Pulp (magazine)

magazine à bas coût
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Le terme pulps, abréviation de « pulp magazines » désigne des publications peu coûteuses et de piètre qualité matérielle, très populaires aux États-Unis durant la première moitié du XXe siècle. Après une période de succès, le genre périclite à partir des années 1950, en raison de la hausse du prix du papier et de la forte compétition que leur opposent les comics, la télévision et les romans.

Couvertures illustrées des pulps Weird Tales (septembre 1934) et Science Wonder Stories (novembre 1929).

Dans ce type de magazines sont principalement publiés des récits de fiction (très souvent présentée comme de la narration de faits réels), avec des thèmes très divers, allant de la romance au récit fantastique ou d'horreur, en passant par les enquêtes criminelles de détective ou les histoires de science-fiction et de fantasy. Les rares « pulps » encore publiés aujourd'hui sont, pour la plupart, orientés vers la science-fiction et le fantastique.

C'est le faible coût des « pulps », en général dix cents, qui leur valut l'immense succès qu'ils rencontrèrent auprès des masses populaires américaines.

Histoire

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Couverture de Thrilling Detective (octobre 1935).

Le nom « pulp » vient du fait que ces magazines étaient imprimés, par souci de rentabilité, sur du papier de basse qualité dont la pâte est constituée de résidus de fibres de bois (woodpulp). Ces publications se trouvent ainsi en opposition avec les « slicks », publications de bien meilleure qualité, dont le support est un papier lissé. Les « pulps » sont les successeurs des dime novels (le « roman à trois sous » des anglophones) et des brochures moralisatrices publiées par les ligues caritatives de vertus dès le milieu du XIXe siècle afin de mettre en garde agriculteurs, ouvriers et employés contre les dangers de la boisson et de la débauche, entre autres.

Le premier « pulp » avéré est la version modifiée du magazine Argosy de Frank Munsey, dont l'éditeur cherchait à réduire le coût de fabrication afin d'en permettre une plus large diffusion.

Bien que les « pulps » aient eu moins de succès hors des États-Unis qu'à l'intérieur de leurs frontières, certains des personnages révélés par ces magazines ont acquis avec les années une notoriété internationale, le cinéma et la télévision aidant. Parmi ces personnages, on retiendra Tarzan, Conan le Barbare, Doc Savage ou encore Zorro.

Les « pulps » ont aussi compté dans le développement de certains genres populaires, notamment le roman noir, la science-fiction, la romance[1] et le western. Plusieurs classiques du roman policier et de la littérature d'anticipation ont tout d'abord été publiés sous la forme de feuilletons (en anglais : series), notamment dans les magazines Weird Tales, Amazing Stories, Astounding Stories et Black Mask. Parmi ces auteurs de romans, un grand nombre d'entre eux sont passés depuis à la postérité, dont :

En dépit de son immense succès, le pulp périclite à partir des années 1950 en raison de la hausse du prix du papier et de la forte compétition que leur opposent les comics, la télévision et les romans.

En France, les textes parus dans les pulps américains ont surtout été édités sous forme de recueils de nouvelles, par exemple aux éditions Néo, Encrage, mais également dans la Série noire chez Gallimard dès la fin des années 1940.

En hommage aux récits de ces publications souvent jugés violents, étranges et décadents, le réalisateur américain Quentin Tarantino intitula en 1994 l'un de ses films Pulp Fiction.

Relations entre les auteurs et les éditeurs

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Les éditeurs de « pulps » se soucient avant tout de la rentabilité de leurs titres, au détriment de la qualité littéraire des œuvres publiées. Aussi, dans les années 1930, la politique éditoriale n'a d'autres fins que d'assurer les revenus de l'éditeur, sans souci pour les auteurs[2].

Ces derniers sont payés le plus souvent lorsque leurs nouvelles sont publiées et non lorsqu'elles sont acceptées. Les auteurs sont donc soumis au bon vouloir des éditeurs et leurs salaires sont très bas. Barry N. Malzberg rappelle ainsi que Hugo Gernsback sous-payait les auteurs, mais s'accordait un salaire annuel de 100 000 $[2].

De plus, les fondateurs de ces maisons d'édition en possèdent souvent plusieurs. Ainsi, lorsqu'une d'elle est en banqueroute, ils rachètent les biens intellectuels de celle-ci sans avoir à payer ses dettes — dont les salaires des écrivains. Enfin, il n'est pas rare qu'une nouvelle soit reprise d'un magazine à l'autre, le titre et le nom des personnages étant changés mais sans que l'auteur original ne soit rémunéré[2].

