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Le Grand Reich germanique (en Allemand : Großgermanisches Reich), en forme longue le Grand Reich germanique de la Nation allemande (en Allemand : Großgermanisches Reich Deutscher Nation) est le nom officiel de l’entité politique que l’Allemagne nazie tenta d’établir en Europe durant l’époque national-socialiste, et notamment la Seconde Guerre mondiale.[1] Dans Mein Kampf, Adolf Hitler mentionne également un futur État germanique de la Nation allemande (en Allemand : Germanischer Staat Deutscher Nation).[2] La définition territoriale et géographique de ce Grand Reich germanique changea progressivement au fil du temps et des événements. Par exemple, entre la signature du pacte germano-soviétique et l’invasion de l’URSS par les forces allemandes (donc entre 1939 à 1941), Hitler n’incluait pas (du moins dans l’immédiat) les territoires sous domination soviétique dans son Grand Empire. Au contraire, son regard était davantage tourné vers l’intégration au sein du Reich des populations allemandes de Scandinavie et du Benelux.[3]
Cet empire pangermanique était censé unir l’ensemble de l’Europe germanophone dans un Reich territorialement très étendu. D’un point de vue géographique, il incluait la « Grande Allemagne » elle-même (soit l’Allemagne d’avant 1938, l’Autriche, la Bohême-Moravie, l’Alsace-Lorraine, les cantons de l’Est belges, Memel, la Basse-Styrie, la Haute-Carniole, la Carinthie et les territoires polonais occupés), mais également les Pays-Bas, la Flandre, le Luxembourg, le Danemark, la Norvège, la Suède, l’Islande, le Liechtenstein et enfin les territoires germanophones suisses.[4] La politique nazie du Lebensraum prévoyait de surcroît une vaste expansion du Reich vers l’Est et les immensités russes, jusqu’aux montagnes de l’Oural qui devaient devenir la frontière orientale du Grand Reich.[5] [6]
De plus, Hitler ambitionnait de donner à son empire les mêmes frontières occidentales que celles du Saint-Empire romain germanique. Cela ne signifiait ni plus ni moins que l'anexion, en plus de celles des territoires cités plus haut, de la Wallonie, de la Suisse romande et de larges portions du nord et de l’est de la France.[7] Il est à noter qu’il n’était pas prévu par les nazis de soumettre le Royaume-Uni au joug allemand, mais au contraire d’en faire un allié et un partenaire maritime du Reich.[8] Par ailleurs, le sud du Tyrol, pourtant peuplé d’Allemands, devait demeurer une région italienne.
Notes et références
modifier- Elvert 1999, p. 325
- DHM - Mein Kampf (http://www.dhm.de/lemo/html/nazi/innenpolitik/meinkampf/)
- Heinrich August Winkler. Germany, The Long Road West, 1933-1990. Oxford, Angleterre, Oxford University Press, p. 74
- Rich, 1974, p. 401-402
- André Mineau, Opération Barbarossa : Ideology and Ethics Against Human Dignity, Rodopi, 2004, p. 36
- Rolf Dieter Müller, Gerd R. Ueberschär, Hitler's War in the East, 1941-1945 : A Critical Assessment, Berghahn Books, 2009, p. 89
- Williams, 2005, p. 209
- Strobl, 2000, p. 202-208