Wikipédia:RAW/2024-10-01/Interview

Entretien avec Noé

Les incitations éditoriales.
Par écrit sur cette page.
L'embellie.
Vous pouvez aussi consulter cette interview de l’invité en 2021, pour Wikimédia France.
 ↑ 1. Bonjour Noé. Je vous ai personnellement connu à travers le salon dédié au Wiktionnaire sur le serveur Discord de la communauté Wikimedia francophone et surtout dans le cadre de la collaboration du mois de mai 2024. Fasciné par vos activités dans le mouvement Wikimédia, j’ai décidé d’en savoir plus sur certaines d’entre elles. Pour commencer, je vous laisse vous présenter.
Noé est assis dans un fatboy avec un ordinateur portable pour contribuer à un wiki.
Noé en train de participer à un éditathon.

Bonjour et merci de cette proposition d’entretien ! Je contribue depuis le 14 mai 2006 aux projets de la Wikimedia Foundation, en parallèle à d’autres aspects de ma vie, qui ont été nourris de ces contributions. J’ai fait des études de linguistique, aussi appelées sciences du langage, pour couvrir les différentes approches possibles du sujet. C’est d’abord durant mes premières années d’étude que je me suis intéressé au Wiktionnaire puis j’y suis revenu durant mon travail de doctorat. Entre 2011 et 2017, j’ai étudié une langue parlée en Amazonie bolivienne, pour laquelle j’ai mené un projet de documentation et de conservation audiovisuel. Je n’ai pas documenté cette langue dans des wikis, mais ce sont les questions scientifiques qui m’ont amené à me replonger dans le Wiktionnaire à partir de 2013. J’ai terminé le projet de documentation mais n’ai pas soutenu de thèse car j’ai trouvé un autre métier qui m’intéressait davantage, qui m’a occupé entre 2018 et 2023. J’ai été chef de projet du Dictionnaire des francophones, un outil numérique reprenant le contenu du Wiktionnaire et d’autres dictionnaires publiés sous licence libre. Ce projet, financé par le Ministère de la Culture de la France, m’a permis de mettre en place deux postes de wikimédiens en résidence et d’engager des grands chantiers dans le Wiktionnaire, notamment sur les lexiques, ce qui a donné lieu à une publication académique, disponible sur Wikimedia Commons. Je suis actuellement consultant pour une association qui réalise un outil numérique avec des mots et j’ai différentes activités bénévoles en dehors des wikis.

 ↑ 2. Comment êtes-vous arrivé dans le mouvement Wikimédia ? Sur quel wiki en premier et comment avez-vous découvert les autres projets ?

Je suis arrivé sur le Wiktionnaire en 2006 car j’apprenais l’espéranto. Il m’a semblé que documenter les mots que j’apprenais me permettrait de fixer mes connaissances, et la communauté était sympathique alors je suis resté un bon moment, jusqu’en 2009. Lorsque je suis revenu en 2013, je suis surtout resté sur le Wiktionnaire et j’ai fait quelques pages sur Wikipédia pour être sûr de savoir comment le faire. J’ai ensuite découvert Wikisource lors de rencontres avec d’autres wikimédiens, et j’ai relu une petite poignée de livres. J’ai été également pas mal actif sur le wiki de coordination, Meta. Je contribue également occasionnellement à OpenStreetMap, notamment sur des régions amazoniennes de Bolivie, et j’interviens de temps en temps pour aider Le Dico des ados, le petit frère du Wiktionnaire.

 ↑ 3. S’il y a bien des activités qui, je pense, vous passionnent sur le Wiktionnaire, ce sont les incitations éditoriales. Pouvez-vous nous dire ce que signifie ce terme et comment vous avez découvert ce pan de la contribution ?
Animation d’une mousse se réhydratant.
Un des thèmes a porté sur les plantes poïkilohydriques, en août 2023.

Malgré l’invitation générale à contribuer à propos de n’importe quel sujet qui nous intéresse, il me semble que dès les débuts des projets wikis, il y a eu des intentions de cibler certains sujets prioritaires, des tentatives de cartographier ce qui restait à faire, des listes de pages à créer, des dépôts d’informations non rédigées pour que plusieurs personnes puissent s’en saisir et contribuer à un large sujet. C’est tout cela que je range sous le terme d’incitations éditoriales.

Souvent, on dit que sur les projets, il y a une liberté éditoriale, une absence de comité de rédaction, que les personnes qui rédigent sont également celles qui éditent. C’est dans cette logique que j’ai proposé l’expression « incitations éditoriales », pour couvrir tout un champ d’activités qui visent à motiver à faire, à engager les autres dans des démarches qui touchent au contenu des projets.

Je participe à ces dynamiques depuis quelques années déjà, en proposant un thème de la semaine avec une liste de cinq-six mots ou expressions qui ne sont pas encore définis dans le Wiktionnaire, autour d’un thème, comme l’émaillage sur lave, les aliments de couleur noire ou les cultes à mystères de l’Antiquité.

 ↑ 4. Sous quelles formes se déploient les incitations éditoriales ? Qu’est-ce qui est une incitation éditoriale ou ne l’est pas ?

Il existe beaucoup de formes différentes. Ces démarches ont pu avoir différentes tailles, allant de to-do list personnelles à des grands concours, et elles ont bien des noms. Dans le Wiktionnaire, nous avons quatre démarches qui sont périodiques : le mot à documenter du jour, la liste de la semaine, le thésaurus de la semaine et le projet du mois. Les deux premiers ressemblent un peu aux pommes à croquer présentées dans l’introduction du Bistro de Wikipédia, ce sont des entrées manquantes, autour d’un thème surprenant, amusant ou de niche. Au moment de la publication de cet entretien, c’est autour du café, la semaine suivante sur les électrons et pour la semaine no 42 de l’année, sur les serviettes . Un thésaurus est un champ lexical autour d’une notion, tous les mots dont on pourrait avoir besoin pour parler d’un sujet, il en existe plus de 900 dans le Wiktionnaire en français, dont 250 que j’ai fait. Les projets du mois sont en général plus ambitieux et peuvent porter sur des types de contenus dans le projet (illustrations, exemples, synonymes, etc.), des sujets (noms de poissons, noms de sauces, dans toutes les langues) ou sur des langues en particulier. Diverses formules ont été expérimentées au fil du temps.

En sus, il a existé différentes incitations éditoriales ponctuelles, durant une période donnée ou lancées à un moment et maintenues jusqu’à la lassitude des personnes initiatrices. Dans le Wiktionnaire, l’espace de noms Projet: est très utilisé pour cela, permettant d’amorcer des démarches diverses.

Toutes les initiatives ne sont pas des incitations éditoriales ! Difficile de faire une liste exhaustive, mais voici diverses démarches qui ne visent pas à collaborer autour du contenu du projet :

  • les démarches d’accueil, d’accompagnement et de formation à la contribution
  • les opérations de communication, visant à faire connaître à l’extérieur les projets ou des contenus en particulier
  • les démarches de réflexion sur l’organisation du travail collectif, la gouvernance, la gestion des conflits
  • les améliorations de la présentation de l’information et de la navigation au sein du projet (design et ergonomie)
  • les améliorations de l’outillage technique qui facilite la consultation ou la contribution
 ↑ 5. Sur le Wiktionnaire, vous avez entrepris la rédaction de trois pages sur ce sujet : une page de projet, une page de convention et une page d’aide. Qu’est-ce qui vous a poussé à faire cela et qu’attendez-vous de cette initiative ?

C’est d’abord ma familiarité avec ce type de pages, car j’aime bien les pages de convention et les pages d’aide, même si je sais que peu de personnes les lisent. J’en ai rédigés un grand nombre, et j’ai participé à l’organisation de l’ensemble, à l’identification des pages manquantes et à leur rédaction. Souvent, une page de convention vient statuer sur la meilleure manière de faire après qu’un conflit ait fait apparaître un problème, ou une situation dans laquelle plusieurs options sont possibles. Rédiger ce genre de page permet de clarifier l’implicite, donc de faciliter l’intégration de nouvelles personnes au sein du contributorat. C’est un figement des solutions adoptées à un moment donné qui permet ensuite leur remise en cause, alors que les us et coutumes sont plus difficilement questionnables.

Personnellement, je n’aime pas le fait que les projets wikis aient un espace de noms similaire à leur nom dans lequel se retrouvent un tas de pages de nature différentes. Mettre tout en vrac dans Wikipédia:, Wiktionnaire: ou Wikisource: rend confus le fait qu’il s’agit de pages de discussions, de pages techniques, de pages décrivant des principes de fonctionnement ou des annexes d’une autre nature encore. Dans le Wiktionnaire, nous avons progressivement développé d’autres espaces de noms dont le plus récent est Convention: dans lequel sont placées les pages de convention. Chacune est associée à sa page d’aide et parfois à une page Projet, la convention explique comment il a été décidé que cela fonctionne, l’aide explique comment faire pour suivre les principes et le projet, comment faire évoluer les choses à ce sujet. Par exemple, la page de convention sur les illustrations explique ce qu’est une bonne illustration de dictionnaire, les enjeux éthiques, la position dans la page. La page d’aide va s’attarder sur le wikicode et les aspects qui intéressent spécifiquement le contributorat, notamment débutant. Et le projet, pour discuter des stratégies pour avoir de meilleures images et identifier celles qui manquent.

Mon rêve est d’avoir trois pages courtes par sujet, faciles à lire, et destinées à des audiences différentes qui s’y retrouvent. Je trouve que nous avançons bien dans cette direction au sein du Wiktionnaire francophone, et que nous pourrons à l’avenir conseiller d’autres éditions du Wiktionnaire à propos des pages à rédiger en priorité, ce qui est également un enjeux pour le mouvement Wikimedia. Aider à aider, et à développer des conventions à mettre en place, c’est pour moi une dimension importante de la contribution.

 ↑ 6. Quelle a été votre plus grande satisfaction depuis que vous participez à ces incitations éditoriales et quelle a été votre plus grande déception ?

Je suis très heureux quand je vois de nouvelles personnes proposer des incitations éditoriales à leur tour, amener leurs idées, leurs plume et humour, les thèmes spécifiques qui manquent et pourraient donner lieu à des créations nouvelles. Parfois, cela m’inspire pour proposer un autre thème en écho, enrichir la proposition ou y répondre. Ce sont chaque fois de nouveaux souffles qui gonflent les voiles et portent tout le projet plus loin.

Je suis encore un peu déçu que les nouvelles incitations éditoriales d’ampleur ne s’engagent pas davantage dans des démarches trans-wiki, qui intégreraient plusieurs formes de contributions autour d’un même thème, grâce à la complémentarité des projets. Par exemple, documenter les droits humains peut se faire avec de la rédaction encyclopédique et des définitions de termes. J’avais bien aimé une petite expérimentation que j’avais menée sur la documentation des noms de quartiers et des toponymes populaires, dont j’avais parlé dans les Actualités, qui implique un flux de travail allant d’un projet à l’autre.

Profiter des qualités des différents projets permet de produire un résultat plus riche, mais également de renouveler l’expérience de contribution et de découvrir d’autres formes de partage des connaissances. Il me semble que c’est précieux, dans une vie de contribution aux wikis qui peut parfois lasser.

 ↑ 7. Cela a-t-il changé votre manière de contribuer ou de voir la contribution ?

Je considère que de proposer et d’animer des incitations éditoriales fait partie de la contribution, donc oui, ça a changé ma manière de participer. Si je continue à ajouter de temps en temps des exemples pris de mes lectures à des entrées du Wiktionnaire, je vais également attraper des nouveaux mots et tirer le fil pour voir s’il n’y aurait pas matière à en faire un thème de la semaine, et je découvre ainsi de nombreuses réalités du monde nouvelles qui nourrissent ma curiosité. Parfois, cela entre en résonance avec la façon de contribuer de quelqu’un que je ne connaissais pas trop et nous nous rencontrons ainsi autour d’un sujet, ce qui développe des complicités et un sentiment de faire communauté qui peut parfois manquer dans une rédaction qui peut être isolée quand elle est spécifique. Collaborer autour de petites tâches finissables permet enfin d’atteindre un sentiment de complétude qui est rassurant face à l’immensité de tout ce qui reste à décrire.

 ↑ 8. Quelles sont les incitations éditoriales sur les autres wikis à part le Wiktionnaire qui vous inspirent ou vous fascinent ?

Je suis très fan de la Mission 7 500 sur Wikisource, qui suggère des livres à relire collectivement, et permet d’accueillir de nouvelles personnes autour d’ouvrages intéressants. Je suis donc un peu triste que ça n’ait pas fonctionné cette année, malgré un bon démarrage en début d’année et un fort investissement de Ernest-Mtl pour que ça fonctionne.

Le Défi photo de Wikimedia Commons est une source de ravissement et d’amusement chaque mois. De même pour les différents défis ponctuels dont les noms commencent par Wiki Loves, tel que Wiki Loves Earth ou Wiki Loves Monuments.

Sur Wikipédia, heureusement qu’il existe une frise des évènements thématiques, car il y a beaucoup de formats différents, qui peuvent s’enchaîner ou parfois se télescoper.

J’aime bien également le Lexemes Challenge visant à créer de nouvelles entrées lexicales dans Wikidata. La dimension multilingue me paraît très stimulante !

 ↑ 9. Il paraît que vous préparez une séance d’échange sur ce sujet lors de la prochaine WikiConvention francophone. Pouvez-vous nous en dire un mot ?
Un groupe de personnes absorbé par une discussion à propos du Wiktionnaire.
Une rencontre pirate lors de la Wikimania 2016, réunissant des Wiktionnaristes et des personnes mettant en place des données lexicales dans Wikidata.

Les Wikiconventions francophones, WikiCamp ou Wikimania sont des temps de rencontres précieux, qui permettent des échanges riches et stimulants. À chaque fois que j’ai pu participer, j’ai tenté d’amener des sujets de discussion pour échanger à plusieurs plutôt que de présenter seul un sujet. J’ai ainsi animé une table-ronde sur la patrouille en 2019 (organisée par DaraDaraDara), organisé une discussion sur les pages d’aide en 2022 et une discussion sur les dynamiques collectives au premier WikiCamp francophone, qui préfigure un peu ma proposition de cette année. Chaque échange a été une nouvelle occasion pour imaginer de nouvelles dynamiques ou améliorer des points de fonctionnement en apprenant des approches des autres, et j’espère donc qu’il en sera de même lors de cette prochaine Wikiconvention à Québec début novembre !

 ↑ 10. Vous êtes en quelque sorte le rédacteur en chef des Actualités du Wiktionnaire. Comment faites-vous pour que ce soit toujours aussi agréable à lire. Quel est le secret 😉?
Livret de quelques pages intitulé Actualités du Wiktionnaire.
Le numéro de septembre 2017, exceptionnellement imprimé pour une Wikiconvention francophone.

C’est une autre forme de contribution à laquelle je consacre du temps, une quinzaine d’heures par mois environ. Je trouve qu’il est difficile d’appréhender ce que sont les projets libres collaboratifs, les contenus qu’ils renferment, les outils qu’ils proposent, les contributions qui s’y font. Les Actualités du Wiktionnaire permettent de documenter tout ça et de distiller petit à petit des connaissances sur la manière dont fonctionne le Wiktionnaire, sur les dictionnaires, les mots et les langues. C’est une publication collective au-sein de laquelle je participe surtout sur le résumé des discussions tenues au sein de la communauté et pour des résumés d’articles de presse, d’émissions de radio et de vidéos. À chaque fois j’essaye de proposer au moins une chronique rédigée, sur un fonctionnement du projet ou un concept de linguistique ou de lexicographie, et je résume ce qui s’est passé dans les incitations éditoriales du mois. Les Actualités ont commencé en avril 2015, porté surtout par Lyokoï, Unsui et moi, puis elles se sont améliorées progressivement dans le contenu comme dans la mise en page, grâce notamment à l’apport de Koreller qui a permis un affichage plus agréable sur deux colonnes, qui se réorganisent lors d’un affichage sur un petit écran. Et Cantons-de-l'Est accompagne la plupart des numéros de sa relecture.

Outre le contenu, que j’espère intéressant mais qui ne passionnera pas tout le monde, je consacre à chaque numéro du temps à sélectionner et à positionner de grandes illustrations provenant de Wikimedia Commons, qui peuvent être la raison principale (voire unique) pour consulter les Actualités ! Elles suivent la couleur dominante du numéro, qui est une des cinq couleurs du logo des Actualités, en rotation. Il y a souvent un thème à découvrir, qui est parfois subtil comme les animaux qui ont des noms d’aliments ou des animaux assoupis dans des détails de tableaux. Parfois, ce sont des blagues, comme des photos de pain pendant les Jeux, ou du mil dans le numéro qui a suivi le numéro 100 (après 100, 1 000 !). Je peux aussi mettre en avant les téléversements d’une personne en particulier ou faire des jeux avec les formes et les perspectives. J’aime beaucoup ce travail de mise en forme, même s’il est exigeant car il doit aussi fonctionner sur mobile, avec seulement le premier tiers de l’image, mais est-ce un secret ? Pas vraiment, car je fais souvent le travail de sélection en discutant en vocal sur Discord en même temps !

 ↑ 11. Dans la même lignée des aventures collaboratives, vous faites partie d’un groupe de travail du Comité des affaires communautaires de la Fondation Wikimédia chargé de travailler sur une procédure d’ouverture et de fermeture des projets du mouvement. Comment avez-vous intégré ce groupe de travail ?

