Abbaye Saint-Amand
L’abbaye Saint-Amand est une ancienne abbaye de femmes bénédictine, située à Rouen.
Abbaye Saint-Amand | ||||
Façade de bois sculpté et tourelle du logis des abbesses de l'abbaye Saint-Amand à Rouen. Façade détruite en partie lors de la Seconde Guerre mondiale. La tourelle subsiste dans une propriété privée. | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique romain | |||
Type | Abbaye | |||
Rattachement | Archidiocèse de Rouen | |||
Protection | Inscrit MH (1929) Classé MH (1976) |
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Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Normandie | |||
Département | Seine-Maritime | |||
Ville | Rouen | |||
Coordonnées | 49° 26′ 59″ nord, 1° 05′ 23″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Rouen
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Géolocalisation sur la carte : France
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Historique
modifierSelon la tradition, l’abbaye est établie sur un ancien temple dédié à Vénus. La fondation semble remonter à l’époque de Clovis II.
Ruinée par les Normands, Gosselin d’Arques, vicomte de Rouen et d'Arques, et sa femme Emmeline, sur une concession du duc Robert le Magnifique, rétablirent en 1030 le monastère de Saint-Amand[note 1]. Elle se trouve dotée par des personnes influentes, dont Guillaume le Conquérant et sa femme Mathilde. Cette abbaye a été construite simultanément avec l’établissement de la Sainte-Trinité sur la colline du mont de Rouen. L'église abbatiale est consacrée à Notre-Dame et saint Amand en 1068 par Jean d'Ivry, évêque d'Avranches, futur archevêque de Rouen.
Lors de l'érection de la paroisse Saint-Amand en 1100, l'église abbatiale a dû être partagée entre l'abbaye (chœur) et la paroisse (nef).
Cette abbaye avait la réputation de pouvoir faire guérir des possédés.
L'abbesse de Saint-Amand avait le privilège de pouvoir passer l'anneau pastoral au doigt du nouvel archevêque de Rouen. Elle disait alors : « Je vous le baille vivant, vous me le rendrez mort. » De plus, c’est dans l'abbaye que le corps de l'archevêque était translaté avant son inhumation dans la cathédrale.
Guillemette d'Assy fait élever vers 1520 à côté du manoir de Boos, propriété de l'abbaye, un colombier. Vers 1540 est construite une tourelle polygonale[note 2]. En 1562, les calvinistes envahirent et pillèrent l’abbaye. En 1569, le clocher de l’abbaye s’écroule sur l’église. Anne de Souvré pendant son abbatiat fit relever l’abbaye. Vers 1620, un clocher et sa flèche remplacent le clocher tombé en 1569. Les anciens bâtiments au sud du chœur (sacristie, salle capitulaire, cuisine, réfectoire, dortoir) sont réparés en 1640. Ils sont remplacés en 1700 par un bâtiment construit par Nicolas Bourgeois. La sacristie est élevée par Charles Thibaut vers 1760.
Supprimée en 1790, les bâtiments servent de magasin central de 1792 à 1797. Vendus en l'an V de la République, peu de traces ont survécu au percement de la rue de la République, qui vit la destruction de logis des abbesses en 1863.
La tourelle du logis des abbesses, remontée nos 75-77 rue Bouquet, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].
La façade du logis des abbesses, actuellement démontée, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].
Une cheminée et des boiseries sont conservées au musée de la Céramique de Rouen.
Liste des abbesses
modifier- Emma d'Ivry -1069, 1re abbesse de Saint-Amand[note 3]
- N. de Saint-Amand -avant 1087
- Maceline
- Emme II
- Marsile
- Agnès
- Elicie
- Haïde -avant 1196, prieure de Bourg de Saane
- Mathilde Ire d'Avranches 1196-
- Mathilde II de la Haye, 10e abbesse
- Mathilde III d'Ibleron 1222-, prieure avant de devenir abbesse
- Béatrix Ire d'Eu 1240-
- Jeanne Ire d'Iville 1262-
- Mathilde IV -1268, cousine de Saint-Louis.
- Emmeline d'Eu 1268-1286, nièce de Béatrix Ire
- Béatrix II d'Eu -1317, sœur de la précédente.
- Marie Ire de Pîtres 1317-1330, nièce des précédentes abbesses
- Alix de Trie[note 4]
- Jeanne II d'Iville 1337-1341
- Béatrix III Adam -1359, 20e abbesse
- Aliénor de Varennes -1362
- Pétronille Boudart 1362-
- Marguerite de Saane 1385-1401[note 5]
- Mathilde V de Reuville ou Maheut[note 6]
- Luce d'Aubeuf 1425-1432[note 7]
- Marie II de Bréauté1432-1461[note 8]
- Guillemette Ire du Croq -1475[note 9]
- Thomasse Daniel[note 10]
- Yolette ou Yvette Sochon[note 11]. Elle se résigna en faveur d'Isabeau Ire Daniel
- Isabeau Ire Daniel 1492-1517, 30e abbesse, elle est la seule à avoir obtenu l'abbaye par résignation.
- Guillemette II d'Assy 1517-1531[note 12]. Élue et confirmée par une bulle du pape, elle est reconnue comme seule abbesse de Saint-Amand en 1518
- 1517-1518<[note 13]: Marguerite de Gourlay
- 1531-1543 : Marie III d'Annebault, sœur de Claude d'Annebault, nièce de Jean Le Veneur. Prieure de l'Hôpital de Vernon avant de devenir abbesse. Elle devint abbesse de Maubuisson[note 14].
- 1544-1544 : Isabeau II de Vieux-Pont[note 15], sœur de l'abbaye de Maubuisson.
- 1544-1594, Guillemette III de Saint-Germain[note 16], nièce de Marie III d'Annebaut.
- 1594-1630 : Anne Ire d'Arcona[note 17], nièce et élève de la précédente. Prieure de Bourg-de-Saâne avant de devenir abbesse.
- 1630-1651 : Anne II de Souvré[note 18], fille de Gilles de Souvré, Maréchal de France. Abbesse de Préaux en 1617.
- 1651-1672, Léonor de Souvré, coadjutrice de sa tante.
- 1672-169 : Madeleine de Souvré, sœur de la précédente.
- 1691-1721 : Marie-Élisabeth Barentin (1660-1721), religieuse du Val-de-Grâce, nièce de la belle-sœur des précédentes[2].
- 1721-1745 : Claude-Thérèse de Durfort-Lorges, décédée le 21 octobre 1745 à 57 ans.
- -1772: Marguerite Claude de Lévis, religieuse professe de l'abbaye Saint-Pierre de Lyon, décédée le 17 octobre 1771 à 77 ans.
- 1772–1786 : Marthe de la Baume de Suze, religieuse professe de l'abbaye de Notre-Dame et Saint-Honorat de Tarascon, décédée le 23 novembre 1785 à 70 ans.
- –1792 : Jeanne Baptiste Nicole Marie de la Guiche, areligieuse professe de l'abbaye de Bonneval-lès-Thouars, ancienne abbesse de Beaumont-lès-Tours (1772-1786).
Notes et références
modifierNotes
modifier- Gosselin à la fin de sa vie prend l’habit de moine et termine sa vie à l’abbaye Sainte-Catherine du Mont tandis qu’Emmeline prend le voile et finit sa vie à Saint-Amand, comme le fera leur fille Béatrix.
- Elle est aujourd'hui déplacée à la rue Bouquet à Rouen.
- Emma est la fille de Raoul d'Ivry. Elle épouse Osbern de Crépon dont elle aura trois enfants connus. C'est à la fin de sa vie qu'elle se retire de la société et devient abbesse de Saint-Amand.
- Ses armes sont : d'or à la bande d'azur chargée d'une molière d'argent qui est de Trie, et d'or à trois fasces de gueules qui est de Dreux.
- Ses armes sont : gironné de 14 pièces d'azur et d'argent, chargées d'un écu en abîme de pourpre.
- Ses armes sont : d'azur semé de billettes d'or à deux gougeons adossés d'argent.
- C'est elle qui acquit lors de son abbatiat le fief de Boos, en échange de terres situées près du Mont-aux-Malades, possession de l'abbaye depuis sa fondation. Ses armes sont : fuselé de sable au champ d'argent.
- Ses armes sont : d'argent à une quintefeuille de gueules.
- Ses armes sont : d'argent au chevron de gueules à trois merles de sable, deux en fasce et un en pointe.
- Ses armes sont : de gueules à la bande d'argent chargée de trois merlettes de sable, accompagnée de deux lions, l'un en chef, l'autre en pointe.
- Ses armes sont : trois renards passants de sable au champ d'azur.
- Ses armes sont : un champ d'argent à la croix de sable chargée de cinq coquilles d'or cantonnée de douze merlettes de sable.
- Abbesse de Notre-Dame du Trésor, elle se présente avec un brevet du roi pour prendre sous commende l'abbaye, à la suite du concordat entre Léon X et François Ier. Elle sera obligée de se retirer au profit de Guillemette d’Assy.
- Ses armes sont : d'or à la croix de vair.
- Ses armes sont : d'argent à dix annelets de gueules.
- Petite-fille de l'amiral d'Annebault, elle lutte au titre d'abbesse avec Isabeau Le Cauchois, qui sera finalement renvoyée dans l'abbaye de la Chaise-Dieu. Elle se résigna au profit de sa nièce en 1594, résignation effective en 1603. Ses armes sont : un chevron de gueules accompagné de trois roses de même.
- Ses armes sont : cinq pointes d'or équipolées d'azur.
- Les armes de la famille de Souvré sont : d'azur à six cotices d'or.
Références
modifier- Notice no PA00100798, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Fille de Jacques Honoré Barentin (1625-1689), seigneur d’Hardivilliers, maître des requêtes et premier président au Grand Conseil, intendant des généralités de Poitiers puis de Limoges, et de sa première épouse Louise de Boisleve.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Eustache-Hyacinthe Langlois, Notice sur l'abbaye Saint-Amand de Rouen, Rouen, Nicétas Périaux, 1834.
- Édouard Delabarre, « L'Abbaye Saint-Amand », dans Églises, hôtels, vieilles maisons de Rouen, Rouen, Société des amis des monuments rouennais, , 518 p. (OCLC 758618632), p. 225-276
- François Lemoine et Jacques Tanguy, Rouen aux 100 clochers : dictionnaire des églises et chapelles de Rouen (avant 1789), Rouen, Éditions PTC, 2004, p. 144-147.
- Émile Augé, Rouen illustré, 1884.
- Marie-Josèphe Le Cacheux, Histoire de l'abbaye Saint-Amand de Rouen des origines à la fin du XVIe siècle, Caen, Société d'impression de Basse-Normandie, 1937.
- Jean-François Pommeraye, Histoire de l'abbaye de Saint-Amand de Rouen, Rouen, Richard Lallemant et Louis du Mesnil, 1662, lire sur Google Livres.
- Yves Chaussy, Les bénédictines et la réforme catholique en France au XVIIe siècle, Éditions de la Source, 1975.
- Lucien-René Delsalle, « Un monument oublié : l'abbaye Saint-Amand », Bulletin des Amis des monuments rouennais, 1979-1980, p. 31-57.
- Lucien-René Delsalle, Rouen à la Renaissance sur les pas de Jacques Le Lieur, Rouen, L'Armitière, , 591 p. (ISBN 978-2-9528314-1-3), « L'abbaye royale de Saint-Amand », p. 356-360.
- François Farin, Histoire de la ville de Rouen, volume 2, Rouen, Louis du Souillet, 1731, p. 128-150.
- Frédéric Épaud, « Abbaye Saint-Amand de Rouen : étude d’un édifice en pan de bois du XIIIe siècle », dans Clément Alix et Frédéric Épaud, La construction en pan de bois : Au Moyen Âge et à la Renaissance, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, (ISBN 9782869065314, lire en ligne), p. 127-140
Articles connexes
modifierLiens externes
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