Boeing 707

avion de ligne quadriréacteur
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 4 juillet 2022 à 20:40 et modifiée en dernier par Raminagrobis (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Le Boeing 707 est un avion de ligne quadriréacteur long-courrier à fuselage étroit construit par Boeing Commercial Airplanes entre 1958 et 1979 pour le marché civil, et jusqu'en 1991 pour les dérivés militaires. Son nom est habituellement prononcé « seven o seven » en anglais et « sept cent sept » en français. Selon les versions, l'avion a une capacité de 140 à 189 passagers[4] et une distance franchissable comprise entre 4 630 et 10 650 km (2 500 et 5 750 NM).

Boeing 707
(caract. 707-320C)
Un ancien 707-138B de Qantas appartenant à John Travolta, au salon du Bourget de 2007
Un ancien 707-138B de Qantas appartenant à John Travolta, au salon du Bourget de 2007

Rôle Avion de ligne à réaction
Constructeur Boeing Commercial Airplanes
Statut Service commercial arrêté, versions militaires toujours utilisées
Premier vol [1]
Mise en service Octobre 1958
Premier client Pan American World Airways
Client principal Trans World Airlines (ancien)
Continental Airlines (ancien)
Pan Am (ancien)
Coût unitaire 4,3 M$ en 1955[2]
Production 1 010 exemplaires[3]
Années de production 19581979
Commandes 1 010[3]
Livraisons 1 010[3]
Dérivé de Boeing 367-80
Variantes 720/720B
C-137 Stratoliner
E-3 Sentry
E-6 Mercury
Northrop Grumman E-8 Joint STARS
Dimensions
Image illustrative de l’article Boeing 707
Longueur 46,61 m
Envergure 44,42 m
Hauteur 12,8 m
Aire alaire 283 m2
Masse et capacité d'emport
Max. au décollage 151 t
Motorisation
Moteurs Quatre turbofans Pratt & Whitney JT3D
Poussée unitaire 80 kN

Premier avion de ligne à réaction de l'avionneur, le 707 est doté d'une voilure en flèche et de moteurs montés en nacelles sous celle-ci. Ces deux choix techniques hérités des bombardiers à réaction conçus par Boeing dans les années précédentes font le succès de l'avion, et sont repris sur pratiquement tous les avions de ligne postérieurs, chez Boeing comme chez les autres constructeurs. Bien qu'il ne soit pas le premier jetliner en service, le 707 est le premier à rencontrer un succès commercial. Dominant le transport aérien de passagers dans les années 1960 et restant populaire dans les années 1970, le 707 est souvent considéré comme ayant inauguré l'ère du jet. Il établit Boeing comme l'un des principaux constructeurs d'avions de passagers, et conduit aux séries suivantes d'avions de ligne de désignation « 7x7 ». Les 727, 737 et 757 ultérieurs partagent des éléments du fuselage du 707.

Le démonstrateur « Dash 80 », destiné à prouver la faisabilité et les performances d'un jet à long rayon d'action, a volé pour la première fois en 1954. Il donne naissance au 707, mais aussi au KC-135 Stratotanker de ravitaillement en vol, autre appareil à la carrière hors du commun. Un élargissement du fuselage permettant d'accepter 6 places de front au lieu de 5) et d'autres modifications conduisent au 707-120 initial de production, motorisé par des turboréacteurs Pratt & Whitney JT3C, qui réalise son premier vol le 20 décembre 1957. Pan American World Airways met le 707 en service régulier le .

Le 707 donne naissance à plusieurs versions : le 707-138 à long rayon d'action, le Boeing 720 destiné aux vols intérieurs (surtout américains), le 707-220 surmotorisé pour les aéroports andins, puis les 707-320 et -420 à autonomie et capacité augmentées. Les tous premiers avions sont livrés avec des réacteurs à simple flux, mais très vite des réacteurs à double flux, bien plus économes et silencieux, s'imposent. Le 707 connait de nombreuses versions militaires, certaines construites spécifiquement (la plus célèbre étant représentée par les avion-radar AWACS), d'autres obtenues par conversion d'avions existants. Enfin, c'est un avion diplomatique important, utilisé par les présidents américains, et par de nombreux autres gouvernements. Si les 707 ont depuis longtemps disparu du trafic civil, beaucoup d'appareils militaires volent encore en 2022. L'avion est reconnu comme un des plus marquants de l'histoire aéronautique.

Contexte

Boeing avant le 707

La firme Boeing est créée en 1916 sous le nom Pacific Aero Products. Elle devient Boeing l'année suivante et remporte son premier gros contrat en vendant une cinquantaine de petits hydravions à flotteur Model C à l'US Navy, un contrat qui assure son démarrage industriel[5]. Après une série de fusions et d'acquisitions dans les années 1920 est créé en 1929 le groupe United Aircraft and Transport Corporation, qui regroupe des activités de construction aéronautique, de transport aérien et de motorisation. Un scandale éclate sur les pratiques anticoncurrentielles dans le secteur du courrier aérien et le gouvernement fait usage d'une loi antitrust pour démanteler UATC dont les activités de transport aérien deviennent United Airlines[6].

Jusqu'au début des années 1950, la firme Boeing conçoit et produit principalement des avions militaires destinés à l'armée américaine, essentiellement des bombardiers, dont les plus fructueux sont les quadrimoteurs B-17 Flying Fortress et B-29 Superfortress très utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur le marché civil, Boeing est cependant un outsider par rapport à Lockheed et Douglas. Le Lockheed Constellation, produit à plus de 850 exemplaires, est la référence absolue comme avion long-courrier. En comparaison, le 377 Stratocruiser de Boeing, basé sur le ravitailleur KC-97 et le C-97 Stratofreighter, ne s'est vendu qu'à une grosse cinquantaine d'exemplaires[7],[8].

Premiers avions de ligne à réaction

Le de Havilland Comet, le premier avion de ligne à réaction au monde, vole pour la première fois en 1949. Avec une vitesse de croisière de plus de 700 km/h, il permet de réduire de manière significative les temps de trajet par rapport aux avions à hélices en service à l'époque[9]. Il offre aussi un gain considérable en matière de confort et son altitude de croisière le rend insensible à la météo (hors des points de départ et d'arrivée). Cependant, le Comet connait rapidement une série d'accidents. D'abord, deux avions connaissent des sorties de piste au décollage, attribuées dans un premier temps à des erreurs de pilotage, mais se révélant être aussi liées à la conception de la voilure. Surviennent ensuite deux accidents (Vol BOAC 781 et Vol South African Airways 201) pendant lesquels les avions se désintègrent en plein vol. Les Comet sont alors cloués au sol et les autres projets d'avions de lignes à réaction sont retardés. L'enquête révèle que le fuselage ne résiste pas aux cycles de pressurisation /dépressurisation. En effet, si il existait déjà des avions pressurisés depuis des années, le Comet croise à une altitude bien plus élevée, et monte et descent bien plus vite[10].

De leur côté, les soviétiques développent le Tupolev Tu-104, qui vole en 1955, et entre en service l'année suivante. Plus rapide que le Comet, le Tu-104 a été construit sur la base d'un bombardier, le Tu-16[11]. En France, Sud-Aviation développe un biréacteur court-courier, la Caravelle, qui fait son premier vol en 1955[12].

Naissance du ravitaillement en vol

Deux avions reliés par un tube.
Un F-86, train sorti, ravitaillé par un KB-29.

Un autre élément de contexte important dans la naissance du 707 est le développement du ravitaillement en vol. En 1949, l'armée de l'air américaine (USAF) réalise une démonstration de force : un Boeing B-50 Superfortress effectue un tour du monde sans escale, en étant ravitaillé huit fois[13]. Les premiers ravitailleurs utilisés sont des Boeing KB-29, c'est-à-dire des bombardiers B-29 de la Seconde Guerre mondiale transformés pour ce rôle. Le Boeing KB-50, qui vient peu de temps après, et le Boeing KC-97 Stratofreighter (avion mixte de transport et de ravitaillement) appartiennent à la même famille[14].

Le ravitaillement en vol s'impose rapidement comme un outil capital pour l'armée de l'air, et les premières sorties opérationnelles ont lieu pendant la guerre de Corée. Cependant, les avions ravitailleurs dérivés du B-29 présentent des limites. Ce sont des avions à hélices, ainsi les chasseurs ou les bombardiers à réaction qu'ils ravitaillent doivent réduire considérablement leur vitesse et leur altitude pour l'opération. De plus, ces avions lents sont des cibles faciles pour la chasse ennemie. Leur moteurs à pistons consomment de l'essence aviation et non du kérosène, ces avions ont donc des réservoirs de carburant pour les avions à ravitailler complètement séparés de ceux destinés à leur propres moteurs. Toutes ces contraintes font penser à Boeing que l'USAF ne va pas tarder à avoir besoin d'un ravitailleur à réaction[15].

Bombardiers B-47 et B-52

Bombardier avec les insignes américaines. Possède une verrière en bulle, évoquant un avion de chasse. Aile au-dessus du fuselage, six réacteurs suspendus sous les ailes, dans 4 nacelles (1+2+2+1).
Bombardier B-47.

En 1944, l'US Army Air Corp émet une spécification pour un bombardier à réaction. L'avion doit voler à près de 900 km/h à 13 000 m d'altitude, et pouvoir revenir à sa base après avoir largué une bombe de plus de 3 500 kg sur une cible située à 6 500 km. Ces spécifications représentent un bond considérable par rapport au Boeing B-29 Superfortress à hélices qui vient d'entrer en service. Quatre constructeurs répondent à cette demande : Boeing avec son B-47, North American avec le B-45 Tornado, Convair avec le XB-46 et Martin avec le XB-48. Tous ces appareils volent en 1947. Seuls les avions de North American et Boeing sont produits en série, mais le premier en petit nombre. Le B-47 s'est en effet démarqué grâce à deux caractéristiques techniques remarquables : une aile en flèche et des réacteurs disposés en nacelle sous les ailes. Ces deux innovations font du B-47 une étape vers le 707. En outre, il utilise des réacteurs à flux axial, nouveau type qui s'impose rapidement en remplacement des réacteurs type « Whittle » à flux centrifuge[16],[17].

Le B-52, bombardier beaucoup plus grand, octoréacteur, au rayon d'action bien supérieur, est développé à la suite du B-47 et reprend ces mêmes principes. Cet appareil à la longévité hors du commun (il devrait rester en service jusqu'en 2050) conforte l'expérience de Boeing dans la conception d'avions à réaction de grandes dimensions[18].

Développement

Lancement

À la fin des années 1940, la direction de Boeing pense qu'un long-courrier à réaction est désormais un projet viable. Cela distingue l'entreprise de Douglas et Lockheed, qui pensent qu'un tel projet est prématuré et lancent une nouvelle génération d'appareil à moteurs à piston, avec respectivement le DC-7 et le L-1049 Super Constellation. Les ingénieurs de Boeing esquissent des dizaines de configurations différentes pour un avion à réaction à long rayon d'action, destiné à la fois aux marchés du transport commercial et du ravitaillement en vol. Certains des croquis reprennent le fuselage en « 8 » des 377. Beaucoup ont des moteurs associés deux par deux, en nacelles doubles, comme le B-47 et le B-52, choix finalement jugé trop dangereux. Des réservoirs en extrémité d'aile (comme on peut en voir sur le Learjet 23 par exemple) sont présents sur certaines propositions. Quatre configurations sont menées jusqu'aux essais en soufflerie. La conception du prototype est figée fin 1951[19],[20].

Prototype Dash 80

photo noir et blanc. L'avion sort d'un hangar, quelques centaines de personnes sont présentes.
Le Boeing 367-80 lors de sa présentation officielle à l'usine de Renton le 14 mai 1954.

La construction d'un jet commercial est annoncée par Boeing dès le , afin de répondre aux besoins nouveaux et futurs de l'aéronautique à cette époque en pleine expansion. Le projet a pour but de concevoir un avion à réaction doté d'une autonomie lui permettant d'effectuer des vols transcontinentaux. Pour ce nouvel avion, Boeing souhaite un nom qui souligne la différence avec les avions à hélices précédents qui portent essentiellement des numéros dans les 300, tandis que les séries 400, 500 et 600 sont utilisées par d'autres avions, ainsi que par des missiles et d'autres produits de la firme[21]. De plus, les responsables de Boeing ont remarqué que le chiffre 7 revient souvent dans les numéros de modèles des avions à succès, tels que le 247, le 307, le 377 et le B-17[21]. Il est décidé que les avions de ligne à réaction portent des numéros dans les 700, le premier devant être le 707. Toutefois, pour tromper la concurrence, le prototype est nommé 367-80, une désignation visant à le rapprocher de l'avion à hélices 367, utilisé par l'armée sous la désignation KC-97[21],[22].

