Wikipédia:Lumière sur/David Copperfield

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Frontispice de la première édition en feuilleton de 1849, par Hablot Knight Browne (Phiz).
Frontispice de la première édition en feuilleton de 1849, par Hablot Knight Browne (Phiz).

David Copperfield ou L'Histoire, les aventures et l'expérience personnelles de David Copperfield le jeune (en anglais The Personal History, Adventures, Experience and Observation of David Copperfield the Younger, abrégé en David Copperfield (['deɪvɪd 'kɒpə'fɪ:ld]), est le huitième roman de Charles Dickens, et le premier de cet auteur à présenter un narrateur à la première personne. Il a été publié en vingt numéros, comptant pour dix-neuf, par Bradbury and Evans entre 1849 et 1850 avec des illustrations de Hablot Knight Browne, dit Phiz.

Beaucoup considèrent ce roman comme le chef-d'œuvre de Dickens, à commencer par son ami et premier biographe John Forster qui écrit : « La réputation de Dickens ne fut jamais aussi haute que lors de la publication de Copperfield » (« Dickens never stood so high in reputation as at the completion of Copperfield »), et l'auteur lui-même y voit « son enfant préféré » (« favourite child »). Il est vrai que, précise-t-il, « sous la fiction se cache quelque chose de la vie de l'auteur » (« underneath the fiction lay something of the author's life »), c'est-à-dire une expérience d'écriture de soi. Il n'est donc pas étonnant qu'à ce titre, le livre soit souvent rangé dans la catégorie des œuvres autobiographiques. D'un strict point de vue littéraire, cependant, il dépasse ce cadre par la richesse de ses thèmes et l'originalité de son écriture, ce qui en fait un véritable roman autobiographique.

Situé au milieu de la carrière de Dickens, il représente, selon Paul Davis, un tournant dans son œuvre, le point de séparation entre les romans de la jeunesse et ceux de la maturité. En 1850, Dickens a trente-huit ans et il lui en reste à vivre trente-deux qu'il remplira d'autres chefs-d'œuvre souvent plus denses, parfois plus sombres et abordant la plupart des questions politiques, sociales ou personnelles qu'il se pose.

À première vue, l'œuvre est modelée à la manière lâche et quelque peu décousue des « histoires personnelles » (personal histories) très en vogue dans la Grande-Bretagne du XVIIIe siècle ; mais en réalité David Copperfield est un roman soigneusement structuré et unifié. Il commence, comme d'autres romans de l'écrivain, par une peinture assez noire de la condition enfantine dans l'Angleterre victorienne, notoirement lorsque les enfants gênants sont parqués dans d'infâmes pensionnats, puis s'attache à retracer la lente ascension sociale et surtout intime d'un jeune homme qui, subvenant péniblement aux besoins de sa bonne tante tout en continuant ses études, finit par devenir écrivain : histoire, écrit Paul Davis, d'un « monsieur Tout-le-Monde victorien en quête de compréhension de soi » (« a Victorian everyman seeking self-understanding »)…