Joseph Davidovits

chimiste français des matériaux connu pour les géopolymères

Joseph Davidovits (né le ) est un scientifique français, docteur en sciences et professeur des universités, inventeur du concept de géopolymère et de la chimie de la géopolymérisation. Il est ou a été membre actif des sociétés scientifiques internationales suivantes : American Chemical Society, American Ceramic Society (en), American Concrete Institute (en), New York Academy of Sciences.

Joseph Davidovits
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Biographie
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Spécialiste des bétons romains, il est également amateur d'histoire de l'Égypte et est l'auteur d'essais où il développe des hypothèses sur la construction des pyramides d'Égypte en pierre réagglomérée ou sur l'origine des Israélites. Ces hypothèses ne sont pas validées par la communauté scientifique[1].

Parcours modifier

En 1958, Joseph Davidovits obtient un diplôme d'ingénieur en génie chimique de l’École nationale supérieure de chimie de Rennes, en France. En 1960, il obtient un doctorat ès sciences en chimie macromoléculaire de l'Université de Mayence, en Allemagne. Entre 1962 à 1972, il étudie les polymères organiques pour l'industrie textile en France.

En 1964, il reçoit le prix annuel de la Textile Chemical Society pour ses travaux sur les polymères organiques linéaires. En 1972, après divers incendies catastrophiques en 1970 en France impliquant plastiques organiques inflammables, il décide de mener des recherches sur de nouveaux matériaux résistant à la chaleur. Il crée la société de recherche privée française Cordi (SA) (appelé plus tard Cordi-Géopolymère SARL), une entreprise familiale. Toutes les publications liées à la recherche de 1972 à 1979 sur la chimie du solide aluminosilicate sont relatives à la littérature des brevets.

En 1979, il crée le concept de géopolymère avec la fondation de l'organisme sans but lucratif Institut Géopolymère[2]. La même année, il présente deux théories pour le deuxième Congrès international d'égyptologie, organisé par le CNRS à Grenoble ; une sur la fabrication d'objets en pierre artificielle (vases de pierre dure) par les anciens Égyptiens, l'autre sur l'incarnation de Dieu dans la construction en pierre des pyramides d’Égypte. La théorie de Davidovits a été prise au sérieux par le professeur Hobbs du MIT à Boston qui a essayé, avec l'aide de certains employés, de reconstruire une pyramide selon les données détenues par le chimiste français.

En 1983, il est nommé professeur adjoint de chimie à l'Université Barry, à Miami, en Floride, où il fonde l'Institut des sciences appliquées archéologiques (IAPAS) pour étudier la technologie utile ancienne et faire progresser la clarté de l'histoire ancienne.

Entre 1983 et 1989, en collaboration avec Lone Star Industries, un ciment géopolymère appelé PYRAMENT et des mélanges de ciment associés ont été développés. En 1994, l'Association nationale pour la science, technologie et société (Nast) et la Fédération des Sociétés Matériaux, États-Unis, lui décernent le prix du Ruban d'or[3].

Entre 1994 et 1997, il est coordinateur scientifique du programme européen de recherche industrielle GEOCISTEM, financé par l'Union européenne, consacré au développement de ces nouveaux ciments géopolymères pour l'inertage des déchets dangereux et radioactifs et la restauration de sites sévèrement pollués notamment en Europe de l'Est.

Entre 1995 et 2000, il est coordinateur scientifique du projet GEO-COMPOSITES financé par la Federal Aviation Administration (FAA) (en collaboration avec Rutgers, université de l'État de New Jersey).

En 1999, il est nommé professeur honoris causa de l'université d’Architecture de Xi'an, Chine.

Il est aujourd'hui président de l'Institut Géopolymère, président de la conférence annuelle Géopolymère Camp, et un membre actif de plusieurs sociétés scientifiques dont : American Chemical Society, American Ceramic Society, American Concrete Institute, Académie des sciences de New York et l'Association internationale des égyptologues[4].

Hypothèses archéologiques modifier

Spécialiste des bétons romains, Davidovits est également amateur d'histoire de l'Égypte et est l'auteur d'essais où il développe des hypothèses sur la construction des pyramides d'Égypte en pierre réagglomérée ou sur les origines des Israélites.

Hypothèse sur la construction des pyramides égyptiennes contenant des pierres moulées modifier

Selon Joseph Davidovits, le calcaire argileux, naturellement présent sur les lieux de la construction, a été désagrégé dans l'eau, puis mélangé à un liant essentiellement constitué de natron et de chaux. Ce mélange, versé sur place dans des moules, se serait alors solidifié pour former une pierre réagglomérée, aussi solide qu'une pierre naturelle[5],[6]. Cette théorie est contestée par la communauté scientifique.

Ainsi, dans un article publié en 1992, Robert Louis Folk et Donald Harvey Campbell soutiennent au contraire que l'hypothèse de Davidovits est incompatible avec l'analyse géologique des blocs de la pyramide. Selon eux, les dimensions et les formes des blocs ne sont probablement pas le produit de la coulée dans des moules en bois, et certains blocs présentent des marques d'extraction[7].

Hypothèses sur l'origine des Israélites modifier

Dans son ouvrage La Bible avait raison, il soutient que l'égyptien Aménophis et Joseph de la Genèse sont une seule et même personne.

Il découvre ensuite les travaux d'Alexandre Varille et Clément Robichon, deux égyptologues français qui, en 1935, avaient redécouvert les ruines du temple mortuaire d'Aménophis et plus particulièrement le nom Aménophis fils de Hapou, écrit à l’envers en hiéroglyphe sur une fresque du sanctuaire, tel que retranscrit dans la Bible. Dans son ouvrage L'Histoire oubliée des Hébreux publié en 2023, il fait le parallèle entre le récit biblique et le récit égyptien.

Épigraphie égyptienne modifier

Il remet en cause la stèle de la Victoire du pharaon Mérenptah[8].

Publications modifier

Prix et distinctions modifier

Distinction modifier

Récompenses scientifiques internationales modifier

  •  : Ruban d’Or NASTS, décerné par le National Press Club, Washington DC, USA, par le National Academy of Engineering, The Federation of Materials Societies et le National Association for Science, Technology and Society
  •  : Membre d’Honneur du National Noise Observatory of the Czech Republic (Narodni Hlukova Observator CR), Prague (République tchèque)

Notes et références modifier

  1. (en) Dietrich D. Klemm, Rosemarie Klemm, The Stones of the Pyramids: Provenance of the Building Stones of the Old Kingdom Pyramids of Egypt, De Gruyter, Berlin et New York, 2010, p. 81 : « it must be emphasized that such theories are nonsense ».
  2. (en) « Geopolymer Institute », sur geopolymer.org (consulté le ).
  3. Joseph Davidovits, « GEOPOLYMERS: Inorganic polymeric new materials », Journal of Materials Education, vol. 16, nos 2,3,‎ , p. 91-138 (lire en ligne)
  4. « Extended Biography »
  5. Pierre Barthélémy, Les pyramides de Gizeh sont-elles faites de pierre reconstituée ?, lemonde.fr, 4 octobre 2002
  6. Denis Sergent, Pyramide d'hypothèses sur le « béton égyptien », la-croix.com, 1er octobre 2002
  7. (en) Robert Louis Folk & Donald Harvey Campbell, Are the Pyramids of Egypt Built of Poured Concrete Blocks?, Journal of Geological Education, Volume 40, 1992 - Issue 1
  8. Joseph Davidovits sur Akadem
  9. « Journal officiel 10 novembre 1998 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier