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Jacques Biny
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Jacques Biny vers 1972
Naissance

Valence, Drôme
Décès
(à 63 ans)
Paris, Seine
Nationalité
France
Activité

Designer éclairagiste

Fondateur et dirigeant de la société Luminalite
Formation
ENSAD Ecole nationale supérieure des arts décoratifs
Distinction

Sélectionné Triennale de Milan 1957

Médaille de Bronze Société d'encouragement à l'art et à l'industrie 1960

Médaille de Bronze Equip'Hôtel 1960

Sélectionné dans différentes expositions internationales : Hollande, Allemagne

Sélectionné aux expositions de Formes Utiles 1953 -1964 -1968 - 1969

2ème Prix concours Mazda à Equip’Hôtel 1961 pour l’éclairage miroir

1er Prix concours EDF à Equip’Hôtel 1971 pour l’éclairage de la chambre d’hôtel

Jacques Biny, décorateur ensemblier, est un designer de luminaires contemporains.

Né à Valence (Drôme) Jacques Biny, créateur de luminaires, conçoit et édite ses propres modèles par l’intermédiaire de sa société "Luminalite" à Paris qu’il dirige de 1953 à 1976.

Créateur mais aussi parallèlement éditeur de designers connus comme : Michel Buffet, Boris Lacroix, Pierre Disderot, Charles Ramos, Gustave Gautier, Roger Landault, Louis Baillon... le style de Jacques Biny se caractérise par une recherche constante et incessante de lignes sobres et épurées de luminaires qui doivent être fonctionnels tout en restant intemporels.

Sa collection comprend des luminaires pour tous les usages : appliques murales, hublots, spots, appliques de chevet, lampes à terre, lampes de bureau, lampes d’ambiance et s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux collectivités : hôtellerie, administrations, facultés, résidences universitaires, cliniques et hôpitaux…

Jacques Biny expose ses luminaires à différents salons : Salon des Arts Ménagers, Salon des Artistes Décorateurs, Equip’Hôtel, Salon du Luminaire, Salon du Meuble, Batimat…

A la demande d’architectes et de décorateurs, il est le créateur de combinaisons originales de luminaires dans certains édifices nationaux comme la Préfecture de Valence (Drôme), l'Eglise Sainte-Madeleine du Pouzin (Ardèche), les cités universitaires de Nanterre et d’Antony (Hauts-de-Seine), les bâtiments de la C.N.R.O, les chantiers de St Nazaire (Loire-Atlantique)…

Jacques Biny est reconnu pour son travail moderne et précurseur sur les luminaires, soumettant toutjours la forme à la fonction . Ses multiples compétences ont permis à ce créateur et éditeur d'imposer sa marque comme l'une des trois plus grandes maison d'édition d'appareils d'éclairages en France durant les Trente Glorieuses.


Formation : de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs à la création de la société Luminalite

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Jacques Biny est le fils de Fernand Biny, entrepreneur staffeur-ornemaniste, installé à Valence (Drôme) et frère de Maurice Biny architecte DPLG qui participe activement à la reconstruction d’immeubles et d’édifices dans la Drôme.

Imprégné de la culture familiale autour du Bâtiment et de la Décoration, Jacques Biny intègre, après ses études secondaires en 1932, l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs à Paris et est diplômé en 1935 [1].

Parallèlement dès 1932, il constate le manque de créativité et d’innovation dans le secteur du luminaire et dessine des formes d’appareils d’éclairage indirects intégrés aux travaux de staff de son père Fernand Biny. Pour avoir travaillé avec son père, Jacques Biny a une parfaite connaissance du bâtiment - plus particulièrement du second œuvre - et une expérience approfondie de la surveillance des chantiers.

Pendant 12 ans, (1936 à 1948), il pratique à Valence la profession de décorateur en architecture intérieure d’appartements.

Jacques Biny quitte Valence pour Paris en 1950. Il se spécialise alors dans la conception d’appareils d’éclairage fabriqués dans des matériaux divers : laiton, aluminium, métal laqué et plus tard plexiglas (perspex). C’est la société Omnialux qui édite ses premiers modèles que Jacques Biny expose à la Foire de Paris en 1950. L’année suivante, en 1951, Jacques Biny s'installe en tant que concepteur au 31 rue de Mogador Paris 8ème et fait fabriquer ses modèles par la société Kobis et Lorence domiciliée 12, rue du Pont-aux-Choux Paris 3ème.

En 1953, il décide de devenir son propre éditeur et crée la société Luminalite [2] SARL sise 38 rue de la Folie Régnault Paris 11ème. Cet atelier fonctionnel comprend une superficie qui lui permet de répondre aux nombreuses commandes publiques et aux salons nationaux.

L’entreprise Luminalite reste sous le contrôle de Jacques Biny jusqu'à son décès en 1976. La maison Cheret, ayant racheté le fonds de commerce, poursuit partiellement l'exploitation et honore quelques commandes dans la tradition de Luminalite de 1977 à 1982 environ.

Jacques Biny créateur

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Avec son atelier Luminalite, Jacques Biny se consacre à la conception et réalisation d’appareils contemporains pour des utilités spécifiques : appliques de chevet, hublots, plafonniers, pendentifs, appliques murales, lampes d’ambiance à poser, lampes de bureau, lampes à terre… Cette création comporte une collection de près de 400 appareils uniquement recensés à partir des catalogues Luminalite sans compter les modèles crées sur-mesure à la demande.

Ses créations se distinguent par leur double effet de diffusion et de réfraction ainsi que le caractère novateur des matériaux utilisés : métal laqué, perforé, cintré, plié,... et perspex, etc.

La création d’une grande diversité d’appliques de chevet dès 1954 (références 212 - 239 ….) lui permet de résoudre les problèmes de l’éclairage au lit en particulier sans déranger son voisin. La création en 1957 du premier spot pour lire au lit (référence 243) est améliorée en 1968 par la fabrication du Babispot (référence 443) à réflecteur optique.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/34/Spot_243.jpg : Création en 1957 du spot référence 243 avec dessin de Jacques Biny

En ce qui concerne les hublots qui conviennent à l’éclairage des pièces à plafond bas, ils permettent des combinaisons originales diverses soit en alternant deux modèles, soit en utilisant le même appareil dans des diamètres différents, soit encore en les alternant avec les appareils encastrés.

Les plafonniers répondent à différents principes : certains, à paroi obscure, projettent une lumière directe plus ou moins concentrée (références 260 - 262 - 337 par exemple), d’autres diffusent une lumière ambiante et indirecte (référence 296) ou combinent ces différents modes d’éclairage.

Les pendentifs, divers par leurs formes et leurs effets lumineux, peuvent être utilisés soit isolés, soit en ligne sur réglette, soit groupés sur platine à des hauteurs différentes (références 234 - 275…).

Quant aux appliques murales et les lampes d’ambiance à poser, elles constituent pour Jacques Biny, l’élément de base de l’éclairage d’une pièce en créant un jeu d’ombres et de lumières et contribuent ainsi à l’intimité et au confort (références 193 - 219 - 224 - 299…).

Pour les lampes de bureau, leur hauteur doit être prévue pour éviter toute fatigue visuelle : l’œil ne doit percevoir ni la source lumineuse, ni la brillance intérieure du réflecteur (références 238 - 258 - 264 - 303 - 439…).

Enfin, les lampes à terre (désignés communément lampadaires) qui apportent, partout où cela est nécessaire, l’appoint d’éclairage désiré, sont équipés d'un piétement lesté contribuant à leur stabilité (référence 265 par exemple).

Le style des luminaires de Jacques Biny se caractérise par une sobriété et une pureté des lignes : il utilise principalement de la tôle, souvent perforée, soigneusement pliée, laquée noire et blanc parfois en couleur ainsi que de l’altuglas et parfois des lentilles focalisantes. Sa recherche constante de l’efficacité et de la fonctionnalité du luminaire l’amène à utiliser des matériaux de qualité jusqu’au moindre détail. Ses appareils peuvent être déclinés, selon la demande, en différentes versions : alu brossé, anodisé ou laqué (noir et blanc ou couleurs), selon une taille différente, avec des paralumes différents…

Par ailleurs, Jacques Biny s’intéresse aux besoins d’éclairage des collectivités : en particulier les secteurs hôtelier et hospitalier pour lesquels il crée respectivement un bandeau lumineux autonome et une applique Hopcli multifonctions qui réunit l’éclairage lecture, l’éclairage examens, l’éclairage soins de nuit et l’éclairage de veille et de guidage.

Il expose sa collection à différents salons ou expositions : Foire de Paris - Triennale de Milan - Salon des arts ménagers - Salon des artistes décorateurs - Formes Utiles (Issues de l’Union des artistes modernes) - Salon du Luminaire - Salon du Meuble - Salon Equip’Hôtel - Batimat. Il participe à des concours qui lui rapportent certaines distinctions (cf. encadré 1ère page).

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/19/Stand_Salon_des_Arts_M%C3%A9nagers.jpg

Stand Luminalite au Salon des Arts Ménagers fin des années 1950 (Photo Jean Collas)

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/59/Stand_Equip%27h%C3%B4tel.jpg

Stand Luminalite à Equip’Hôtel fin des années 1960 (photo Jean Collas)

Par ailleurs, Jacques Biny crée des spots d'éclairage pour le compte de la société Lita [3].

Ainsi, Luminalite prend rapidement de l’essor pour employer, dès 1960, une dizaine de salariés puis, dès 1965, une vingtaine et ce, jusqu’en 1976.

Du sur-mesure pour le compte de décorateurs, d’architectes et de bureaux d’études

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En tant que membre du C.A.I.M (Créateurs d’Architecture Intérieure et de Modèles) créé par Jacques Hitier en 1963, Jacques Biny entretient des contacts étroits avec des professionnels qui reconnaissent son savoir-faire dans le domaine de l’éclairage, élément capital de la décoration. Ainsi de nombreuses agences d’architecture, bureaux d’études et décoration intérieure mais aussi des départements techniques ou bâtiments de groupes réalisant de grands travaux : Caisse Nationale de Retraite Ouvrière du Bâtiment (CNRO), Chaîne Frantel, Chaîne PLM,…. s'adressent à la société Luminalite pour l'étude de projets spécifiques.

Jacques Biny collabore notamment avec des décorateurs comme Jacques Hitier, Robert Ducrocq... et s'investit sur le marché des collectivités [4].

Jacques Biny se spécialise dans la réalisation d’études pour un maître d’œuvre (architecte, décorateur ou bureau d’études) d'un projet de luminaire jusqu’à sa réalisation définitive. Dans le cadre de cette prestation, dans une première phase, Jacques Biny recherche des idées sur plans et met au point le projet de base du maître d’œuvre. Dans une deuxième phase, après approbation de ce dernier, il réalise l'avant-projet du projet définitif (comprenant le descriptif estimatif et une série de plans) et des dessins d’exécution pour l’atelier de fabrication. Enfin, il réalise l'étude de la fabrication en atelier en collaboration avec son contremaître qui met au point le prototype.

Ainsi, Jacques Biny exécute, grâce à sa société Luminalite, des luminaires en pièces uniques. En 1962, il participe au projet architectural mené par son frère Maurice Biny et par Georges Goldfard pour la construction de la préfecture de la Drôme [5] à Valence en réalisant tout l'éclairage. Le plafond lumineux de 93 m2 de la pièce d’apparat [6]et les lustres monumentaux sont visibles au public lors des journées annuelles du Patrimoine.

Pour les besoins de grandes chaînes hôtelières comme Frantel, il équipe toutes les chambres de bandeaux lumineux continus permettant de créer une ambiance éclairante personnalisée.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6a/Croquis_1.jpg

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/18/Croquis_2.jpg

Dessins de Jacques Biny

Jacques Biny éditeur

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En tant qu’éditeur, Jacques Biny exécute, après adaptation, la réalisation de modèles de nombreux créateurs CAIM (Créateurs d’Architecture intérieure et de Modèles) : Michel Buffet, Gustave Gautier, Boris Lacroix, Pierre Disderot, Charles Ramos, Robert Mathieu, Roger Landault, Louis Baillon [7].

En 1954-1955, il réalise l’édition de luminaires dessinés par Michel Buffet dont le plus connu est l'applique murale B206. A cette époque, Jacques Biny et Michel Buffet s'intéressent au système de réflexion par des feuilles de métal [8].

Entre 1957 et 1960, il édite une collection de lampes à terre signée Gustave Gautier : notamment les références 227- 249 - 257.

Durant la période 1960-1965, Jacques Biny édite une collection signée Boris Lacroix de lampes à terre (références 308 - 315 - 317) mais surtout d’appliques murales (références 305 - 306 - 311 - 313 - 314 et 318) et de lampes d’ambiance à poser (300 - 301 - 302 - 316).

En 1962, il édite l'applique de chevet référence 279 dessiné par Roger Landault qui connait un réel succès.

Enfin, de façon intermittente, il collabore avec Charles Ramos pour l’édition d’appareils (notamment hublot référence 226 et des appliques murales références 213 et 229).

Globalement, les appareils édités représentent 15 % environ de l'ensemble de la collection de Luminalite.

Expositions

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En 2015, une succession d'expositions à Paris organisée par plusieurs galeries rend hommage à son talent de créateur et est commentée dans la presse : la galerie Meubles et Lumières [9] [10], la galerie Kreo et la galerie Pascal Cuisinier. Jacques Biny fait l'objet d'expositions monographiques, comme l'exposition Jacques Biny, Créateur/Editeur, les luminaires des années 1950, inaugurée à Design Miami/Basel [11] et poursuivie à Paris dans l'espace de la galerie Pascal Cuisinier, rue de Seine [12] [13] [14].

En outre, les pièces de Jacques Biny sont régulièrement exposées lors de salons de design internationaux tels que le PAD Paris et Londres ou Design Miami [15].

Bibliographie

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L’éclairage aujourd’hui, revue Art et Décoration, n°43, décembre 1954

Michel Dufet, Nouvel art du logis moderne et ancien, Paris, le Décor d'Aujourd'hui, 1955

Michel Dufet, Joie et beauté dans la maison, Paris, le Décor d'Aujourd'hui, 1956

Il faut voir clair pour bien manger, revue Art et Décoration n° 61, septembre-octobre 1957

Biny, ses éclairages et l’économie de la lumière, revue mobilier et décoration n°7, septembre-octobre 1957

Gerhard Krohn, Lampen und Leuchten, editeur Callwey, München, 1962 (ouvrage de référence sur les lampes des années 50)

Dominique Forest (sous la direction de), Mobi Boom. L’explosion du design en France, 1945-1975, Paris, éditions les arts décoratifs, 2010

Didier Krzentowski, The Complete Designers Lights, édition JRP Ringier, Zürich, 2015, p. 69-70, 75, 81, 93-94, 96-97, 106-107, 122-123, 125-131

Catalogue de Kobis et Lorence : 1952

Catalogues de Luminalite (visualiser couverture en ligne) : 1954 - 1955 - 1958 - 1960 - 1962 - 1966 - 1968 - 1972 - 1976

Liens externes

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Site officiel du musée des arts décoratifs : Musée possédant des appareils de Jacques Biny (don de la famille)

http://www.fiftease.com/fr/designer-19-Charles_RAMOS_annees_50.php

Site officiel de la galerie Pascal Cuisinier

Notes et références

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  1. Agnès Zamboni, « Portrait de créateur de luminaires: Jacques Biny », sur Maison.com,
  2. « "A Design Miami/Basel, les objets domestiques sont aussi d’art" », sur www.letemps.ch,
  3. « Deux Lampes liseuses de Jacques Biny pour Lita - France (années 1950) - auggie's grenier »,
  4. « Jacques Biny, Créateur/Editeur », sur Wall Street International, Wall Street international,
  5. Site IDE de la Drome, « La préfecture de la Drôme : son histoire », sur www.drome.gouv.fr
  6. Xavier de Jarcy, « Les lampes de Jacques Biny sortent de l’ombre », sur www.telerama.fr, Télérama du 01/07/2015
  7. « Art Design Style présente Jacques Biny », sur www.artdesignstyle.fr
  8. « Le luminaire », sur www.lesartsdecoratifs.fr
  9. Valérie de Maulmin, « "Jacques Biny, l'intemporel" », sur Connaissance des arts n°733, janvier 2015
  10. « BINY Jacques », sur meublesetlumieres.com
  11. « Jacques Biny, Créateur/ Editeur Luminaires des années 1950 », sur Communic'art
  12. Valérie de Maulmin, « Pleins feux sur Jacques Biny », sur Connaissance des Arts, Télérama n°740, septembre 2015
  13. « Jacques Biny, Créateur/Editeur Les luminaires des années 1950 »,
  14. Wawa Carpenter, « Pascal Cuisinier shines a light on masterpieces of midcentury French lighting design. », sur pamono.com,
  15. Eléonore Thery et Christine Coste, « Les 10 ans de Design Miami/Basel - Le Journal des Arts - n° 437 - 5 juin 2015 »

Articles connexes

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Société d’encouragement à l’art et à l’industrie

Ecole nationale des arts décoratifs

Eglise Sainte-Madeleine du Pouzin

Triennale de Milan

Salon des arts ménagers

Salon des artistes décorateurs

Union des artistes modernes

Boris Lacroix

Jacques Hitier

Galerie Kreo