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Drapeau de l'Empire byzantin Empire byzantin Modèle:Infobox Calendrier byzantin

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Le calendrier Byzantin, ou "Ère de Création selon Constantinople" ou " Ère Mondiale" ( Ἔτη Γενέσεως Κόσμου κατὰ Ῥωμαίους ,[1] mais aussi Ἔτος Κτίσεως Κόσμου ou Ἔτος Κόσμου ) était le calendrier utilisé par l’ Église orthodoxe de environ 691 à 1728 et le Patriarcat œcuménique. Il était également le calendrier officiel de l’Empire byzantin [note 1] de 988 à 1453, ainsi que par la Russie de environ 988 à 1700.

Le calendrier est basé sur le Calendrier julien, excepté que l’année commence le 1er septembre et que les années sont comptées à partir de l’Anno Mundi. La création est dans la Septante, base de la Bible chétienne orthodoxe, plus reculée d’au moins 1700 ans que dans le texte massorétique, base de la Bible juive actuelle. L’Anno Mundi situe la création 5509 ans avant l’Incarnation, souvent considéré à ce moment là comme « la fondation du monde » (latin : Annus Mundi /‘Ab Origine Mundi’ (AM)).[note 2] Sa première année, la date supposée de création du monde, était le 1er septembre, 5509 av. J.-C. au 31 août, 5508 av. J.-C.

Histoire modifier

Mosaïque Byzantine de la Création d’Adam, (Cathédrale de Monreale.

La date d’invention et l’auteur de cette Ère Mondiale sont inconnus. Cependant, la première apparition connue de ce terme est dans le traité d’un certain « moine et prêtre » , Georgios (638-39 apr. J.C.), qui mentionne toute les principales version de l’Ère Mondiale dans son travail.[2][3]. Georgios affirme que le principal avantage de l’Ère Mondiale est le point de départ commun des cycles astronomiques lunaires and solaires, ainsi que du cycle des indictions, le système usuel de datation utilisé à Byzance depuis le 6e siècle. Il le considère également comme étant le plus pratique pour le Comput de Pâques. Des calculs complexes de cycles lunaires de 19 ans et de cycles solaires de 28 ans au sein de cette ère mondiale ont permis aux érudits de trouver une signification cosmique à certaines dates historiques, comme la Naissance du Christ ou bien la Crucifixion.[4] Cette manière de compter les années suivant l’indiction est très fréquente chez les chroniqueurs byzantins; Jean Skylitzès, par exemple, l’utilise extensivement.

Cette date a subi de mineures modifications avant d’être définitivement fixée au milieu du VIIe siècle siècle, même si certaines tentatives avaient été faites dès 412 apr. J.-C. (voir Epoque d’Alexandrine). Lors de la seconde moitié du VIIe siècle l’Ère de Création était connu en Europe occidentale, au moins en Grande Bretagne. [3][note 3] A la fin du Xe siècle siècle, autour de 988 apr. J.-C., lorsque l’ère apparait officiellement dans les archives byzantines, le système était largement reconnu dans l’Empire Romain d’Orient.

L’ère début donc un 1er septembre, et Jésus de Nazareth est suppose être né en l’année 5509 de Annus Mundi (AM) – soit 5509 années après la création du monde.[5]. Ainsi, le temps historique était calculé depuis la Création, et non pas depuis la Naissance du Christ, comme en Occident Chrétien. L’Eglise Orientale évitait l’utilisation de Anno Domini du système de Denys le Petit, puisque la date de naissance du Christ était débattue à Constantinople jusqu’au XIVe siècle.
L’Ère de Création est donc identique au Calendrier julien hormis le fait que:

  • les noms des mois étaient retranscrits du Latin au Grec,
  • le premier jour de l’année était le 1er septembre,[note 4] ainsi les années des calendriers religieux comme civils duraient du 1er septembre au 31 août, (voir Indiction), qui, jusqu’à aujourd’hui, est le Calendrier religieux orthodoxe, et enfin,
  • la date de création du monde, soit l’an Un, durait du 1er septembre, 5509 avant J.-C. (création du monde) au 31 août 5508 avant J.-C.

