Utilisateur:Quinquarbe/Brouillon

Famille Courlet de Vregille
Image illustrative de l’article Quinquarbe/Brouillon
Armes

Blasonnement D’azur au chevron d’or avec deux étoiles en pointe et un cœur en chef du même
Devise "Altius cor laetum"
Période XIIIe siècle-XXIe siècle
Demeures Château de Boulot, Château de Vregille

La famille Courlet de Vregille est une famille française appartenant à la noblesse d’extraction[1]et originaire de Franche-Comté.

Histoire modifier

Les origines modifier

La famille Courlet (Colet et Corlet avant le XVIe siècle), très ancienne en Franche-Comté d’après d’anciens titres, est un rameau de la famille Colin de Pontarlier, dont l’un des membres, Oudot Colin (+ 1297), reprit le fief en 1286[2]. En 1347, Jacques Colin de Pontarlier – surnommé Corlet –, petit-fils d’Oudot, est signalé au siège de Pontarlier. Il était le deuxième fils de Pierre Colin (+ 1335) et de Marguerite d’Epenoy. Ces derniers étaient qualifiés écuyers en tous actes publics et privés[3].

C’est lors d’un assaut donné par un comte de Chalon à la ville de Pontarlier, alors défendue par des troupes du duc de Bourgogne, que se produisit le fait auquel la famille doit son nom. « Colin grimpa avec une telle hardiesse aux échelles dressées contre les murailles, que Chalon l’apercevant, lui cria : "Plus haut ! Plus haut ! Vas-y gaiement !" » Jacques Colin réussit son escalade et Chalon, pour le récompenser, lui octroya un nouveau blason commémorant ce fait d’armes : sur fond d’azur, un chevron d’or surmonté de deux étoiles d’or, avec un cœur du même en pointe. Les anciennes armes ainsi remplacées étaient : d’azur au lion d’or, au chef d’argent chargé de trois pals de gueules. Il reçut pour devise « Altius cor laetum ! » (Plus haut le cœur joyeux !)

Ferry Corlet (1425-1493), arrière-petit-fils de Jacques, obtint en 1470 la rogeance, ou réhabilitation de noblesse, à l’occasion de son mariage avec Claude Malessue, et son nom se retrouve sur la liste des familles nobles. En effet, son grand-père, Christin Corlet, avait été désavoué par le Prince de Chalon, sans doute sur l’injonction de la duchesse de Bourgogne. Le fils de Ferry, Hugues Corlet de Pontarlier (1467-1530), occupa la fonction de receveur des princes de la maison de Chalon et de procureur de la seigneurie de Lièvremont, où ses armes se voyaient encore avant la Révolution sur la maison forte qu’il habitait[4].

Au service des princes d’Orange modifier

Jean Corlet (1495-1581), fils du précédent, possédait en Saulgeois de très importantes propriétés dues à la libéralité des princes d'Orange, auxquels les Courlet furent toujours attachés. Il fit confirmer sa noblesse par lettres patentes en 1575 et laissa plusieurs enfants parmi lesquels noble Claude Corlet (1521-1613), tabellion général en Bourgogne et bailli général de Philippe-Guillaume d'Orange par lettres patentes du 26 octobre 1587.

Ce dernier, licencié ès droit, avait été procureur d’office pour René de Nassau-Orange, tabellion particulier du prince pour la seigneurie de Lièvremont et tabellion général des Chalon. En 1546, à peine âgé de 26 ans, il fut envoyé en mission à Ratisbonne auprès de Charles Quint, dont il reçut de multiples récompenses. Guillaume IX de Nassau, Prince d'Orange, le reçut lui aussi honorablement et lui offrit un tableau représentant son portrait. Philippe II lui offrit également son portrait, en récompense de ses services. Claude avait épousé en 1567 Henriette de Cécille, fille de noble Étienne Cécille le Jeune, trésorier du roi d’Espagne. Il eut avec elle Charles, qui épousa Blaisa Bouhelier[5].

