Heagy1
Narmer | |
Gros plan de Narmer sur la palette de Narmer | |
Période | Période thinite |
---|---|
Dynastie | Ire dynastie |
Fonction principale | Souverain d'Égypte |
Prédécesseur | probablement Ka, ou Scorpion II |
Dates de fonction | v. 3185 à 3125 avant notre ère[1],[2]. |
Successeur | Hor-Aha |
Famille | |
Conjoint | Neith-Hotep? |
Enfant(s) | ♂ Hor-Aha ? ♀ Neithhotep? |
Sépulture | |
Type | Tombeau |
Emplacement | Chambres B17 et B18, Oumm el-Qa'ab, près d'Abydos |
Date de découverte | 1894 |
Découvreur | Émile Amélineau |
Fouilles | William Matthew Flinders Petrie entre 1899 et 1901 |
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Narmer
modifierNarmer est un roi de l’Égypte ancienne ayant régné pendant la période thinite[3]. Il est probablement le successeur du roi protodynastique Ka, ou peut-être de Scorpion. Certains le considèrent comme étant le souverain qui unifia l’Égypte et fonda la 1ère dynastie. Il serait ainsi le premier roi de l’Égypte unifiée.
Identité historique
modifierBien que l’identité de Narmer continue de faire l’objet de discussions, la majorité des égyptologues l’identifient à Ménès, qui est connu dans les textes de l’Égypte ancienne comme étant le premier roi et l’unificateur de l’Égypte. L’identification de Narmer avec Ménès est basée principalement sur la palette de Narmer (qui montre Narmer comme étant l’unificateur de l’Égypte), et sur deux sceaux funéraires de la nécropole d’Umm el-Qa’ab à Abydos, qui le montrent comme étant le premier roi de la 1ère dynastie.
La date traditionellement donnée pour le début du règne de Narmer est env. 3100 avant notre ère [4][5]. D’autres estimations dominantes, qui utilisent a la fois la méthode historique et la datation par le carbone 14, placent ce règne entre env. 3273 et 2987 avant notre ère [note 1].
Nom
modifierL’orthographe complète du nom de Narmer se compose des hieroglyphes du poisson-chat (n’r)[3] et du ciseau (mr)., d’où la lecture “Narmer,” basée sur le principe du rébus. Ce mot est parfois traduit par “Le furieux poisson-chat.” Toutefois, il n’y a pas de consensus pour cette lecture. D’autres traductions incluent “le poisson-chat en colère, combatant, féroce, douloureux, furieux, mauvais, malfaisant, mordant, menacant”[6][7][8]. Certains chercheurs ont suivi des approches complètement différentes pour lire ce nom et ont opté de ne pas du tout inclure le mot “poisson-chat” dans le nom[9][10][11]. Ces approches, toutefois, ne sont généralement pas acceptées de façon unanime par la communauté des égyptologues
Plutôt que d'incorporer les deux hiéroglyphes, le nom de Narmer est souvent écrit sous une forme abrégée avec simplement le symbole de poisson-chat, parfois stylisé, et même, dans certains cas, uniquement représenté par une ligne horizontale[12]. L’utilisation de cette orthographe simplifiée semble être liée à la formalité du contexte. Dans tous les cas ou un serekh est inscrit sur des objets en pierre or sur un sceau official, les deux symboles sont présents. Toutefois, dans la plupart des cas où le nom est écrit sur un tesson de poterie ou sur une inscription rupestre, seul apparaît le poisson-chat ou une version simplifiée.
Deux autres orthographes du nom de Narmer ont également été découverts. Sur un sceau venant de Tarkhan, le symbole de l’oiseau Tjay (le signe G47 dans la liste de Gardiner, un oisillon battant des ailes) a été ajouté dans le serekh aux deux autres symboles traditionellement utilisé pour "Narmer". Cette écriture a été interprétée comme signifiant "Narmer le masculin"[13]; cependant, selon Ilona Regulski[14], "le troisième signe (l'oiseau Tjay) ne fait pas partie intégrante du nom royal car il se rencontre si rarement." Godron[15] a suggéré que le signe supplémentaire ne fait pas partie du nom, mais a été mis à l'intérieur du serekh pour accommoder la composition.
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En outre, deux sceaux funéraires venant d'Abydos montrent le nom d'une manière unique: alors que le ciseau est inscrit où le poisson-chat serait traditionellement attendu, un autre symbole a été ajouté, interprété par plusieurs chercheurs comme représentant une peau d'animal[16]. Selon Dreyer, c'est probablement un poisson-chat paré d’une queue de taureau, semblable à l'image de Narmer sur la palette de Narmer ou il est montré portant une queue de taureau, symbole du pouvoir.
Règne
modifierLe Petrie Museum of Egyptian Archaeology possède dans sa collection la tête de calcaire d'un ancien roi égyptien que le musée identifie comme étant une représentation de Narmer sur la base de la similitude (d’après Petrie[17]) avec le visage du roi sur la palette de Narmer, une identification qui n’est pas en général acceptée. Selon Trope, Quirke & Lacovara[18], la suggestion selon laquelle il s’agit de Narmer est «improbable». Alternativement, ils proposent d’y voir le roi Khufu de la 4ème dynastie. Stevenson[19] l'identifie également comme étant Khufu. Charron[20] l'identifie comme étant un roi de la période thinite, mais ne croit pas qu'elle puisse être assignée à un roi particulier. Wilkinson[21] propose d’y voir un roi «probablement de la 2ème dynastie ".
Identification possible avec Ménès
modifierBien qu'interconnectées, les question de "qui était Ménès?" et "qui unifia l’Égypte" sont en fait deux questions distinctes. Narmer est souvent crédité d’avoir unifié l'Égypte par la conquête de la Basse Égypte par la Haute Égypte. Alors que Ménès est traditionnellement considéré comme le premier roi de l’Égypte antique, Narmer a été identifié par la majorité des égyptologues comme étant la même personne que Ménès. Bien que vigoureusement débattue (Hor-Aha, le successeur de Narmer, est la principale alternative identifiée comme étant Ménès par plusieurs spécialistes), l'opinion prédominante est que Narmer était Ménès [note 2].
La question est source de confusion car "Narmer" est un nom d’ Horus, tandis que "Ménès" est un appellation personnelle (nom de naissance ou nom nisut-bitj). Toutes les listes royales qui ont commencé à apparaître au Nouvel Empire dressent la liste des noms personnels de rois, et presque toutes commencent par Ménès ou par des souverains divins et/ou semi-divins, avec Ménès etant le premier "roi humain". La difficulté est de faire correspondre les preuves archéologiques contemporaines, qui répertorient les noms d’Horus, avec les listes royales qui énumèrent les noms personnels.La question est source de confusion car "Narmer" est un nom d’ Horus, tandis que "Ménès" est un appellation personnelle (nom de naissance ou nom nisut-bitj). Toutes les listes royales qui ont commencé à apparaître au Nouvel Empire dressent la liste des noms personnels de rois, et presque toutes commencent par Ménès ou par des souverains divins et/ou semi-divins, avec Ménès etant le premier "roi humain". La difficulté est de faire correspondre les preuves archéologiques contemporaines, qui répertorient les noms d’Horus, avec les listes royales qui énumèrent les noms personnels.
Deux documents ont été mis en avant comme preuve que Narmer ou Hor-Aha était Ménès. Le premier document est l’ “étiquette de Naqada,” qui montre un serekh de Hor-Aha à côté d'une enceinte à l'intérieur de laquelle des symboles ont été interprétés par certains chercheurs comme représentant le nom "Ménès ". Le second est l’impression d’un sceau découvert à Abydos, sur lequel un serekh de Narmer alterne avec le symbole de l'échiquier, "mn", qui est interprété comme un abréviation de Ménès. Des arguments ont été proposés pour chacun de ces documents comme étant preuve que Narmer ou Hor-Aha était Ménès; toutefois aucun de ces arguments n’est concluant [note 3].
Deux sceaux funéraires, trouvés en 1985 et 1991 à Abydos, dans ou près des tombes de Den[22] et Qa'a[23], montrent Narmer comme étant le premier roi, suivi par Hor-Aha. La liste du sceau de Qa'a dresse la liste des huit rois qui constituent ce que les égyptologues appellent la 1ère dynastie, en commençant par Narmer. Ces sceaux funéraires prouvent fortement que Narmer était le premier roi de la 1ère dynastie, et donc doit être identifié avec Ménès.[24]
Narmer et l'unification de l'Egypte
modifierLa célèbre palette de Narmer, découverte par James E. Quibell durant la saison de 1897-1898 à Hierakonpolis[25], montre Narmer portant la couronne de la Haute-Égypte d'un côté de la palette, et la couronne de la Basse Égypte de l'autre côté, donnant naissance à la théorie selon laquelle Narmer aurait unifié ces deux royaumes[26]. Cependant, depuis sa découverte, il y a débat pour savoir si la palette de Narmer représente un événement historique réel ou est purement symbolique [note 4]. Bien sûr, la palette Narmer pourrait représenter un événement historique réel tout en même temps ayant une signification symbolique.
En 1993, Günter Dreyer a découvert à Abydos une étiquette datant du reigne de Narmer, représentant le même événement que celui decrit sur la palette de Narmer. Pendant 1ère dynastie, chaque année est identifiee par le nom du roi et un événement important s’étant produit cette même année. Une «étiquette-année», généralement attachée aux récipients transportant les marchandises, comprenait le nom du roi, une description ou une représentation de l'événement majeur pour cette année et une description des biens dans le récipient. L’étiquette découverte en 1993 montre que la palette de Narmer représente bien un événement historique[27], une interpretation acceptée par la majorité des égyptologues [note 5]. Toutefois, Baines[28] et Wengrow[29] continuent à émettre des doutes et réfutent cette conclusion.
Les preuves archéologiques suggèrent que l'Égypte était au moins partiellement unifiée pendant les règnes de Ka et d'Iry-Hor (prédécesseurs immédiats de Narmer), et peut-être dès le règne de Scorpion I (plusieurs générations avant Iry-Hor). La collection d’impôt est probablement documentée pour Ka[30] et Iry-Hor[31]. La preuve d'un rôle joué par Scorpion I en Basse Égypte vient de sa tombe Uj à Abydos (Haute Égypte), où des étiquettes ont été trouvées identifiant des produits de Basse Égypte[32]. Bien qu’il ne s’agisse pas de documents fiscaux, ces etiquettes sont en revanche probablement des indications d'échange plutôt que de conquête. Une différence considérable existe dans la quantité et la répartition des inscriptions avec les noms de ces précédents rois en Basse Égypte et a Canaan (qui était atteint en passant par la Basse-Égypte), par rapport aux inscriptions datant du reigne Narmer. Les inscriptions de Ka ont été trouvées dans trois sites de la Basse Égypte et une autre à Canaan[33]. Des inscriptions d'Iry-Hor ont également été trouvées dans deux sites de Basse-Égypte et une en terre de Canaan[33][34]. En comparaison, les serekhs de Narmer ont été trouvés dans dix sites de Basse-Égypte et dans neuf sites de Canaan (voir la discussion dans la Section "Tombe et objets"). Le rôle de Narmer en Basse-Égypte apparaît donc comme conséquent par rapport à celui de ses deux prédécesseurs immédiats. Jusqu’à maintenant, le règne de souverains de Haute-Égypte ne peut être attesté en Basse-Égypte avant Iry-Hor. Les données archéologiques suggèrent donc que l'unification des deux terres commença avant Narmer et fut complétée par lui par la conquête d’une province dans le Nord-Ouest du Delta, comme représenté sur la palette de Narmer[35].
L'importance que Narmer attacha à son "unification" de l'Égypte est démontrée par le fait qu'elle est commémorée non seulement sur la palette de Narmer, mais également sur un sceau-cylindre[36], l'étiquette -année de Narmer[37], et les coffres de Narmer[38]. De plus, les conséquences de l'événement sont commémorées sur la tête de massue de Narmer[39]. L'importance de l'unification pour les anciens Égyptiens est démontrée par le fait que Narmer est décrit comme le premier roi sur les deux sceaux funéraires mentionés auparavant et est également listé sous le nom de Ménès, le premier roi, dans les listes royales ultérieures. Bien que l’existence de quelques rois soit attestée avant Narmer, aucun d'entre eux n'est mentionné dans ces documents. Il est donc possible d’affirmer que, du point de vue des anciens Égyptiens, l'histoire a commencé avec Narmer et l'unification de l'Egypte, et que tous les évènements l’ayant précédé furent relégués au domaine du mythe.
Narmer dans le Pays de Canaan
modifierSelon Manetho (cité dans Eusèbe (Fr. 7(a)), "Ménès mena une campagne étrangère et devint célèbre par la suite." Si cette expedition a bien eu lieu (et en supposant qu'il s’agisse de Narmer), elle fut sans aucun doute dirigée vers la terre de Canaan où le serekh de Narmer a été identifié dans neuf sites différents. Quoiqu’une présence égyptienne soit bien attestée dans le pays de Canaan pendant deux siecles avant le règne de Narmer[40], c’est pourtant pendant le règne de ce roi que cette présence culmine,[41] pour diminuer rapidement par la suite. Les relations entre l'Égypte et Canaan "ont commencé vers la fin du cinquième millénaire et ont apparemment pris fin pendant la deuxième dynastie, quand elles ont cessé tout à fait"[42]. 33 serekhs égyptiens datant de la Dynastie 0 ont ainsi été découverts en pays de Canaan,[41] parmi lesquels 20 ont été attribués à Narmer. Avant Narmer, seuls un serekh de Ka et une inscription avec le nom d'Iry-Hor ont ete trouvée en Canaan[33]. Les serekhs datant de souverains ayant régné avant Iry-Hor sont des serekhs génériques soit ne faisant pas référence à un roi spécifique, soit nommant des rois qui ne sont pas attestés à Abydos[41]. Un seul serekh attribué au successeur de Narmer, Hor-Aha, a été trouvé en Canaan, preuve du déclin de la présence égyptienne dans la région[41]. Il convient de noter que même cet exemple est contestable, Wilkinson ne croyant pas qu'il existe de serekhs de Hor-Aha en dehors d'Égypte[43]. De plus, très peu de serekhs associés aux autres rois des deux premières dynasties ont été decouverts au pays de Canaan[44].
La présence égyptienne en terre de Canaan se manifeste davantage par la découverte dans cette région du Proche-Orient de poterie fabriquée à partir d'argile du Nil égyptien[note 6], ainsi que de poterie fabriquée à partir d'argile locale mais dans le style égyptien. Ce dernières trouvailles archéologiques suggèrent l’existence de colonies égyptiennes dans la région plutôt que de simples échanges[45].
La nature du rôle de l'Égypte dans le pays de Canaan a été vigoureusement débattue, avec d’un côté certains chercheurs suggèrant une invasion militaire[46] et de l’autre ceux qui proposent l’existence de relations commerciales et coloniales, une théorie qui gagne de plus en plus d’adhérants dans la communauté égyptologique[45][47]. Toutefois, la présence de fortifications à Tell es-Sakan datant de la dynastie 0 ou du début de la 1ère dynastie, et bâties presque exclusivement dans un style de construction égyptien, démontrent qu’un contingent militaire égyptien devait être également présent dans la région[48].
Quelle que soit la nature de la présence égyptienne en pays de Canaan, le contrôle du commerce vers et à travers Canaan était important pour L'Égypte ancienne. Narmer n'a probablement pas établi l'influence initiale de l'Égypte dans cette région par le biais d’une invasion militaire, mais il est fort possible qu’il lança une campagne militaire pour réaffirmer l'autorité égyptienne ou pour augmenter sa sphère d'influence dans la région. En plus du passage de Manétho et du grand nombre de serekhs de Narmer trouvés en Canaan, une reconstruction récente effectuée par Günter Dreyer d’un coffre attribué à Narmer[38] peut représenter la commémoration d’une campagne militaire en terre de Canaan. Il est également possible qu’il s’agisse simplement de la présentation de biens offerts à Narmer par les Cananéens[49].
