Rue Geoffroy-Saint-Hilaire

rue de Paris, en France
(Redirigé depuis Rue du Jardin-du-Roi)

La rue Geoffroy-Saint-Hilaire est une voie dans le quartier du Jardin-des-Plantes du 5e arrondissement de Paris.

5e arrt
Rue Geoffroy-Saint-Hilaire
Voir la photo.
Rue Geoffroy-Saint-Hilaire vue depuis le boulevard Saint-Marcel.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 5e
Quartier Jardin-des-Plantes
Début 42-50, boulevard Saint-Marcel
Fin Croisement des rues Lacépède, Linné et Cuvier
Morphologie
Longueur 570 m
Largeur 14 à 20 m
Historique
Création Avant le XVIe siècle
Dénomination
Ancien nom Rue du Marché-aux-Chevaux
rue Maquignonne
rue Coypeau
rue du Jardin-du-Roi
rue du Jardin-des-Plantes
Géocodification
Ville de Paris 4065
DGI 4108
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Geoffroy-Saint-Hilaire
Géolocalisation sur la carte : 5e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 5e arrondissement de Paris)
Rue Geoffroy-Saint-Hilaire
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

Situation et accès

modifier

La rue Geoffroy-Saint-Hilaire débute par les nos 1-3, aux nos 42-50 du boulevard Saint-Marcel, et se termine par les nos 40-59, au croisement des rues Lacépède (nos 1-2) Linné (nos 1-2) et Cuvier (no 63).

Elle est accessible par le métro de Paris, au sud à son début depuis la ligne n° 5 (station Campo-Formio) et au nord à sa fin depuis les lignes n° 7 (stations Monge ou Jussieu) et n° 10 (station Jussieu) ; en outre, des lignes d'autobus la parcourent.

Origine du nom

modifier
Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844).

Le nom de la rue honore depuis 1868 la mémoire d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, professeur de zoologie au Muséum national d'histoire naturelle.

Historique

modifier

Cette voie est l’ancien axe appelé « sur le chemin de Paris à Ivry »[1].

Cette ancienne rue de Paris, indiquée déjà sur le plan de Braun en 1530, s'est successivement appelée « rue du Marché-aux-Chevaux[2] » (en raison du marché aux chevaux situé dans sa partie haute), « rue Maquignonne », « rue Coypeau » ou « des Copeaux », « rue du Jardin du Roi », « rue du Jardin-des-Plantes » durant la période révolutionnaire puis de nouveau « rue du Jardin du Roi » jusqu'en 1848.

Sur le plan de Roussel établi en 1730 et celui de Turgot réalisé entre 1734 et 1739, elle est dénommée « rue Saint-Victor » en référence à l'abbaye Saint-Victor avant de prendre sa dénomination actuelle en 1868.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

modifier
  • Intersection avec les rues du Fer-à-Moulin (ouest) et Poliveau (est) et aboutissement de la rue des Fossés-Saint-Marcel. Au XVIIIe siècle, le lieu s’appelait « La croix de Clamart »[9].
  • La place de l'Émir-Abdelkader occupe l'espace triangulaire entre la Geoffroy-Saint-Hilaire et l'extrémité nord de la rue des Fossés-Saint-Marcel. Précédemment nommée « place Poliveau » et plus anciennement « carrefour de la Croix-Clamart », elle a été renommée en 2006 en hommage au chef religieux et militaire Abd el-Kader (1808-1883)[10]. Cette place, dotée sous le Premier Empire de la « fontaine Poliveau » (1806, disparue), est plantée d'arbres et agrémentée d'une fontaine Wallace, de modèle classique, et de bancs publics de style haussmannien.
  • No 26 : portail métallique donnant accès au « clos Patouillet » ou « îlot Buffon-Poliveau » du Muséum national d'histoire naturelle, qui a plusieurs autres portails donnant sur la rue Buffon[11]. Le portail adjacent, au no 28, dessert l'immeuble voisin.
  • No 32 : portail métallique donnant accès à l'école « Sœur-Rosalie », au collège « Sœur-Rosalie » et au lycée « Louise-de-Marillac », établissements catholiques sous contrat avec l'État, tenus par des filles de la Charité. Leur cour est la section la plus occidentale de l'ancienne rue Nicolas-Houël, dont seul le tronçon le plus oriental, donnant sur le boulevard de l'Hôpital, est encore public. Une plaque posée sur le trottoir en face mentionne que l'ancien lit de la Bièvre passait entre les bâtiments du n° 32 : en effet, à cet endroit l'ancienne rue du faubourg Saint-Victor franchissait la Bièvre sur un pont dont l'angle sud-ouest était flanqué d'un moulin à eau mentionné dès 1150 sous le nom moulin Coupeau ou moulin de la Miséricorde (à ne pas confondre avec le moulin à vent « Coypeau » ou « des Copeaux » qui se trouvait sur la butte homonyme, à l'actuel No 40 de la rue). Le moulin Coupeau était encore en service en 1809, sous la dénomination de « moulin du Jardin des Plantes » : il fut démoli après son rachat, en 1826, par la Ville de Paris[12]
  • No 36 : portail métallique donnant accès au Muséum national d'histoire naturelle dont le Jardin des plantes est le siège. À partir d'ici et jusqu'à son aboutissement au No 40 face à la rue Linné, à l'angle de la rue Cuvier, le côté est de la voie constitue la limite ouest du Muséum. On y trouve successivement, du sud vers le nord :
    • la cour de la maison de Buffon, qui y mourut en 1788 (Lamarck y mourut à son tour en 1829) ;
    • la bibliothèque centrale du Muséum avec ses deux bâtiments principaux. Le long bâtiment de la réserve de la bibliothèque, qui abrite aussi des laboratoires de conservation et restauration des documents et livres anciens, a été construit en 1963 sur des plans de l'architecte Henri Delaage, sur l'emplacement de l'ancien cabinet d'Histoire naturelle, qui, lui, avait été démoli en 1935[13]. En 1963 avait été démolie la passerelle nord qui reliait la galerie de Zoologie au « grand labyrinthe » ; la passerelle sud qui la reliait à la galerie de Minéralogie et de Géologie[14] a pour sa part, été démolie en 1991 au début des travaux de la grande galerie de l'Évolution, avant que l'ensemble ne soit classé monument historique[15]. Le bâtiment d'accueil de la bibliothèque jouxte le « grand labyrinthe » au No 38, à l'emplacement approximatif d'une ancienne chapelle, depuis longtemps démolie, où avait été enterré Guy de La Brosse, l'un des fondateurs du Jardin royal des plantes médicinales[13] ;
    • entre les Nos 38 et 40, le mur en meulière du côté ouest du « grand labyrinthe » présente, encastrée en face de la clinique Geoffroy-Saint-Hilaire et de la rue Lacépède, l'une des deux dernières fontaines Wallace en applique de Paris, ne délivrant pas d'eau mais conservée au titre du patrimoine[16]. Le « grand labyrinthe » recouvre un ancien dépotoir médiéval ; il porte à son sommet la gloriette de Buffon mais au Moyen-Âge s'y trouvait le moulin à vent « Coypeau » ou « des Copeaux »[13].
    • à l'extrémité de la rue, en face de la fontaine Cuvier, la « porte de la Pitié » du Jardin des plantes[17], ainsi nommée parce que l'Hôpital de la Pitié se trouvait en face[18] avant la construction de la Grande Mosquée de Paris et de la clinique Geoffroy Saint-Hilaire.
  • No 39 : entrée du restaurant « La Mosquée de Paris » situé dans le périmètre de la Grande Mosquée de Paris dont l'accès principal se trouve 2bis, place du Puits-de-l'Ermite.
  • No 49 : un atelier secret d'explosifs de la section juive des FTP-MOI se trouvait ici pendant l'Occupation : il explosa le , tuant les deux partisans artificiers : Salek Bot et Herscz Zimerman. Les jours suivants, la Gestapo tend des souricières et capture entre autres Macha Lew, Samuel Nadler et Nathan Dyskin, qui seront tous fusillés ou déportés à Auschwitz[19].
  • No 59 : la clinique Geoffroy-Saint-Hilaire, à l'angle la rue Lacépède, comprenait jadis une maternité où est né Jacques Chirac le [20]. La façade et l'entrée de la clinique apparaissent dans le film Un flic (1972) de Jean-Pierre Melville.

Notes et références

modifier
  1. Didier Parigramme et Valérie Charlanne, Atlas du Paris antique: Lutèce, naissance d'une ville, Parigramme, (ISBN 978-2-37395-042-7), page 38.
  2. a et b Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit, p. 581.
  3. [1], 26-27 août 1944 - Bombardement de Paris. Étude réalisée par Michel Coste, sur le site francecrashes39-45.net
  4. Casernement et administration militaire de la Place de Paris en 1830
  5. A. Pequenot, L'indispensable ou Nouveau Conducteur des étrangers dans Paris (lire en ligne), p. 330
  6. Manuel de l'Étranger A Paris et aux Environs (lire en ligne), p. 38
  7. Paris révolutionnaire - [2]
  8. Notice no PA00088483, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. Alexandre Gady et Sylvain Pelly, La Montagne Sainte-Geneviève et le Quartier latin, Hoëbeke, (ISBN 978-2-84230-067-8).
  10. Place de l'Émir-Abdelkader sur le site de nomenclature des voies de la Ville de Paris.
  11. Voir le plan détaillé du Muséum national d'histoire naturelle : [3].
  12. Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire des 300 moulins de Paris, éditions Parigramme, Paris, 1999, p. 100
  13. a b et c Gabrielle Duprat, « La nouvelle bibliothèque du Muséum national d'histoire naturelle », Bulletin des bibliothèques de France, 1965, no 1.
  14. Les deux passerelles de la galerie de Zoologie sont représentées en noir sur ce plan d'A. L. Clément de 1892 : [4].
  15. « Jardin des Plantes et Museum national d'Histoire naturelle », sur pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  16. « Les fontaines Wallace à #Paris », sur petit-patrimoine.com (consulté le ).
  17. La « porte de la Pitié » figure sur le plan de 1892 d'Armand-Lucien Clément (1848-1920) [5].
  18. Hospice de la Pitié [6]
  19. « Toporowsky [ou Toporowski] Stanislas, Maitron », sur univ-paris1.fr (consulté le ).
  20. Pierre Boué-Merrac, Jacques Chirac authentique. La biographie inédite du cinquième président de la Ve République, éditions Harca, 1995, 325 p. (ISBN 9782911462009), p. 219.

Article connexe

modifier