Île-aux-Moines

commune française du département du Morbihan

L'Île-aux-Moines [ilomwan] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.

Île-aux-Moines
Île-aux-Moines
Le port.
Blason de Île-aux-Moines
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Vannes
Intercommunalité Golfe du Morbihan - Vannes agglomération
Maire
Mandat
Philippe Le Bérigot
2020-2026
Code postal 56780
Code commune 56087
Démographie
Gentilé Îlois, Îloises
Population
municipale
628 hab. (2021 en évolution de +4,67 % par rapport à 2015)
Densité 196 hab./km2
Population
agglomération
126 266 hab.
Géographie
Coordonnées 47° 35′ 51″ nord, 2° 50′ 36″ ouest
Altitude Min. −1 m
Max. 31 m
Superficie 3,20 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Vannes-2
Législatives Première circonscription
Localisation
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Île-aux-Moines
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Île-aux-Moines
Liens
Site web http://www.mairie-ileauxmoines.fr/

Elle est constituée de l'île aux Moines, la plus grande île du golfe du Morbihan, de l'île de Creïzic, de l'île d'Holavre, et des deux îles de Brouël.

Toponymie

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Le nom breton de la commune est Enizenac'h, plus communément Izenah[1].

Elle fut appelée successivement Crialeis (« croix courte ») en 856 dans le cartulaire de Redon sous la forme « Crialeis, id est enes-manac ad faba », puis Enez manac'h (graphie du XIe siècle: Enest Manach), qui donna la contraction du breton actuel en Enizenac'h. « Île-aux-Moines » n'est que la traduction imprécise du toponyme breton qui ne parle que d'un moine (il est possible que l'île ait été le refuge d'un moine ermite) alors que la francisation en voit plusieurs[2].

Géographie

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Description

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Carte de la commune de l'Île-aux-Moines.

L'Île-aux-Moines est située dans le golfe du Morbihan. Elle mesure 6 km de long sur 3,5 km de large pour une superficie de 310 ha. Sa forme est celle d'une croix irrégulière et aucun point de l'île n'est situé à plus de 450 m de la mer.

Les quatre bras de la croix que dessine l'île aboutissent à leurs extrémités à la pointe du Trec'h pour la branche nord, à la pointe de Nioul pour la branche sud (la plus longue), à la pointe de Brouel pour la branche orientale et à la pointe de Toulindac pour la branche occidentale, la plus petite, mais qui est celle où se trouve le port de l'île. Entre ces bras se trouvent des baies dénommées respectivement Anse du Lério pour celle du nord-ouest, Anse du Guéric pour celle du nord-est et Anse du Vran pour celle du sud-est (les deux dernières citées sont étendues et contiennent de nombreux parcs à huîtres). Le bourg est situé au point central de l'île, au croisement des quatre branches de la croix que dessine l'île. La petite Anse du Guip, située au sud-est de l'île, abrite un chantier naval connu, le "Chantier du Guip" spécialisé dans la restauration et la construction de bateaux en bois comme des bateaux du patrimoine, mais aussi des bateaux de pêche et des yachts ; ce chantier a essaimé à Brest où se trouve désormais son activité principale, ainsi qu'à Lorient[3].

Son relief est toutefois relativement accidenté, atteignant au maximum 31 mètres d'altitude entre Kerscot et Kergonan, mais aussi entre 20 et 26 mètres dans l'étroite presqu'île du Trec'h au nord et 22 mètres dans celle de Penhap, au sud, y compris à l'extrême sud dans la pointe du Nioul (avec des falaises assez spectaculaires au niveau de cette pointe, ainsi que vers Er Boglieux). La presqu'île orientale, celle de Brouel, est par contre plus plane, ne dépassant pas 14 mètres et sa majeure partie est même seulement à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer. Plusieurs plages existent, principalement la « Grande Plage » au sud du Lério, mais aussi la plage de Port Miquel et la plage du Gored, cette dernière ayant un nom révélateur, un gored étant un barrage à poissons en langue bretonne, lequel étant encore visible principalement à marée basse.

L'étroitesse de l'île explique l'absence de tout réseau hydrographique notable. L'Île-aux-Moines est essentiellement granitique, son granite ayant été exploité et a servi par exemple pour certaines constructions de la ville de Vannes[4].

Des îles annexes dépendent de l'Île-aux-Moines : l'île Creïzic au sud-ouest, l'île Holavre au nord-est, ainsi que les deux îlots dénommés « îles de Brouel » ; elles sont inhabitées de nos jours, l'île Creïzic ayant été habitée par le passé.

Habitat

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Outre le bourg, plusieurs hameaux existaient traditionnellement, les principaux étant ceux de Kerscot, Kergantelec, Kergonan, Locmiquel et Kerno. Un habitat dispersé, souvent constitué en partie de résidences secondaires (72,3 % des logements en 2020[5]), a essaimé dans une bonne partie de l'île depuis les années 1960, seules la branche orientale (de Brouel) et le sud de la branche méridionale (celle allant à la pointe de Nioul et à la pointe annexe de Brannec) ont en partie échappé à cette rurbanisation qui a transformé les paysages de l'île.

Transports

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Le réseau viaire de l'île est composé de routes secondaires, souvent peu larges, que seuls les modes doux ou les véhicules autorisés par la mairie peuvent emprunter.

Contrairement à l'Île d'Arz voisine, les liaisons entre l'Île aux Moines et le continent ne font l'objet d'aucune délégation de service public. Elles desservent toutes le port du Lério à l'ouest de l'île. La principale liaison, vers Port-Blanc à Baden (situé juste en face), fonctionne à l'année sans subvention[6]. Elle est exploitée par la compagnie privée Izenah Croisières, issue du regroupement de plusieurs familles de passeurs en 1989[6]. Les 400 m de la traversée sont parcourus en 5 minutes. Le transport des véhicules de moins de 3,5 tonnes est possible les matins de semaine, uniquement sur réservation et sur autorisation de la mairie[7].

D'autres liaisons sont proposées en saison touristique uniquement :

Le port d'Arradon fut autrefois le principal point d'accès à l'île (côté pointe du Trec'h), avant d'être détrôné par Port-Blanc[14]. Des liaisons entre le port du Lério et Arradon ont été proposées par la compagnie Izenah en 2014[15] et en 2022[16] mais n'ont pas été pérennisées[17].

Écologie

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Le Conservatoire du littoral a acquis en 1980 la pointe méridionale de l'île, la pointe de Penhap qui est gérée par la commune.

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[18]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[19]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[20].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 775 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 6,2 jours en juillet[18]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Larmor-Baden à 4 km à vol d'oiseau[21], est de 12,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 872,2 mm[22],[23]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[24].

Urbanisme

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Typologie

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Au , Île-aux-Moines est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[25]. Elle est située hors unité urbaine[26] et hors attraction des villes[27],[28].

La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[29]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[30].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (38,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (34,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (38,3 %), zones urbanisées (25,8 %), zones agricoles hétérogènes (20,6 %), prairies (13,2 %), zones humides côtières (1,7 %), eaux maritimes (0,4 %)[31]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire

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Préhistoire et Antiquité

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L'Île-aux-Moines est habitée depuis l'époque néolithique comme l'attestent les dolmens encore visibles ainsi que d'autres vestiges.

La première mention de l'existence du cromlech de Kergonan date de 1827 et il est classé monument historique dès 1862 ; il subsiste 24 des 36 menhirs décomptés en 1877 ; ils forment désormais une enceinte en forme de fer à cheval (96 m d’ouverture et 70 m de profondeur) ; le plus grand est surnommé « Le Moine » car son aspect le fait un peu ressembler à un moine[32]. En 1923 Zacharie Le Rouzic observe qu'une hache est gravée sur l'un des menhirs.

René Merlet a montré en 1929 que le cromlech de Kergonan forme un ensemble avec celui d'Er Lannic : pour un observateur situé à Er Lannic le soleil lors du solstice d'été se lève exactement sur une ligne passant par la pointe d'un des menhirs de Kergonan (intégré depuis 1825 dans une maison) et le centre de l'ellipse que forme le cromlech de Kergonan. René Merlet a aussi dressé un plan très précis du monument et daté le cromlech entre mai et mars avant notre ère[33].

Deux dolmens à couloir se trouvent l'un à Kerno, l'autre à Penhap ; deux petits dolmens sont situés côte à côte à Pen Nioul[32]. Benjamin Girard écrit en 1889 qu'à Penhap « il n'y a pas plus d'un demi-siècle (...) on pouvait voir une ligne de tumulus dont le plus oriental était surmonté d'un menhir. Cette rangée de tombelles était précédée d'un très beau dolmen. (...) Les tumulus ont été rasés, le menhir a été employé à fermer l'entrée d'un champ ; le dolmen seul est resté »[34].

Des traces d'occupation à l'époque gallo-romaine ont également été découvertes au bourg.

Moyen-Âge

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L'Île-aux-Moines est issue, comme sa paroisse-mère Arradon, d'un démembrement de la paroisse de Ploeren[35].

Les pages du cartulaire de Redon dans lesquelles il est fait mention pour la première fois de l'Île-aux-Moines lors du don de l'île fait par Erispoë à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon.

Une boîte en fer cachée dans un muret de pierres sèches et contenant des pièces de Louis le Débonnaire (mort en 840) fut découverte en 1904 à Kerscot.

En 854 (ou du moins entre juillet 851 et le ), le roi de Bretagne Erispoë en fit don à Conwoion, fondateur de l'abbaye Saint-Sauveur de Redon (créée par son père, Nominoë). « Cette charte conserve et indique comment Erispoë donna la paroisse appelée Chaer[Note 1], avec les tenues qui en dépendent et leurs colons, à savoir Avaellon, Clides et Villata, avec ses vignes et prairies, et l'île appelée Crialeis, c'est-à-dire Enesmanac, en fief aux moines de l'abbaye de Saint-Sauveur, en aumône pour son âme et pour le règne de Dieu. Il fit ce don en déposant son gant dans les mains de l'abbé Conwoïon à l'endroit appelé Cancell. Fait en présence de nombreux hommes nobles. Témoins : Erispoë, qui fit le don et ordonna de le confirmer, Budic, Hoiarnocet, Worveten, Penot, Pascweten, Festgen, le diacre Félix, le prêtre Meior, le seigneur Lothaire, le roi Charles régnant, Erispoë gouvernant la Bretagne, Courantgen étant évêque dans la cité de Vannes ».

L'île sert alors de grenier pour l'abbaye.

Après les invasions normandes du Xe siècle, l'île est rattachée à la paroisse d'Arradon.

Temps modernes

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En 1543, elle est érigée en trève, sous le nom de trève de Saint-Michel, dépendant de la paroisse d'Arradon ; Au XVIe siècle des fonts baptismaux sont érigés dans la chapelle tréviale Saint-Michel, évitant aux insulaires de devoir se rendre à Arradon pour les baptêmes.

Le premier manoir du Guéric est mentionné pour la première fois en 1532 ; il appartenait alors à Olivier d'Arradon et son épouse Louise de Quélen[36]. En 1669 Henry Daviers[Note 2], achète le manoir du Guéric, dit alors manoir Sainte-Anne[36]. Selon A. Mreville et P Varin, une famille irlandaise immigrée en France lors de l'exode de Jacques II (probablement à la suite de la bataille de la Boyne en 1690) construisit la maison de campagne du Guéric, apportant avec elle deux statues de la Vierge Marie, dont une se trouve encore dans la chapelle du Guéric, l'autre étant transportée à Hennebont[37]. Le château actuel aurait été construit par la famille Guillo du Bodan à la fin du XVIIIe siècle[36].

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi l'Île aux Moines en 1778 :

« Isle-aux-Moines : dans le Morbihan. C'est une trève de la paroisse d'Arradon, à deux lieues au sud-ouest de Vannes, son évêché & sa subdélégation & à 22 lieues & demie de Rennes. On y compte 120 communiants[Note 3],[38] »

Révolution française

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En 1792, elle devient une commune sous le nom francisé d’Isle-aux-Moines[39]. Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom d’Isle-du-Morbihan[39].

Le XIXe siècle

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L'église paroissiale Saint-Michel est construite en 1802 ; elle a été agrandie à trois reprises par la suite en 1871, 1902 et 1931[40].

Un décret de 1829 décide que « les pilotes de Locmariaquer et de Port-Navalo feront à tour de rôle l'entrée des bâtiments [dans le Golfe du Morbihan] jusqu'à destination ; ceux de l'île aux Moines et de l'île d'Ars feront aussi, à tour de rôle, la sortie des bâtiments »[41].

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi l'Île-aux-Moines en 1843 :

« Île-aux-Moines (sous l'invocation de saint Michel): commune formée de l'ancienne trève d'Arradon, aujourd'hui succursale ; syndicat des gens de mer ; lieutenance d'ordre des douanes.Principaux villages : Penhap, Corniguel, le Reste, Grahic, Kergonan, Grohel, Kerbosec, Grin-Huel, Guern-Hué. Superficie totale : 315 hectares dont (...) terres labourables 138 ha, prés et pâturages 65 ha, vergers et jardins 3 ha, étangs et abreuvoirs 4 ha, landes et incultes 85 ha. ...) L'Île-aux-Moines, en breton Izénah, est (...) divisée en trois parties, ce sont Creïzic à l'ouest (...), Holavre, enfin l'île elle-même. (...) Cette île est la plus belle de toutes celles du Morbihan ; nul paysage n'est plus varié que ses côtes, tantôt sauvages, tantôt verdoyantes, que ses collines et ses vallons., et rien ne respire l'aisance et le bonheur comme ses habitations. Le bourg, situé dans la partie nord de l'île, est formé par une irrégulière agglomération de maisons ; le centre se nomme Luruec; la partie nord le Bundo ; la partie sud Guergantelec. Au nord-ouest est le port, qui a reçu le nom de Lerio ; c'est un hâvre bien abrité. L'église est moderne, la tour est de 1836. Le sol de l'île a généralement peu de profondeur et repose sur le granite, qui perce de distance en distance. Ce granite est recherché par les constructeurs. (...) On parle le breton, dialecte de Vannes[37]. »

Citant Amédée de Francheville, les mêmes auteurs indiquent que « la principale production de l'île est le gros froment », qu'« on y cultive aussi le lin, le chanvre, le mil et les légumes. On y trouve quelques arpents de vignes qui produisent un vin blanc d'une faible qualité », que « les hommes y sont presque tous marins » et qu'on y compte 93 navires « dont 7 trois-mâts, 17 bricks, 3 goélettes, 10 lougres et 56 chasse-marées » dont beaucoup ont été construits sur les chantiers établis au port du Lério[37].

« À l'île-aux-Moines se tenait une "foire aux mariages", un dimanche après vêpres sur la jetée du port. Des jeunes marins qui étaient assis sur le parapet regardaient les jeunes filles qui passaient et repassaient, vêtues de leurs plus beaux costumes et de leurs superbes tabliers, marchant les yeux baissés (...). Le marin, lorsqu'il en voyait une qui lui plaisait (...) descendait et s'avançait vers elle »[42].

En 1887 une délégation des royalistes de Vannes, d'Arradon, de Plescop, de Sarzeau, de Theix, de l'Île-aux-Moines et de Saint-Avé se rendit à Jersey afin d'y rencontrer le comte de Paris qui y était en exil[43].

Le journal Le Constitutionnel fait en 1888 référence à une brochure du docteur J.-J. Mauricet, qui exerça la médecine sur l'île pendant une cinquantaine d'années et en publie un assez long extrait. Il décrit notamment le pardon de la Saint-Michel, « fête religieuse qui réunit toutes les familles, qui appelle dans l'île les dignitaires du clergé, les amis intimes et une foule de curieux. Elle se termine par des repas où figure, sur toutes les tables, un gâteau national désigné sous le nom de fard » ; l'auteur écrit aussi que beaucoup des enfants sont orphelins de père, mais « l'Océan, qui a déjà englouti le père, n'en a pas moins pour le fils un attrait irrésistible (..) ; il est vrai que ces hommes énergiques ont été élevées par des femmes exemplaires », presque toutes vêtues de noir en raison des deuils[44].

Un décret du du préfet du Morbihan laïcise l'école congréganiste des garçons de l'Île-aux-Moines[45].

En 1889 Benjamin Girard écrit qu'à l'Île-aux-Moines « la population est en général aisée ; les hommes sont presque tous marins. L'île fournit un grand nombre de capitaines au long-cours et de maîtres au cabotage »[46].

Le XXe siècle

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La Belle Époque

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Les régates des sinagots (carte postale Henri Laurent, 1907).

En 1901 le docteur Motel, d'Arradon, demande l'adoption d'un tarif spécial pour ses visites à l'Île-aux-Moines en raison du « retard résultant du passage par eau et du défaut de moyens de communications dans l'intérieur de l'île »[47].

En 1912 Charles Géniaux décrit l'île-aux-Moines, écrivant que « l'île demeure merveilleuse avec ses chemins creux, ses peupliers sensibles au bord des prés, et ses sentiers pittoresques tracés par la libre fantaisie des habitants, qui bâtirent sans souci des tracés linéaires », et que « c'est ici l'île des femmes ! Les hommes bourlingent », évoquant « l'île de la propreté méticuleuse. Son sol est tenu comme le plancher d'un navire de guerre, et ses maisons, fraîchement chaulées »[48].

La Première Guerre mondiale

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Le monument aux morts de l'Île-aux-Moines.

La plaque commémorative située dans l'église paroissiale porte les noms de 26 marins et soldats morts pour la France[49].

L'Entre-deux-guerres

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En 1918 les habitants de l'île-aux-Moines se plaignent de la « situation extrêmement précaire en ce qui concerne leurs relations avec le continent », arguant que « le bateau à vapeur relie l'île-aux-Moines à Vannes seulement » et « ne prend ni les chevaux ni les bêtes à cornes ; voici donc les 20 fermes de l'île, représentant 400 à 500 hectares, dans l'impossibilité de faire le commerce de ces animaux » et demandent de rétablir un service de passage avec la pointe d'Arradon comme il en existait un, autrefois et jusqu'à ces dernières années, assuré « par un passeur disposant d'une barque solide et large, entre la pointe du Trech et celle d'Arradon »[50].

En 1924, une "Reine des îles" et deux demoiselles d'honneur sont élues pour la première fois à l'Île-aux-Moines[51]. Cette même année, des travaux d'élargissement de la cale de débarquement de Toul-in-Dag (Toulindac) sont décidés car « par suite du grand nombre de passagers et de marchandises, elle est devenue tout à fait insuffisante »[52] ; les travaux commencèrent en 1926[53].

La Seconde Guerre mondiale

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Le monument aux morts de l'Île-aux-Moines porte les noms de 20 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale (la plaque commémorative de l'église porte elle 22 noms[54]) ; parmi elles deux personnes d'origine juive[Note 4] réfugiées à l'Île-aux-Moines et victimes de la Shoah[55], des marins[Note 5] et des résistants[Note 6],[49].

Pendant l'Occupation, les habitants de l'île ont caché des familles juives permettant de sauver cinq enfants. En 1943, quatre adultes ont été arrêtés dont deux sont morts en déportation[56]. En 2002, l'association française pour l'hommage aux Justes parmi les nations a honoré les personnes qui les avaient protégés[57]. Entre 2022 et 2024, l'enquête d'une journaliste de Ouest-France a permis de restaurer cette mémoire[58]. La même année, en souvenir de ces déportations, cinq pavés dorés (stolpersteine) ont été officiellement posés sur la cale de l'île[59].

Le XXIe siècle

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Il ne subsiste en 2020 dans l'île aucune activité agricole. Une tentative de création d'une entreprise maraîchère a échoué en 2016 faute de trouver des terres agricoles disponibles[60].

Le un nouveau médecin s'installe dans l'île, mais il a fallu en chercher un pendant deux ans et son installation a été rendue difficile par la difficulté de trouver pour elle un logement, en raison du prix de l'immobilier dans cette île très touristique[61].

En 2020, l'Île-aux-Moines est la commune de Bretagne où le prix de l'immobilier est le plus élevé : le prix médian des maisons vendues était de 700 000 euros, devançant de loin Cesson-Sévigné, deuxième commune avec un prix médian de 450 000 euros[62].

Des sangliers qui avaient envahi l'Île-aux-Moines en 2020, saccageant des jardins[63], semblent, à la suite d'une battue organisée en novembre 2020, avoir quitté l'île[64].

Politique et administration

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Liste des maires

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1808 1837 Paul Luco[65]   Capitaine au long cours. Vivait à Locmiquel[66]
         
1892 1908 Prosper Morcrette    
1908 1912 Julien Le Franc    
1912 1914 Eugène Georges    
1914 1919 Julien Le Franc    
1919 1925 Pierre Mahéo    
1925 1929 Théodore Layec    
1929 1935 Vincent Thébaut    
1935 1942 Jean Créquer    
1942 1965 Vincent Thébaut    
1965 1971 Stanislas Jean    
1971 1983 Louis Garin    
1983 1995 Henry Bastin    
1995 2001 Charles-André Govys[67]   Général de brigade.
mars 2001 mars 2014 Jean Pressard    
mars 2014
Réélu en 2020[68]
En cours Philippe Le Bérigot    
Les données manquantes sont à compléter.

Résultats électoraux

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Lors du deuxième tour de l'élection présidentielle le l'Île-aux-Moines est la troisième commune de la région Bretagne ayant donné le plus fort pourcentage de voix (83,93 %) à Emmanuel Macron, devancée seulement par l'Île-d'Arz (85,36 %) et Rennes (84,15 %).

Jumelage

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L'Île-aux-Moines est jumelée avec l'île de Pašman, en Croatie[69],[70] :

Nom de la Ville Pays de la Ville Coordonnées
Pašman Drapeau de la Croatie Croatie 43° 57′ 00″ nord, 15° 22′ 59″ est

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[71]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[72].

En 2021, la commune comptait 628 habitants[Note 7], en évolution de +4,67 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
9921 0771 0731 0581 5381 7091 7021 7401 767
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 6011 7141 6621 6051 6291 6021 4591 4011 350
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 2261 1781 1161 0161 0771 0511 0291 051879
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
748711588590617610527536629
2015 2020 2021 - - - - - -
600627628------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[73] puis Insee à partir de 2006[74].)
Histogramme de l'évolution démographique

En 2018, selon l'Insee, 73,2 % des logements étaient des résidences secondaires à l'Île-aux-Moines.

Economie et attractivité locale

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Le chantier du Guip à l'Île-aux-Moines.

L'économie locale repose principalement sur les secteurs de la distribution alimentaire, de la restauration et du souvenir (artisanat), induits par le tourisme estival. En pleine saison l'île voit sa population décupler, car l'habitat est constitué d'une majorité de résidences secondaires réservées à l'usage familial ou locatif.

Il existe sur l'île plusieurs activités liées à la pêche et à l'ostréiculture[75]. et un chantier naval, le chantier du Guip.

Un potier est installé depuis 2004[76].

Culture et patrimoine

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Lieux et monuments

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Contours de l'Île-aux-Moines.

Plusieurs vestiges mégalithiques (dolmens et cromlech notamment) subsistent sur la pointe sud :

On trouve des calvaires aux pointes du Trec'h, de Brouël et de Toulindac (Bois d'Amour) ainsi qu'à Penhap et à la Croix de Kerno.

L'église Saint-Michel[35], située à la sortie du bourg en direction du Nord, présente quelques ex-votos à sainte Anne. Elle possède aussi une antique statue en bois, un buste de saint Vincent Ferrier, qui se trouvait à l'origine dans la cathédrale de Vannes, mais avait été abandonnée, dont la translation dans l'île depuis le continent en 1780 est racontée en 1906 par l'abbé Nicol, alors recteur d'Arradon[79] ; mangée par les vers, elle fut restaurée en 1902[40].

La chapelle Notre-Dame d'Espérance (XIXe), dans la rue de la Mairie, présente également plusieurs ex-voto.

La chapelle Sainte-Anne (XVIIe), dans l'anse du Guéric, appartient au « château » voisin[80].

Légende

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  • La légende de la châtelaine : Les îles d'Arz et d'Izenah (Île aux Moines), reliées par une chaussée à la pointe de Brouel, ne formaient qu'une seule et grande île aux deux extrémités de laquelle se trouvaient, d'un côté un château, de l'autre un monastère. Or il arriva qu'un jeune seigneur fort pauvre, amoureux de la fille du château, se fit éconduire et décida alors de devenir moine ; mais avant de prononcer ses vœux, il résolut de dire adieu à sa fiancée ; la nuit venue chacun des deux amoureux fit la moitié du chemin, quand la mer en courroux vint les séparer, noyant la jeune fille et séparant les deux îles. Cette légende a été rapportée par Auguste Brizeux[51].

