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Le Pape évangélique (en Latin papa angelicus ou pastor angelicus) est une figure qui représente dans la littérature apocalyptique médiévale celui qui inaugure une Eglise et un monde nouveaux. Le personnage a la particularité d'être d'une parfaite sainteté. Aujourd'hui, le terme est peu usité mais se trouve encore dans des ouvrages littéraires traitant d'ésotérisme ou des ouvrages de l'époque médiévale et de la Renaissance.

Historique de la notion

Les premières mentions d'un tel pape, saint, idéal et transformateur du monde apparaissent dans les écrits de Joachim de Flore, dans son Liber de Concordia Novi ac Veteri Testamenti (Livre de la concordance de l'Ancien et du Nouveau Testament). Selon lui, avant la fin de l'âge du Fils et la venue de l'Antéchrist, sa prédication annoncera l'avènement d'un christianisme nouveau.

Vers 1270, des poèmes annoncent un dernier pape "de vie évangélique".

Roger Bacon parlait à la même époque dans ses écrits d'un pape à venir qui atteindrait un tel degré de sainteté qu'elle réaliserait l'union de tous les peuples.

Interprétation

De vastes polémiques eurent lieu au XIIIe siècle. L'élection Célestin V, son abdication puis l'élection de Boniface VIII en sont à l'origine. en effet Célestin était tenu, contrairement à Boniface, comme un pape saint et austère. Aussi sa figure fut elle opposée parfois à celle d'un pape qui serait l'Antéchrist.

Les spirituels Franciscains propagèrent les premiers ce mythe, mais c'est Robert d'Uzès (dominicain) qui attira l'attention sur l'opposition entre Célestin et Boniface. De là plusieurs manuscrits de leurs confrères de l'époque comme la Vaticina de summis pontificibus, qui contient des textes brefs et énigmatiques, avec des illustrations des papes. Les cinq dernières illustrations représentent généralement des papes pauvres, très saints, entourés d'anges; et le Liber de Flore, premier ouvrage qui fait mention de l'expression "pastor angelicus".

Influence

Les deux ouvrages mentionnés ci-dessus ont eu une influence sur les écrits de leur temps, et sur certains d'une époque plus tardive parmi lesquels Arnaud de Villeneuve, Jean de Roquetaillade ou encore Télesphore.

Le mythe persista jusqu'à l'époque des réformateurs comme Savonarole et Luther, lui-même identifié au pape évangélique.


Références

1. Georges FERZOCO in Dictionnaire encyclopédique du Moyen Âge sous la direction d'André Vauchez (1997). 2. P. BAETGHEN in Der Engelpapst, Leipzig (1943). 3 M. REEVES in Influence of Prophecy in the Later Middle Ages, Oxford (1969).