Neithhotep
modifierLes noms de Narmer et Hor-Aha ont été trouvés dans ce que les archéologues ont identifié comme étant la tombe de Neithhotep, une découverte qui a conduit a la conclusion que cette reine était l’épouse de Narmer et la mère de Hor-Aha[50]. Le nom de Neithhotep signifie "Neith est satisfaite" et suggère que cette princese etait originaire de Basse-Égypte. En effet, la déesse Neith était patronne de la ville de Sais, dans le Delta occidental, la région même que Narmer a dû conquérir pour compléter l'unification de l'Égypte. Il est donc possible que Narmer épousa Neithhotep pour consolider le lien entre les deux regions d’Égypte[50]. En outre, la présence du tombeau de cette reine à Naqada, en Haute-Égypte, a mené certains égyptologues à conclure qu'elle était descendante des dirigeants prédynastiques de Naqada ayant régné sur cette ville avant la formation d’une Haute-Égypte unie[51]. Il a également été suggéré que la tête de massue de Narmer commémore ce mariage[52]. Cependant, la découverte en 2012 d’inscriptions rupestres au Sinai par Pierre Tallet[53] remet en question la théorie que Neithhotep fut l’épouse de Narmer[note 7]. Qu'elle soit ou non l’épouse de Narmer, elle demeure la première femme dans l’histore dont on connaît le nom et dont l’existence est confirmée par des découvertes archéologiques.
Sépulture et objets archéologiques
modifierTombeau
modifierLa tombe de Narmer à Umm el-Qa'ab près d'Abydos en Haute-Égypte consiste de deux chambres jointes (B17 et B18), tapissée de briques en terre crue. Les deux tombes B17 et B18 furent découvertes par É. Amélineau et fouillées par Flinders Petrie, mais ce n’est qu’en 1964, avec Kaiser[54] qu’elles furent associées avec Narmer [note 8]. La tombe de Narmer est située à proximité des tombeaux de Ka, qui a probablement gouverné la Haute-Égypte juste avant Narmer, et Hor-Aha, qui fut son successeur immédiat[note 9].
Bâtie voilà plus de 5000 ans, cette tombe a été pillée à maintes reprises depuis l'antiquité. Il est donc surprenant que les archéologues aient pu y faire des découvertes notables. En raison des pillages répétés au cours des siècles à Umm el-Qa'ab, de nombreux articles provenant de la tombe de Narmer ont été trouvés dans d'autres sépultures, et, vice-versa, des objets d'autres rois ont été retrouvés dans la tombe de Narmer. Malgré cela, Flinders Petrie, entre 1899 et 1903[55][56], et l'Institut archéologique allemand (DAI) [note 10] ont fait des découvertes de la plus haute importance pour mieux comprendre l'histoire du début de l'Égypte par leur ré-excavation des tombeaux d'Umm el- Qa'ab.
En dépit de l'état chaotique du cimetière, des inscriptions sur bois et os, des impressions de sceaux, ainsi que des dizaines de pointes de flèches en silex [note 11]. Des couteaux en silex et un fragment de chaise en ébène ont également été découverts dans la tombe de Narmer, ces objets ayant à priori fait partie de l'assemblage funéraire original. Ces objets ne sont pas mentionés dans les publications de Petrie, mais sont maintenant au Petrie Museum of Egyptian Archaeology sous les numéros d'enregistrement UC35679, UC52786 et UC35682. Selon Dreyer[57], ces pointes de flèches proviennent probablement du tombeau de Djer, où des pointes de flèches semblables ont été trouvées[58].
Il est probable que tous les rois de l'Égypte ancienne enterrés à Umm el-Qa'ab possédaient des enclos funéraires dans le secteur nord du cimetière d’Abydos, près de la zone agricole. Ceux-ci étaient caractérisés par de gros murs de briques crues qui clôturaient l'espace dans lequel on pense que les cérémonies funéraires avaient lieu. Huit enclos ont été fouillés, parmi lesquels deux restent à identifier[59][60]. Il est possible qu’un de ces enclose ait put appartenir à Narmer, mais cette hypothèse n’a pas encore été confirmée[note 12].
Objets
modifierNarmer est bien attesté dans toute l'Égypte, dans le sud du pays de Canaan, et au Sinaï: au total 98 inscriptions sur 27 sites[note 13]. À Abydos et Hierakonpolis, le nom de Narmer apparaît à la fois seul ou a l’interieur d’un serekh. En dehors de ces sites, et à l’exception de Coptos, le nom de Narmer est écrit dans un serekh. En Égypte, son nom a été trouvé dans 17 sites: quatre en Haute-Égypte (Hierakonpolis[61], Naqada[62][63], Abydos[55][56], et Coptos[64][65]); dix en Basse-Égypte (Tarkhan[66][67], Helwan[68][69], Zawyet el-Aryan[70], Tell Ibrahim Awad[71], Ezbet el-Tell[72], Minshat Abu Omar[73][74], Saqqara[75][76], Buto[77], Tell el- Farkha[78][79], et Kafr Hassan Dawood[80]); une dans le désert oriental (Wadi el-Qaash[81]); et deux dans le Le désert occidental (Kharga Oasis[82][83] et Gebel Tjauti[84][85]).
Pendant le règne de Narmer, l'Égypte avait des intérêts économiques dans le sud du pays de Canaan. Des tessons de poterie ont été découverts dans plusieurs sites, à la fois des pots fabriqués en Égypte et importés en terre de Canaan et à d'autres fabriqués dans le style égyptien avec des matériaux locaux.
Vingt serekhs ayant pu être rattaché à Narmer ont été découverts en terre de Canaan, parmi lesquels sept sont incertains ou controversés. Ces serekhs proviennent de neuf sites différents: Tel Arad[86][87], En Besor (Ein HaBesor)[88][89], Tel es- Sakan[90][91], Nahal Tillah (Halif Terrace)[92], Tel Erani (Tel Gat), [93][94]Tel Malhata[95][96], Tel Ma'ahaz[97], Tel Lod[98], et Lahav[99].