Cinéma

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En 1979 a été tourné sur l'île le feuilleton télévisé L'Île aux trente cercueils de Marcel Cravenne.[réf. souhaitée]

En 1985, a été tourné le film À nous les garçons, réalisé par Michel Lang.

En 2002, a été tourné le film La Petite Lili réalisé par Claude Miller.[réf. souhaitée][81]

Depuis août 2019, l'association Passeurs de Films organise un festival annuel de cinéma en plein air. Lors de la première édition, les réalisateurs Alain Cavalier et Arnaud Desplechin sont venus présenter leurs films au public de l'île-aux-Moines[82].

En 2020, ce sont Maïwenn, Emmanuel Mouret, le duo Kervern et Delépine qui ont montré leurs derniers films[83].

En 2021, les réalisateurs Jacques Audiard et François Ozon sont les invités de la troisième édition. Ils y présentent Les Olympiades et Tout s'est bien passé, en compétition au Festival de Cannes 2021[84].

Expositions à l'Île-aux-Moines

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Expositions traitant principalement de l'île-aux-Moines :

  • Sylvie André : photographies en 2008
  • Étienne Dehau : photographies (à la Mairie) en 2009
  • Gildas Flahault et Aude Sirvain, (chapelle Sainte-Anne) en 2009
  • Denis Leroy : photographies en noir et blanc (à la mairie) en 2009
  • Martin Lenclos : aquarelles (à la Librairie-galerie) en 1993 et 2003
  • Marylène Montfort-Govys, Gaëtan Sartor, Yannick Decressac (à la mairie en 2010)
  • Odile A. Boisnard : photos panoramiques en plein air (Chantier ostréicole Beg Moussir Pointe du Trec'h) en 2010, à la mairie en 2009, 2011 & 2012, à la Poste de l'Île-aux-Moines en 2011, également à l'Île-aux-Moines en 2007. Depuis 2011, exposition tournante sur la vie de l'huître (« de la naissance à l'assiette la fabuleuse histoire de l'huître ») racontée en cinq panneaux.
  • Georges HORNN : exposition photographique "Je, Tu, Île", 2008

Tableaux représentant l'Île-aux-Moines

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Héraldique

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l'Île-aux-Moines porte :

« D'azur à une ancre avec sa gumène d'or, la trabe chargée des mots IZ ENAH en lettres capitales de sable, et à une crosse abbatiale aussi d'or passées en sautoir et posées sur une île de sinople baignant dans une mer moutonnante d'argent issant de la pointe ; au chef d'hermine. »

Personnalités liées à la commune

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Notes et références

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  1. Caer est l'ancien nom de Locmariaquer
  2. Henry Daviers, né vers 1638, marchand, négociant, syndic, consul, décédé le à Vannes.
  3. Personnes en âge de communier.
  4. Élise Jacobsohn, épouse Kwass, née en Lituanie, qui résidait dans l'île, déportée du camp de Drancy vers le camp de concentration d'Auschwitz et morte au camp de Birkenau le et Henri Marx, commerçant originaire de Calais, réfugié à l'Île-aux-Moines, déporté aussi depuis le camp de Drancy vers le camp de concentration d'Auschwitz et décédé à Birkenau le .
  5. Par exemple Pierre Pluyette, capitaine de corvette, est mort des suites de ses blessures le après que son navire, le Golo, qui assurait un service de transport, ait été attaqué en rivière de Rochefort par les Allemands.
  6. Par exemple Aimé Le Bouler, né le à l'Île-aux-Moines, sous-lieutenant, membre de la France libre, fut arrêté à Bron (Rhône) alors qu'il était opérateur radio et déporté au camp de concentration de Dachau et affecté au kommando de Dautmergen, localité où il est mort le .
  7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  3. « Accueil », sur Le chantier du Guip (consulté le ).
  4. Marie-France Barrier et Michel Ogier, Vannes, 1987.
  5. Martin Vaugoude, « Limiter les résidences secondaires : le sujet qui divise la Bretagne. », sur letelegramme.fr, (consulté le ).
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Voir aussi

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Bibliographie

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Ouvrages liés à la commune

Articles connexes

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Liens externes

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