Le démonstrateur Boeing 367-80 est achevé après deux ans de développement pour un coût total de 16 millions de dollars[21],[23] (environ 143 millions en 2016[24]) ; construit à l'usine Boeing de Renton[25], près de Seattle, il est présenté officiellement le [26]. L'appareil dispose d'une voilure en flèche et est motorisé par quatre turboréacteurs situés dans des nacelles sous les ailes. Le fuselage mesure 3,35 m de large et peut accueillir des rangées de cinq sièges de front. Le démonstrateur, surnommé « Dash 80 », effectue avec succès son premier vol le , soit le jour du 38e anniversaire de Boeing[25],[27]. Pendant l'un des vols de démonstration, le Dash 80 effectue un tonneau, manœuvre pour le moins inattendue pour un avion de ligne quadriréacteur, qui contribue à sa célébrité[28].

Du Dash 80 aux avions de série

Début 1954, pendant que Boeing assemble son prototype, l'USAF lance finalement l'appel d'offre pour un avion ravitailleur à réaction que le constructeur avait anticipé. Cette décision est en partie motivée par la réalisation du fait que même le B-52 ne possède pas l'autonomie nécessaire pour bombarder des cibles n'importe où en URSS et rejoindre une base alliée sans ravitaillement. Boeing, Lockheed et Convair sont appelés à présenter des propositions. Bien que Boeing dispose déjà d'un prototype, alors que ses deux concurrents n'ont à présenter que des plans, c'est le CL-291 de Lockheed qui est officiellement désigné vainqueur de l'appel d'offre. Néanmoins, l'USAF souhaite disposer d'avions opérationnels rapidement et commande tout de même à Boeing 29 ravitailleurs dérivés du prototype de Dash 80, à titre « intérimaire »[29].

L'USAF finit par renoncer à l'idée d'utiliser les deux types en parallèle et annule le contrat avec Lockheed, tout en demandant à Boeing des modifications sur l'avion. Les clients civils potentiels demandent des modifications différentes, et il apparait de plus en plus que les différences entre le ravitailleur et l'avion de ligne seront substantielles, réduisant les économies d'échelles que Boeing espérait réaliser. Par ailleurs, le fait que le programme ait un versant militaire est une source d'inquiétude pour certains clients civils potentiels : en cas d'escalade des tensions Est-Ouest, l'USAF peut augmenter brusquement ses commandes de ravitailleurs, et ainsi préempter la capacité de production de Boeing, retardant les livraisons d'avions de ligne[29].

En , Douglas, mieux établi sur le marché civil que Boeing, annonce officiellement son DC-8, sur lesquels les travaux ont débuté en 1952, et dont une version avait aussi été proposée comme ravitailleur pour l'USAF[30]. Le projet de Douglas possède un fuselage plus large que le Dash 80, permettant d'asseoir six passagers au lieu de cinq par rangée[31].

Sous la pression, principalement, de Juan Trippe, directeur de la Pan American, Boeing revoit son projet en augmentant la section du fuselage. Le , Pan American annonce avoir passé commande de 20 Boeing 707 et 25 Douglas DC-8, devenant le premier client pour l'avion de Boeing, et le deuxième pour son concurrent[31],[32]. Le monde de l'aviation est encore pour quelque temps partagé sur l'avenir de ces avions de lignes à réaction : les uns y voient une révolution, d'autres doutent de leur viabilité. Les arguments de ces derniers concernent les coûts d'entretien, les inquiétudes après les accidents du Comet, la nécessité de pistes très longues pour ces avions, ou encore la capacité du 707 et DC-8, qui parait surdimensionnée pour l'époque[29],[33].

Caractéristiques techniques

Réacteurs utilisés

Les 707 civils ont été livrés neufs avec des réacteurs Pratt & Whitney JT3C puis JT3D (pour la grande majorité), Pratt & Whitney JT4A et Rolls-Royce RB.80 Conway. Deux autres familles de moteurs ont animé des 707 : les CFM-56 montés (d'usine ou en remotorisation) sur plusieurs versions militaires, et, anecdotiquement, des Pratt & Whitney JT8D[34].

Pratt & Whitney JT3C et JT4A à simple flux

Le 707 a initialement été conçu pour utiliser le Pratt & Whitney JT3. Ce réacteur, qui a commencé ses essais en vol en 1951, représente alors un saut technologique considérable. Sa poussée d'environ 45 kN dépasse tout ce qui se faisait aux États-Unis à la fin des années 1940. C'est un réacteur à flux axial, et non centrifuge. Il présente une configuration à double corps : cela signifie qu'il possède deux arbres coaxiaux, tournant à des vitesses différentes et indépendantes. L'axe central relie les compresseurs basse pression (tout à l'avant du moteur) et les turbines basse pression (tout à l'arrière), tandis que l'axe externe relie les compresseurs haute pression et les turbines haute pression. Cette conception permet d'augmenter le taux de compression, et donc le rendement du réacteur[35],[36],[33].

Désigné J57 pour les militaires, ce moteur a équipé dans une version à postcombustion, des avions de chasse, notamment le North American F-100 Super Sabre. Il a aussi équipé le B-52, dans une version à injection d'eau. Le prototype « dash 80 » vole avec des JT3P offrant 42,3 kN, très similaires à ceux du B-52. Au décollage, de l'eau déminéralisée est ajoutée à plusieurs niveaux entre les étages de compression. Ainsi, la masse éjectée est augmentée par la vapeur, et on peut accroître la quantité de carburant injectée sans que le moteur ne surchauffe. Ainsi, la poussée peut être brièvement portée 48,9 kN. Les décollages avec injection d'eau posent cependant le problème de générer énormément de bruit et de fumée, à un point qui a rendu cette technique vite inacceptable, même dans le domaine militaire (et a fortiori pour les vols commerciaux)[37].

Le Pratt & Whitney J75 (qui est notamment le moteur du Convair F-106 Delta Dart), considéré comme le « grand frère » du J57 (sa conception est très similaire, mais il est sensiblement plus grand), est aussi produit en version civile (sous le nom JT4A), et est adopté par Boeing sur deux versions du 707 : le 707-220 (dit « hot and high ») et le 320 (version à masse accrue). Néanmoins, ces réacteurs à simple flux deviennent très vite obsolètes : l'arrivée de réacteurs à double flux, disponibles dès 1960 pour les clients du 707, représente un tel bond que tous les clients les adoptent très rapidement[38].

Rolles-Royce Convay

Le Rolls-Royce RB.80 Conway britannique est le seul réacteur proposé par Boeing sur 707 civils neufs qui n'est pas produit par Pratt & Whitney. Il a lui aussi une origine militaire, puisque le bombardier Handley Page Victor est sa première application. Le Conway est un réacteur à double flux, c'est d'ailleurs le premier admis en service régulier. Dans un réacteur à double flux, le volume d'air admis est supérieur à celui utilisé par les brûleurs. L'excédent est rejeté en périphérie du moteur, c'est le « flux froid ». Dans le cas du Conway, le taux de dilution est de 0,3, ce qui signifie que pour un mètre cube d'air admis dans le flux chaud, 0,3 mètre cube passe dans le flux froid. Le taux de dilution a augmenté au fur et à mesure de l'évolution des réacteurs double flux, jusqu'à dépasser 10 sur des moteurs comme le LEAP. Le Conway ne possède pas de soufflante, la séparation entre flux froid et flux chaud se fait après les compresseurs basse pression. L'architecture à double flux augmente (encore modérément dans le cas du Conway) la masse d'air éjectée, mais réduit la vitesse (puisque les turbines ont prélevé davantage d'énergie sur le flux chaud). Cela accroît l'efficacité du moteur, et réduit le niveau de bruit[39].

Pratt & Whitney JT3C

En réponse au Conway, Pratt & Whitney modifie son JT3 pour en faire un turboréacteur à double flux, avec la version JT3D (désignée TF33 pour les militaires). Les trois premiers étages du compresseur sont remplacés par deux étages de soufflantes, tandis qu'un troisième étage de turbine basse pression est ajouté à l'arrière du moteur, pour prélever plus d'énergie au flux chaud. Le diamètre du moteur au niveau de l'admission d'air passe de 99 à 135 cm. En plus d'une efficacité améliorée, le nouveau moteur dispose d'une réserve de puissance confortable, qui permet de se passer complètement de l'injection d'eau[40],[41]. Le JT3D devient le réacteur de la majorité des 707. Les versions équipées de moteurs JT3D sont caractérisées par le suffixe « B » (707-120B, -320B)[33]. La modification du JT3C en JT3D est étonnamment simple : Pratt & Whitney fournit un kit de conversion qui permet aux techniciens de maintenance de transformer les JT3C existants en JT3D[42].