Néanmoins ce n’était pas le cas de tous les pulps. Certains tel que Astounding Science, notamment sous la direction de John W. Campbell, ont énormément contribué à l’émergence de la science-fiction. Il a par exemple poussé Asimov vers la réussite et a contribué à faire émerger de nombreux auteurs.

Illustrateurs

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Il s'agit ici des illustrateurs des couvertures des magazines, des publicités, des affiches de cinéma et de pin-up des années 1930 à 1960 qui ont contribué à l'image caractéristique des « pulps », dont le graphisme est immédiatement identifiable.

Ils ont travaillé pour Startling Stories, Detective Fiction, Galaxy Science Fiction, Eerie Mysteries, Dynamic Western, Dynamic Adventures, Dynamic Detective, Double Action Gang, Double Detective, Dr. Yen Sin, Cowgirl Romances, Analog Science Fiction and Fact, Thrilling Detective, Ace-High Magazine, High Heel Magazine, Silk Stocking, Stories, Movie Humor, Wink Fall Magazine, Eye Ful, Wink Fresh Magazine, Titter, Flirt Fresh Magazine, Beauty Parade, New Love, Phantom Detective, Unknown, Navy Romances, et plusieurs autres « pulps ».

Couverture du pulp magazine Spicy Detective Stories (avril 1935) publiant « Bullet from Nowhere » de Robert Leslie Bellem.

Collectionneurs français de pulps

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Notes et références

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  1. Daisy Bacon édite en 1929, chez Street & Smith, Love Story Magazine. Cette collection est l'une de celles qui remporte le plus succès, jusqu'à 600 000 exemplaires publiés ; elle est éditée pendant plus de 20 ans (1 172 numéros).
  2. a b et c Bell et Vassallo 2013, p. 6.

Annexes

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Bibliographie

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  • (en) Michael Ashley, History of the Science Fiction Magazines : Part I 1926-1935, New English Library, 1974.
  • (en) Michael Ashley, History of the Science Fiction Magazines : Part II 1936-1945, New English Library, 1975.
  • (en) Michael Ashley, History of the Science Fiction Magazines : Part III 1946-1955, New English Library, 1976.
  • (en) Michael Ashley, History of the Science Fiction Magazines : Part IV 1956-1965, New English Library, 1978.
  • (en) Michael L. Cook, Mystery, Detective, and Espionage Magazines, Westport (Connecticut), Greenwood Press, , XII-795 p. (présentation en ligne).
  • (en) John A. Dinan, The Pulp Western, Borgo Press, 1983.
  • (en) Tony Goodstone, The Pulps : Fifty Years of American Pop Culture, Chelsea House, 1970.
  • (en) Ron Goulart, Cheap Thrills : The Amazing ! Thrilling ! Astonishing ! History of Pulp Fiction, Arlington House, 1972.
  • Frank Gruber, Pulp Jungle : mémoires d'un auteur de polars américain, Amiens, Éditions Encrage, coll. Travaux no 4, 1989.
  • (en) Peter Haining, The Fantastic Pulps, Vintage Books, 1975.
  • (en) Harold Hersey, Pulpwood Editor, Frederick A. Stokes, 1938.
  • (en) Steve Holland, The Mushroom Jungle : A History of Postwar Paperback Publishing, Zeon, 1993.
  • (en) Sheldon Jaffery, Sensuous Science Fiction from the Weird and Spicy Pulps, Popular Press, 1984.
  • (en) Paula Rabinowitz, American Pulp : How Paperbacks Brought Modernism to Main Street, Princeton (New Jersey), Princeton University Press, , 408 p. (ISBN 978-0-691-15060-4 et 9780691173382, présentation en ligne).
  • Francis Saint-Martin, Les Pulps : l'âge d'or de la littérature populaire américaine, Amiens / Paris, Encrage / les Belles Lettres, coll. « Travaux » (no 38), , 255 p. (ISBN 2-911576-26-8 et 2-251-74110-0, présentation en ligne sur le site NooSFere).
  • (en) Blake Bell et Michael J. Vassallo, The Secret History of Marvel Comics : Jack Kirby and the Moonlighting Artists at Martin Goodman's Empire, Seattle, Fantagraphics Books, , 304 p. (ISBN 978-1-60699-552-5, lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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