J’ai répondu à une sollicitation du Comité des affaires communautaires de la Wikimedia Foundation. Je me suis dit qu’il était temps d’explorer une autre approche, après plusieurs années à participer en vain aux souhaits de la communauté, une procédure de remontée de propositions d’amélioration qui n’a jamais rien donné pour le Wiktionnaire et après avoir animé pendant six ans le groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de Wiktionnaires qui a fait bien peu de choses, à part se prononcer contre la volonté de la Wikimedia Foundation de se renommer en Wikipedia Foundation, en s’en moquant lors d’un premier avril et en écrivant une lettre ouverte contre cette fausse stratégie l’année suivante. C’était rigolo, mais peu efficace sur la dynamique globale de la Wikimedia Foundation, et il m’a paru intéressant de m’impliquer dans un groupe de travail.

 ↑ 12. Où en êtes-vous actuellement ? Quelles étaient les difficultés rencontrées lors de la mise en place de cette procédure ?

Nous avons bien avancé dans la définition d’un futur comité, avec sa composition et ses missions, sur l’ouverture ou la fermeture de projets. Il ne s’agira pas de créer de nouvelles éditions pour de nouvelles langues, mais vraiment d’intégrer des projets nouveaux, tel que le WikiJournal qui le demande depuis plusieurs années. Pour l’instant, aucune procédure n’existe et il s’agit de concevoir des indicateurs et des manières de les obtenir qui permettent de ne pas seulement faire un audit technique, juridique et financier, mais d’évaluer l’intérêt éditorial et pédagogique dans chaque cas, avec des procédures qui intégreront les communautés. Le chantier est encore loin d’être terminé !

 ↑ 13. Quel(le) wikimédien(ne) souhaiteriez-vous voir interviewé(e) dans un prochain numéro et sur quel thème ?

Pour rester dans les personnes qui se sont beaucoup investies dans les médias communautaires, je trouverai intéressant d’avoir un retour à froid, plusieurs années plus tard, par Jules* sur la WikiLettre qui fut un fort bon moyen pour connaître les différentes initiatives menées par les contributrices et contributeurs un peu partout en France et dans le monde. Wikimédia France a depuis lancé Une semaine chez les Wikis, qui remplit un peu ce rôle, mais qui mobilise moins les groupes locaux. Cependant, la fin de la WikiLettre fut tragique, et je comprendrais sans mal que son animateur ne souhaite pas revenir sur ce qui s’est passé à l’époque. Dans ce cas, j’aimerai beaucoup que Datsofelija présente son investissement dans la communauté, avec une contribution encyclopédique sur un objet commercial d’une part, mais surtout son investissement dans les incitations éditoriales des mois thématiques sur l’Amérique, ainsi que son investissement dans le Wikimag.

 ↑ 14. Y a-t-il un sujet particulier qui vous tient à cœur et qu’on n’a pas abordé dans cet entretien ? Vous avez carte blanche 🙂.

Il me semble qu’en complément aux incitations éditoriales, il est important de penser collectivement les processus de reconnaissances, qui permettent de saluer le travail réalisé, de remercier les gens qui se sont investis dans l’ombre ou de manière plus visible. Mentionner quelques noms dans les Actualités du Wiktionnaire me permet de participer à cette dimension, mais cela ne me semble pas suffisant. Réaliser des affiches ou des expositions de photo est une bonne démarche, dans laquelle les associations comme Wikimédia France se sont déjà engagées. Les diffusions en live sur Twitch ou YouTube peuvent également participer à cela.

 ↑ 15. Avez-vous un message particulier à adresser aux lectrices et lecteurs du RAW ? Quel serait votre mot de la fin ?

N’hésitez pas à laisser un mot si la lecture du RAW vous a plu ! Rares sont les retours que l’on reçoit à nos contributions aux projets collaboratifs en ligne, et encore moins souvent pour un travail qui est considéré par beaucoup comme secondaire. Alors, si vous avez apprécié de lire à propos d’un sujet ou qu’un point vous a amené à une nouvelle réflexion, partagez-là ! Et vous êtes bien sûr tout à fait les bienvenus pour participer à la rédaction des prochains numéros ! Si vous souhaitez lancer ce type d’infolettre sur un autre wiki, vous pouvez aussi me contacter pour que je vous aide ! Émoticône sourire Noé 27 septembre 2024 à 22:47 (CEST)[répondre]

Merci d’avoir accepté cette interview. Bonne continuation !
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