Paix d'Arras
La paix d'Arras est signée à Arras, entre le roi de France et le duc de Bourgogne, le . Elle constituait une trêve dans la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, au cours de la guerre de Cent Ans
Signé |
Arras |
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Parties | Royaume de France | Duché de Bourgogne |
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Signataires | Louis de Guyenne | Jean sans Peur |
Contexte historique
modifierLa paix d'Arras intervint dans le contexte de la révolte des Cabochiens au printemps 1413. Jean sans Peur, duc de Bourgogne soutint cette révolte populaire qui imposa au roi de France l'ordonnance cabochienne. Les exactions des partisans de Simon Caboche discréditèrent Jean sans Peur et éloignèrent de lui outre la bourgeoisie parisienne, le roi de Sicile, le duc de Berry et le dauphin, Louis de Guyenne. Bernard VII d'Armagnac, beau-père de Charles d'Orléans, neveu de Charles VI, marcha sur Paris à la tête de ses armées et se rendit maître de la ville, obligeant Jean sans Peur à fuir. Il échoua à reprendre Paris en . En , le roi et le dauphin poursuivirent le duc de Bourgogne, assiégeant et prenant Compiègne, Soissons et Bapaume. Les armées du roi investirent Arras. C'est là que furent menés des négociations qui aboutirent à la signature de conventions en qui aboutirent à la signature de la paix en [1].
Le dauphin, Louis de Guyenne, représentant son père, le roi Charles VI qui de nouveau, avait sombré dans une crise de démence, signa la Paix d'Arras avec les envoyés de Jean sans Peur, duc de Bourgogne.
Cette trêve dans la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons avait pour but de maintenir l'unité du royaume et la paix entre les deux partis. Le , la paix est signée et les prélats, les grands seigneurs de l'armée royale prêtent serment de respecter cette paix.
Principales clauses
modifierLes pourparlers aboutirent à plusieurs accords :
- il était mis fin aux hostilités ;
- Le roi accordait son pardon à Jean sans Peur ;
- les villes d'Arras, de Chinon et le château du Crotoy devaient être remis au roi de France ;
- le duc de Bourgogne et le roi de France accordaient pardon et restitution aux vassaux qui en avaient été victimes dans chacune des parties ;
- Simon Caboche et certains de ses partisans devaient être chassés des états bourguignons ;
- Jean sans Peur s'engageait à ne pas négocier avec le roi d'Angleterre sans l'accord du roi de France.
Le port de la croix de saint André et la bande blanche portées respectivement par les Bourguignons et les Armagnacs fut interdit. Sur l'ordre de Louis de Guyenne les mots Bourguignons et Armagnacs furent bannis du royaume, il était formellement interdit de les prononcer.
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- Mirot, Léon, « Autour de la paix d'Arras (1414-1415) », Bibliothèque de l'École des chartes, Persée, vol. 75, no 1, , p. 253–327 (DOI 10.3406/bec.1914.448526, lire en ligne, consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Françoise Autrand, Charles VI : la folie du roi, Paris, Fayard, , 647 p. (ISBN 978-2-213-01703-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Jules Finot, La paix d'Arras (1414-1415), Nancy, Imprimerie Berger-Levrault et Cie, , 107 p. (lire en ligne).
- (en) Randall Lesaffer, « The concepts of war and peace in the 15th century treaties of Arras », dans Denis Clauzel, Charles Giry-Deloison et Christophe Leduc (dir.), Arras et la diplomatie européenne (XVe-XVIe siècle), Arras, Artois presses université, coll. « Histoire », , 428 p. (ISBN 2-910663-40-X), p. 165-182.
- Léon Mirot, « Autour de la paix d'Arras (1414-1415) », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris, Librairie Alphonse Picard et fils, t. 75, , p. 253-327 (lire en ligne).
- Nicolas Offenstadt, « La paix d'Arras, 1414-1415 : un paroxysme rituel ? », dans Denis Clauzel, Charles Giry-Deloison et Christophe Leduc (dir.), Arras et la diplomatie européenne (XVe – XVIe siècle), Arras, Artois presses université, coll. « Histoire », , 428 p. (ISBN 2-910663-40-X, présentation en ligne), p. 65-80.
- Nicolas Offenstadt, « Paix de Dieu et paix des hommes : l'action politique à la fin du Moyen Âge », Politix. Revue des sciences sociales du politique, De Boeck Supérieur, no 58, , p. 61-81 (lire en ligne).
- Nicolas Offenstadt, Faire la paix au Moyen Âge : discours et gestes de paix pendant la guerre de Cent Ans, Paris, Odile Jacob, , 502 p. (ISBN 978-2-7381-1099-2, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Bertrand Schnerb, Les Armagnacs et les Bourguignons : la maudite guerre, Paris, Perrin, coll. « Passé simple », , 309 p. (ISBN 2-262-00521-4). Réédition : Bertrand Schnerb, Armagnacs et Bourguignons : la maudite guerre, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 282), , 409 p., poche (ISBN 978-2-262-02732-2).
- Bertrand Schnerb, « Arras en 1414 : entre paix et guerre », dans Denis Clauzel, Charles Giry-Deloison et Christophe Leduc (dir.), Arras et la diplomatie européenne (XVe – XVIe siècle), Arras, Artois presses université, coll. « Histoire », , 428 p. (ISBN 2-910663-40-X, présentation en ligne), p. 47-64.
- Paul Thomas, « Le texte authentique de la « Paix d'Arras » (4 septembre 1414) », Revue du Nord, Lille, Jules Tallandier, t. 19, , p. 193-215 (présentation en ligne, lire en ligne).