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Art du déplacement
Fédération internationale Fédération Yamak des Arts du déplacement et de la Danse de l'air (FYAD)
Clubs 22 (2023)
Licenciés 1500 en France (2023)
Pratiquants Yamaks
Image illustrative de l’article Zeffff/Brouillon
Un saut lors du rassemblement de la Fédération Yamak des Arts du déplacement et de la Danse de l'air (FYAD)

Généralités

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L’art du déplacement (ou « ADD »)[1] est une activité physique ayant pour finalité le développement de l’individu[2], aussi bien physique que mental ou encore social[3], et ce en liant le mouvement à l’environnement[4]. Cette discipline peut également être caractérisée par des valeurs[5] qui lui sont propres. Discipline fondée et popularisée par le collectif français « Yamakasi »[6], dont les membres sont originaires d'Évry (91), de Sarcelles et de Lisses, dans les années 1990[2], l'art du déplacement[1] se structure en réseau d’associations portant toutes le nom d’Art Du Déplacement Academy (ADDA)[2] depuis plusieurs années, et en fédération (Fédération Yamak des Arts du Déplacement et de la Danse de l’air[7]) pour unifier les associations françaises.

C'est alors l'art de se mouvoir dans l'espace qui nous entoure[3][5], se déplacer et jouer avec les obstacles "dans des espaces urbains ou naturels"[8] en utilisant des formes gestuelles libres permettant à l'individu de développer sa propre personnalité, son rapport avec les autres et avec l'environnement[6][9].


Définition

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Elle est un art de vie[10][6][2][11] (c'est-à-dire qu'elle se retranscrit dans le quotidien), une discipline physique et mentale qui permet de se mouvoir dans l’espace : courir, franchir, rouler, grimper, prendre appui, se balancer sur tous les supports qu'offre l’environnement. La pratique permet à l'individu de s'approprier l'espace et de le voir différemment avec le temps[9].

Les pratiquants et pratiquantes sont nommé.e.s « Yamaks », en référence au nom du groupe fondateur : les « Yamakasi »[11]. Ce dernier terme provient de Lingala (dialecte zaïrois) et signifie l’ « être fort »[2], ce qui correspond à la finalité de l’art du déplacement[1][10].

Cette discipline peut être définie par l’utilisation de deux supports : le corps et l’environnement[12][5]. Le corps correspond aux ressources de chacun, vécus individuels et sensibilités mais aussi à la production de mouvement et l'environnement correspond aux murs, barrières, murets, etc[13].

Ces supports permettant alors le développement de :

  • la personne et de son individualité : forger son caractère, sa confiance en soi, sa conscience de soi et de ses capacités, trouver du plaisir d’agir et accroitre sa condition physique et son intelligence du mouvement ;
  • son rapport avec les autres[14] : se décentrer pour partager sa pratique, écouter les autres en favorisant l’équité ;
  • son rapport avec la nature : prise en compte et respect de l’environnement[12][15][11].


Plus concrètement, l’ADD[1] permet une dialectique entre le corps et l’environnement dans le but d’amener chaque personne à son meilleur niveau, vers un être fort[2][10][11] (« Homme fort, corps fort et esprit fort » qui sont des caractéristiques sous-jacentes au terme « Yamakasi »[11])[16].

Définition résumée
















Histoire

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À l'origine de tout, il y a un groupe d'adolescents prenant du plaisir à se donner des défis aux quatre coins de Lisses et Evry. Durant la fin des années 80'[3][17], Yann Hnautra[17], un jeune tout juste arrivé de Nouvelle-Calédonie et ayant un attrait particulier pour le mouvement et la musique, se lie d'amitié avec David Belle[11][17], avec qui il partagera des heures d'entrainement et de défis. Puis, sur quelques années le groupe s'agrandit, Yann rencontre Laurent Piemontesi[17] et David sympathise avec Sebastien Foucan[11][17]. Par ailleurs, des liens se tissent entre la famille Belle d'Evry (au sud de Paris) et celle de Sarcelles (au nord de Paris) : c'est en cherchant à mieux connaître son père (Raymond Belle) que David Belle fit la rencontre de ses cousins Chau Belle[17] et Williams Belle[11][17]. Par ce lien, ces derniers ont progressivement intégré le groupe d'amis et ont pu contribuer à cette dynamique culturelle[15][11][17][18].

Ainsi, au fur et à mesure, ce groupe s'agrandit et les défis évoluent vers une pratique plus consciente : le premier groupe de pratiquants voit le jour sous l'impulsion de Yann Hnautra, Laurent Piemontesi, Chau Belle, Williams Belle, David Belle, Sébastien Foucan, Malik Diouf, Charles Perrière et Guylain N'Guba Boyeke. C'est la naissance du groupe Yamakasi[11][17]. Par la suite, ce dernier s'est fait connaître lors de divers évènements : en 1997, il effectue sa première démonstration devant les sapeurs pompiers de Paris et leur premier reportage sur stade 2 ; en 1999-2000, certains membres participent au spectacle Notre-Dame de Paris mais aussi, le groupe participe au film Taxi 2[15] ; en 2001, c'est l'apparition du film Yamakasi[2][5][18] ; et en 2005, la publication du reportage Génération Yamakasi vol au-dessus des cités[9][16][11][17][19][13].


Néanmoins, la fin du XXème siècle marque également la rupture du groupe Yamakasi[11][17].


Fichier:Logo ADD Academy.png
Logo des ADD Academy

Le terme "art du déplacement"[1] existe depuis 1996 mais sa construction sous forme de pratique à proprement parler ne s'est faite qu'au début des années 2000[17]. À partir de quatre membres du groupe Yamakasi, Yann Hnautra, Laurent Piemontesi, Chau Belle et Williams Belle[12][13], l'ADD[1] se développe d'abord à Évry-Courcouronnes (91) puis, s'étend en France et à l'international[11]. Il est possible de retrouver des ADD Academy (des associations spécialisées dans l'art du déplacement[1]) en France à : Evry[20], Paris-Choisy[21], Nantes[22], Bordeaux[23], Toulouse[24], Lyon[25], Cherbourg-en-Cotentin[6], Poitiers, Ploërmel[26], Savigny[27], La Réunion[28], Aix-en-Provence[29], Brétigny-sur-Orge, Ballancourt et Plessis-Pâté mais également à l'international : en ItalieOmbrie[30][31], Milan[32], Rome et Florence[33]), en ChineTaïwan), au Canada (au Québec)[34], en PolognePoznań), au BrésilSão Paulo) et en AllemagnePotsdam)[9][35][3][36]. Les ADD Academy ont pour finalité la promotion de l'ADD, principalement par l'encadrement de cours dispensés à des adhérents, mais certaines proposent également d'autres canaux de diffusion : par des spectacles, des partenariats avec des prestataires extérieurs, la présence sur les réseaux sociaux ou encore par des évènements locaux, nationaux ou internationaux[36]. Le premier évènement réunissant officiellement des pratiquants de différents continents date de 2008 avec le Meeting International d'Art Du Déplacement[15] et s'est déroulé à Évry. Par la suite, d'autres rassemblements de cette envergure sont organisés par le biais d'Évry Move, organisés par l'ADD Academy Évry, et permettent de regrouper des pratiquants et coachs de différentes ADD Academy mais également des pratiquants plus "libres", c'est-à-dire non rattachés à une association dédiée[11].





Les valeurs

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L’art du déplacement[1] est une pratique libre,[37] elle n’a donc par définition pas de règle. Néanmoins, elle possède des codes et des valeurs qui font d’elle une discipline riche et variée[10][11].

Il est possible de relever ci-dessous les valeurs fondamentales que l’ADD[1] promeut[18][22][9][38][11] :


Parce qu’il ne suffit pas de pratiquer pour soi pour devenir un Yamak accompli, le partage et l’ouverture aux autres sont des compétences fondamentales de la discipline. Également, puisque l’entraide et l’esprit de corps sont des valeurs étant au coeur même de la création et du développement de la pratique, les ADD Academy tiennent à faire perdurer cet esprit dans les cours qu’elles proposent[6][22].


Elle représente pour les Yamaks la capacité d’affronter les obstacles : matériels, issus de l’environnement ; et immatériels, ceux que nous vivons au quotidien, les « obstacles de la vie ». Tout yamak expérimente ce travail mental sur soi régulièrement lors de ses entraînements : le courage de s’engager dans un mouvement, le courage de se dépasser physiquement ou mentalement ou encore le courage d’aller au-delà de Soi et d’amener les autres à leur meilleur niveau selon leurs capacités[6][22][18].


  • Goût de l’effort[39]

Comme toute pratique physique, l’ADD[1] met le corps en activité, en découle ainsi la notion d’effort. L'entrainement met les pratiquants d'art du déplacement face à leurs limites physiques, ce qui les obligent à puiser dans leurs ressources mentales[14] pour avancer et ainsi progresser. Pour cette raison, les ADD Academy prescrivent un travail régulier sur soi, tant physiquement que mentalement[6][22][18].


Elle renvoie à la capacité de continuer malgré l’effort, l’échec ou la frustration. Elle découle du goût de l’effort et demande au pratiquant de faire preuve de patience et de répétition pour progresser malgré les difficultés rencontrées[22][18].


