Charles-Caïus Renoux

peintre français
Charles-Caïus Renoux
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Charles-Caïus Renoux né en 1795 à Paris, où il est mort le , est un peintre, dessinateur, illustrateur et lithographe français.

Biographie modifier

Charles-Caïus Renoux expose au Salon entre 1822 et 1844, et enseigne à l'École des beaux-arts de Paris.

Peintre d'histoire et de scènes de genre, également paysagiste, il se consacre principalement aux vues de monuments, aux ruines et aux intérieurs d'église qui lui apportent un succès considérable de son vivant. Il peint des sujets réels ou imaginaires et accompagne en cela le mouvement pictural de style troubadour et le romantisme qui suscitent renouveau du sentiment religieux et idéalisation d'une période historique, à savoir le Moyen Âge[1]. Le développement des échanges, des voyages et du tourisme apportent un nouveau regard sur ces monuments romans ou gothiques que Renoux choisit pour sujets privilégiés dans de petits ou moyens formats.

Il commence à exposer au Salon de 1822 avec Vue prise de Louviers, des Ruines des casemates de Château-Gaillard, une Vue de Bercy et un Intérieur gothique. L'ensemble est aussitôt remarqué et récompensé par une médaille de 2e classe. Les années suivantes sont également l'occasion pour Renoux de témoigner, à travers les salons qu'il fréquente jusqu'en 1844, de ses voyages réguliers en France, en Suisse et en Allemagne[2]. Son parcours chronologique est difficile à retracer, mais il parcourt notamment la Normandie, la Touraine, l'Alsace, les Vosges, le Tarn (Albi), la Sarthe (notamment le château du Lude)[3]. Il obtient une médaille de 1re classe au Salon de 1831. Il expose également dans les salons du nord de la France, à Cambrai entre 1826 et 1836, à Arras en 1833 et 1838, à Douai entre 1829 et 1837 et à Valenciennes en 1835[4]. A l'occasion de ces salons, il reçoit plusieurs médailles dont quatre en argent, une en bronze et deux mentions honorables.

L'originalité de l'art de ce peintre tient beaucoup dans ses effets de lumière et d'éclairage qui apportent une sorte de poésie lyrique caractéristique des œuvres de Renoux. Les ruines, souterrains, chapelles, couvents, caves voutées, galeries, où le figuratif reste souvent anecdotique, sont prisés par Renoux pour leur résonance historique empruntée à des sites célèbres (Bonneval, Cluny, Château-Gaillard)[5].

Comme le remarque le critique d'art Jacques Thuillier, "le romantisme de ce peintre ne se tourne ni vers les sujets lugubres ni vers le pessimisme très intellectuel cultivé alors par tant de poètes. Il garde la franchise alerte d'un artiste qui trouve dans le spectacles de l'architecture et de la nature un plaisir sincère. Et il lui suffit d'un fort contraste de lumière pour retenir l’œil au centre du tableau sur une belle trouée de couleurs et d'un effet de demi-teinte pour effacer ce qu'aurait de trop sec la rigidité des architectures et laisser place au sentiment. Peu de tableaux allient si délicatement la majesté de l'art gothique, la mélancolie des ruines et la sérénité d'une retraite préservée au sein de la nature"[6].

Son succès est tel que l'archéologue Alexandre Du Sommerard, grand amateur d'objets du Moyen Âge dont la collection forma la base du musée de Cluny, achète sept des neuf tableaux présentés au Salon de 1824[7]. Renoux participa quelques années plus tard à la publication intitulé Les arts au Moyen Âge en ce qui concerne principalement le palais romain de Paris, l'hôtel de Cluny issu de ses ruines et les objets d'art de la collection classée dans cet hôtel, édité par Du Sommerard en 1838-1846[8].

En tant qu'illustrateur, il collabore au Voyage pittoresque en Bretagne du comte de Trobriand[9] pour la collection des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, l'entreprise d'Isidore Taylor et Charles Nodier.

Il réalise également une série de quinze tableaux historiques pour le château de Versailles à la demande de Louis-Philippe Ier.

Il peint des tableaux pour le Diorama de Louis Daguerre, qui sont montrés à Paris et à Londres où il prend, à partir de 1840, la suite de Charles Marie Bouton[10].

Renoux a eu une production artistique importante, il est donc bien représenté dans un grand nombre de musées français[11] dont certains conservent des œuvres importantes (Pèlerins devant un tombeau, 1828, musée de Grenoble).

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en [12].

Charles-Caïus Renoux meurt le à Paris[13].

Collections publiques modifier

Élèves modifier

Notes et références modifier

  1. gallica.bnf.fr.
  2. Véronique Moreau, Peinture du XIXe siècle, catalogue raisonné, Volume 2 (de H à Z), musée des Beaux-Arts de Tours, 2002, p. 598.
  3. « Renoux », in Dictionnaire Bénézit, p. 589.
  4. Les salons retrouvés. Éclats de la vie artistique dans la France du Nord. 1815-1848, Tome II. Répertoire des artistes ayant exposé dans les salons du nord de la France. Exposition itinérante à Calais, musée des Beaux-Arts, Dunkerque, musée des Beaux-Arts, Douai, musée de la Chartreuse. Commissariat d'Annette Haudiquet.
  5. Véronique Moreau, op. cit., p. 599.
  6. Véronique Moreau, op. cit., p. 599.
  7. Catherine Chevillot (dir.), Peintures et sculptures du XIXe siècle, la collection du musée de Grenoble, Paris, RMN, 1995, pp. 246-248.
  8. bibliotheques-specialisees.paris.fr.
  9. G.Schurr et P.Cabanne, Dictionnaire des petits maîtres de la peinture, Paris, Éditions de l'Amateur, p. 330.
  10. (en) Stephen Herbert, A History of Pre-cinema, t. 3, New York, Routledge, 2000, pp. 39-40.
  11. Aix-en-Provence, Amiens, Bordeaux, Colmar, Compiègne, Le Puy, Lisieux, Nantes, Nîmes, Orléans, Quimper, Rouen, Saint-Omer, Sceaux, Versailles.
  12. gallica.bnf.fr.
  13. archives.paris.fr.
  14. linternaute.com.
  15. Éric Moinet, Le Temps des passions. Collections romantiques des musées d'Orléans, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 2-910173-07-0), n°363
  16. « Combat de Monteilla », notice no 000PE005483, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture. 10 avril 1794.
  17. « Reprise de Bellegarde. 17 septembre 1794 », notice no 000PE005473, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  18. « Combat du mas de Roz, 17 juillet 1793 », notice no 000PE005479, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Dictionnaire Bénézit.
  • Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Provins, Provins à l’aquarelle. Un siècle d’histoire et d’archéologie monumentale, 1810-1910, Provins, 2019 (ISBN 978-2-9535662-8-4), p. 38-41.

Liens externes modifier

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