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Auguste Cahours
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Auguste André Thomas Cahours
Nom de naissance Auguste André Thomas Cahours
Naissance
Paris (France)
Décès (à 77 ans)
Paris (France)
Nationalité Français
Distinctions Prix Jecker de l'Académie des sciences

Auguste Cahours, ou Auguste André Thomas Cahours (1813-1891), de son vrai nom, est un chimiste et savant français dont la contribution à la chimie organique fut l’une des plus grande de l’histoire. Il découvrit, entre autres, les procédés de synthèse de plusieurs molécules chimiques, dont le toluène, le xylène, plusieurs organomagnésiens et les dérivés de phosphine et d’arsine[1].

Biographie

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Auguste Cahours passa de nombreuses années à étudier les cycles aromatiques de molécules provenant de fruits. Il fut impliqué dans l’établissement de plusieurs principes de chimie moderne, dont la théorie de valence, la densité de vapeur et l’utilisation du PCl5. En outre, Cahours fut reconnu pour ses habiletés d’expérimentateur alors qu’il rencontra plusieurs difficultés lorsque vint le temps de caractériser des alcools souvent impurs et insolubles dans l’eau. Les résultats de ses recherches furent incontestés pendant plus de 50 ans et il reste, avec Whöler, Liebig et Laurent, l’un des chimistes ayant fait le plus de découvertes dans l’étude des dérivés aromatiques. Ses recherches auront ainsi permis le développement de la partie des composés aromatiques de la chimie organique.

Jeunesse

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Auguste Cahours est né le 2 octobre 1813 à Paris. Il fut le premier des deux enfants qu’eurent Rose Adélaïde Cartront et André Cahours qui était un fonctionnaire au ministère des Finances de France avant de devenir tailleur[2]. Il posséda d’ailleurs sa propre boutique sur la rue de Provence, à Paris. Auguste eut un jeune frère dénommé Louis qui naquit le 18 juin 1820. Il fréquenta le lycée de son quartier avant d’être admis, en 1833, à l’École polytechnique (France)[2][3], d’où il obtint son diplôme en 1835 et où il retourna par la suite en tant que professeur de chimie.[4]

Carrière

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Après sa graduation, il grossit les rangs du Corps d’État-Major de l’armée française, qu’il abandonna rapidement et soudainement pour se concentrer sur son intérêt pour la recherche scientifique. Il devint, après son passage dans l’armée, l’élève du très réputé chimiste Michel Eugène Chevreul et devint son «préparateur», poste qu’il occupa, à partir de 1836, pendant quatre ans au Muséum national d'histoire naturelle.[1][2][3][5] En 1839, il fut transféré au laboratoire privé de Jean Baptiste André Dumas[1] qui le nomma, la même année, «répétiteur» à l’École Centrale des Arts et Manufactures. Dumas le mit également responsable des laboratoires des étudiants. Un an plus tard, il devint, à titre de bénévole, «répétiteur adjoint» à la Polytechnique, poste qu’il occupa pendant 11 ans, jusqu’à ce que, en 1951, il soit nommé «examinateur de sortie» à la même école. Son rôle était alors de surveiller la progression des élèves de l’école Polytechnique pendant leurs études et de les classer en fonction de leur mérite à leur sortie de l’école.[2] En même temps d’accéder à ce nouveau poste, il fut nommé membre du Conseil de Perfectionnement de l’école et remplaça son ancien mentor, Chevreul, qui s’était résigné.[2] Entre temps, Cahours obtint le titre de docteur en science à la Faculté des Sciences de Paris en 1845 et pris la place de Dumas, la même année, à la chaire des cours de chimie générale de l’École Centrale, poste qu’il conserva jusqu’en 1870.[1][2][3] Pendant sa carrière, il occupa à de nombreuses reprises le poste de professeur de chimie. En effet, il fut nommé, en 1851, professeur de chimie à l’École d’Application de la Manufacture des Tabacs. Il remplaça même Dumas à deux reprises dans ses cours de chimie : la première fois en 1851 à la Sorbonne, puis, une autre fois, à la chaire de Chimie de l’École Centrale des Arts et Manufacture.[2][3] Ce n’est qu’en 1888 qu’il quitta officiellement l’école Polytechnique.[3]

