Atarrabi ou Atarabi est un personnage important dans la mythologie basque. Il est un des fils de Mari, la déesse des Basques[1]. On le connait aussi sous le nom de Atarrabio, Ondarrabio, Atxular ou Axular. Avec son frère Mikelats, ils ont été à l'école du diable. Celui-ci devait en garder un pour l'avoir à son service. C'était le prix a payer pour cette éducation[2].

Illustration d'Atarrabi par IA Midjourney.

Légende modifier

Étant très jeune, Atarrabi est allé, avec son jeune frère Mikelats, étudier dans la grotte du Deabru (diable), mais il y avait une condition qu'une fois ses études terminées, l'un des frères resterait pour toujours dans cet endroit sombre. Le moment venu, la chance voulait que celui qui devait rester dans la grotte soit Mikelats. Mais Atarrabi, qui avait un grand cœur, a décidé de rester comme esclave pour que son frère puisse sortir librement.

Le diable forcerait alors Atarrabi à tamiser la farine de son immense garde-manger. Mais ce serait une tâche interminable, car le tamis, dont les mailles étaient trop écartées, laissait passer la farine en même temps que le son. De plus, ce diable, afin de bien contrôler son disciple, lui demandait constamment :

« Atarrabi, où es-tu ? », ce à quoi le prisonnier devait répondre.
"Je suis ici".
Atarrabi s'échappant de la grotte du Deabru (diable)

Atarrabi appris au tamis à répondre à sa place. Alors quand le diable posait la question habituelle, c'était l'outil qui répondait. Pendant ce temps, le fils de Mari quittait tranquillement le lieu. Tout se passait parfaitement, mais alors qu'il était déjà à la porte, le diable s'en aperçu. Il sauta rapidement sur le fugitif, bien qu'Atarrabi ait pu se mettre en sécurité. Malheureusement, l'ombre du prisonnier, qui se trouvait encore à l'intérieur de la grotte, fut capturée par le diable.

Atarrabi devint ensuite prêtre, et son ombre lui revint au moment de la consécration à chaque fois qu'il célébrait la messe. Puisqu'il ne pouvait pas obtenir le salut éternel sans ombre, vieux, il inventa une ruse pour y parvenir. Il ordonna au sacristain de le tuer dans la consécration, ce qu'il fit le troisième jour, frappant avec un gourdin sur sa tête. Le cadavre a été soulevé par un groupe de pigeons, l'âme d'Atarrabi avait été sauvée[3].

Il existe plusieurs légendes à son sujet dont celle où Atarrabi se fit prêtre. Il a été curé de Sare (Lapurdi/Labourd), village où se trouvent des grottes très fréquentées, proches de celles de Zugarramurdi, où se déroulaient les akelarre qui ont déclenché le fameux procès des sorcières à Logroño en 1610 (Nafoarroa/Navarre). Il est le bon fils[4].

Arbre généalogique modifier

Princesse
de Mundaka
 
 
Sugaar
(Feu, serpent)
 
 
 
Mari
(Déesse)
 
 
 
 
Amalur
(La Terre Mère)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jaun Zuria
(Seigneur des Basques)
 
Mikelats
(Mauvais esprit)
 
Atarabi
(Bon esprit)
 
 
 
Eguzki Amandre
(La grand-mère soleil)
 
Ilargi Amandre
(La grand-mère lune)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Amilamia
(Bienfaisante)
 
Urtzi
(Dieu du ciel)
 
Basajaun
(Seigneur de la forêt)
 
Basandere
(Dame de la forêt)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Laminak
(Petits êtres fantastiques)
 

Notes et références modifier

Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français où QUI se prononce KI.

  1. José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
  2. (es) Atarrabi, Auñamendi Eusko Entziklopedia
  3. (es) Atarrabi, hijo de Mari, Reina de la mitología Vasca
  4. Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010)

Bibliographie modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier