Utilisateur:Torsade de Pointes/Brouillon

XXX[note 1].

Notes et références

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  1. Le directeur de presse et essayiste Manuel Aznar Zubigaray a brossé de Fernández Silvestre le portrait suivant :

    « Les principaux traits de son caractère étaient une générosité démesurée et une extraordinaire bravoure. La guerre était son environnement naturel, et il ne se sentait jamais aussi heureux que quand il ordonnait de seller son cheval pour partir à la tête de ses troupes en quête d’une opération dangereuse. Le type physique était parfaitement assorti à son âme de cadet gascon. Il était de haute taille, vigoureux et de manières lestes. Dans ses yeux perçait un regard droit et décidé, et ses lèvres dénonçaient l’homme ouvert, expansif et franc. La moustache était cyranesque, abondante, retroussée, comme celles que portaient les soldats au temps de Bergerac. L’une de ses mains pendait presque invalide par suite d’un coup de machète qu’il avait reçu en ses jours de lieutenant, en combattant le maquis de Cuba. Il portait toujours avec la plus grande fierté l’insigne que sont fondés à arborer les généraux après avoir été chefs de la maison militaire du roi. Même quand Silvestre avait revêtu l’uniforme de gala, sa figure était tellement fauve et bizarre qu’il convoquait à l’imagination les émotions d’un campement. Silvestre parlait avec célérité, par torrents, et sa conversation était faite d’affirmations à l’emporte-pièce, de dogmes militaires sans raisonnement et sans réflexion. ‘Pour résoudre le problème de Rausini, il ne me faut pas plus de cinq cents hommes’, disait-il par exemple. Et il était inutile de lui demander quoi que ce soit de plus sur ce sujet, car il entendait que tous les problèmes puissent être jugulés par une foi aveugle. Il riait constamment, il riait en pardonnant chaque indiscrétion : il soutenait que les armées devaient être composées d’hommes d’une discipline rigoureuse, certes oui, mais très allègres, très turbulents et un peu aventuriers. En lui était ressuscitée la grande tradition des tercios des Flandres. Il était agacé par quiconque se permettait de conseiller une vie de continence, de discrétion et de silence effarouché pendant les jours de campagne. ‘L’amour et le bon vin’, disait-il, ‘ont gagné plus de batailles que la science militaire’. Et d’ajouter : ‘Parce que le problème d’une bataille est principalement une question de moral ; ce n’est qu’avec des hommes bien trempés que l’on peut éviter un défi à la mort. Et les hommes bien trempés aiment d’habitude toujours une vie libre et doivent jouir, avant de se lancer au combat, de tous les agréments de la joie et de l’optimisme’. [...]
    Le problème de l’Afrique était sa passion la plus profonde. Il croyait de bonne foi que nul n’avait comme lui pénétré dans les sinuosités de l’âme maure. Il avait l’intime et profonde conviction que le seul général en mesure d’apeurer les kabyles, c’était lui. Il soutenait ces convictions avec tant de suggestion et les proclamait avec tant de force à toute heure, qu’il arriva à faire école dans l’armée espagnole, et il y avait un noyau très fort de commandants et d’officiers valeureux qui s’enrôlaient sous la bannière du silvestrisme. Les silvestristes étaient tellement entichés de leur chef que, pour lui, ils jouaient leur vie, acceptaient la mission la plus périlleuse, et dès que Silvestre obtenait un poste de commandement en Afrique, ils sollicitaient volontairement un emploi leur permettant de vivre et combattre auprès du général idolâtré. [...]
    Pour cette raison, son départ vers la Comandancia General de Ceuta pour y remplacer le général Aráiz de la Conderena et pour y préparer les opérations du Fandak d’Aïn el Jadida, refuge inviolé de Raisuni, fut applaudi de toutes parts. Seul Berenguer, Haut Commissaire d’Espagne à Tétouan, aurait fait une moue de scepticisme, car il connaissait Silvestre parfaitement. [...]
    Silvestre avait donné les plus belles preuves de sa capacité à vaincre les Maures. De Larache à Ceuta, chaque fois qu’il livra bataille, il bouscula les harkas kabyles. [...][1] »

Références

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  1. (es) Manuel Aznar Zubigaray, La España de hoy, La Havane, Librería e Imprenta La Moderna Poesía, , p. 97-100 (recueil d’articles de presse).