Vie personnelle

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Auguste Cahours se maria à Maria Robillard (née en 1821). Celle-ci lui donna deux enfants : Georges, l’ainé, et André, le cadet. Une série de tragédies survenues entre 1867 et 1871 lui auront enlevé sa femme, son frère et ses deux fils, le cadet ayant été tué lors de la guerre franco-allemande. En 1881, à l’âge de 68 ans, il se remaria avec Madeleine Levant. Il s’éteignit 10 ans plus tard, le 17 mars 1891, à l’âge de 78 ans, à Paris.[2][3]

Découvertes

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Les découvertes d’Auguste Cahours sont nombreuses et touchent à une variété de domaines. Il travailla en collaboration avec de nombreux scientifiques renommés, dont Bineau, Hoffman et Gerhardt. Avec Bineau, Cahours parvint à déterminer les densités de vapeur sous la pression atmosphérique.[6] Puis, avec August Wilhelm Von Hoffman, il découvrit l’alcool allylique.[7] En fait, les travaux de Cahours furent, pendant sa carrière, orientés dans trois directions[1] :

I. La découverte et l’invention de produits nouveaux (alcools amylique et allylique, toluène, xylène, hydrocarbures aliphatiques, acides cuminique et anisique, anéthole, dérivés halogénés et nitrés, pipéridine, vitelline, composés organométalliques)

II. La mise au point d’outils méthodologiques (chloration par PCl5, sulfonitration, synthèse d’esters de phénols, identifications par voie chimique à l’aide d’un faisceau de dérivation, utilisation systématique des analogies)

III. Importantes contributions à l’élaboration des théories (la valence : phosphines, arsines, organométalliques, thiols ; l’isomérie en série aromatique; la théorie atomique: densités de vapeur; concepts de série et de fonction: alcools, série allylique, organométalliques, passage entre séries et entre fonctions; alcaloïdes: acides aminés)

Dans le laboratoire de Dumas, il étudia l’essence de pomme de terre. En fait, à partir d’un seul échantillon impur d’un litre appartenant à Chevreul, il parvint à la définir et à la caractériser comme étant un alcool. Il lui donna le nom d’alcool amyllique.[1][3][5][8] À cette époque, ni la différence, ni les méthodes de distinction entre les alcools primaire, secondaire et tertiaire n’étaient bien établies et il n’existait évidemment pas de spectroscopie. Ce produit, avec l’esprit-de-vin (éthanol), l’esprit-de-bois (méthanol) et l’éthal de Chevreul (alcool cétylique), devint le quatrième membre de la série des alcools.[2][3] De plus, en collaboration avec de nombreux scientifiques, il permit des avancées extraordinaires dans la catégorisation de composés plus ou moins connus ou carrément inconnus comme le cumène. Ce dernier ayant été découvert en collaboration avec Gerhardt lorsqu’ils firent subire la même réaction que Mistcherlich fit subir à l’acide benzoïque, mais, cette fois ci à l’acide cuminique. Leur intérêt pour les composés benzoïques les menèrent à la découverte de nombreux composés aromatiques dont le cumène, le cymène et le cinnamène (le styrène).[3][8]

Cahours fit également de nombreuses recherches sur l’acide salicylique et ses dérivés qu’il obtint grâce à «l’essence de wintergreen», cette dernière étant issue d’une plante connue sous le nom de Gaulthérie couchée.[3] La technique qu’il utilisa pour obtenir cet acide fut reproduite de nombreuses fois par d’autres scientifiques qui désiraient s’en procurer également, avant d’être remplacée par un procédé industriel, la réaction de Kolbe, établie par Adolph Wilhelm Hermann Kolbe entre 1843 et 1845. Cette réaction met en jeu un ion phénolate de sodium qui, après avoir été traité au CO2 sous pression, à haute température et à l’acide sulfurique, forme de l’acide salicylique.[8][9]

Cependant, ce ne fut pas la seule technique qu’il développa qui fut utilisée de nombreuses fois par la suite. En effet, les travaux de Cahours le menèrent à déterminer précisément la densité de vapeur de nombreux composés, dont l’acide acétique, ce qui le mena, éventuellement, à développer un procédé général permettant d’obtenir des chlorures d’acide.[8] En effet, Cahours observa que les densités de vapeurs étaient influencées par la température du composé. Ainsi, il prouva que les corps organiques volatils ne correspondaient pas tous à quatre volumes de vapeur, comme on le croyait à l’époque, en considérant que l’unité de volume utilisé en guise de référence était une quantité d’oxygène égale à huit. De ces croyances en résultait des contradictions entre les équivalents de différents corps déduits par la densité de vapeur et ceux déduits par des considérations chimiques des corps organiques. En observant de plus près ces composés, Cahours montra que ces densités incohérentes étaient prises à des températures peu élevées au–dessus du point d’ébullition des corps. Il poursuivit ses recherches et démontra que les valeurs des densités se rapprochaient des densités théoriques à mesure qu’on approchait le point d’ébullition, et que ces valeurs devenaient égales à une température d’environ 120 degrés supérieure au point d’ébullition du corps organique.

C’est par la suite, alors qu’il s’intéressa au perchlorure de phosphore, que Cahours posa un précédé général qui permettait d’obtenir les bases des chlorures d’acide, en se basant sur la réaction isolée par Liebig et Wöhler auparavant. [8]

Auguste Cahours travailla également sur les organométalliques et montra que plusieurs substances, dont l’étain, cherchaient naturellement à adopter une configuration saturée (SnX4). [8]

Récompenses

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Cahours fut doublement honoré du Prix Jecker par l’Académie des sciences : une première fois en 1860 pour ses travaux sur les radicaux (prix qu’il partagea avec Wurtz) puis, une deuxième fois, pour ses découvertes sur les densités de vapeur sept ans plus tard, en 1867. [2]

En outre, on l’honora successivement des titres de chevalier (1846), officier (1843) et commandeur (1880) de la Légion d’honneur.[2]

En 1870, après la guerre franco-allemande et avec l’aide d’Hoffman, il fut le premier scientifique français à être recruté par la Société chimique allemande. Il fut également membre de nombreux autres ordres scientifiques, dont [3] :

• La Société Philomatique

• L’Académie des Sciences et Belles-Lettre de Rouen

• L’Académie des Sciences

• L’Académie des Cherbourg

• L’Académie de Dijon

• La «Chemical Society of London»

• La «Berlin Academy» (en tant que correspondant)[1]

• L’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg

Références

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  1. a b c d e f et g FOURNIER, Josette, « Histoire des radicaux : contribution d'Auguste Cahours », sur Percee (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j et k FOURNIER, Josette, « Auguste Cahours (1813-1891) – Les densités de vapeur, les organométalliques et la valence », sur L’actualité chimique – Journal de la société chimique de France (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j et k WISNIAK, Jaime, « Auguste André Thomas Cahours », sur ScienceDirect (consulté le ).
  4. FRANÇOIS, Martine et Christiane DEMEULENAERE-DOUYÈRE, « CAHOURS Auguste André Thomas », sur Cths (Comité des travaux historiques et scientifiques) (consulté le ).
  5. a et b PAYEN, Jacques, « Cahours, Auguste André Thomas », sur Encyclopedia.com (consulté le ).
  6. PAYEN, Jacques, « Auguste Cahours », sur Larousse (consulté le ).
  7. PAYEN, Jacques, « HOFMANN August Wilhelm Von - (1818-1892) », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  8. a b c d e et f RICHET, Charles (sous la direction de), « Biographique scientifique – L’œuvre scientifique d’Auguste Cahours », sur Gallila (consulté le ).
  9. « Réaction de Kolbe », sur Wikipédia (consulté le ).