Utilisateur:VSansonnet/Brouillon

Je suis utilisateur quotidien de logiciels libres et je fréquente ponctuellement Wikipedia dans une mesure raisonnable mais préférentielle.

J'ai exercé plusieurs métiers au cours de ma vie active dont celui de formateur d'adultes et celui d'éditeur de littérature (dans la spécificité Littérature d'expression populaire que l'on peut considérer de la même famille que la littérature prolétarienne). Cela me rend sensible à une certaine rigueur typographique (une publication de bonne tenue se caractérise par sa cohérence typographique) et nourrit une approche dans laquelle la langue écrite répond à d'autres priorités que la langue orale.

J'ai une marotte qui est probablement une faiblesse : à la fin du dix-neuvième siècle, tout le monde sait que la Presse est constituée de deux grands domaines d'activité, la presse littéraire, plus ancienne, et la presse périodique, plus récente. La première s'occupe principalement des livres, la seconde de périodiques parmi lesquels les journaux et magasines pèsent le plus lourd. À ce sujet il suffit de relire la loi du premier juillet 1881 sur la Liberté de la Presse pour le vérifier. Pourquoi ce nom ? Il vient tout simplement de la presse de Gutenberg qui, avant de se transformer en rotative pour les besoins des quotidiens à grand tirage, a servi et sert encore, fût-ce de façon marginale, à l'impression de livres et plaquettes souvent réalisés avec un soin typographique qui est un aboutissement de plus de cinq siècles de savoir-faire et d'invention humaine.

À tort ou à raison je réagis donc tant à une conception mécanique et industrielle de la typographie qu'à une pratique dans laquelle l'écrit est une transcription de l'oral. Nous utilisons l'alphabet pour écrire, pas pour parler, ce qui permet aux analphabètes de ne pas être évincés du langage. Nous savons que la ponctuation a été inventée au fur et à mesure du développement de l'écrit et de sa diffusion de plus en plus loin de ses sources de production. L'oral n'a pas de ponctuation, il a des silences et des intonations, des grimaces aussi si besoin. Pourquoi devrions-nous ponctuer l'écrit de façon à imiter les effets d'emphase que les professionnels de la parole utilisent si volontiers ?

(Je vise ici la débauche de points de suspension, de points d'exclamation ; ces virgules qui séparent si souvent le pronom relatif de son antécédent, ces virgules qui précèdent de façon quasi automatique les conjonctions de coordination. Selon moi, ces excès de ponctuation ne font qu'obscurcir le sens au lieu de le fluidifier : par oral ils nous brouilleraient l'écoute.)

Premier brouillon le 4 mars 2024.