La Semaine sanglante
chanson de Jean-Baptiste Clément
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La Semaine sanglante est une chanson révolutionnaire de Jean Baptiste Clément, écrite en 1871 à Paris où il combattait pour la Commune de Paris, et chantée sur l'air du Chant des Paysans de Pierre Dupont.
Elle dénonce le massacre des communards par les Versaillais (armée régulière répondant aux ordres du gouvernement légal du pays, dirigé par Adolphe Thiers et qui siégeait à Versailles) durant la Semaine sanglante, derniers jours de la Commune.
Interprètes
modifierLa chanson a été reprise par différents artistes et groupes :
- Germaine Montero
- Marc Ogeret[Note 1] en 1969, réédition sur l'album CD Autour de la Commune en 1994, compilation, Florilège de la chanson populaire française, Disques Vogue.
- Serge Kerval en 1970, Complaintes et ballades de France, n°5.
- Les Quatre Barbus, La Commune de Paris (1970).
- Francesca Solleville[Note 2] en 1971, réédition sur l'album CD La Commune en chantant en 1988, Disc AZ.
- Rosalie Dubois, Chants de révolte (1978).
- Zap en 1989.
- Michèle Bernard en 1973 sur Le temps des crises. L’histoire de France à travers les chansons
- Les Amis d'ta femme, Noir... et rouge aussi un peu, 2003.
- La Compagnie Jolie Môme
Musique
modifierElle est composée par Pierre Dupont pour l'air du Chant des Paysans[1].
Paroles
modifier- La Semaine Sanglante
- Sauf des mouchards et des gendarmes,
- On ne voit plus par les chemins,
- Que des vieillards tristes en larmes,
- Des veuves et des orphelins.
- Paris suinte la misère,
- Les heureux mêmes sont tremblants.
- La mode est aux conseils de guerre,
- Et les pavés sont tout sanglants.
- Refrain
- Oui mais !
- Ça branle dans le manche,
- Les mauvais jours finiront.
- Et gare ! à la revanche
- Quand tous les pauvres s’y mettront.
- Quand tous les pauvres s’y mettront.
- Les journaux de l'ex-préfecture
- Les flibustiers, les gens tarés,
- Les parvenus par l'aventure,
- Les complaisants, les décorés
- Gens de Bourse et de coin de rues,
- Amants de filles au rebut,
- Grouillent comme un tas de verrues,
- Sur les cadavres des vaincus.
- Refrain
- On traque, on enchaîne, on fusille
- Tous ceux qu’on ramasse au hasard.
- La mère à côté de sa fille,
- L'enfant dans les bras du vieillard.
- Les châtiments du drapeau rouge
- Sont remplacés par la terreur
- De tous les chenapans de bouges,
- Valets de rois et d'empereurs.
- Refrain
- Nous voilà rendus aux jésuites
- Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.
- Il va pleuvoir des eaux bénites,
- Les troncs vont faire un argent fou.
- Dès demain, en réjouissance
- Et Saint-Eustache et l’Opéra
- Vont se refaire concurrence,
- Et le bagne se peuplera.
- Refrain
- Demain les manons, les lorettes
- Et les dames des beaux faubourgs
- Porteront sur leurs collerettes
- Des chassepots et des tambours
- On mettra tout au tricolore,
- Les plats du jour et les rubans,
- Pendant que le héros Pandore
- Fera fusiller nos enfants.
- Refrain
- Demain les gens de la police
- Refleuriront sur le trottoir,
- Fiers de leurs états de service,
- Et le pistolet en sautoir.
- Sans pain, sans travail et sans armes,
- Nous allons être gouvernés
- Par des mouchards et des gendarmes,
- Des sabre-peuple et des curés.
- Refrain
- Le peuple au collier de misère
- Sera-t-il donc toujours rivé ?
- Jusques à quand les gens de guerre
- Tiendront-ils le haut du pavé ?
- Jusques à quand la Sainte Clique
- Nous croira-t-elle un vil bétail ?
- À quand enfin la République
- De la Justice et du Travail ?
- Refrain
Notes et références
modifierNotes
modifier- Marc Ogeret ne chante pas les strophes 2 et 5.
- Francesca Solleville ne chante pas les strophes 2 et 5.
Références
modifier- Mémoire de la chanson - 1100 chansons du Moyen Âge à 1919, réunies par Martin Pénet. Éditions Omnibus, 1998. (ISBN 2-258-05062-6)