Le cinéma au Québec repose sur des sources de financement publiques et privées. À l’image de la société québécoise, le contenu qui y est créé est, en grande partie, d’expression française, mais demeure, à un certain point, attaché à la culture nord-américaine. Le Québec possède le second cinéma francophone par l’importance du nombre de productions après le cinéma français.
Hubert Minel (Xavier Dolan), seize ans, déteste sa mère, Chantale (Anne Dorval), à en avoir des ulcères. Les goûts et la personnalité de cette dernière l'horripilent, tout comme son ignorance crasse. Au-delà des irritantes surfaces, il y a aussi la manipulation et la culpabilisation, mécanismes chers à sa génitrice.
Nostalgique d'une enfance heureuse, Hubert cherche à reconquérir sa mère, inspiré par les discours philosophiques de son amant, Antonin (François Arnaud), ou encore par les conseils de Julie (Suzanne Clément), une enseignante en quête de liberté. Et pourtant, chaque initiative confirme l'existence du gouffre qui les sépare.
La route menant aux retrouvailles sera jalonnée d'obstacles et d'épreuves typiques et atypiques du passage à l'âge adulte : expériences illicites, ébauches d'amitiés, explorations artistiques, confidences brutales et ostracisme.
Interprète fétiche de Michel Tremblay et d'André Brassard, elle fait ses débuts au théâtre en même temps qu'eux à la fin des années 60 et, pendant quarante ans, leurs carrières demeurent liées. Cette complicité s'établit au sein du Mouvement Contemporain, compagnie de théâtre amateur fondée par Brassard. En 1966, la comédienne et le metteur en scène montent leur premier Tremblay au Patriote-en-Haut : Cinq, première version d'En pièces détachées.
Elle a tourné dans une trentaine de films depuis ses débuts au cinéma en 1972 dans Françoise Durocher, waitress d'André Brassard, sur un scénario de Michel Tremblay. Du même tandem suivront Il était un fois dans l'Est (1974) et Le soleil se lève en retard (1976). Son rôle majeur au grand écran est sans doute la femme en mal de passion de L'Homme de rêve (1991), film de Robert Ménard pour lequel elle remporte les prix Gémeaux, des Rendez-vous du cinéma québécois et de la revue Séquence.
Né en 1946 dans l'est de Montréal, Pierre Falardeau grandit à Châteauguay. Son père, Alphonse Falardeau (1914-1984), est employé dans une mercerie pour hommes puis directeur de la Caisse populaire de Châteauguay. Sa mère, détentrice d'un diplôme de maîtresse d'école, travaille dans une usine de l’Imperial Tobacco et n'enseignera qu'à partir de 45 ans.
À l'âge de quinze ans, parmi la poignée de livres se trouvant au domicile familial, il découvre avec grand intérêt une vieille édition de l'ouvrage Les Patriotes de 1837-1838 de Laurent-Olivier David, dans lequel figurent notamment des lettres écrites par Chevalier de Lorimier avant son exécution. « L'Histoire se révélait. Mon histoire. J'apprenais des mots nouveaux. Des mots absents de l'école. Absents de la radio. Absents de la télévision. Des noms de villages où des hommes s'étaient battus jusqu'à la mort pour la liberté et l'indépendance de leur pays. De mon pays. [...] L'Histoire soudain cessait d'être un mot abstrait. L'Histoire devenait essentielle, partie intégrante de ma vie. »
Falardeau raconte qu'il aurait eu son premier contact direct avec la politique en 1962, dans le contexte de la campagne électorale qui mènera à la réélection de Jean Lesage. Son père l'aurait emmené à une assemblée publique au Monument national organisée par « les Amis du docteur Philippe Hamel », qui appuyaient le projet de nationalisation de l'électricité proposé par le gouvernement libéral sortant. « Ce fut ma première leçon de politique. Avec mon père, je découvrais la détermination, l'acharnement et la patience. Il m'apprenait qu'il n'y avait rien de facile. Plus l'enjeu était grand, plus c'était difficile. »
On a eu il y a quelques années un modèle de la voiture québécoise, qui s'appelait la Manic, avec une carosserie faite ici et un moteur français reconditionné, ce qui est une bonne définition du cinéma québécois.