Jehan Courlet, sieur de Longeville et d’Açon (1569-1648), frère de Charles, fut recteur de l’Université du comté de Bourgogne (1594), juge gouverneur de Pontarlier et de Montbenoît, lieutenant pour le roi du château et fort de Joux, tabellion général en Bourgogne et bailli général de Frédéric-Henri d'Orange-Nassau. Sa piété lui faisait prendre part à diverses bonnes œuvres et fondations, et on lui doit en partie l’approbation tant ecclésiastique que civile des Annonciades. Dans les années qui suivirent le siège de Dole par Henri II de Condé (1636), alors que la soldatesque étrangère mettait à feu et à sac la plus grande partie de la Comté – notamment Pontarlier – Jehan dut, comme beaucoup d’autres, se réfugier à Estavayer, en Suisse, chez ses cousins Franchet. Avec sa cousine Claudine Cécille, qu’il épousa en secondes noces en 1603, il eut deux enfants, dont Charles Courlet (1604-1668), avocat au parlement de Dole, commissaire général du département des Troupes en Franche-Comté et bailli général de Guillaume II d'Orange-Nassau au comté de Bourgogne, fonction qu’il obtint de ce prince en raison des services rendus par son père. Docteur ès droit, ce dernier fut nommé par la suite maire et capitaine-châtelain et maïeur de Pontarlier en 1652, 1656 et 1663. Il épousa en 1631 – en secondes noces – Christine Comte, fille de noble Nicolas Comte, châtelain de Vercel.

Claude Alexandre (1647-1720), dernier fils de Claude Courlet, bientôt seigneur de Vregille et de Boulot, écuyer, devint en 1704 conseiller au parlement de Besançon. Docteur ès droit, il succéda à son père Claude dans ses fonctions de bailli par lettre de Guillaume III d'Orange-Nassau du 13 septembre 1668. C’est en 1678 qu’il fut autorisé à tenir en fief la seigneurie de Boulot ; par la suite, il acquit la seigneurie de Vregille. Il avait épousé en 1669 Marie Colombe Meillardet (1653-1725), fille de François Meillardet (vicomte maïeur de Dole, député aux États de 1673) et petite-fille d’Otto van Veen, maître de Rubens. Des huit enfants qu’ils eurent, Claude François, l’aîné, ainsi que Claude François Barbe, furent conseillers maîtres aux Comptes. Alexandre François, seigneur de Vregille et de Boulot (1688-1763), deuxième fils d’Alexandre, avocat puis conseiller au parlement de Franche-Comté (1715) épousa Thérèse Mareschal de Longeville en 1713.

La branche Courlet de Boulot modifier

L'hôtel Courlet de Boulot, situé dans la rue Mégevand, à Besançon. L'édifice fut reconstruit en 1747, peu après son achat par Alexandre Joseph Courlet de Boulot. Le balcon en fonte, ajouté au XIXe siècle, porte les armes des Courlet de Boulot.

Alexandre François reçut de son épouse onze enfants. Leur deuxième fils, Claude François, fut l’auteur de la branche Courlet de Boulot ; François Désiré, neuvième enfant de la famille, sera celui de la branche Courlet de Vregille. Claude François Courlet, écuyer, seigneur de Boulot (1723-1807), conseiller au parlement, épousa en 1762 Françoise Rémond des Granges, fille de Jean François, conseiller au parlement. Leur premier fils, François Désiré Mathieu Courlet de Boulot, fut exécuté à Paris le 9 thermidor an II pour fidélité au roi et inhumé à Picpus. Son frère, Théophile Constance (1767-1848), chevalier de Saint-Louis, était avocat à Besançon (1789), peintre miniaturiste et membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon et de Franche-Comté (1807). Il sortit de France avec les princes en 1791 et se réfugia en Suisse où, pour vivre, il mit à profit son talent de miniaturiste dans les principales familles de Berne et de Lausanne. Il voyagea par la suite en Italie, en Sicile, en Allemagne et en Russie. À Munich, il fut admis aux fêtes de la Cour et fit les portraits des princesses et des plus grandes dames de la ville. Il revint par la suite à Besançon où il décora des églises, puis se retira à Boulot.

Théophile avait épousé en 1791 Céleste Courlet de Vregille, sa cousine germaine, dont il eut Alexandre Théophile (1793-1862). Ce dernier, après être entré au 4e régiment des gardes d’honneur en 1813, fut garde du corps du roi. Il fit les campagnes de 1813 et 1814 et accompagna le roi Louis XVIII à Béthune. Au moment de son mariage, en 1826, avec Stéphanie Le Bas du Plessis (1805-1863), il est adjudant-major des gardes du corps du roi. Mais n’ayant aucun héritier mâle, la branche Courlet de Boulot s’éteignit à sa mort, en 1862.

La branche Courlet de Vregille modifier

François Désiré Courlet, seigneur de Vregille (1732-1808), écuyer, fut lieutenant colonel d’artillerie et directeur général des forges de Franche-Comté, de Champagne et des Trois-Évêchés sous Louis XVI. Chevalier de Saint-Louis, il fut reçu aux États de Franche-Comté, dans la Chambre de Noblesse, en 1781 ; il épousa en 1763 Marie Anne Charlotte de Tabouret de Crespy, avec qui il eut quatre enfants, dont Mansuit. On sait que François Désiré fut l’un des officiers les plus réputés de son arme, tant pas ses découvertes et ses travaux sur la balistique, les effets et la composition de la poudre et des projectiles, que par les différents traités qu’il rédigea concernant les signaux de guerre, l’attaque et la défense des places et, surtout, l’artillerie montée. Entre autres, il fut l’auteur d’une pièce de canon se chargeant par la culasse et d’une cuirasse impénétrable à la balle. Seules les influences politiques empêchèrent François Désiré de recueillir la succession de Gribeauval, que Louis XVI voulait lui accorder. L’application de ses découvertes se trouva ainsi reculée de plus d’un siècle[6]. Désiré Philippe, fils aîné de François, fit les campagnes d’Amérique de 1791-1793 et devint, à son retour, lieutenant puis capitaine.

Mansuit (1767-1847) fut à l’école de Brienne avec Bonaparte[7]. Il choisit par la suite le repos des champs dans son château de Vregille, où il acheva sa vie. Il avait subi une détention de quatorze mois sous la Révolution et avait dû renoncer à l’état ecclésiastique. Il fut capitaine au corps royal du génie et maire de Vregille. Il épousa en 1794 Victorine Droz des Villars, fille de l’historien Eugène.

Auguste, son fils aîné (1804-1883), fut chevalier de la Légion d’honneur (1869) et président de la Cour d’Appel de Besançon. Ses succès au collège royal de Besançon furent si brillants qu’un rapport fait au roi par le recteur de l’Académie lui fit décerner, à l’âge de 10 ans, la décoration du Lys. Artiste, il garda toute sa vie une activité de peintre ; très vite, ses conseils et ses suffrages comptèrent, dans les expositions, parmi les plus compétents et les plus éclairés de la province. Il fut ainsi membre de la Commission de surveillance de l’école de dessin de Besançon et de l’École des Beaux-Arts, ainsi que du musée de cette ville. Mais la société pour laquelle il manifesta le plus d’intérêt fut la Société de Secours et de Patronage, dont il fut l’administrateur le plus dévoué et le plus actif. Il épousa Marie Valentine de La Chapelle en 1841 et, prêt de trente ans plus tard, fut décoré de la Légion d’Honneur. Leur dernier enfant, Albert, épousa en 1875 Jeanne Piégay. Officier de cavalerie démissionnaire et fixé d’abord au château de Reyrieux, il vint s’établir ensuite à Vregille, dont il devint maire.

La descendance d’Albert Courlet de Vregille modifier

Avec Jeanne Piégay, Albert eut douze enfants :

  • Pierre (1875-1970) entra dans la Compagnie de Jésus en 1894.
  • Jean (1876-1944), consul honoraire, eut pour fils Gonzague (1904-1974), qui habita le château de Boulot et eut quatre enfants.
  • Joseph (1878-1949) chef d’escadron de cavalerie, fut officier de la Légion d’Honneur (1933). Paul (1916-1984), premier fils de Joseph, habita le château de Vregille.
  • Charles (1879-1963) fut ordonné prêtre en 1906.
  • André (1880-1916) eut quatre fils : François, Guy, Gilbert et Maurice.
  • Claire (1882-1908) entra dans la Société du Sacré-Cœur de Jésus en 1904.
  • Chantal (1884-1971) suivit sa sœur au Sacré-Cœur en 1905 et occupa, en dernier lieu, la charge de Maîtresse générale à Kientzheim en Alsace.
  • Henri (1885-1971) fit toute la guerre de 1914 et, comme comandant, celle de 1939. Il épousa en 1911 Marguerite de Gevigney, dont il eut dix enfants : deux garçons – Bernard (1915-2011), entré dans la Compagnie de Jésus en 1933, et Ferréol (1924-2001) – et huit filles, dont deux religieuses (Claire, religieuse de la Charité, et Catherine, religieuse des Sœurs blanches de Notre-Dame d’Afrique) et trois mariées : Christiane, Cécile et Clotilde.
  • Jacques (1887-1917), chevalier de la Légion d’honneur.
  • Xavier (1891-1975).
  • Bernard (1882-1914), jésuite, mort sur le champ de bataille.
  • Colette (1894-1972).

Cinq d’entre eux ont aujourd’hui une descendance : Jean, Joseph, André, Henri et Xavier.

Le vœu des Courlet de Vregille modifier

Les Franc-Comtois ont toujours eu une grande vénération pour saint Claude. Le 16 janvier 1656, alors qu’un incendie dévorait la ville de Pontarlier, Claude II, alors maïeur, fit au nom des habitants un triple vœu à Notre-Dame de Lorette, à Notre-Dame d’Einsiedeln et à saint Claude. Le feu s’arrêta. Le 1er décembre de la même année, un incendie se déclara encore et aussitôt Claude fit un nouveau vœu à saint Claude devant les maisons embrasées. Le feu s’arrêta de nouveau.

C’est à cette époque qu’il faut faire remonter une tradition de famille, toujours fidèlement conservée, qui veut qu’à la suite de la mort de plusieurs jeunes enfants, Jean Courlet (1569-1648) ait fait le vœu de donner le nom de Claude à l’aîné de ses fils et à l’aînée de ses filles. De fait, dans les générations suivantes, les noms de Claude et Claudine, comme premier et second nom, reviennent à chaque instant. Plus tard, à cause des confusions causées, le vœu primitif fut commué, et l’usage s’établit que tous les noms de filles commenceraient par la lettre « C », tradition observée jusqu’à nos jours.

Personnalités de la famille modifier

Offices seigneuriaux et juridiques modifier

  • Claude Corlet (1521-1613) : tabellion général en Bourgogne, bailli général du Prince d'Orange, procureur d’office pour René de Nassau-Orange.
  • Jehan Courlet (1569-1648) : recteur de l’Université du comté de Bourgogne (1594), juge gouverneur de Pontarlier et de Montbenoît, lieutenant pour le roi du château et fort de Joux, tabellion général en Bourgogne et bailli général du Prince d'Orange.
  • Claude Courlet (1604-1668) : avocat au parlement de Dole, commissaire général du département des Troupes en Franche-Comté et bailli général de Guillaume d'Orange au comté de Bourgogne.
  • Claude Alexandre Courlet (1647-1720) : conseiller au parlement de Besançon (1704), bailli du prince d'Orange (1668).
  • François Désiré Courlet de Vregille (1732-1808) : lieutenant-colonel d’artillerie et directeur général des forges de Franche-Comté, de Champagne et des Trois-Évêchés, chevalier de Saint-Louis, reçu aux États de Franche-Comté dans la Chambre de Noblesse (1781).

Beaux-Arts modifier

  • Théophile Constance (1767-1848) : chevalier de Saint-Louis, avocat à Besançon (1789), peintre miniaturiste et membre de l’Académie des Sciences, Belles Lettres, et Arts de Besançon (1807)[8].
  • Auguste Courlet de Vregille (1804-1883) : président de la Cour d’Appel de Besançon, titulaire de l’ordre du Lys, membre de la Commission de surveillance de l’École de dessin de Besançon, de l’École des Beaux-Arts et du musée de Besançon, administrateur de la Société de Secours et de Patronage.
  • Arnaud Courlet de Vregille (1958-) : artiste peintre[9].

Œuvres intellectuelle et littéraire modifier

Sport modifier

  • Joseph Courlet de Vregille (1878-1949) : cavalier pour l’équipe de France aux Jeux Olympiques de 1920 (C.S.O. et dressage).

Notes et références modifier

  1. Labbey de Billy, Histoire du comté de Bourgogne, t. II, p. 403.
  2. R. de Lurion, Nobiliaire de Franche-Comté, 226.
  3. Nobiliaires des Pays-Bas et du comté de Bourgogne.
  4. Labbey de Billy, Histoire du comté de Bourgogne, op. cit., p. 403.
  5. Des Bouhelier, de Maîche, anoblis par Charles Quint pour faits d’armes à la bataille de Pavie, où Jean Bouhelier, capitaine, et Alexis, son frère, lieutenant, avaient contribué à la prise de François Ier.
  6. T. de Lamathière, Panthéon de la Légion d’honneur, vol. XIX, p. 93.
  7. T. Lamathière, Panthéon…, op. cit., p. 97 ; A. Chuquet, La jeunesse de Napoléon, I, Brienne, 1898-1899, p. 92 et 159.
  8. J. Rittaud-Hutinet, Ch. Leclerc, Encyclopédie des Arts en Franche-Comté, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, 2004, p. 110.
  9. J. Rittaud-Hutinet, Ch. Leclerc, Encyclopédie…, ibid. p. 111.

Bibliographie modifier

  • L. de Magny (dir.), Nobiliaire universel de France, Paris, vol. XIII, 1895.
  • R. de Lurion, Nobiliaire de Franche-Comté, Besançon, Laffitte Reprints, 1976.
  • T. de Lamathière, Panthéon de la Légion d’honneur, Paris, E. Dentu, 1875-1911), vol. XIX.
  • E. de Séréville, F. de Saint-Simon (dir.), Dictionnaire de la noblesse française, La Société française au XXe siècle, 1975.
  • J.-M. Thiébaud, Officiers seigneuriaux et anciennes familles de Franche-Comté, vol. 1 et 2, Lons-le-Saunier, Marque-Maillard, 1981 et 1983, vol. 3, Pontarlier, 2010.