Le serekh de Narmer, ainsi que ceux d'autres rois pré- et protodynastiques, ont été trouvés dans le Wadi 'Ameyra dans le sud du Sinaï, où les inscriptions commémorent les expéditions minières égyptiennes vers cette région[100][101].
Nag-el-Hamdulab
modifierMentionnée pour la première fois à la fin du 19ème siècle, une collection de gravures rupestres à Nag-el-Hamdulab, près d'Assouan, a été retrouvée en 2009 et c’est lors de cette re-découverte que les archéologues prirent conscience de son importance historique[102]. Parmi les nombreuses inscriptions, le tableau 7a montre un homme portant une coiffure similaire à la couronne blanche de Haute-Égypte et tenant un sceptre. Il est suivi par un homme avec un eventail. Il est également précédé de deux hommes portant des étandards et accompagnés d'un chien. Outre le motif du chien, cette scène est similaire aux scènes sur la tête de massue de Scorpion et sur le recto de la palette de Narmer. L'homme armé d'ornements pharaoniques (la couronne et le sceptre) peut clairement être identifié à un roi. Bien qu'aucun nom n'apparaisse sur le tableau, Darnell l'attribue à Narmer en se basant sur l’iconographie et suggère que cette scene pourrait représenter une visite de Narmer dans la région pour le rituel du "Cortège d’Horus"[103]. Au cours d’ une interview en 2012, Gatto décrit également le roi dans cette inscription comme étant Narmer[104]. Toutefois, Hendrickx place cette scène légèrement avant Narmer, se basant, en partie, sur l'absence inhabituelle du nom royal de Narmer dans l'inscription.[102]
Dans la culture populaire
modifier- The First Pharaoh (The First Dynasty Book 1) [Le premier Pharaon (Livre 1 de La Première Dynastie)] de Lester Picker est une biographie fictionnelle de Narmer. L'auteur a consulté l'égyptologue Günter Dreyer pour un maximum d’authenticité.
- Murder by the Gods: An Ancient Egyptian Mystery [Meurtre par les dieux: un mystère en Égypte ancienne] par William Collins est un thriller avec le prince Aha (plus tard Le roi Hor-Aha) comme personage principal. Narmer y est donné un rôle secondaire.
- The Third Gate [La Troisième porte] de Lincoln Child est un roman d'aventure avec une dose d'occulte se déroulant lors d’une expédition archéologique parti à la recherche de la tombe réelle de Narmer et de ses contenus mystérieux.
- Pharaoh: The boy who conquered the Nile [Pharaon: Le garçon qui a conquis le Nil] par Jackie French est un livre pour enfants (âgé de 10 à 14 ans) sur les aventures de Prince Narmer.
- Beginning of an Empire: An Egyptian Historical Fiction Novel [Début d'un Empire: un roman historique égyptien] de Joseph Hergott est une histoire d'aventure pour jeunes adultes, dans lequel Narmer et Ménès sont frères jumeaux.
- The Kane Chronicles [Les Chroniques de Kane] de Rick Riordan est une trilogie d’une jeune personne basée sur la mythologie égyptienne. Narmer y est mentionné comme étant un ancêtre des protagonistes Carter et Sadie Kane.
Galerie
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Plan de la tombe de Narmer.
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Statue d'albâtre d'une divinité babouin avec le nom du pharaon Narmer inscrit sur sa base, Ägyptisches Museum.
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Sceau d'une jarre en terre indiquant que le contenu provenait de la succession du pharaon Narmer, provenant de Tarkhan, Metropolitan Museum of Art.
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Tesson de poterie portant le serekh et le nom du pharaon Narmer, Musée des beaux-arts de Boston.
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Inscription gravée dans un récipient trouvé à Tarkhan (tombe 414) nommant le roi Narmer, musée Petrie d'archéologie égyptienne.
