Georges-Louis Mercier

magistrat sarde, puis français

Georges-Louis Mercier, né le à Saint-Jeoire et mort le (Haute-Savoie), est un magistrat sarde, puis français du XIXe siècle, nommé premier président de la Cour de cassation en 1877.

Georges-Louis Mercier
Fonctions
Premier président de la Cour de cassation
-
Intendant
Duché de Savoie
-
Avocat général
Sénat de Savoie
à partir du
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
Saint-JeoireVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités

Biographie

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Origines

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Georges-Louis Mercier naît le [1], à Saint-Jeoire[2], alors dans le département du Léman.

Son frère, Damase, est curé de la cathédrale de Chambéry[3].

Sa fille, Marie-Françoise (1848-1912), est l'épouse du baron Chaulin, procureur[4].

Carrière sarde

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Georges-Louis Mercier obtient un doctorat en droit à l'université de Turin[2]. Il s'inscrit au barreau de Chambéry comme avocat[2]. Turin est la capitale du royaume de Sardaigne et Chambéry celle du duché de Savoie.

En , il est substitut au bureau des avocats des pauvres, avant de devenir avocat général au Sénat de Savoie, huit années plus tard[2].

Il devient avocat général auprès de la Cour de cassation de Turin, le [2]. L'année suivante, il commence une carrière administrative, en devenant intendant général de Savoie, c'est-à-dire le représentant du roi, installée à Chambéry[2],[3].

Rompant avec Cavour, il retourne à la magistrature en devenant avocat-fiscal général de la Cour d'appel de Casal (Casale Monferrato), en 1853[2], puis en 1855, comme conseiller à la Cour de cassation de Turin[2],[3].

Annexion de la Savoie à la France

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Lors des débats concernant le projet de réunion de la Savoie à la France, Georges-Louis Mercier, le plus haut magistrat savoyard à cette période, combat le parti annexionniste[3]. Il est classé politiquement comme un conservateur catholique[5].

Il fait partie de ceux qui avertissent Cavour que la politique pro-italienne créait des tensions en Savoie[3]. L'historien Paul Guichonnet cite le biographe de Mercier : « comme tous ses compatriotes, il était Savoyard, pouvait rester en outre Piémontais, mais n'entendait pas être forcé de devenir Italien »[3].

À l'issue de l'Annexion, il opte pour la nationalité française, poursuivant sa carrière dans le système français[5].

Carrière en France

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Le , il est conseiller à la Cour de cassation, à Paris[2]. Entre 1872 et 1875, il est membre du Tribunal des conflits[2]. Il devient président de la Chambre civile, le , puis le premier président de la Cour de cassation, le [2],[6].

Admis à la retraite en 1883, il est nommé premier président honoraire[2]. Guichonnet souligne qu'il est le seul Savoyard à avoir opté pour la nationalité française à avoir fait une très belle carrière[7].

Georges-Louis Mercier meurt le , à Saint-Jeoire (Haute-Savoie)[2].

Décorations

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Commandeur de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare Commandeur de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare
Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de la Légion d'honneur (1882)[1]

Références

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  1. a et b « Cote LH/1832/26 », base Léonore, ministère français de la Culture (lire en ligne).
  2. a b c d e f g h i j k l et m Miquet, 1896, p. 206-207.
  3. a b c d e et f Paul Guichonnet, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France. Les véritables dossiers secrets de l'Annexion : ["1860 et nous"], La Fontaine de Siloé, , 352 p. (lire en ligne), p. 300.
  4. Étienne Madranges, « De Jour comme de Nuit, l’esprit de Michel Ange veille-t-il sur la Cour de cassation ? », Journal Spécial des Sociétés, no 19,‎ , p. 24-27 (lire en ligne [PDF]).
  5. a et b Paul Guichonnet, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France. Les véritables dossiers secrets de l'Annexion : ["1860 et nous"], La Fontaine de Siloé, , 352 p. (lire en ligne), p. 256.
  6. Décret du , JORF, no 69, , p. 1841.
  7. Paul Guichonnet, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France. Les véritables dossiers secrets de l'Annexion : ["1860 et nous"], La Fontaine de Siloé, , 352 p. (lire en ligne), p. 307.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • François Miquet, « Les Savoyards au XIXe siècle - Les premiers présidents et les procureurs généraux », Revue savoisienne,‎ , p. 206-207 (lire en ligne).
  • Georges J. Béné, Saint-Jeoire en Faucigny, un village de Haute-Savoie de son origine à nos jours, Saint-Jeoire, Maury Imprimeur, (ISBN 978-2-95168-100-2), pp. 99-100.

Articles connexes

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Liens externes

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