Le 29 février du Calendrier Byzantin était obtenu d’une façon identique à l’ année bissextile de la version Romaine du calendrier Julien, soit en doublant le sixième jour avant les calendes de Mars ; c'est-à-dire en doublant le 24 février (dénombrer les jours d’un mois depuis son début et instaurer un 29 Février tous les 4 ans a commencé à être utilisé seulement au Moyen Âge tardif). Le calendrier Byzantin fut peu à peu remplacé dans l’Église orthodoxe par l’ Ère Chrétienne, qui fut d’abord utilisé par le Patriarche Théophanès I Karykes en 1597, puis par le Patriarche Cyrille Loukaris en 1626, et enfin officiellement mis en place par l’Eglise en 1728.[6] Au meme moment, alors que la Russie se convertissait au Christianisme Orthodoxe sous l’influence de Byzance, elle hérita dun Calendrier Orthodoxe basé sur le calendrier Byzantin (alors traduit en Slavon). Après la chute de l’ Empire byzantin en 1453, ce calendrier continua à être utilisé en Russie, où on assista à des peurs du le 7e millénaire en 1492 apr. J.-C. (7000 AM) . Ce fut seulement en 1700 apr. J.-C. que la Russie passa au Calendrier julien après une décision de Pierre le Grand.[7]. Ce calendrier est toujours à la base du calendrier traditionnel orthodoxe jusqu’à aujourd’hui. En septembre 2011 commencera l’année 7520 AM du calendrier byzantin.[note 5]

Premières sources chrétiennes sur l’âge du monde modifier

Les écrits les plus anciens qui nous sont parvenus sur l’âge du monde selon la chronologie Biblique on été rédigés par Théophile (115-181 apr. J.-C.), septième évêque[8] de l'Église d'Antioche, dans son apologie Traité à Autolycus ,[9] et par Julius Africanus (200-245 apr. J.-C.) dans son ouvrage en cinq volumes Chronographiai [10]. Ces deux auteurs du début du Christianisme, en suivant les chronologies données par la Septante de l’Ancien Testament, ont calculé que le monde avait été créé environ 5,530 ans avant la naissance du Christ.[11].

Dr. Ben Zion Wacholder souligne que les écrits des Pères de l'Église sur le sujet sont d’une importance vitale (même si il n’est pas d’accord avec leur chronologie basée sur l’authenticité de la Septante, comparée à celle du texte Hébreu), au sens où le véritable lien entre les historiens Chrétiens et les premiers historiens Héllènes paléochrétiens [note 6] est préservé:

Un immense effort intellectuel a été entrepris pendant la période Héllenistique par à la fois les Hébreux et les Païens afin de dater la Genèse, le Déluge, l’Exode, la construction du Temple... Au cours de leurs études, des savants comme Tatien le Syrien (vers 180), Clément d'Alexandrie (mort avant 215), Hippolyte de Rome (mort en 235), Julius Africanus de Jérusalem (mort après 240), Eusèbe de Césarée en Palestine (260-340), et Pseudo-Justin citaient fréquemment leurs prédécesseurs, ces chronographes bibliques Judéo-Grecs de la Période Héllénistiques, permettant de confirmer l’existence de travaux antérieurs.[12].

L’écrivain Hébreu de la période Hellénistique Démétrios le Chronographe (entre 221 et 204 av. J.-C.) écrivit Sur les Rois de Judée qui traitait de l’éxégèse biblique, principalement chronologique; il calcula la date du Déluge et la naissance d’ Abraham exactement selon la Septante, et créa ainsi la Annus Adami – Calendrier d’ Adam, le prédécesseur du Calendrier hébraïque, ainsi que des Calendriers Alexandrin et Byzantins de la « Création du Monde ».

Calendrier Alexandrin modifier

Le "Calendrier Alexandrin" (grec moderne : Κόσμου ἔτη κατ’ Ἀλεξανδρεῖς ) développé en 412 apr. J.-C., fût le précurseur du Calendrier Byzantin. Après les premiers tentative d’ Hippolyte, Clément d'Alexandrie et d’autres [note 7], le calcul Alexandrin sur la création du Monde fût établi au 25 mars 5493 av. J.-C.[13].

Le moine d’Alexandrie Panodorus calcula, en 412 apr. J.-C. qu’il s’était écoulé 5904 années depuis Adam. Son calendrier débute le 29 Août, date qui correspond au 1er jour de Thout, aussi connu comme la nouvelle année du Calendrier de l'Égypte antique.[14].

Notes modifier

  1. nom donné depuis le XVIIe siècle à l'Empire romain d'Orient (en latin Imperium Romanum Orientale, en grec médiéval Ἀνατολική Βασιλεία Ῥωμαίων / Anatolikí Vasilía Rhômaíôn). Le terme Byzantin a été inventé par l’historien Allemand Hieronymus Wolf en 1557 mais a été diffusé par les érudits Français au XVIIIe siècle . Les citoyens de l’Empire se nommaient eux-mêmes Romaioi ("Romains"), leur empereur étant l’ "Empereur Romain", et leur Empire le Basileia ton Romaion ("Empire des Romains"). L’Ouest Latin désignait l’empire sous le nom de “Roumélie”, et les Musulmans comme "Rum".
  2. signifiant, cette même phrase - "de la fondation du monde", ou "depuis la nuit des temps", (grec moderne : από καταβολής κόσμου, Apo Kataboles Kosmou) - qui se répète souvent dans le Nouveau Testament, dans Matthieu 25:34, Luc 11:50, Hébreux 4:3, 9:26, and Révélation 13:8, 17:8. L’Anno Mundi reflète une volonté d’utiliser une date de début à beaucoup d’événements cités dans les Ecritures.
  3. PL XC, 598,877 (Pseudo‐Beda).
  4. Aux environs de 462 apr. J.-C. l’Indiction Byzantine fut déplacée du 23 septembre au 1er septembre, date à laquelle elle resta tout au long de l’Empire Byzantin, étant de fait le début de l’année religieuse. En 537 l’Empereur Justien décréta que toutes les dates devaient inclure l’indiction, c’était donc officiellement adopter cette date comme le début de l’année Byzantine, devenant de ‘’facto’’obligatoire.
  5. Pour passer de notre calendrier au calendrier Byzantin, il suffit d’ajouter 5509 années entre Septembre et Décembre, ou 5508 années de Janvier à Août.
  6. Ératosthène (275-194 av. J.-C.) presentait la vision des savants d’Alexandrie; Eupolemus, un Hébreu Palestinien et ami de Judas Maccabée, écrivant en 158 av. J.-C., est considéré comme étant le premier historien qui synchronisa l’histoire Héllènistique avec les différentes mosaïques de cultures de la region. Vers la fin du Ier siècle siècle avant J.-C., une chronique sur l’histoire du monde, ayant synchronisée les recueils d’Histoire Grecque et Juive avait une large diffusion: Alexandre Polyhistor (notamment en 85-35 avant J.-C.); Varro (116-27 avant J.-C.); Ptolémée, prêtre de Mendès (50 avant J.-C.), qui est cité par Tatien le Syrien (Oratio ad Graecos, 38); Apion (grammairien) (first century apr. J.-C.); Thrasyllus (avant 36 apr. J.-C.); and Thallus (premier siècle apr. J.-C.) – tous citaient des chroniques qui comportaient les dates du Déluge de Noé et de l’Exode. (Dr. Ben Zion Wacholder. "Biblical Chronology in the Hellenistic World Chronicles" dans The Harvard Theological Review, Vol.61, No.3 (July 1968), pp.451–452.)
  7. Le Calendrier d’Antioche (5493 av. J.-C.) et le “Calendrier Alexandrin“ (5502 av. J.-C.) étaient au départ deux calendriers différents, qui avaient une dix ans de différence. Ils étaient tous deux utilisés par les écrivains Chrétiens, rattachés aux Patriarcats d’Alexandrie et d’Antioche. Cependant, en 284 apr. J.-C., les deux calendriers ont coincidés et se sont mis d’accord sur l’année 5492 av. J.-C. comme année de Création. Il y a donc, en conséquence, deux different Calendriers Alexandrins, l’un étant utilisé avant l’arrivée au pouvoir de Dioclétien et l’autre après (voir : « Calendrier Alexandrin et Calendrier d’Antioche », dans l’ouvrage: (en)The Popular Encyclopedia: being a general dictionary of arts, sciences, literature, biography, history, and political economy. (Vol. 3, Part 1). Glasgow: Blackie and Son, 1841. p.73.)

Références modifier

  1. Pavel Kuzenkov. "How Old is The World? The Byzantine Era and its Rivals". Institute for World History, Moscow, Russia. In: Elizabeth Jeffreys, Fiona K. Haarer, Judith Gilliland. Proceedings of the 21st International Congress of Byzantine Studies: London, 21-26 August, 2006: Vol. 3, Abstracts of Communications. Ashgate Publishing, Ltd., 2006. pp. 23–24.
  2. Fr. Diekamp, Der Mönch und Presbyter Georgios, ein unbekannter Schriftsteller des 7. Jahrhunderts, BZ 9 (1900) 14–51.
  3. a et b Pavel Kuzenkov (Moscow). "How old is the World? The Byzantine era κατα Ρωμαίους and its rivals". 21st International Congress of Byzantine Studies, London 2006. pp.2–4.
  4. Prof. Dr. Marcus Louis Rautman. "Time." In Daily Life in the Byzantine Empire. Greenwood Publishing Group, 2006. pp.7
  5. Paul Stephenson. "Translations from Byzantine Sources: The Imperial Centuries, c.700-1204: John Skylitzes, "Synopsis Historion": The Year 6508, in the 13th Indiction: the Byzantine dating system". Novembre 2006.
  6. "Οικουμενικόν Πατριαρχείον", ΘHE, τόμ. 09, εκδ. Μαρτίνος Αθ., Αθήνα 1966, στ. 778.
    "Ecumenical Patriarchate". Religious and Ethical Encyclopedia. Vol. 9., Athens, 1966. p.778.
  7. Prof. Charles Ellis (Université de Bristol). Russian Calendar (988-1917). The Literary Encyclopedia. 25 September 2008.
  8. En comptant l'apôtre Pierre comme premier évêque de cette ville, cf. Jérôme, Épître 121, À Algasia. Si on ne prend que la liste après Pierre, Théophile est le sixième : Eusèbe, HE IV. 20, IV. 24 ; Jérôme, De Viri 25.
  9. Théophile d'Antioche. Théophile d'Antioche, Traité à Autolycus. Livre III. Chap XXIV (Chronologie depuis Adam) - Chap. XXVIII (Principales époques chronologique).
  10. Julius Africanus. Extant Writings III. The Extant Fragments of the Five Books of the Chronography of Julius Africanus.
  11. Fr. Seraphim Rose. GENESIS, CREATION and EARLY MAN: The Orthodox Christian Vision. St. Herman of Alaska Brotherhood, Platina, California, 2000. p.236.
  12. Dr. Ben Zion Wacholder. "Biblical Chronology in the Hellenistic World Chronicles" publié dans The Harvard Theological Review, Vol.61, No.3 (Jul., 1968), pp.451–452.
  13. Elias J. Bickerman. Chronologie de l’Ancien Monde, Chronoly of the Ancient World, 2nd edition, Cornell University Press. 1980. p.73.
  14. Rev. Philip Schaff (1819–1893), Ed. "Era." Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge. New Edition, 13 Vols., 1908-14. Vol. 4, pp.163.