Bolet faux royal
Butyriboletus fuscoroseus
Règne | Fungi |
---|---|
Division | Basidiomycota |
Classe | Agaricomycetes |
Sous-classe | Agaricomycetidae |
Ordre | Boletales |
Famille | Boletaceae |
Genre | Butyriboletus |
(Smotl.) Vizzini & Gelardi (2014)
Butyriboletus fuscoroseus, le Bolet faux royal, auparavant Butyriboletus pseudoregius[1] ou Boletus pseudoregius, est une espèce comestible de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Butyriboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son chapeau brun rose, son pied présentant souvent une zone rose sur sa moitié inférieure et sa chair bleuissante au niveau du chapeau à la coupe.
Taxonomie
modifierLe nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Butyriboletus fuscoroseus (Smotl.) Vizzini & Gelardi, 2014[2].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus fuscoroseus Smotl., 1912[2].
Synonymes
modifierButyriboletus fuscoroseus a pour synonymes :
- Boletus regius ss. Konrad (1925)
- Boletus appendiculatus subsp. regius ss. Konrad & Maublanc (1925)
- Boletus appendiculatus subsp. pseudoregius Heinr. Huber (1927)
- Boletus pseudoregius (Heinr. Huber) Estadès (1988)
- Butyriboletus pseudoregius (Heinr. Huber) D. Arora & J.L. Frank (2014)[3]
Phylogénie
modifierL'espèce était classée traditionnellement dans le genre Boletus (B. pseudoregius), au sein de la famille des Boletaceae. Il fut décrit sous ce nom pour la première fois par le mycologue allemand Heinrich Huber en 1927, puis recombiné dans le nouveau genre[4] des « bolets beurrés » ou Butyriboletus en 2014[5]. Il fut ensuite recombiné en Butyriboletus fuscoroseus[1].
N.B. Boletus speciosus est une espèce des conifères d’Amérique du Nord, un « regius bleuissant » selon Redeuilh, très diversement interprétée par les auteurs européens qui ont cru la retrouver sous feuillus, notamment des chênaies et hêtraies sur sol calcaire : Alessio (pl. 15), Marchand (pl. 218) et Breitenbach (t.3, pl. 21). Il existe des récoltes intermédiaires et plus robustes à débrouiller. En attendant, il est sage de s'abstenir d'utiliser ce nomen confusum en Europe.
Étymologie
modifierL'épithète spécifique fuscoroseus (noir + rose) fait référence aux couleurs du chapeau de cette espèce. Son ancienne épithète spécifique pseudoregius (faux + royal) fait réfèrence à sa ressemblance avec le Bolet royal (Butyriboletus regius).
Noms vulgaires et vernaculaires
modifierCe taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : Bolet faux royal[6], en réfèrence à son ancien nom binôme B. pseudoregius.
Description du sporophore
modifierLes bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de Butyriboletus fuscoroseus, le Bolet faux royal, sont les suivantes :
Son chapeau mesure de 5 à 15 cm, il est sec et mat, parfois un peu velouté, vieux rose, rose terne ou brun rose[6].
L'hyménophore présente des tubes jaune vif puis jaune olivâtre, nettement bleuissants. Les pores sont fins, bleuissants, concolores aux tubes[6].
Son stipe mesure 3 à 12 cm x 1,5 à 3 cm, à base souvent assez arrondie, jaune, souvent avec un cerne ou la base rose, portant un réseau blanc très visible couvrant tout le pied[6].
La chair est jaunâtre ou blanchâtre, à bleuissement modéré essentiellement limité au chapeau. Sa saveur est douce et son odeur est faible, un peu fruitée[6].
Caractéristiques microscopiques
modifierGalerie
modifierHabitat et distribution
modifierIl s'agit un champignon ectomycorhizien, poussant sous feuillus, surtout sous les chênes, sur sol calcaire[6].
Comestibilité
modifierLe Bolet faux royal est un bon comestible une fois cuit, comme tous les Butyriboletus en Europe[8].
Confusions possibles
modifierLe Bolet faux royal peut se confondre avc les espèces suivantes :
- Le Bolet royal (Butyriboletus regius), comestible mais espèce en raréfaction à préserver, chapeau rose-rouge beaucoup moins pâle, chair et pores non ou très peu bleuissants, sans cerne rose autour du stipe plus rare.
- Le Bolet joli (Rubroboletus pulchrotinctus), toxique, bleuit également souvent uniquement au niveau du chapeau à la coupe, chapeau rosé feutré de blanc pur, présente souvent des teintes orangées un peu rougeâtres sur ses pores et son stipe.
- Le Bolet chicorée (Rubroboletus legaliae), toxique, plus précisément sa forme pâle au stipe et pores jaunes et au chapeau framboise (Rubroboletus legaliae f. spinarii) qui bleuit sur toute la longueur et possède une odeur de chicorée à l'âge adulte en grattant la cuticule.
- Le Bolet rose et gris (Butyriboletus roseogriseus), comestible mais très rare, sans cerne rose autour du stipe ou à sa base, chapeau aux teintes rose brunâtre ou brun rougeâtre mais généralement sans nuance rouge-violacée, venant sous conifères.
- Le Bolet appendiculé (Butyriboletus appendiculatus), comestible, chapeau brunâtre moins rose ou bien sans rose, chair non ou très peu bleuissante, sans cerne rose autour du stipe.
- Le Bolet pâle (Butyriboletus fechtneri), comestible mais rare, chapeau beige argilacé grisâtre terne, chair bleuissante au niveau du chapeau mais de façon moins étendue, typiquement uniquement au-dessus des tubes.
- Le Bolet des Emile (Baorangia emileorum), comestible mais espèce à préserver, très rare, chapeau rouge carmin à rosé, moitié basse du stipe rouge, tubes souvent décurrents, bleuissant au niveau du stipe à la coupe.
- Le Bolet faux-radicant (Caloboletus kluzakii), immangeable (amertume) et très rare, chapeau blanchâtre légèrement rosé, chair entièrement bleuissante à la coupe, chair amère.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
- Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
- Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
- Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) Référence Catalogue of Life : Butyriboletus fuscoroseus (Smotl.) Vizzini & Gelardi (consulté le )
- (fr + en) Référence EOL : Butyriboletus fuscoroseus (Smotl.) Vizzini & Gelardi 2014 (consulté le )
- (en) Référence Index Fungorum : Butyriboletus fuscoroseus (Smotl.) Vizzini & Gelardi (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Butyriboletus fuscoroseus (Smotl.) Vizzini & Gelardi (consulté le )
- (en) Référence MycoBank : Butyriboletus fuscoroseus (Smotl.) Vizzini & Gelardi (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Butyriboletus fuscoroseus (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence Taxonomicon : Butyriboletus fuscoroseus (Smotl.) Vizzini & Gelardi (2014) (consulté le )
Notes et références
modifier- (en) « Contribution to the study of genus Boletus, section Appendiculati: Boletus roseogriseus sp. nov. and neotypification of Boletus fuscoroseus Smotl »
- V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 17 février 2024
- « Index Fungorum - Names Record », sur www.indexfungorum.org (consulté le )
- Marques, G. & Muñoz, J.A. 2006. Révision des espèces européennes du genre Boletus section Appendiculati. Étude sur la base de caracteres morphologique et d’analyse des polymorphismes des fragments de restriction (PCR-RFLP). – Bulletin Trimestriel de la Société Mycologique de France 122: 353–366.
- David Arora et Jonathan L. Frank, « Clarifying the butter Boletes: a new genus, Butyriboletus, is established to accommodate Boletus sect. Appendiculati, and six new species are described », Mycologia, vol. 106, no 3, , p. 464–480 (ISSN 0027-5514, DOI 10.3852/13-052, lire en ligne, consulté le )
- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
- Patrice TANCHAUD, « Butyriboletus fuscoroseus » [PDF], sur mycocharentes, (consulté le )
- (it) Nicola Sitta ● Paolo Davoli Marco Floriani ● Edoardo Suriano, « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI »