Sanctuaire orthodoxe Saint-Serge

sanctuaire à Colombelles (Calvados)

Le sanctuaire orthodoxe Saint-Serge-et-Saint-Vigor est une église orthodoxe située à Colombelles (Calvados), en France. Au printemps 2022, la paroisse a rejoint le vicariat Sainte-Marie-de-Paris-et-Saint-Alexis-d'Ugine qui regroupe les paroisses de tradition russe auprès de la métropole orthodoxe grecque de France, une juridiction du patriarcat œcuménique de Constantinople.

Sanctuaire orthodoxe Saint-Serge
Vue extérieure de l'église et de son campanile.
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
culte
Paroisse
Vicariat Sainte-Marie-de-Paris-et-Saint-Alexis-d'Ugine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Matériau
Construction
Propriétaire
propriété d'une association
Patrimonialité
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Département
Commune
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L'édifice est dédié à Serge de Radonège depuis son édification et à Vigor de Bayeux depuis 2003. Il a été construit à l'initiative d'ouvriers russes travaillant au sein de la Société métallurgique de Normandie qui le finance en partie en offrant notamment le terrain. Des financements privés permettent de terminer le projet dont la construction est assurée par les membres de la communauté orthodoxe du lieu.

Localisation

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L'église est située dans le département français du Calvados, dans la commune de Colombelles, en Normandie.

Elle s'élève à mi-pente, non loin de l'Orne et du canal d'où elle est saluée à coups de corne par les cargos russes qui remontent vers le bassin de Calix[réf. nécessaire]. Elle a été édifiée à proximité de l'ancien cantonnement russe construit en 1923 pour les ouvriers célibataires dans la prairie du Bas de Colombelles, en face de la ferme Bellanger[1].

Historique

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Contexte

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Alors qu'elle n'était qu'un village comptant moins de 200 habitants, Colombelles voit sa population considérablement augmenter avec l'implantation d'une usine sidérurgique sur une partie du territoire de sa commune. Les directions successives[N 1] font appel à de la main d'œuvre étrangère, d'abord des Chinois à partir de 1916 puis des Russes à partir de 1919.

Les premiers Russes à arriver sur le site de l'usine, le , au nombre de 200, sont des militaires démobilisés. Durant la Première Guerre mondiale, une partie du Corps expéditionnaire russe en France est envoyée à l'été 1916 sur le front de Champagne. Lorsque survient la Révolution russe de 1917, des divisions éclatent dans certaines unités : les autorités françaises et les régiments russes décident alors de retirer près de 16 000 hommes du front qui sont concentrés au camp de La Courtine (Creuse). A la suite d'une mutinerie, les autorités proposent aux hommes soit un retour au front, soit un embrigadement dans des usines ou des exploitations agricoles de France. La plupart des Russes choisissent de s'enrôler dans les brigades ouvrières. C'est ainsi que le Calvados bénéficie de cette main-d'œuvre militaire. Par la suite, arrivent des anciens combattants des Armées blanches. Ces émigrés russes, recrutés sur contrat jusqu'en 1929, viennent principalement de Pologne, de Serbie, de Bulgarie et de Hongrie. Parmi eux se trouvent de très nombreux Cosaques évacués de Crimée en 1920[2]. Ces Russes sont en grande majorité de confession orthodoxe.

Création de la paroisse

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Les premières années, le culte orthodoxe est célébré dans des locaux ordinaires et la Métropolie parisienne envoie des prêtres pour les grandes fêtes, qui encouragent les fidèles à s'organiser en paroisse[3]. Au printemps 1926, un comité paroissial provisoire de la colonie russe de la ville de Caen est constitué dont la présidence est assurée par l'ingénieur russe de l'usine sidérurgique Nicolas Grigoriev[N 2]. En mai, le comité s'engage après du conseil diocésain de la Métropolie à verser un traitement régulier à son futur recteur que ce dernier pourra compléter par un travail rémunéré à l'usine sur un poste de machiniste « ne nécessitant pas d'efforts physiques (...), isolé de la masse des ouvriers ». En juin, il informe le conseil diocésain qu'un logement de fonction sera attribué au prêtre permanent sur les assurances de la direction de l'usine[2]. Le même mois, à la demande des responsables de la communauté, la SMN attribue un terrain près du cantonnement russe[1] pour l'édification d'un sanctuaire destiné à accueillir aussi les immigrés russes employés dans les autres usines et mines de la région, notamment de Dives-sur-Mer[4]. En sus de ce don foncier, la direction de l'usine[N 3] accorde une subvention de 80 000 francs pour l'édification de l'église[5]. L'administrateur délégué des Chantiers navals français de Blainville, marié à une Russe, l'ingénieur Alfred Dhôme, fait un don de 1 000 francs, que son employeur complète par un apport de 8 000 francs[1]. Dans ses mémoires, le métropolite Euloge mentionne aussi un don privé de 1 500 francs émanant d'un riche exploitant forestier russe vivant à Nice, Andreï Stepanovitch Tchoudinov[5].

Le , le métropolite Euloge nomme le père Dimitri Troïtski premier recteur de la future église orthodoxe de Colombelles. Le , réunis en assemblée, les orthodoxes du site mais aussi des environs décident de fonder une paroisse. Dans l'attente de l'édification de l'église, les offices sont célébrés au cantonnement russe, dans un bâtiment annexe de l'un de ses deux restaurants, l'Iermak.

Construction de l'église (1926-1927)

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Les plans du complexe, qui copient les édifices de Saint-Pétersbourg[6], sont dessinés par le bureau d'études de la SMN qui met ses compétences au service du projet[1].

Les travaux d'édification commencent en novembre 1926[6] : ils sont réalisés par les Russes de l'usine en dehors de leur temps de travail[1] sous la coordination de l'ingénieur Grigoriev, homme de confiance de la direction[5]. Le , le père TroÏtski annonce au métropolite que l'église est achevée et que commencent ses aménagements intérieurs. Mais un conflit éclate entre le conseil paroissial et son recteur dont les activités sont jugées « trop individuelles ». Ce conflit, après divers rebondissements, ne sera réglé qu'avec l'arrivée d'un nouveau recteur, le père Iakov Ktitarev, le [2]. Initialement prévue après Pâques, la consécration de l'édifice par le métropolite Euloge a lieu le 1927[1]. Le coût de l'édifice est à l'époque de 100 000 francs[7].

« Age d'or » de la paroisse (1928-1939)

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Pour reprendre l'expression employée par l'historien Nicolas Ross, l'église orthodoxe de Colombelles connaîtra son âge d'or de 1928 à 1939[2]. Sa décoration intérieure et la construction des bâtiments annexes sont achevés dans les années 1930.

Depuis 1927, la paroisse s'est constituée en association sous la dénomination « Paroisse orthodoxe russe à Colombelles », devenue depuis « Association orthodoxe Saint Serge et Saint Vigor »[4]. Peu après son ordination, le père Michel Sokolov est nommé recteur de la paroisse le . Marié, il est le premier recteur à y faire souche, avec la naissance de deux fils, Sergueï en 1929 et Alexeï en 1932. Très apprécié de ses ouailles et de la direction de la SMN, il veille à la bonne entente dans sa paroisse qui regroupe les ouvriers russes orthodoxes de l'usine mais aussi des orthodoxes russes ou non russes de la région normande ainsi qu'en saison, des orthodoxes parisiens en villégiature dans les stations balnéaires de la côte de Nacre. Durant cette période, seront célébrés plus de 300 baptêmes et plus de 70 mariages. Compte-tenu de l'importance accordée à la qualité du chant liturgique, un chœur est constitué en 1927 qui sera salarié à partir de 1930. Le recteur de l'église Saint-Serge dessert aussi les communautés russes orthodoxes d'Oissel près de Rouen, de la mine de La Ferrière-aux-Étangs dans l'Orne et, plus près, de Dives-sur-Mer[N 4].

A partir de 1928, l'église s'enrichit en icônes grâce aux dons notamment d'anciens combattants des Armées blanches ou de leurs veuves. L'Union cosaque locale offre deux icônes-bannières. L'année suivante, l'administration diocésaine de Paris envoie une icône de l'Annonciation et une riche paroissienne russe de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, Marianna Fedorovna Rathova-Rojnova, offre plusieurs autres icônes ainsi qu'une plachtchanitsa[N 5]. Dans leur grande majorité ces icônes sont peintes par Vassili Vassilievitch Sergueïev (1877-1946), membre de l'association de peintres L'Icône[2], que le père Sokolov a pressenti pour le décor intérieur de l'église[5]. Certaines icônes sont aussi dues au peintre et décorateur de théâtre Dmitri Stelletski (1875-1947) et, plus localement, à l'ingénieur Grigoriev.

En 1929, un clocher provisoire en bois est construit près de l'église pour accueillir une première cloche. Une fois les fonds réunis, un clocher en dur est édifié en 1934 avec, au rez-de-chaussée, deux pièces consacrées, dans un premier temps, à la maison paroissiale. Le , la cloche est bénie par le métropolite Euloge. Deux ans plus tard un second bâtiment est construit pour abriter la salle de réunion de la paroisse. Dans les mêmes années, une serre est aménagée contre le mur est de l'église[2].

Le métropolite Euloge revient à Colombelles le pour fêter le 10e anniversaire de la création de la paroisse. C'est à cette occasion qu'une plaque commémorative est apposée à l'entrée du sanctuaire[5].

En 1938, le père Sokolov envisage avec ses paroissiens la construction d'une tribune au-dessus de la porte d'entrée de l'église, pour accueillir le chœur de Saint-Serge mais avec la guerre qui éclate l'année suivante, le projet n'est pas réalisé.

En 1941, le recteur fait part au métropolite Eugène de ses inquiétudes sur le destin des biens de l'église et notamment de ses icônes « dont le nombre dépasse déjà la centaine ». Les rares photographies prises à l'époque ne permettent pas de restituer précisément le décor intérieur de l'église[2]. Dans ses mémoires, Euloge indique que l'icône centrale représente Serge de Radonège, entourée d'icônes plus petites représentant ses disciples, qu'elles ont été offertes par des moines de l'lnstitut Saint-Serge, amis du père Michel Sokolov et que sur le pourtour intérieur des murs figure le tropaire de saint Serge, écrit en slavon par l'ingénieur Grigoriev[5].

Le , le père Sokolov est nommé recteur de l'église Saint-Séraphin-de-Sarov de Paris et lui succède le père Pavel Golychev alors simple hiéromoine, élevé higoumène en mai 1945[N 6]. Il ouvre en 1943 au château de Morteaux-Coulibœuf (dans le Calvados) un centre d'évacuation pour les enfants russes des localités menacés par les bombardements alliés et la perspective d'un débarquement en Normandie. Il assure aussi des activités pastorales auprès de deux groupes de prisonniers de guerre russes se trouvant à proximité de Colombelles.

Lors de la bataille de Normandie, l'église est endommagée par les bombardements alliés alors que son recteur est parti officier à Cabourg. Selon le compte-rendu qu'en fait l'adjoint du marguillier au recteur de la paroisse le , les obus touchèrent la plate-forme en haut de l'escalier menant à l'église ainsi que son enclos. L'explosion « détruisit le clocher, abîma fortement les murs et arracha les portes de l'église ». Et « presque toutes les icônes tombèrent des murs, tout particulièrement dans le sanctuaire »[8].

Restaurations et protection juridique de l'église

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Le , le peintre Sergueïev est appelé par le métropolite Euloge à restaurer les icônes. Dans son rapport du , il indique que toutes les icônes, sans exception, ont été endommagées par des éclats d'obus et que certaines ont été entièrement détruites, que l'iconostase a tenu bon mais que quatre de ses icônes ont disparu : le Sauveur, la Mère de Dieu et les archanges Michel et Gabriel. Il se dit désespéré de ne pouvoir en restaurer un grand nombre, trop abimées, et de devoir les repeindre. Il se rend donc à Colombelles et repeint les plus grandes icônes directement sur place, dormant à même le sol dans l'église, aucun logement n'étant disponible. Un plan de travail est arrêté avec le père Golychev et son adjoint, le père Élie Mélia qui devient par la suite recteur de la paroisse. Sergueïev restaure les plus petites icônes, transportables, à son domicile, à Villemoisson dans l'Essonne[N 7]. Mais le peintre meurt le sans avoir pu achever son programme.

Les travaux sur le gros œuvre de l'église commencent en décembre 1946 : les échafaudages sont montés, les portes et les baies sont remplacées et le crépi est commencé. Mais le froid interrompt les travaux. En avril 1947, le recteur annonce aux paroissiens que le Conseil mondial des Eglises à Genève a promis un don de 26 325 francs pour la reconstruction de l'église[2]. La voûte originelle, couverte de fresques, est cependant perdue. L'édifice est à nouveau consacré[4] par l'évêque Vladimir le . La plaque commémorative apposée par son prédécesseur en 1936, endommagée par les bombardements de 1944, est remplacée par une nouvelle plaque faisant état de sa nouvelle consécration[N 8][2].

Gravement endommagé, le campanile est refait par les ateliers de la SMN pendant l'été 1949 (maçonnerie et charpente métallique). Les cloches, détruites lors des opérations du Débarquement, sont remplacées. Au nombre de quatre, en fonte, elles sont fondues dans les établissements Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles (Manche) dans la gamme fa (cloche de 80 kg), la (43 kg), do (24kg) et fa (9 kg). La plus grosse est gravée du nom de son donateur, le révérend Robbins W. Barstow, USA et sur les quatre cloches est apposée la croix orthodoxe russe ainsi que la date de leur fabrication[2].

Le sanctuaire orthodoxe de Colombelles est inscrit au titre des monuments historiques le [6]. Depuis lors, il participe chaque année aux Journées européennes du patrimoine et s'ouvre au grand public à cette occasion[2].

Le bulbe fait l'objet en 2006 d'une restauration co-financée par l'État, le département du Calvados et la commune de Colombelles, avec le concours de la Fondation du patrimoine et l'apport de la communauté orthodoxe [4].

Une campagne photographique de l'édifice religieux a été réalisée en 2012 par le service de l'inventaire de la Région Normandie[9].

Langue de liturgie

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Jusqu'aux années 1970, les offices sont célébrés en slavon[3]. Mais progressivement des liturgies en langue française y sont célébrées à partir de 1978 du fait du renouvellement de la communauté orthodoxe et pour permettre aux descendants des fondateurs qui ne pratiquaient pas le russe de suivre les offices et de s'intégrer à la paroisse. Celle-ci devint tout à fait francophone en 1994 lors de l'arrivée d'un recteur de culture française et d'ascendance en partie normande, le P. René Dorenlot[4].

Renouvellement de la dédicace

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En 2003, la communauté orthodoxe demande à l'évêque catholique de Bayeux de placer le sanctuaire sous le patronage d'un saint normand, Saint-Vigor de Bayeux, à côté de Saint-Serge, en signe d'intégration et pour rappeler la filiation de l'Eglise orthodoxe avec le christianisme du premier millénaire (avant le Schisme) [4].

Le , la communauté orthodoxe de Colombelles reçoit de l'évêque de Bayeux une relique du saint normand au cours d'une cérémonie dans l'église catholique de Saint-Vigor-le-Grand [10].

Rattachement canonique

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Concernant son rattachement canonique, la paroisse était pendant des décennies sous l'autorité de l'archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, celui-ci étant jusqu'en 2019 sous la juridiction du patriarcat œcuménique de Constantinople[11] (obédience exercée par l'intermédiaire de la métropole orthodoxe grecque de France). À cette date, la paroisse accepte de suivre la décision de monseigneur Jean Renneteau qui décide de rattacher son archevêché au patriarcat de Moscou. Mais, au printemps 2022, notamment après les déclarations du patriarche Cyrille de Moscou justifiant l'invasion de l'Ukraine par la Russie[12], la paroisse réunie en assemblée générale extraordinaire vote pour un retour de la communauté sous l'autorité du patriarche de Constantinople, en rejoignant — comme l'ont déjà fait d'autres[13] — le vicariat Sainte-Marie-de-Paris-et-Saint-Alexis-d'Ugine, une nouvelle structure regroupant les paroisses de tradition russe auprès de la métropole orthodoxe grecque de France[14].

Description

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L'Église s'inscrit dans un complexe qui comprend, outre l'édifice religieux, et perpendiculairement à lui, un clocher séparé et posé sur un bâtiment bas de section rectangulaire construit en 1934 et abritant de nos jours la bibliothèque des ouvrages écrits en français[N 9] ainsi qu' une maison paroissiale construite en 1936 dans l'enclos paroissial où se trouve actuellement la bibliothèque des ouvrages écrits en russe.

La toiture à deux pans de l'église est surmontée d'un bulbe en forme d'oignon, en cuivre, typique de l'architecture religieuse baroque des pays slaves[4], qui se trouve couronné d'une croix à double croisillon[N 10].

De plan rectangulaire, l'édifice est éclairé par trois baies en façade, deux d'entre elles flanquant la porte à deux battants peinte en bleu clair et dont les panneaux de bois centraux s'ornent d'une croix orthodoxe russe, la troisième, un oculus, se situant au-dessus ainsi que par trois baies sur les murs gouttereaux, le mur de chevet du sanctuaire étant aveugle.

À l'intérieur de l'église, une iconostase en bois sépare la nef du sanctuaire proprement dit, où les célébrants officient, cachés des fidèles et du clergé non célébrant. L'icône de la Cène qui surmonte les portes royales a été peinte par Sergueïev et restaurée par lui en 1945. Quatre des grandes icônes de l'iconostase, qui avaient été complètement détruites par les bombardements alliés, ont été repeintes par cet artiste : il s'agit des icônes du Sauveur, de la Mère de Dieu et des archanges Michel et Gabriel[2].

Les murs de la nef sont recouverts d'icônes peintes par Fostov et Khvostov[à vérifier][6]. Les icônes sont du modèle de celles présentes à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge ou à l'Église Notre-Dame-de-la-Dormition de Sainte-Geneviève-des-Bois[4]. En 2003, lorsque l'église se met sous la protection d'un second patron, une iconographe vivant en Bretagne mais paroissienne de Colombelles, Brigitte Gamichon, peint les icônes des deux saints de l'église, saint Serge et saint Vigor[2]. Dans les années 2010, de nouvelles icônes sont venues embellir l'église, peintes par l'artiste iconographe Georges Farias, paroissien de Saint-Serge depuis l'installation de son atelier à Bayeux[2].

Liste des recteurs

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Nom date d'arrivée date de départ commentaire
Dimitri TroÏtski 22 septembre 1926 11 juin 1927 relevé de ses fonctions à la demande des paroissiens
Iakov Ktitarev 1er août 1927 1er octobre 1928 nommé recteur de l'église Saint-Nicolas-le-Thaumaturge de Boulogne-Billancourt
Mikhaïl Sokolov 14 octobre 1928 15 décembre 1942 nommé recteur de l'église Saint-Séraphin-de-Sarov de Paris par le métropolite Euloge
Palev (Golychev) 15 décembre 1942 1er août 1946 Membre actif de l'Union des patriotes soviétiques, il retournera en URSS en 1947 et sera consacré évêque dix ans après, d'abord à Molotov puis à Astrakhan en 1960, élevé au rang d'archevêque en 1964 à Novossibirsk puis à Vologda en 1972. Mis à la retraite d'office pour « non -respect des norme canoniques, comportement intolérable et incapacité à diriger la vie religieuse » en octobre de la même année, il est autorisé fin 1972 à retourner en France mais il s'installe à Bruxelles où il officie jusqu'à sa mort à l'église Saint-Nicolas.
Ilia Melia 1er août 1946 16 septembre 1949 adjoint au recteur d'avril 1945 au 1er juillet 1946

recteur provisoire pendant le mois de juillet 1946

Dimitri Khvostov 19 septembre 1949 2 septembre 1956 en tant qu'ancien combattant de l'Armée française, appelé au poste d'aumônier orthodoxe militaire en Algérie
Ioann Matsi 10 juillet 1957 16 mai 1960 de nationalité finlandaise, ex-détenu du Goulag
Vladimir Golounski 19 mai 1960 17 septembre 1994 Meurt à Colombelles durant son mandat à l'âge de 90 ans, dernier recteur de nationalité russe
René Dorenlot septembre 1994 août 2002 départ à la retraite à l'âge de 80 ans
Pierre Argouet septembre 2002

Galerie

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Voir aussi

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Bibliographie

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  • Lise Lalonde, L'église orthodoxe Saint-Serge de Colombelles (mémoire de master européen en conservation et gestion du patrimoine), Université de Caen, 2003.
  • Nicolas Ross, Saint-Serge de Colombelles, une communauté russe de Normandie et son église (1925-1960), Éditions des Syrtes, 2019.

Liens internes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Haut-Fournaux et Aciéries de Caen (HFAC) de 1910 à 1916, Société normande de métallurgie (SNM) de mars 2016 à 1924 et Société métallurgique de Normandie (SMN) de 1924 à novembre 1993.
  2. il assure la fonction de marguillier de la paroisse en 1926-1927.
  3. en la personne de son premier directeur, André Morette.
  4. jusqu'à la fondation d'une communauté spécifique en 1937.
  5. représentation du Christ dans son tombeau.
  6. Ce moine-prêtre rentrera en URSS en 1947 où il sera consacré évêque dix ans plus tard.
  7. Il loge dans le pensionnat pour enfants russes dont son épouse était la directrice.
  8. Elle porte la date du 7 juin 1947, initialement prévue pour la nouvelle consécration, qui n'a pu être tenue et a été repoussée au 7 septembre.
  9. Le niveau inférieur comprenait à l'origine deux pièces : une salle de réunion et une chambre pour le gardien.
  10. La traverse inférieure, inclinée, représente l'appui des pieds du Christ et symbolise la balance qui pèse les péchés et les vertus des fidèles.

Références

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  1. a b c d e et f Claude Rouget, Les Russes de la Société Métallurgique de Normandie (1919-1941) (mémoire de master de civilisation française), Université d'Oslo, , 121 p. (lire en ligne), p. 4-5 ; 57 ; 61-62.
  2. a b c d e f g h i j k l m et n Nicolas Ross, Saint-Serge de Colombelles, une communauté russe de Normandie et son église (1925-1960), Genève, Editions des Syrtes, , 248 p. (ISBN 9782940628599), p. 20-21 ; 75-80 ; 91 ; 103-108 ; 112 ; 124-126 ; 171-176 ; 178-180 ; 239-240 ; 242.
  3. a et b Jean-Claude Roberti, « Les églises orthodoxes dans la France de l'Ouest », Norois, vol. 174, no 1,‎ , p. 369–371 (DOI 10.3406/noroi.1997.6800, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d e f g et h Histoire de la paroisse saint Serge et saint Vigor et de la vie de sa communauté
  5. a b c d e et f Le chemin de ma vie, mémoires du métropolite Euloge, Paris, Presses Saint-Serge, , 582 p. (ISBN 2-910535-10-X), p. 429-430.
  6. a b c et d « Sanctuaire orthodoxe Saint-Serge », notice no PA00111838, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Trois jalons de l'histoire de l'église Saint-Serge de Colombelles
  8. Nicolas Ross, historien, « Un épisode dramatique : l’exode des paroissiens de l’église Saint-Serge en juin 1944. », sur Site de la paroisse de Saint-Serge Saint-Vigor (consulté le )
  9. « église orthodoxe Saint-Serge-de-Radonège Saint-Vigor-de-Bayeux - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur inventaire-patrimoine.normandie.fr, (consulté le )
  10. « Cultes de Saint-Vigor », sur Site de Saint-Vigor, évêque de Bayeux (consulté le )
  11. « Rattachement de la paroisse de Caen (Colombelles) à la Métropole », sur vicariatorthodoxe.fr (consulté le ).
  12. http://orthodoxe-caen-colombelles.org/wp-content/uploads/2022/05/INFORMATION-SUR-LA-SITUATION-CANONIQUE-DE-NOTRE-PAROISSE.pdf
  13. « Paroisses », sur vicariatorthodoxe.fr (consulté le ).
  14. Bénédicte ROBICHON, « Rattachement de la paroisse de Caen (Colombelles) à la Métropole », sur Vicariat Orthodoxe, (consulté le )