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Tête de massue de Narmer conservée à l'Ashmolean Museum d'Oxford
References
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Notes
modifier- L'établissement d'une datation absolue pour l'Égypte ancienne repose sur deux méthodes différentes, chacune ayant sa part de problèmes. Comme point de départ, la méthode historique utilise des événements astronomiques enregistrés dans les textes égyptiens anciens, ce qui permet d’établir une date absolue sans ambiguïté à ces évènements précis de l’histoire égyptienne. L’utilisation de «Dead Reckoning», qui consiste à ajouter ou soustraire la durée du règne de chaque roi en se basant principalement sur Manéthon, la liste royale de Turin et la pierre de Palerme, permet ensuite d’arriver au règne du roi en question. Toutefois, il est important de prendre en compte l’incertitude qui existe pour la durée de la majorité des règnes, en particulier pendant la période archaïque et les périodes intermédiaires. Deux événements astrologiques sont disponibles pour ancrer ces estimations. L'un date du Moyen Empire et l'autre du Nouvel Empire (pour une discussion des problèmes rencontrés pour établir des dates absolues pour l'hisoire de l’Égypte ancienne, voir Shaw 2000a, p. 1-16). Deux estimations basées sur cette méthode sont les suivantes: Hayes 1970, p. 174, qui donne le début du règne de Narmer/Menes à 3114 av. J.-C., qu'il arrondit à 3100 av. J.-C.; et Krauss & Warburton 2006, p. 487 qui place l'ascension de Narmer sur le trône d'Egypte aux alentours de 2950 av. J.-C. Il est important de noter que pour plusieurs estimations proposées pour le début de la 1ère dynastie, Hor-Aha est cité comme étant le premier roi de cette dynastie. Si l’on ignore de façon provisoire la question de savoir si la 1ère dynastie a commencé avec Narmer ou Hor-Aha, le début du règne de Narmer ne peut être calculé à partir de ces estimations que si l’on prend en compte la durée du règne de Narmer.Malheureusement, aucune estimation fiable quant à la longueur du règne de Narmer n’existe. En l’absence d'autres preuves, les égyptologues utilisent l'estimation que Manéthon fournit pour la durée du règne de Ménès, c’est-à-dire 62 ans. Si l'on suppose que Narmer et Ménès sont la même personne, le règne de Narmer a donc debuté 62 ans avant le début de la 1ère dynastie donnée par les auteurs qui associent le début de la 1ère dynastie au début du règne d'Hor-Aha. Les estimations du début du règne de Narmer calculées ainsi sont les suivantes: von Beckerath 1997, p. 179 (vers 3094-3044 avant JC); Helck 1986, p. 28 (vers 2987 av. J.-C.); Kitchen 2000, p. 48 (vers 3092 av. J.-C.) et Shaw 2000b, p. 480 (c. 3062 av. J.-C.). Mellaart 1979, p. 9-10, quant à lui, place le début de la 1ère dynastie à c. 3400 av. J.-C. Cette date est rarement prise en compte par la communauté egyptologique, puisque elle a été obtenue en ignorant les dates astronomiques écrites dans les textes datant du Moyen Empire. La datation par le carbone 14 pose également des problèmes. Selon Hendrickx 2006, p. 90, les courbes d'étalonnage pour la (deuxième moitié) du 4ème millénaire av. J.-C. montrent des fluctuations importantes avec, par conséquent, de long intervalles de données possibles. C'est en général considéré comme une «mauvaise période» pour la datation par le carbone 14. Utiliser une approche statistique qui prend en compte toutes les dates obtenues par le carbone 14 pour la période archaïque réduit, mais n'élimine pas, ces problèmes inhérents.Dee et al. utilisent cette approche et en dérivent une estimation pour le début de la 1ère dynastie entre 3211 et 3045 av. J.-C avec un intervalle de confiance de 65%. Cependant, ils associent le début de la 1ère dynastie avec le début du règne de Hor-Aha. Aucune datation par le carbone 14 n’a été proposée pour le règne de Narmer. Pour utiliser les résultats obtenus par l’équipe de Dee, il faut donc ajouter la longueur du règne de Narmer de 62 ans, ce qui nous permet d’aboutir à l’intervalle suivant pour le début du règne de Narmer: env. 3273-3107 av. J.-C. Ce résultat est de façon rassurante proche de l’estimation proposée par la grande majorité des égyptologues et obtenue en utilisant la méthode historique, c’est-a-dire env. 3114 - 2987 avant JC. Ainsi, en combinant les résultats de ces deux méthodologies, il devient possible de placer la montée de Narmer sur le trône d’Égypte à env. 3273 - 2987 av. J.-C.
- La question de savoir qui était Ménès, ou en d’autres termes, qui fut le premier roi de la 1ère dynastie, a été vivement débattue. Depuis 1926, 70 auteurs différents ont pris une opinion et proposent soit Narmer soit Aha. Quoique pour la plupart seulement mentioné brievement dans livres et articles, ce sujet a fait l’objet de plusuieurs études approfondies. Les discussions récentes en faveur de Narmer incluent Kinnaer 2001, Cervelló-Autuori 2005 et Heagy 2014. Les discussions en détail en faveur d'Aha comprennent Helck 1953, Emery 1961, pp. 31-37 et Dreyer 2007. Il est intéressant de noter que, pour la plupart, les auteurs anglophones préfèrent Narmer, alors que les auteurs germanophones préfèrent Hor-Aha. Les preuves les plus importantes en faveur de Narmer sont les deux impressions du sceaux funéraires decouverts à Abydos, qui listent Narmer comme étant le premier roi. Depuis la publication du premier de ces sceaux funéraires en 1987, 28 auteurs ont publié des articles identifiant Narmer avec Ménès, contre 14 articles qui identifient Narmer avec Hor-Aha.
- Dans le coin supérieur droit de l'étiquette de Naqada se trouve un serekh de Hor-Aha. À droite, un triple enclos en forme de colline avec le signe «mn» est surmonté des signes des “deux dames”, c’est-à-dire des déesses de la Haute-Égypte (Nekhbet) et de la Basse-Égypte (Wadjet). Pendant les périodes ultérieures, la représentation des «deux dames» sera indicative du nom «nbty» (l'un des cinq noms du roi). Par conséquent, l'inscription a été interprétée comme montrant que le nom "nbty" de Hor-Aha était "Mn," un diminutif de Ménès. Une autre théorie est que l'enceinte est en fait un sanctuaire funéraire et représente Hor-Aha enterrant son prédécesseur, Ménès. Par conséquent, Ménès aurait été dans ce cas Narmer. Bien que l'étiquette ait généré beaucoup de discussions, il est maintenant généralement convenu que l'inscription dans le sanctuaire ne doit pas être associée au nom d'un roi, mais plutôt d’un sanctuaire, "Les deux dames endurent", et ne fournit donc aucune preuve de qui était Ménès.Le deuxième document, l'impression du sceau d'Abydos, montre le serekh de Narmer en alternance avec le signe du panneau de jeu (mn), ainsi que son complément phonétique, le signe n, qui est toujours présent lorsque le nom complet de Ménès est écrit. À première vue, ce document semble apporter une preuve supplémentaire que Narmer était Ménès. Cependant, l’analyse des impressions de sceaux datées de la 1ère dynastie, contenant le nom d'un ou plusieurs princes, a amené certains chercheurs à proposer que le sceau d’Abydos comporte le nom d'un fils de Narmer nommé Ménès. Par conséquent, Ménès serait le successeur de Narmer, Hor-Aha et donc, Hor-Aha serait Ménès. Cette proposition a été réfutée par Cervelló-Autuori (2005, pp. 42-45). Les opinions continuent toutefois de varier, et il reste difficile de déterminer si le nom sur ce sceau permet de soutenir définitivement l'une ou l'autre théorie.
- D’après Schulman, la palette de Narmer commémore la conquête de Libyens qui s'est produite avant le règne de Narmer, probablement pendant la dynastie 0. Dans ce context, les Libyens ne doivent pas être identifiés avec les habitants de la Libye moderne, mais plutôt avec les populations qui vivaient dans le nord-ouest du Delta du Nil, une region qui sera incorporée par la suite à la Basse-Égypte. Schulman décrit des scènes datant des 5ème (deux scènes), 6ème, et 25ème dynasties. Dans chacunes de ces représentations, le roi est représenté comme venant à bout des Libyens et tuant personnellement leur chef dans la pose classique de "frapper l’ennemi". Dans trois de ces exemples, les noms de l’épouse et des deux fils du chef sont indiqués et demeurent les mêmes dans les trois scenes bien que celles-ci datent de périodes très différentes. Les égyptologues en ont donc déduit que ces représentations, y compris celle de la palette de Narmer, ne correspondent pas à des événements réels, mais doivent être considérés comme des commémorations rituelles d'un événement antérieur. Il en va de même pour le premier exemple de la 5ème dynastie. La scène sur la palette Narmer est similaire, bien qu'elle ne nomme pas l’épouse ou les fils du chef Libyen.La palette de Narmer pourrait en fait représenter l'événement sur lequel les autres représentations sont basées. Cependant, Schulman (suite à Breasted 1931) s'oppose à cette hypothèse en se basant sur le fait que la pierre de Palerme montre des rois prédynastiques portant la double couronne de Haute et Basse Égypte, ce qui suggère qu'ils ont régné sur une Égypte unifiée. Par conséquent, la palette de Narmer, plutôt que de montrer un événement historique pendant le règne de ce roi, commémore la défaite des Libyens et l'unification de l'Égypte qui s'est produite plus tôt. Köhler (2002, p. 505) suggère que la palette de Narmer n'a rien à voir avec l'unification de l'Égypte. Elle préfère y voir un exemple du motif «soumettre l'ennemi» qui est attesté dès Naqada Ic (environ 400 ans avant Narmer) et qui représente la défaite rituelle du chaos, un rôle fondamental du roi. O'Connor (2011) soutient également que cet objet n’a rien à voir avec l'unification, mais est au contraire imbu d’un sens religieux très complexe.
- Wilkinson (1999, p. 68) et Davies & Friedman (1998, p. 35) en particulier partagent cette opinion proposée par G. Dreyer.
- Au cours de l'été 1994, les archéologues de l'expédition de Nahal Tillah, dans le sud d'Israël, ont découvert un tesson de poterie incisé avec le signe du serekh de Narmer. Le tesson a été trouvé sur une grande plate-forme circulaire, peut-être les fondations d'un silo de stockage sur la terrasse d'Halif. Fabriqué env. 3000 ans avant notre ère, les études minéralogiques effectuées sur ce tesson concluent qu’il s’agit d’un fragment d'une jarre à vin qui avait été importé de la vallée du Nil en terre de Canaan (Levy et al. 1995, pp. 26-35).
- En 2012, Pierre Tallet a découvert une nouvelle série importante de gravures rupestres dans le Wadi Ameyra. Cette découverte a été signalée dans Tallet 2015 et dans deux articles sur internet d'Owen Jarus en 2016 (https://www.livescience.com/53406-early-egyptian-queen-revealed-in-hieroglyphs.html). Ces inscriptions suggèrent fortement que Neithhotep était le régent de Djer pendant un certain temps, ce qui ne résout pas toutefois la question de savoir si elle était l’épouse de Narmer. Dans son premier article, Jarus cite Tallet en disant que Neithhotep «n'était pas la femme de Narmer». Cependant Tallet, dans une communication personnelle avec Thomas C. Heagy, a expliqué que ses propos n’avaient pas été rapportés de façon exacte. Selon Tallet, Neithhotep aurait pu être l’épouse de Narmer (c’est-à-dire la grand-mère de Djer), mais il est plus probable qu’il faille la placer dans la génération suivante, à cause des longs règnes de Narmer et Hor-Aha. Elle put, par exemple, avoir été la mère ou tante de Djer. Ceci est conforme à la discussion dans Tallet 2015, p. 28-29.
