Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei, offre la possibilité aux immigrés d'obtenir un "hukou" urbain sans abandonner leurs terres, c'est le symbole de l'échec de la politique d'intégration des pouvoirs publics.
Brice Pedroletti et Chloé Froissart, « En Chine une urbanisation à deux vitesse », Le Monde,
Brice Pedroletti, « "Apple City la face sauvage de l'urbanisation chinoise », Le Monde,
Harold Thibault, « La lente réforme du "hukou" le passeport intérieur », Le Monde,