CFM International CFM56

La gamme CFM International CFM56 de réacteurs à fort taux de dilution et à puissance moyenne est issue d'un partenariat entamé en 1971 entre deux motoristes : General Electric aux États-Unis et SNECMA (devenu Safran en 2005) en France. Ces réacteurs ont connu un énorme succès commercial. En 1980, l'USAF les a adoptés pour rééquiper la plupart de ses KC-135, qui utilisaient encore des J57 à simple flux. Le CFM-56 a ensuite été adopté sur les Boeing 737 de deuxième génération, et a aussi été utilisé pour remotoriser des Douglas DC-8. Son emploi sur des 707 civils, envisagé, n'est pas allé au-delà d'une campagne d'essai en vol. En revanche, ce moteur a été adopté sur 707 militaires produits dans les années 80, à savoir les E-6 Mercury, les AWACS français et britanniques et les ravitailleurs saoudiens[43].

Pratt & Whitney JT8D

À la fin des années 1970, Pratt and Whitney a développé le JT8D-200, une version profondément améliorée du JT8D qui équipait les 737, 727 et DC-9. Le motoriste l'a proposé, entre autres, comme option de remotorisation sur les 707, permettant une réduction de consommation de l'ordre de 17% par rapport à un JT3D, ainsi qu'une diminution du bruit, tout en ne coûtant que la moitié du prix d'un CFM-56. Cette offre n'a rencontré qu'un succès limité, étant adoptée sur les 17 E-8 Joint Stars, et sur un appareil utilisé pour des transports privés. Pour les E-8, le JT8D a en fait été adopté en raison de son faible diamètre : des CFM-56 auraient obscurci une partie du champ de vision des radars surveillant le sol[44].

Tableau comparatif

La tableau ci-après compare les caractéristiques des moteurs utilisés sur les 707. Par souci de lisibilité, seule une version de chaque moteur est donnée. La poussée maximale donnée s'entend au niveau de la mer, mais en régime continu, une poussée supérieure peut être obtenue au décollage (avec injection d'eau dans le cas du JT3C). La consommation spécifique donnée s'entend à l'attitude croisière. La consommation spécifique se définit comme la masse en kg de carburant que le moteur doit brûler pour produire 9,8 Newtons (un kilogramme-force) de poussée pendant une heure.

Comparaison des moteurs utilisés sur les Boeing 707[45],[46],[47],[48],[49].
Désignation JT3C-6 JT4A Conway Mk.508 JT3D-3B CFM-56-2A JT8D-219
Constructeur Pratt & Whitney Pratt & Whitney Rolls-Royce Pratt & Whitney CFM International Pratt & Whitney
Versions du 707 -120 -220, -320 -420 -120B E-3 E-8 (converti)
Architecture:
Étages Soufflante n/a n/a n/a 2 1 1
Étages compresseur BP 9 8 7 6 3 6
Étages compresseur HP 9 7 9 7 9 7
Nombre de brûleurs- 8 8 10 8 10 9
Étages turbine HP 2 1 1 1 1 1
Étages turbine BP 1 2 2 3 4 3
Performances :
Poussée max (kN) 53 78 65 76 104 94
Poids (kg) 1905 2300 2127 1950 2100 2048
Taux de dilution n/a n/a 0,3 1,42 5,9 1,74
Taux de compression 12, 5 12,5 14,1 16 31,8 21
Consommation spécifique 0,91 0,98 0,726 0,82 0,671 0,730

