Utilisateur:Dominique natanson/Brouillon

Fraternité (Bridelikhkayt en yiddish) est le nom d'associations ouvrières socialistes juives nées à partir de 1892 en Galicie.

Naissance et espace géographique modifier

Le mouvement socialiste galicien, né vers 1870, ne prend son essor qu'en 1892, avec la fondation du Parti social démocrate de Galicie, de langue polonaise[1]. Parallèlement, mais séparément, des organisations ouvrières juives se constituent. A Cracovie, "La Main Forte" (Yad khazakah en yiddish) est constituée. Elle prend le nom de Fraternité lorsque les Autorités refusent de légaliser les statuts de l'organisation. Sa naissance doit beaucoup à un étudiant juif venu d'Allemagne, S. Rubinstein. D'autres associations se créent sous le même nom dans les villes de Przemysl, Czanov, Stanislav, Stri, Drohowycz et Kolomey où se déroule une grève fondatrice[2].

La grève des tisseurs de châles de prière de Kolomey modifier

Durant l'été 1892, « dans un milieu patriarcal et obscurantiste »[3], une grève éclate chez les tisserands de châles de prière, employés par des patrons juifs très pieux. Les ouvriers eux-même sont des hassidim portant kaftan et papillotes qui, lorsqu'ils se lancent dans la grève, jurent sur la sainte Torah de ne pas reprendre le travail tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites. La grève est très dure et la police campe jour et nuit devant les fabriques. Le rabbin fait pression sur les grévistes. C'est finalement la faim qui, au bout de trois mois de grève, fait céder une dizaine de grévistes qui violent ainsi leur serment. Heller, le principal patron, veut imposer une abjuration solennelle de leurs convictions aux grévistes défaits. Mais une quarantaine de tisserands, tous hassidim pratiquants, publient une proclamation où il réaffirment leurs convictions socialistes. La grève est popularisée dans les autres villes de Galicie par les associations Fraternité qui organisent des collectes de solidarité.

Notes et références modifier

La source essentielle de cet article est dans l'ouvrage de Nathan Weinstock, Le pain de misère, Histoire du mouvement ouvrier juif en Europe, Tome II : L'Europe centrale et occidentale jusqu'en 1945, La Découverte, 2002. (ISBN 2707138118)

  1. Nathan Weinstock, Le pain de misère, Histoire du mouvement ouvrier juif en Europe, Tome II : L'Europe centrale et occidentale jusqu'en 1945, page 20, La Découverte, 2002.
  2. Nathan Weinstock, Le pain de misère, Histoire du mouvement ouvrier juif en Europe, Tome II : L'Europe centrale et occidentale jusqu'en 1945, page 21, La Découverte, 2002.
  3. Selon Nathan Weinstock,op. cit., page 21.

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

* [[À remplacer]] [[Catégorie:Histoire des Juifs en Autriche-Hongrie]] [[Catégorie:Culture yiddish]]