Oumiak
Un oumiak (ou umiak ou umiaq ou umiac ou angyak) est un type d'embarcation traditionnelle des populations arctiques, béringiennes et groëlandaises (inuit, yupik d'Amérique du nord et de Sibérie). Le oumiak est un bateau ouvert pouvant accueilir un équipage d'environ 8 à 10 personnes. Il est propulsé grâces à des pagaies. Sa fabrication traditionnelle repose sur une armature en os ou en bois qui est recouverte de peau.
Oumiak | |
Groupe d'Inuits dans un umiak au printemps, 1920-1929 | |
Généralités | |
---|---|
Type | Embarcation légère |
Lieux | Arctique, Sibérie nord de l'Amérique du Nord et Groënland |
Caractéristiques courantes | |
Propulsion | humaine (pagaie) ; parfois vent (voile) |
Matériaux | traditionnel : peau et bois |
modifier |
L'oumiak est probablement une embarcation antérieure au kayak. Il est le bateau utilisé par les communautés pour migrer, transporter des charges importantes, chasser et pêcher.
Description
modifierL'oumiak est une embarcation utilisée par les populations inuites et yupiks de l'Amérique du nord ou de Sibérie)[1]. Pouvant accueillir jusqu'à une vingtaine de personnes et très polyvalent, l'oumiak est le bateau principalement utilisé par les communautés du grand nord.
L'oumiak est une embarcation ouverte[Note 1],[1]. La propulsion est assurée grâce à des pagaies. Occasionnellement, un mât et une voile peuvent être montés, permettant d'utiliser le vent.
Histoire
modifierL'oumiak est une embarcation ancestrale des populations arctiques. Elle est vraisemblablement antérieure au kayak[Note 2],[2].
Usages
modifierMaritime
modifierL'oumiak est l'embarcation principale des populations inuit et yupik[1]. Il est utilisé lors de multiples activités quotidiennes maritimes mais également terrestres[3]. L'importance des oumiaks leur a conféré un rôle symbolique fort : l'embarcation est ainsi associée à des pratiques culturelles et cultuelles spécifiques[4].
Le premier rôle de l'oumiak est de pouvoir assurer le transport maritimes, notamment lors des migrations des communautés entre différents campements et villages[5]. Il est ainsi adapté à la navigation, le transport de charges relativement lourdes et la vie d'un petit groupe de personnes.
-
Oumiak utilisé pour du transport (baie Wakeham, ).
-
Oumiak s'apprêtant à partir pour transporter des personnes et leurs bagages (Port Epworth, ).
-
Oumiak au niveau de la berge transportant des eskimos alaskiens (Grantley Harbor, environ ).
L'oumiak est également une embarcation employée pour la chasse (notamment la baleine) et la pêche[6].
-
Oumiak utilisé lors d'une chasse à la baleine (Cap Prince-de-Galles, entre et ). Les hommes pagaient afin d'assurer la propulsion du bateau.
-
Oumiak lors d'une chasse au morse (golfe d'Anadyr, ). La propulsion est assurée par une voile.
Terrestre
modifierSur terre, les oumiaks peuvent servir d'habitation[1]. Ils sont posés la tranche perpendiculairement au sol et peuvent ainsi servir de pan solide à l'abri.
-
Oumiak avec les affaires d'une famille (Nome, ).
-
Femme et son enfant assis devant un oumiak (Alaska, environ ).
-
Famille assise à l'abri d'un oumiak (Alaska, environ ).
Culturel et cultuel
modifierPour les populations du Nord, l'oumiak dispose d'un pouvoir symbolique important[4]. Il représente ainsi le statut d'une personne, de sa famille ou de son groupe au sein d'une communauté.
Structure et fabrication
modifierL'oumiak est constitué d'une armature en bois ou en os de baleine assemblée à l'aide lanières de cuir. Des peaux de phoque ou de morse sont tendues sur la charpente afin de rendre l'embarcation imperméable[7].
-
Armature d'un oumiak en os de baleine.
-
Armature d'un oumiak en bois.
-
Peaux de phoque tendues sur l'armature d'un oumiak.
-
Détails de la couture des peaux de phoque couvrant l'armature.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Le kayak est au contraire une embarcation fermée.
- Certains spécialistes estiment que le développement s'inscrit dans l'extension des activités militaires et guerrières.
Références
modifier- Fair (2005), p. 233.
- Anichtchenko (2012), p. 158-159.
- Fair (2005), p. 233-234.
- Fair (2005), p. 234.
- Fair (2005), p. 237-240.
- Fair (2005), p. 233 ; 237-240.
- (en) Judith R. Harper, Inuits, Makato, Minnesota, Smart Apple Media, , 32 p. (ISBN 1-887068-74-0)
Bibliographie
modifier- (en) Evguenia Anichtchenko, « Open skin boats of the Aleutians, Kodiak Island, and Prince William Sound », Études Inuit Studies, vol. 36, no 1 « Les peuples de l'Arctique et le bois / Arctic peoples and wood », , p. 157-181 (lire en ligne ).
- (en) Susan W. Fair, « The Northern Umiak: Shelter, Boundary, Identity », Perspectives in Vernacular Architecture, vol. 10 « Building Environments », , p. 233-248 (lire en ligne ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :