Yves Brayer

peintre français du XXe siècle, un des maîtres de l’École de Paris
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Yves Brayer, né le à Versailles et mort le à Suresnes[2], est un peintre, graveur, illustrateur et décorateur de théâtre français[3].

Yves Brayer
Yves Brayer en 1930.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
Suresnes
Sépulture
Cimetière des Baux-de-Provence (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Yves Victor Camille Brayer
Nationalité
Activités
Formation
Distinctions
Prix de Rome ()
Grand prix des beaux-arts de la Ville de Paris (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 1349-1351, 3 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Yves Brayer peignant en Provence vers 1970.

Fidèle à la tradition de l'art figuratif, il est l'un des maîtres de l'École de Paris. Utilisant une grande variété de techniques, il est l'auteur d'une abondante production de paysages mais aussi de grandes compositions, figures et natures mortes.

Biographie

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La plus grande partie de l'enfance d'Yves Brayer se déroule à Bourges où son père, officier polytechnicien et cavalier, lui transmet la passion du cheval. Un séjour en Provence avec sa mère lui fait découvrir des paysages qui l'éblouissent et se retrouvent dans ses croquis. Impressionnée, sa mère l'inscrit à l'École nationale supérieure d'art de Bourges[4]. Alors qu'il est destiné à la carrière militaire, une ruade à cheval lui fracture la rotule. C'est alors qu'il se tourne définitivement vers la peinture.

À son arrivée à Paris en 1924, où son père devenu général est affecté au ministère de la Guerre, il fréquente les académies de Montparnasse et de la Grande Chaumière, puis l'École des beaux-arts de Paris où il est nommé professeur en 1926. Il affirme sa personnalité dès sa jeunesse. Des aînés, comme Jean-Louis Forain, l'encouragent, et le sculpteur Robert Wlérick l’initie au modelage. Encore étudiant, il expose au Salon d'automne et au Salon des indépendants. En 1927 une bourse de voyage de l'État lui permet de faire son « Grand Tour » et partir en Espagne où la rencontre avec les maîtres du musée du Prado à Madrid aura une influence décisive sur son œuvre future. Après un séjour au Maroc grâce à un prix créé par le maréchal Lyautey, il est lauréat du grand prix de Rome en peinture de 1930. Tout d'abord il regrette l'Espagne, puis il se laisse emporter par la richesse de la vie italienne des années 1930[4] et les plaisirs de la vie à la Villa Médicis, alors dirigée par le sculpteur Paul Landowski.

Maison où habita Yves Brayer (no 22 de la rue Monsieur-le-Prince) de 1936 à sa mort.
Plaque commémorative sur ce domicile parisien d'Yves Brayer.

À son retour à Paris en 1934, il réunit sa moisson en une grande exposition à la Galerie Charpentier, faubourg Saint-Honoré, où le public découvre l’authenticité de ce peintre de vingt-sept ans au tempérament puissant et original. Après avoir vécu dans le quartier du Panthéon, il s’installe, dès 1935, rue Monsieur-le-Prince, dans le sixième arrondissement. Puis de 1936 à 1938, il porte témoignage des travaux précédant l’Exposition internationale de Paris, des fêtes et réceptions auxquelles il lui est donné d’assister.

Démobilisé à Montauban en 1940, il séjourne pendant la guerre à Cordes-sur-Ciel, dans le Tarn, où les architectures de l'Albigeois lui rappellent les couleurs de Rome. En 1942 il regagne la capitale où Jacques Rouché le charge d'imaginer ses premières maquettes de décors et costumes pour un ballet à l'Opéra de Paris. L'une de ses toiles sur la danse est au Metropolitan Museum à New York[5]. Il y demeure durant l'occupation et peint la ville enneigée, puis la ville libérée.

L'année 1945 marque une nouvelle étape dans son œuvre. Il épouse Hermione Falex (1921-2019) qui devient son modèle et son soutien. En Provence il se rend compte qu'il existe d'autres harmonies que celles des architectures créées par l'Homme, celles de la nature pure et sauvage, et il est bientôt fasciné par la diversité des Alpilles et leurs plissements calcaires[6] puis par les étendues de la Camargue peuplées de chevaux blancs et de taureaux noirs. Il se fixe bientôt en Provence plusieurs mois chaque année. Au début ses œuvres déconcertent le public qui garde le souvenir des architectures italiennes, puis les amateurs s’habitueront à ses paysages de Provence et de Camargue qui feront finalement sa renommée. Lorsqu’il retournera en Italie et en Espagne en 1948 et 1949, sa vision et son style seront alors plus dépouillés.

En 1954, il tient le Grand Prix des Beaux-Arts de Paris[7].

En 1957, il obtient le Grand Prix du Président de la République à la Biennale de Menton.

Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1957, au fauteuil de Charles Fouqueray. Le cinéaste Henri Verneuil lui succède en 2000 et prononce son éloge[4] sous la Coupole la même année.

En 1978, il est invité d'honneur au Salon des artistes indépendants normands à Rouen[8].

Il travaille au Mexique, en Égypte, en Iran, en Grèce, en Russie, aux États-Unis et au Japon. S'emparant vite de la lumière et des rythmes d'un pays, il rapporte de ses voyages de nombreuses aquarelles[4].

Il fut professeur à l'Académie de la Grande Chaumière pendant cinquante ans : il eut pléthore d'élèves de tous âges et conditions, citons par exemple Gabriel Dauchot ou Hélène Petter. Il est vice-président pendant cinq ans du Salon d'automne dès 1981 et, en 1977, au titre de membre de l'Académie des beaux-arts, conservateur du musée Marmottan à Paris pendant plus de onze ans au cours desquels il organisa des expositions prestigieuses[4].

Collectionneur de couvre-chefs, ses proches pouvaient voir chez lui dans le VIe arrondissement de Paris : bicornes de généraux, bonnets chinois de mandarins, chapeaux de paille d’Extrême-Orient, chapeaux militaires, coiffes amérindiennes à poils ou à plumes, toques royales, ainsi que de nombreuses toiles et aquarelles : Cézanne, Degas, Derain, Duffy, Forain, Laurencin, Renoir, Utrillo, Utter, Valadon, Vlaminck, pour la plupart d’entre-elles offertes par ses amis artistes.

Provenait de sa collection, entre autres lots passés en vente publique à Rennes le 2 mars 2020, une statue acéphale et dépourvue de bras d'une divinité féminine du IIe siècle apr. J.-C.[9].

Son goût pour le graphisme l'entraîne tout naturellement à pratiquer la technique de la gravure sur cuivre et de la lithographie. Ainsi, il réalise de nombreuses estampes et illustre des livres à tirage limité sur des textes de Blaise Cendrars, Henry de Montherlant, Baudelaire, Paul Claudel, Jean Giono, Frédéric Mistral, Marcel Pagnol, Claude Raimbourg, Jean-Louis Vallas, etc.

Yves Brayer est aussi l'auteur de décorations murales, de cartons de tapisseries, de maquettes de décors et de costumes pour le Théâtre-Français, et les opéras de Paris, Amsterdam, Nice, Lyon, Toulouse, Bordeaux ou Avignon.

Ses expositions particulières ont rendu ses œuvres familières dans de nombreux pays : à Paris tout d'abord puis en France, en Europe et aux États-Unis. En 1977, la Bibliothèque nationale de France organise une exposition « Yves Brayer, Graveur » pour son soixante-dixième anniversaire, et le musée de La Poste à Paris lui consacre une exposition de ses œuvres lors de la parution du timbre en 1978. Le musée Marmottan lui rend hommage en 1993 et le musée des Années Trente à Boulogne-Billancourt célèbre son centenaire en 2008.

Expositions

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Le musée Yves Brayer

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En 1960 est ouvert le premier musée Yves-Brayer dans la salle d'honneur de la mairie de Cordes-sur-Ciel. Depuis 2006, ces œuvres font partie des collections du nouveau musée d'art moderne et contemporain situé dans la belle maison gothique dite « du Grand Fauconnier », aux côtés d'œuvres de Picasso, Léger, Aline Gagnaire et autres, issues de la donation André Verdet. Enfin un musée Yves Brayer est inauguré en 1991 aux Baux-de-Provence dans une demeure de la fin du XVIe siècle, proche de la chapelle des Pénitents Blancs qu'il avait décorée quelques années plus tôt[10].

Autres musées

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  • Musée d'Angoulême[11]
  • Musée Dupuy-Mestreau de Saintes[12]
  • Musée des Beaux-Arts de La Rochelle[13]

Élèves

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Notes et références

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  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom BRAYER Yves (consulté le )
  2. Fichier de l'I.N.S.E.E. des décès en France sur le site matchID (acte n°386 dans le registre des décès de Suresnes pour l'année 1990).
  3. « Biography - Yves Brayer museum », sur www.yvesbrayer.com (consulté le )
  4. a b c d et e Lydia Harambourg Yves Brayer, un maître de l’École de Paris Les peintres du XXe siècle, chronique sur Canal Académie, 9 septembre 2012.
  5. « Notice de l'œuvre Ballet Dancers in the Attic Rotunda, Paris Opéra (Danseuse à l'Œil-de-bœuf, Opéra de Paris) », sur www.metmuseum.org (consulté le )
  6. (en) « Les Baux de Provence », sur Centre Pompidou (consulté le )
  7. (en) Richard R. Brettell, Paul Hayes Tucker, Natalie Henderson Lee et Metropolitan Museum of Art (New York N.Y.), Nineteenth- and Twentieth-century Paintings, Metropolitan Museum of Art, (ISBN 978-1-58839-349-4, lire en ligne)
  8. Véronique Houques et Claude Houques, Histoire de la Société des artistes indépendants normands 1938-2005, Rouen, , 451 p.
  9. reprod. coul. dans "La Gazette Drouot" no 10 - 13/03/2020, p. 164
  10. « The museum - Yves Brayer museum », sur www.yvesbrayer.com (consulté le )
  11. « Retour de la plaza- 934.28.1 - Alienor.org », sur www.alienor.org (consulté le )
  12. « Route au Paradou- 1977.2.1B - Alienor.org », sur www.alienor.org (consulté le )
  13. « Les Bohémiens - MAH.1934.4.1 - Alienor.org », sur www.alienor.org (consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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  • Archives Yves Brayer.
  • Charles Fegdal, « Yves Brayer », L'Art et les artistes, tome XXXI, 1936, pp. 309-314 (consulter en ligne).
  • Jean Bouret, Éloge d'Yves Brayer, Paris, Éditions Manuel Bruker, .
  • Hermione Brayer, Un passé si présent, Paris, Éditions Librairie Séguier, .
  • Yves Brayer, Décorateur de Théâtre, Paris, Éditions Archimbaud, .
  • Pierre Cabanne, Carnet de Camargue, Paris, Bibliothèque des Arts, .
  • Julien Cain, Yves Brayer, peintre et graveur, Lausanne, Éditions Pierre Cailler, .
  • Jean-Albert Cartier, « Yves Brayer », Cahiers Art-Documents, Genève, Éditions Pierre Cailler, no 26,‎ .
    Et no 165 en 1961.
  • André Chamson, Yves Brayer, Lausanne, Éditions Pierre Cailler, 1958 et 1963.
  • André Chamson, Yves Brayer et la Provence, Paris, Éditions B. Arthaud, .
  • Pierre du Colombier, Yves Brayer, Paris, Éditions J. Melot, .
  • Pierre du Colombier, De Venise à Rome, Paris, Éditions B. Arthaud, .
  • Jean-Paul Crespelle, « Yves Brayer dessinateur et aquarelliste », Art et Style, Paris, no 59,‎ .
  • (en + fr) Jean-Robert Delahaut, Yves Brayer, Paris, Terre d'Europe, Bruxelles 1985, Éditions Librairie Séguier, .
  • Maximilien Gauthier, Yves Brayer, Paris, Éditions Les Gémeaux, .
  • Jean Giono, Carnet du Maroc, Paris, Bibliothèque des Arts, .
  • Jean Giono, Yves Brayer, Bibliothèque des Arts, 1966 et 1971.
  • Jean Giono et Yves Dentan, Yves Brayer, Paris, Bibliothèque des Arts, .
  • Jacques Guignard, Catalogue raisonné de l'œuvre gravé d'Yves Brayer, Lausanne, Éditions Pierre Cailler, .
  • Lydia Harambourg, Hermione Brayer, Corinne Brayer et Olivier Brayer, Yves Brayer, Catalogue Raisonné de l’œuvre Peint, vol. 1 : 1921 - 1960, Lausanne, Bibliothèque des Arts, .
  • Lydia Harambourg, Hermione Brayer, Corinne Brayer et Olivier Brayer, Yves Brayer, Catalogue Raisonné de l’œuvre Peint, vol. 2 : 1961 - 1989, Lausanne, Bibliothèque des Arts, .
  • Arnaud d'Hauterives, François Daulte et Claude Roger-Marx, Yves Brayer, Éditions du musée Marmottan, Paris, 1993.
  • Armand Lanoux, Yves Brayer, Nice, Éditions de Francony, .
  • Dominique Lebrun, Yves Brayer, Peintre et Voyageur, Toulouse, Éditions Privat, .
  • Pierre Mac Orlan, Yves Brayer et ses cortèges, Paris, Éditions Romanet, .
  • Pierre Mac Orlan, Yves Brayer et Paris, Paris, Éditions B. Arthaud, .
  • Pierre Mazars, Yves Brayer Aquarelliste, Neuchâtel, Ides et Calendes, .
  • Henry de Montherlant, Yves Brayer et l'Espagne, Paris, Éditions B. Arthaud, .
  • Georges Oberti, Yves Brayer en Corse, Marseille, Éditions Méditerranéennes du Prado, .
  • Roger Peyrefitte, La Grèce, notre mère, Paris, Éditions Michèle Trinckvel, .
  • Paul Ruffie, Yves Brayer : Les années Romaines, Toulouse, Éditions Privat, .
  • Pierre Sabatier, Impressions d'Italie, Paris, Bibliothèque des Arts, .
  • Marcel Zahar, Yves Brayer, Vision sur les Arts, Béziers, .
  • Yves Brayer : voyages (préf. Jean-Louis Etienne), Rouen, Ed. des Falaises, , 136 p. (ISBN 978-2-84811-640-2).

Liens externes

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