Yvonne Ziegler

peintre et résistante française
Yvonne Ziegler
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Biographie
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Décès
Sépulture
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VéroniqueVoir et modifier les données sur Wikidata
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Académie Ziegler (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Yvonne Ziegler, née le à Garches et morte le à Blangy-le-Château, est une artiste-peintre et résistante française.

Biographie modifier

Fille de chanteuse d'opéra, ancienne élève de l'Académie Julian[1], où elle eut comme professeur Jean-Paul Laurens[2], Yvonne Marie Henriette Ziegler devient une artiste reconnue dans les années 30. Elle vit de son art et fonde sa propre académie à Paris, l'Académie Ziegler[3] au No 1 rue de la Grande-Chaumière, dans le quartier de Montparnasse. Elle expose notamment au FAM, de la Société des femmes artistes modernes, à la galerie Bernheim-Jeune, en 1935[4].

Mère d'un garçon né en 1919, elle partage sa vie avec Suzanne Leclézio. Suzanne est sa conjointe et l'accompagne dans ses voyages à l'étranger où Yvonne expose ses tableaux.

Le couple vit dans une rue d'artistes, au no 43 rue Boissonade dans le 14e arrondissement[5].

Résistance et déportation modifier

Le couple s'engage activement dans la Résistance[6]. Patriotes et éprises de liberté, Yvonne et Suzanne intègrent le réseau de résistance Cohors-Asturies[7]. Yvonne prend le nom de code de « Véronique ». Dans leur domicile de la rue Boissonade, elles hébergent les résistants recherchés par la Gestapo. Suzanne et Yvonne animent également le centre sanitaire du no 22 rue Marcadet, dans le 18e arrondissement de Paris, où elles sauvent les familles juives[8]. Elles portent toutes deux le grade de sous-lieutenant dans la Résistance.

Carte d'enregistrement d'Yvonne Ziegler lors de son arrivée à Buchenwald.

Un fait majeur de leur action a lieu les 21 et 22 avril 1944. Elles apportent réconfort et soins aux blessés lors des bombardements des installations ferroviaires du quartier de la Chapelle qui fit plus de 500 morts, victimes civiles du bombardement du 21 avril 1944[9]. Le dispensaire, épargné grâce à elles, accueille les cheminots, leurs familles et les habitants du quartier. Aujourd'hui, le square du 21-avril-1944 leur rend hommage.

Elles sont dénoncées en juillet 1944. La Gestapo les arrête à leur domicile de la rue Boissonade le 27 juillet 1944 et les torture rue des Saussaies (en 1940, le No 11 rue des Saussaies devient le siège de la Gestapo où se trouve la « chambre de tortures »). Elles sont ensuite conduites à la prison de Fresnes puis déportées par le dernier convoi de prisonniers politiques le 15 août 1944 pour le camp de Ravensbrück (« convoi des 57000 »), avec notamment Yvonne Pagniez. Elles sont ensuite transférées dans plusieurs kommandos, comme celui de Torgau, dans des conditions effroyables.

Elles s’évadent au cours des marches de la mort et après quelques jours, elles sont libérées par l’Armée rouge.

Centre de santé de la rue Marcadet.

Elles reviennent de déportation en 1945, retournent habiter dans l'appartement de la rue Boissonade et reprennent leurs activités jusqu'à la retraite de Suzanne du dispensaire de la rue Marcadet lorsque la Ville de Paris le rachète à la SNCF en 1984[10].

Yvonne et Suzanne s'installent, pour leur retraite, dans le Calvados, à la Charretterie, une ferme normande située entre Le Mesnil-sur-Blangy et les Authieux-sur-Calonne. La grande maison devient vite un lieu bohème, rempli des tableaux d'Yvonne, où se rencontrent famille, amis et habitants[3].

Elles terminent leur vie dans la maison de retraite de Blangy-le-Château, en Normandie[11].

Postérité modifier

Les tableaux d'Yvonne Ziegler sont toujours présents sur le marché de l'art, notamment les portraits de femmes et les nus[12].

Les deux femmes sont citées à l’ordre de la SNCF en 1942 pour leur rôle dans l’accueil et les soins aux réfugiés lors de l’exode de 1940 et pour avoir procuré une aide essentielle aux familles juives durant l'occupation.

Le Conseil de Paris a décidé un hommage public en 2020.

La Charretterie du Mesnil-sur-Blangy a été transformée aujourd'hui un gite rural touristique.

Reconnaissance modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. « Académie Julian | oneartyminute.com », sur oneartyminute.com
  2. « Ziegler - academie julian », sur sites.google.com
  3. a et b « Suzanne Leclézio, une résistante », sur Flipsnack, .
  4. Femmes artistes modernes (France) Auteur du texte et Galerie Bernheim-Jeune (Paris) Auteur du texte, Exposition de peintures, sculptures, arts décoratifs. 1935, 1935, du 28 mai au 7 juin, Galerie Bernheim-jeune... Paris / F.A.M., les Femmes artistes modernes..., (lire en ligne)
  5. « Suzanne Leclézio et Yvonne Ziegler (fr) - uMap », sur umap.openstreetmap.fr
  6. « 26 avril journée de commémoration des héro.ïne.s et victimes de la déportation: le projet Constellations Brisées », sur laissebientagaiete.e-monsite.com
  7. « Suzanne Leclezio (1898-1987) et Yvonne Ziegler (1902-1988) – Constellations Brisées »
  8. ledodosouslefilao, « et Suzanne Leclézio qui vivaient en France », sur Le dodo sous le filao
  9. « Dossier photographique des dégâts causés par le bombardement allié de la nuit du 20 au 21 avril 1944. - Archives de Paris », sur archives.paris.fr
  10. « Conseil de Paris »
  11. « Lesbiennes sous le Troisième Reich : des vies passées sous silence », sur KOMITID,
  12. « Yvonne ZIEGLER (XXe siècle) », sur Hôtel des ventes aux enchères de Morlaix (29) - Dupont et Associés - Bretagne Finistère - France,
  13. Base Mémoire des Hommes, « Titres, homologations et services pour faits de résistance - fiche Yvonne Marie Henriette ZIEGLER » (consulté le )

Liens externes modifier

  • Ressource relative aux beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata :