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Maurice Guillaume, é le 5 février 1899 à Mazy (province de Namur), est le fils d'Andrien Guillaume, artisan menuisier, et de Joséphine Drion[1]. Dans ses temps libres, son père dirige la fanfare locale.
Enfant, il étudie le piano et l'harmonie au Conservatoire de Namur, avant de travailler l'orgue avec Auguste Verrees, organiste de la cathédrale Saint-Aubain de Namur.
Bien que destiné au métier d'architecte, il oriente sa carrière vers la musique.
Il entre au Conservatoire royal de Bruxelles où il obtient plusieurs récompenses : contrepoint (1922), fugue (1923), orgue (1924), diplôme de Virtuosité et Médaille du Gouvernement (pour l'orgue, en 1927). Il approfondit ensuite la composition et l'orchestration avec Joseph Jongen qui dira de lui : « Monsieur Guillaume est un maître. Il ne doit pas craindre la comparaison avec les grands noms de l'orgue belge ».
Ses compétences le désignent aux fonctions les plus élevées. Mais, humble et discret, il demeure toute sa vie profondément attaché à la région de Charleroi, dans laquelle il développe l'essentiel de ses activités[2].
Titulaire en 1920 de l'orgue de l'église Saint-Sulpice à Jumet (construit en 1841 par Hippolyte Loret), il dispense des leçons de piano. C'est ainsi qu'il rencontre son épouse, Marguerite Gonsette (également harpiste). Il se marie avec elle en juin 1924 à Gosselies[3].
Quelques années plus tard, en 1930, lors d'un voyage à l'île d'Ouessant, il rencontre le compositeur et organiste français Charles Tournemire. S'ensuit une vive amitié assortie de nombreux contacts. L'empreinte du successeur de César Franck sera indélébile, tant aux plans de l'orgue, de l'écriture que de l'inspiration musicale.
En 1942, Maurice Guillaume accède au titulariat de l'orgue de l'église des Saints-Pierre-et-Paul à Châtelet (près de Charleroi), où un instrument neuf de 44 jeux vient d'être installé par Maurice Delmotte. Durant une quarantaine d'années, c'est à cette tribune qu'il donne la pleine mesure de son talent.
En mars 1947, se tient un festival Maurice Guillaume à l'hôtel de ville de Charleroi où ses œuvres sont interprétées par des artistes de renommée internationale[4]. Tant en Belgique qu'en France, il donne de nombreux concerts et participe à des inaugurations d'orgues. Citons, en particulier, celle de la collégiale Sainte-Waudru à Mons (1952) en présence de la reine Élisabeth.
À côté des maîtres classiques, il interprète les grandes pages contemporaines de son temps, en particulier Tournemire, Langlais et Messiaen (il sera pionnier en ce domaine, en Belgique).
Professeur, il forme un grand nombre d'élèves, tout en enseignant la musique aux enfants chez les Jésuites au Collège du Sacré-Cœur de Charleroi et à l'Académie de Musique de Châtelet (qui, désormais, porte son nom)[5].
Ses compétences l'amènent à siéger aux jurys de nombreuses académies, conservatoires royaux (Bruxelles, Liège et Mons) et à l'École Saint-Grégoire (Tournai).
Délégué par le diocèse de Tournai, il sera rapporteur à la Conférence Internationale de Musique Sacrée, en 1950 à Rome (où il prononce une communication sur l'œuvre de Jean-Sébastien Bach).
En 1969, il sera l'un des membres fondateurs de l'IMEP à Namur (Institut de Musique d'Église et de Pédagogie)[6].
Objet d'une tardive reconnaissance officielle, Maurice Guillaume abandonne peu à peu ses activités musicales au cours des dernières années de sa vie.
L'œuvre de Maurice Guillaume est imposante : 83 numéros d'opus (sans oublier les pièces sans numéro d'opus et les arrangements).
Elle comprend des pièces pour orchestre, de la musique religieuse, des pièces pour piano, pour orgue, pour harpe, de la musique de chambre, des pièces instrumentales, des mélodies et des œuvres lyriques.
Un catalogue complet de l'œuvre a été réalisé par le musicologue Stéphane Detournay, publié par l'Association Maurice Guillaume en 2006 (voir ci-dessous : bibliographie)[7].
Maurice Guillaume à l'orgue. Peinture d'Andrée Igot (1972).Souvenir de Grand-Mère (à deux voix), op. 30 B (1919-1941); (à une voix), op. 30 B bis (1919-1941)
Avril, op. A A (1925)
Chanson de l'Adieu, op. 7 (1929)
Berceuse ardenaise, op. 19 (1936)
Deux ancolies, op. 26 (1939)
Quand je viendrai m'asseoir dans le vent..., op. 27 (1939)
L'insidieuse nuit, op. 28 (1939)
Offrande, op. 31 (1942)
La fleur de mes rêves, op. 3 (1942)
L'Amitié, op. 33 (1942)
Puisqu'il m'a dit de ne rien craindre, op. 35 (1942)
O Salutaris, motet pour chœur à 2 voix et orgue, sans op., (1915)
Messe de Noël, pour chœur à trois voix égales et orgue, op. 1B (1919); pour chœur à 4 voix mixtes et orgue, op. 1 B bis (1919)
Messe en ré bémol, pour soli, chœur et orgue, op. 8 bis (1926-1930)
Missa in honorem Baetae Mariae Virginis, pour chœur à 2 voix égales et orgue, op. 21 A (1937); pour chœur à 4 voix égales et orgue, op 21 B (1917); pour chœur à 4 voix mixtes et orgue, op 21 C (1917)
Missa "Dona nobis pacem", pour chœur à 2 voix égales et orgue, op. 30 A bis (1941)
Cantique d'action de grâces, pour chœur à 4 voix mixtes (et orgue), op. 37 (1945)
Messe en l'honneur de Notre-Dame de Grâces, pour chœur à 4 voix mixtes et orgue, op. 39 (1945-46); pour chœur à l'unisson et orgue, op. 39 bis (1945-46)
Messe en l'honneur de Saint-Ignace, pour chœur à 3 voix égales et orgue, op. 44 (1948); pour chœur à l'unisson, op. 44 (1948).
Messe "Seigneur prends pitié, pour chœur à 4 voix mixtes et orgue, op. 83 (1966); pour chœur à 2 voix mixtes et orgue, op. 83 bis (1966); pour chœur à l'unisson et orgue, op. 83 ter (1996)
Missa in honorem Baetae Mariae Virginis, pour chœur à 2 voix égales et orchestre, op. 21 A bis (1937); op. 21 B bis, pour chœur à 4 voix égales et orchestre) op. 21 C bis, pour chœur à 4 voix mixtes et orchestre.
La grande clairière, Mystère en quatre actes pour soli, chœur et orchestre, op. 22 (1937); pour soli, chœur et piano (à quatre mains), op. 22 bis (1937).
Au fil du temps, fantaisie musicale pour soli, chœur et orchestre, op. 46 (1948), pour soli, chœur et piano op. 46 bis (1948).
Maurice Guillaume a réalisé de nombreux arrangements de pièces d'autres compositeurs. La liste détaillée est reprise dans le Catalogue de l'œuvre musicale de Maurice Guillaume (1899-1984).
Maurice Guillaume n'a rien enregistré pour le disque. Quelques enregistrements privés ont néanmoins été réalisés par le musicien à l'orgue de l'église Saints-Pierre-et-Paul à Châtelet, entre les années 1970 et 1980. À côté d'œuvres de L. N. Clérambault, F. Couperin, J.-S. Bach, J. Brahms, C. Tournemire, E. Bonnal et C.-R. Roland, il interprète quatre de ses pièces :
En hommage au compositeur, l'Académie de Musique de Châtelet (où il a enseigné) a pris le nom de : Conservatoire de Musique et des Arts Parlés « Maurice Guillaume[5]».
Stéphane Detournay : Catalogue de l'œuvre musicale de Maurice Guillaume (1899-1983), publié par l'Association Maurice Guillaume ASBL, 2006. (ISBN2-9600624-0-X et 9782960062403).
Jules Charbonnel : Maurice Guillaume s'en est allé, in : revue L'Organiste, UWO, 15e année, 1983-II.
Stéphane Detournay : Maurice Guillaume ou la force de l'humilité, livret accompagnant le CD Maurice Guillaume, œuvres pour orgue, Jean-Philippe Merckaert, Wavre, Le chant de Linos, 2008.
Stéphane Detournay : Maurice Guillaume, in : Le Courrier de Saint-Grégoire n°95, revue de l'AMG, 2020-21/VIII.
Pascal Matagne : Maurice Guillaume, in : revue Servir, 46e année, 1999-I.
Pascal Matagne : Maurice Guillaume (1899-1983), Journal (1915 à 1918); Dernières lettres (1979-1980), in : revue L'Organiste, n° 197, UWO, 50e année, 2018-1.
Claude-Robert Roland : Maurice Guillaume : un grand artiste de chez nous, in : revue Musique Vivante, 1975-I.
Claude-Robert Roland : Maurice Guillaume compositeur, in : revue L'Organiste, UWO, 15e année, 1983-IV.
Maurice Guillaume est cité dans les ouvrages et articles suivants :
Julia De Clerck : "La musique à l'église", in La Musique in Wallonie et à Bruxelles (ouvr. coll.), tome I, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1982.
Stéphane Detournay : Saint-Grégoire : un anniversaire et une histoire (première partie), in : Le Courrier de Saint-Grégoire n°6, revue de l'AMG, 2017-2018/I.
Stéphane Detournay : Le Chanoine Abel Delzenne, in : Le Courrier de Saint-Grégoire n°91, revue de l'AMG, 2020-21/IV.
Thierry Levaux : Dictionnaire des compositeurs de Belgique du Moyen Âge à nos jours, Ohain-Lasne, Art in Belgium, 2006.
John Scott Whiteley : Joseph Jongen and His Organ Music, Coll. The complete organ n°2, New York, Pendragon Press, 1997.
↑Ce manque d'ambition professionnelle sera regretté par Joseph Jongen qui écrira : « Quel dommage qu'avec un tel talent il reste confiné à son trou de province ! S'il était venu à Bruxelles, il aurait pu prétendre aux toutes premières places. »[réf. nécessaire]
↑« Etats Civils », La Gazette de Charleroi, , p. 7 (lire en ligne)
↑« Un festival Maurice Guillaume », Le Soir, , p. 6 (lire en ligne)