  • Confiance

Avoir confiance en soi et en ses capacités[3] mais également partager cette confiance avec les autres est un fondement de l’ADD[1]. Elle est à la fois développée et enrichie au fil du temps. C’est à partir de cette confiance que les yamaks s’engagent dans leur pratique[6][22].


  • Respect

D’abord, elle fait lien à la confiance (définie au-dessus) car sans respect de soi et des autres[38], il ne peut y avoir de confiance. Mais, il est nécessaire d’en distinguer trois aspects :

Le respect de soi correspond à la prise en compte de ses capacités du moment en vue de s’engager lucidement ; Le respect des autres répond au versant collectif de l’ADD[1], cela renvoie à la prise en considération des autres[5], c’est-à-dire du vivant : cela peut être des yamaks pratiquants autour, de la végétation, des animaux mais également des passants. En effet, les ADD Academy tiennent à rappeler régulièrement que nous ne sommes jamais prioritaires dans l’espace public et devons respecter l’environnement[14][18]. L’ADD[1] est une pratique libre qui utilise l’espace environnant comme support de pratique, les yamaks se doivent d’y faire attention pour pratiquer durablement et en sécurité[6][12][22].


Parce qu’un saut reste un saut, un pratiquant aussi fort techniquement soit-il reste un humain. L’Art Du Déplacement[1] n’a pas pour finalité la formation du « meilleur performeur » mais bien de permettre aux pratiquants de travailler sur eux pour devenir la meilleur version d’eux-mêmes. L’humilité rappelle aux yamaks qu’il faut relativiser l’importance d’un saut ou d’un geste technique qui ne sont qu'une étape parmi tant d’autres[22].


  • « On commence ensemble, on finit ensemble… »

Enfin, cela nous amène à mettre en valeur la devise des ADD Academy[22] :

« On commence ensemble, on finit ensemble. On est une équipe et on s’aide »[6][22][3][40][39][38][41]


Ces phrases mettent en lumière les valeurs énoncées ci-dessus et propres à l'art du déplacement. Elle est une source de motivation et de bienveillance pour les Yamaks[38]. Pour cette raison, les ADD Academy tiennent à la transmettre lors de différents temps : durant les efforts intenses, tant les dépassements physiques que mentaux ; et lors de rappels durant les entraînements, elle souligne alors le versant collectif et humain de la pratique[3][22].





Techniques

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L’ADD[1] en tant que pratique libre[37] ne contraint pas les yamaks à un répertoire technique spécifique. En effet, en établissant une base motrice, notamment par des techniques « de base », elle permet aux pratiquant.e.s de pouvoir se repérer puis de les développer selon leurs propres pensées et envies[11].

Il est néanmoins possible d’énumérer quelques « mouvements de base » selon différentes familles[11] :


  • Les franchissements

Franchir correspond à l'action de passer par-dessus un obstacle.[11]

Il est possible de prendre l'exemple des « passés chat » (ou « sauts de chat »[41], correspondant à un appui des mains sur une surface avec une poussée pour passer par-dessus), des « passés côté », les « inversés », du « relevé nuque » ou encore de tout autre mouvement d'appui consistant à passer par-dessus un obstacle[11].


  • Les sauts

Il est possible de retrouver les sauts de « précision »[41] lorsqu’il y a une zone à atteindre, de « détente »[41] lorsqu’il y a de l’élan et de « fond »[41] lorsqu’il y a une différence de hauteur descendante entre le départ et l’arrivée[6][11][42].


  • Les suspensions

Un yamak est en suspension lorsqu'il est suspendu sous un support et qui a pour conséquence l'action de se tracter.

Parmi cette catégorie il y a les balancés, les « sauts de bras »[41] (saut utilisant pour la réception les bras, seuls ou en complément des jambes) ou les « enroulés » (mouvement de rotation avec le bassin en contact avec la barre)[6][11].



  • Les acrobaties

Tout mouvement de rotation, aérien (tels que les saltos) ou non (les roulades, les roues, etc.)[11].


  • L’agilité

Tout mouvement ayant une visée esthétique et mettant en jeu des qualités physiques telles que l’équilibre ou la mobilité. Nous pouvons prendre l'exemple des cavaliers, des demi-tours ou encore des macaco[11].


  • Les repoussés

Tout geste avec une prise d'appui sur un obstacle vertical ou oblique (mur, muret, pente) pour grimper ou pour s'en écarter. Nous pouvons prendre l’exemple des « passe muraille »[41] (prise d’appui pédestre sur un obstacle pour grimper sur sa surface) et des « tic tac »[41] (prise d’appui pédestre pour se retourner)[11].





Bibliographie

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Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

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