Virginia Andreescu Haret

architecte roumaine

Virginia Andreescu Haret, née en et morte en , est une architecte roumaine, connue comme la première femme à obtenir un diplôme en architecture en Roumanie. Elle est également la première femme à atteindre le grade d'inspecteur général d'architecture en Roumanie.

Virginia Andreescu Haret
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
BucarestVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Maria Virginia AndreescuVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Parentèle
Ion Andreescu (oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maître
Œuvres principales
Gheorghe Șincai National College, Bucharest (d), Cantemir Vodă National College (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie modifier

Maria Virginia Andreescu naît le à Bucarest, en Roumanie. Elle est la nièce du peintre Ion Andreescu[1]. C'est lui qui la prend en charge quand sa mère décède.

Maria Virginia Andreescu, utilise seulement le prénom Virginia et est connue sous le nom Andreescu Haret, le nom de son mari.

Formation modifier

En 1912, Virginia Andreescu Haret sort diplômée du lycée du Liceul Mihai Viteazul (lycée Michel le Brave), à Bucarest[2]. Elle s'inscrit à l'École Supérieure d'Architecture et est la première femme du pays à obtenir un diplôme en architecture en 1919[3]. Parallèlement à ses études en architecture, elle fréquente l'École nationale des beaux-arts, notamment les cours d'Ipolit Strâmbu[4]. En 1920, Ipolit Strâmbu organise une exposition de 66 œuvres de Virginia Andreescu Haret, parmi lesquelles des dessins, des croquis et des aquarelles. La Commission des monuments historiques en achète 28 pour une exposition permanente.

En 1922, Virginia Andreescu Haret entreprend un voyage d'étude en Yougoslavie. En utilisant l'argent de la vente de ses œuvres à la Commission des monuments historiques, elle se rend en Italie pour se former à Rome. Elle étudie pendant un an et demi avec le professeur Gr. Bargelini[2] et travaille également avec des archéologues pour comprendre les méthodes de construction traditionnelles. Le mouvement Novecento, populaire à cette époque en Italie, peut être considéré comme une influence dans ses œuvres ultérieures[1].

Carrière modifier

Virginia Andreescu Haret retourne en Roumanie en 1923 et obtient un poste au ministère de l'Éducation technique, où elle travaille jusqu'à sa retraite, en 1947[5].

La période de travail la plus prolifique de Virginia Andreescu Haret a eu lieu durant l'entre-deux-guerres. Elle conçoit de nombreux projets dont le Collège national Gheorghe Şincai (1924-1928), une aile du Collège national Cantemir Vodă (1926-1929)[2], le casino Govora (1928-1929), ainsi que de nombreuses maisons privées monuments et bâtiments publics et privés[6]. Son style varie et englobe tous les styles architecturaux roumains du classique au moderne. Sa propre maison est construite dans le style Art déco, pour lequel elle semble avoir une préférence personnelle[1]. Après avoir construit une quarantaine de bâtiments, elle est promue au grade d'inspecteur général de l'architecture. Elle est la première femme à obtenir ce titre[7]. Elle représente son pays à de plusieurs conférences et congrès, y compris les congrès internationaux d'architecture, à Bruxelles, Moscou, Paris et Rome et elle reçoit de nombreux distinctions[6].

Virginia Andreescu Haret est aussi l'autrice d'une histoire de l'architecture en quatre volumes, avec des aquarelles, écrite avec Nicolae Ghica-Budești[8].

Virginia Andreescu Haret meurt le à Bucarest[1].

Vie privée modifier

En 1928, Virginia Andreescu épouse Spiru I. Haret[9], neveu de l'ingénieur et mathématicien Spiru C. Haret[1]. Le couple a eu un enfant, Radu, qui devient ingénieur[10].

Reconnaissance modifier

Virginia Andreescu Haret est considérée comme la première architecture roumaine[11] et parfois citée comme la première architecte diplômée du monde[12],[13].

Réalisations (sélection) modifier

Virginia Andreescu Haret est à l'origine de nombre de bâtiments encore visibles aujourd'hui, parmi lesquels[14] :

  • Villa Nicu Stănescu, au 43, rue de Paris, Bucarest, datant de 1923
  • Palatul Tinerimea Română au 19, rue Johann Guttenberg, à Bucarest, construction réalisée entre 1923 et 1927
  • Collège national Gheorghe Șincai à Bucarest, construction réalisée entre 1924 et 1928
  • Lycée Dimitrie Cantemir au 117, boulevard Dacia à Bucarest, datant de 1925
  • Papiniu Villas au 54 et 56, rue Roma, 1925
  • Siège de la société Locuinţe Ieftine au 1, boulevard Hristo Botev à Bucarest, datant de 1926
  • Aile du Collège national Cantemir Vodă à Bucarest construction réalisée entre 1926 et 1929
  • Centre de recherche en anthropologie de l'Université de médecine et pharmacie Carol Davila au 8, boulevard Eroli Sanitari, à Bucarest, datant de 1927
  • Villa Ziarul Universul au 5, rue Madrid, datant de 1927
  • Église Biserica Sfânta Treime Ghencea à Bucarest, avec Jean Pompilian, construction réalisée entre 1927 et 1934
  • Villa du Colonel Cezar Goliel au 16, rue Strada Dr. Mihail Obedenaru à Bucarest, datant de 1928
  • Villa Augustin Opran au 15, rue Alexandru Philippide à Bucarest datant de 1928
  • Casino Govora, construction réalisée entre 1928 et 1929
  • Villa du Dr Nicolae Gheorghe Lupu au 41, boulevard Dacia à Bucarest, datant de 1929
  • Villa du Professeur Popsecu et Iosif Gavrea Villa au 6 et 6a, rue Mihail Obedenaru, à Bucarest, datant de 1930
  • Villa Virginia et Spiru Haret au 14, rue Lascăr Catargiu à Bucarest, datant de 1931
  • Villa Radu et Elena Perianu au 18, boulevard Eroilor à Bucarest, datant de 1932
  • Villa Viorica et Gheorghe Rujinski au 22, rue Strada Berzei à Bucarest, datant de 1933
  • Villa Iuraşcu au 24, rue Emanoil Porumbaru à Bucarest, datant de 1935
  • Villa Nistor au 17, rue Dr. Anibal Theohari à Bucarest, datant de 1935
  • Villa Panait Mazilu au 76, rue Popa Savu à Bucarest, datant de 1936
  • Villa Constantinescu au 11, entrée Bitolia à Bucarest, datant de 1936
  • Dumitru Stoica Villa au 27, rue Veronica Micle à Bucarest, datant de 1937
  • Villa Constanţa et Ioan G. Haret au 7, rue Jean Texier à Bucarest, datant de 1942

Références modifier

  1. a b c d et e « Virginia Haret-Andreescu », sur Enciclopedia României (consulté le )
  2. a b et c (ro) Emanuel Badescu, « Virginia Andreescu Haret, prima femeie arhitect din România », sur Ziarul Financiar (consulté le )
  3. Niculae, « Architecture, a career option for women? Romania case », Review of Applied Socio-Economic Research, Pro Global Science Association, vol. 4, no 2,‎ , p. 8 (ISSN 2247-6172, lire en ligne, consulté le )
  4. (ro) « Doamne de România | Virginia Andreescu Haret, prima femeie arhitect », sur danagont.ro, (consulté le )
  5. Christine Leşcu, « Virginia Andreescu Haret », sur Radio Romania International (consulté le )
  6. a et b (en-US) « The casino in Govora, an unfinished architectural monument », sur Casino Inside - The gambling industry magazine!, (consulté le )
  7. Collectif, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber et Béatrice Didier, Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, (ISBN 978-2-7210-0651-6, lire en ligne)
  8. (en) Helena Seražin, Emilia Maria Garda et Caterina Franchini, Women's Creativity since the Modern Movement (1918-2018): Toward a New Perception and Reception, Založba ZRC, (ISBN 978-961-05-0106-0, lire en ligne)
  9. (ro) « Maria Virginia Andreescu Haret (1894 - 1962) », sur Uniti Schimbam, (consulté le )
  10. (en) Henrietta Delavrancea-Gibory, « Virginia Haret. Cine are ceva de spus? », sur Architectura-1906, (consulté le )
  11. (en) Ana Fernandez Garcia, Helena Seražin, Emilia Maria Garda et Caterina Franchini, MoMoWo · 100 projects in 100 years. European Women in Architecture and Design · 1918-2018, Založba ZRC, (ISBN 978-961-254-922-0, lire en ligne)
  12. (en) Maria Boştenaru Dan, Interwar Architecture with Reinforced Concrete Structure Exposed to Multihazard in European Context: Intervention in the Romanian and Italian Context, LIT Verlag Münster, (ISBN 978-3-643-90366-2, lire en ligne)
  13. « Héroïnes universelles, Ecaterina Teodoroiu, entre Jeanne d'Arc et Florence Nightingale », sur Courrier international, (consulté le )
  14. (en) « Virginia Andreescu Haret », sur www.e-architecture.ro (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Maria Bostenaru Dan, Interwar Architecture with Reinforced Concrete Structure Exposed to Multihazard in European Context: Intervention in the Romanian and Italian Context, Munich, LIT Verlag, (ISBN 978-3-643-90366-2, lire en ligne)
  • (en) Răzvan Lăcraru et Mihaela Lăcraru, Traseu Arhitectural Virginia Andreescu Haret Architecture Tour, Bucarest, Romanian Chamber of Architects, (ISBN 978-973-145-299-9, lire en ligne)

Liens externes modifier