- pour une discussion du Cimetière B, voir Dreyer 1999, pp. 110-11, fig. 7 et Wilkinson 2000, p. 29-32, fig. 2
- La tombe de Narmer à Umm el-Qa'ab a beaucoup plus en commun avec les tombeaux de ses prédécesseurs immédiats, Ka et Iry-Hor, et d'autres tombeaux prédynastiques tardifs qu'avec les tombes de la 1ère dynastie. La tombe de Narmer mesure 31 m2, alors que celle de Hor-Aha est trois fois plus grande, sans compter les 36 chambres subsidiaires. Selon Dreyer (dans Kaiser et Dreyer 1982) , la tombe de Narmer est encore plus petite que le tombeau de Scorpion I (tombe Uj), bati plusieurs générations auparavant (Dreyer 1988, p. 19). En outre, les tombes précédant celle de Narmer et appartenant à Ka et Iry-Hor ne comprennent uniquement que deux chambres, tandis que les tombes tardives de la 1ère dynastie ont toutes des structures plus complexes, y compris des chambres subsidiaires pour les tombes des serviteurs qui étaient probablement sacrifiés pour accompagner le roi dans l'au-delà. Pour éviter toute confusion, il est important de comprendre que D. O'Connor (2009, pp. 148-150) classifie Narmer comme étant le dernier roi de la dynastie 0 et non comme le premier roi de la 1ère dynastie, en partie parce que la tombe de Narmer a plus en commun avec les tombes de la dynastie 0 que celles de la 1ère dynastie. G. Dreyer (2003, p. 64) suggère également que le changement drastique dans la construction funéraire qui a commencé avec Hor-Aha est preuve que Hor-Aha, et non Narmer, était le premier roi de la 1ère dynastie.
- nombreuses publications avec Werner Kaiser ou son successeur, Günter Dreyer, en tant qu'auteur principal, la plupart d'entre elles publiés dans MDAIK à partir de 1977
- Petrie (1901, p. 22) rapporta avec consternation que “des centaines” de pointes de flèche avaient été découvertes par “le Français ", vraisemblablement Émile Amélineau. La destination finale de ces pointes est incertaine, mais aucune n’est parvenue au musée du Caire
- À côté de l'enceinte de Hor-Aha se trouve une large enceinte appelée "l’enceinte des ânes" en raison de la présence de 10 ânes enterrés à côté de l'enceinte. Aucun objet portant le nom d’un roi n'a été trouvé à l’intérieur, mais des centaines d'impressions de sceaux ont été découverts dans la chambre de passage de l'enceinte, qui datent des règnes de Narmer, Hor-Aha ou Djer. De tels enclos ont déjà été identifiés pour Hor-Aha et Djer, "faisant de Narmer le candidat le plus attrayant pour le bâtisseur de ce monument" (Bestock 2009, p. 102). Attribuer cette enceinte à Narmer n’est pas sans soulever des objections. Tout d’abord, l'enceinte est trop grande, sa superfice étant en effet plus large que l’ensemble des trois enceintes attribuées a Hor-Aha, alors que la tombe d'Hor-Aha est beaucoup plus grande que la tombe de Narmer. Pour toutes les enceintes de la 1ère dynastie clairement identifiées, il existe une corrélation approximative entre la taille de la tombe et la taille de l'enceinte. Associer “l’enceinte des ânes” avec Narmer violerait cette corrélation. Hor-Aha et Djer restent donc les seules propriétaires possibles. Étant donné que le complexe funéraire de Hor-Aha a déjà été bien identifié, L. Bestock a donc proposé que “l’enceinte des ânes” devrait peut-être être intégré dans le complexe construit par Djer. Toutefois, cette identification pose des problems (Bestock 2009, pp. 102-104). Bestock (2009, p. 104) conclut que «l'interprétation et l'attribution de “l’enceinte aux ânes” restent spéculatives». Cependant, il existe deux arguments supplémentaires pour attribuer cette enceinte à Narmer: tout d'abord, elle se situe là où l'on s'attendrait à trouver l'enceinte funéraire de Narmer - immédiatement à côté de celle attribuée à Hor-Aha. Deuxièmement, toutes les tombes de la 1ère dynastie ont des tombes secondaires pour des humains, à l'exception de celles de Narmer, et toutes les enceintes attribuées à la 1ère dynastie, à l'exception de “l’enceinte aux ânes”, ont des tombes secondaires pour humains. Mais ni la tombe de Narmer ni “l’enceinte aux ânes” ne sont associées à de tombes secondaires pour humains. Le manque de chambres subsidiaires humaines sur les deux sites semble important. Il est également possible que Narmer ait eu une grande enceinte funéraire précisément parce que sa tombe était de petites dimensions (Dreyer 1998, p. 19; Bestock 2009, p. 103 n.1). En attendant de trouver un objet portant le nom de Narmer dans cette enceinte, toute conclusion doit rester provisoire. Toutefois, d’après les arguments proposés précédemment, il semble logique d’associer “l’enceinte aux ânes” avec le complexe funéraire de Narmer.
- De ces inscriptions, 29 sont controversées ou incertaines. Elles comprennent les exemples uniques de Coptos, En Besor, Tell el-Farkhan, Gebel Tjauti, Lahav et Kharga Oasis, ainsi que les deux inscriptions de Buto et Tel Ma'ahaz. Toutes les inscriptions sont inclues dans le Narmer Catalog (qui peut être consulté à www.narmer.org), qui comprend une bibliographie complète pour chaque inscription. Plusieurs sources traitent d'un nombre important d'inscriptions. Ce sont: la base de données de Early Dynastic Inscriptions, Kaplony 1963, Kaplony 1964, Kaiser & Dreyer 1982, Kahl 1994, van den Brink 1996, van den Brink 2001, Jiménez-Serrano 2003, Jiménez-Serrano 2007 et Pätznick 2009. Anđelković 1995 traite des inscriptions de Narmer retrouvées en terre de Canaan dans le contexte spécifique des relations entre Canaan et l'Égypte et fournit les descriptions des sites dans lesquels elles ont été trouvées.