Galerie d'images

Montage des moteurs

Les réacteurs sont montés en pylône sous les ailes, à la manière de ce que Boeing avait déjà expérimenté sur les B-47 et B-52. Cette configuration, devenue quasiment universelle sur les avions de ligne, permet de mieux répartir le poids : comme l'aile génère la portance, le fait de placer le poids des moteurs de façon distribuée sous l'aile, plutôt que sur le fuselage, diminue les contraintes que doit supporter l'interface aile/fuselage[50]. En comparaison avec le montage des moteurs dans l'aile elle-même, comme sur le De Havilland Comet, la solution retenue par Boeing est plus sûre, car elle met plus de distance entre les moteurs et les réservoirs de carburant. En outre, elle facilite la maintenance. Elle présente un dernier avantage qui s'est fait sentir sur la durée : elle ne pose pas de limite aussi stricte à l'encombrement des moteurs. Ainsi, le 707 a pu évoluer en utilisant des moteurs double flux à haut taux de dilution, bien plus grands en diamètre que les turbojets d'origine, ce qui aurait été impossible pour le Comet[51],[52].

réacteur en exposition. Tuyère très particulière, avec plusieurs tubes.
Réacteur Conway avec une tuyère de réduction de bruit.

Les réacteurs JT3D et Conway, à la fin des années 1970, sont devenus trop bruyants au regard des normes. Différentes sociétés ont proposé des solutions visant à masquer leur bruit. Des kits « silencieux » ont été installés sur de nombreux 707. Il s'agit d'une tuyère de forme particulière, constituée de plusieurs tubes, qui améliore les conditions de mélange entre le flux sortant du réacteur et l'air ambiant. Ces dispositifs sont inutiles sur des moteurs plus modernes à taux de dilution élevé[53].

Sous l'aile gauche, entre le fuselage et le moteur no 2, se trouve un emplacement qui permet d'attacher, pour convoyage, un moteur supplémentaire, contenu dans un carénage. Cette option permet aux compagnies aériennes de transporter des moteurs de rechange avec leur flotte de 707, sans devoir affréter un avion-cargo[54].

Systèmes de bord

Système d'air comprimé

Moteurs d'un avion en vol vu depuis l'intérieur de l'avion.
Moteurs du côté gauche : il n'y a pas de turbocompresseur sur le moteur 1.

Le 707 fait appel à un système de prélèvement d'air moteur. Chaque moteur fournit de l'air comprimé, qui est prélevé en sortie de son dernier étage de compression. L'air comprimé remplit plusieurs rôles[55].

Il actionne des turbocompresseurs qui, à leur tour, compriment de l'air « frais » pour fournir la pressurisation de la cabine. Ces trois turbocompresseurs sont placés dans des carénages au-dessus des moteurs 2, 3, et 4. La nacelle moteur 1 (le plus à gauche) se distingue donc par l'absence de ce carénage qui possède une petite entrée d'air[55]. Cette solution est plus sûre que l'alternative, qui est de pressuriser directement la cabine avec l'air prélevé sur le moteur, potentiellement contaminé[56]. L'air comprimé actionne aussi les inverseurs de poussée[55].

Systèmes électriques

L'alimentation électrique est assurée par quatre génératrices synchrones de 40 kVA chacune, produites par Westinghouse[57]. Chacune est actionnée par un des réacteurs, via un mécanisme d'entraînement à vitesse constante, de sorte qu'elle produise toujours un courant de 400 Hz, indépendamment du régime du réacteur. Le réseau électrique fonctionne en triphasé 115 - 208 Volts, c'est-à-dire que la tension sur chaque phase est de 115 volts, et on obtient 208 volts entre deux phases[58].

Dans sa version civile standard, le 707 a besoin d'une alimentation au sol pour démarrer ses systèmes, n'étant pas équipé d'un groupe auxiliaire de puissance[59]. Néanmoins, les 707 militaires comme les AWACS en possèdent un[60].

Systèmes hydrauliques

Le réseau hydraulique principal du 707 est actionné par deux pompes, entraînées mécaniquement par les moteurs 2 et 3, et fonctionne sous une pression de 20 MPa. Il fournit l'énergie mécanique pour les systèmes suivants : sortie et rentrée du train d'atterrissage, freins du train principal, direction du train avant, volets de bord de fuite, becs de bord d'attaque, et destructeurs de portance. Il existe aussi un système auxiliaire, dont les pompes sont électriques[61].

Cockpit et électronique

Le cockpit du 707 est conçu pour quatre membres d'équipage. Le commandant de bord est assis à gauche, le copilote à droite. Derrière eux se trouvent les places du mécanicien navigant et du navigateur[62]. La présence de ce dernier était cependant loin d'être systématique, limitée aux vols intercontinentaux, puis de plus en plus omise même pour ces vols. Initialement, le 707 ne possède pas de système de navigation inertielle, mais uniquement d'un système LORAN. Des systèmes de navigation inertielles sont installés plus tard, à partir de 1964 dans l'exemple de Pan Am[63]. L'antenne en forme de lance, visible en haut de la dérive, est le principal moyen de Radiocommunication de l'avion, et fonctionne en haute fréquence. Le 707 est aussi équipé d'un ILS et d'un radar météo[64].

Dégivrage

Le dégivrage consiste à éliminer les couches de glace qui se forment durant le vol, par accrétion de gouttelettes d'eau en suspension, sur les surfaces de l'avion qui sont directement exposées au flux d'air (bord d'attaque de l'aile, nez...). Un avion comme le 707 a un besoin de dégivrage bien plus important que les avions à hélices de la génération précédente, en raison de son altitude de croisière, mais d'un autre côté, le prélèvement d'air moteur répond à ce besoin. L'air chaud prélevé sur les moteurs alimente un tube placé dans le bord d'attaque de l'aile, sur l'essentiel de l'envergure, chauffant tout le bord d'attaque. En revanche, pour le bord d'attaque du plan horizontal, celui de la dérive, et le nez de l'avion, le dégivrage est électrique[65].

Fuselage

Structure

La section de fuselage est la principale différence entre le prototype dash-80 et le 707 de série. Elle a été considérablement accrue (ce qui implique un changement complet des outillages) en réponse aux demandes des compagnies aériennes et à la concurrence du DC-8 de Douglas. La section se compose de deux grands arcs de cercle, donnant une forme légèrement ovoïde. La largeur externe du fuselage est de 148 pouces (375,92 cm), et la hauteur extérieure de 170,5 pouces (433,07 cm). Boeing a surenchéri d'un pouce sur la largeur du fuselage du DC-8[66].

Le fuselage est entièrement construit en alliage d'aluminium. La structure porteuse est composée de longerons (dans le sens de la longueur de l'avion) et de traverses espacées de 20 pouces (50,8 cm), définissant les sections de fuselage (ainsi, lorsqu'une version a été allongée ou raccourcie, le changement s'est fait par nombre entier de sections, la différence de longueur est un multiple de 20 pouces). Le squelette est en alliage de type 7075, contenant environ 5% de zinc, tandis que les panneaux qui constituent la « peau » de l'avion sont en alliage de type 2024, contenant environ 4% de cuivre. Cette structure est très proche de celle des ailes[67].

Les accidents du Comet ayant constitué un avertissement, les éléments de fuselage du 707 ont été soumis à de nombreux tests de fatigue pendant le développement de l'appareil[68].

Ouvertures

Les deux portes d'accès principales se trouvent du côté gauche de l'appareil, aux extrémités avant et arrière de la cabine. Il y a aussi deux portes du côté droit qui ne sont pas, sauf évacuation d'urgence, utilisées par les passagers mais uniquement par l'équipage. Les portes ont été conçues pour s'ouvrir vers l'extérieur (ce qui offre un gain de place lors de l'embarquement et du débarquement), un besoin qu'il fallait concilier avec la résistance au différentiel de pression. Les portes sont plus grandes que les ouvertures et prennent appui sur le fuselage côté intérieur, la pression ne peut donc les ouvrir. Elles reculent pour pivoter de 90° avant de pouvoir s'ouvrir vers l'extérieur[69]. Les hublots se trouvent tous les 20 pouces (50,8 cm) (un dans chaque section du fuselage), et mesurent 10 pouces (25,4 cm) de large pour 18 pouces (45,7 cm) de haut, avec des angles très arrondis[70]. Sur le bas du fuselage, on trouve deux autres ouvertures qui donnent accès aux compartiments cargos, pour l'embarquement des bagages notamment. En cas d'urgence, il y a de chaque côté de la cabine, deux écoutilles de secours donnant accès aux ailes[71].

Voilure

Le 707 possède une aile en flèche, bénéficiant ici aussi de l'expérience acquise par Boeing en construisant le B-47 et le B-52. L'angle de flèche est de 35°. La rigidité dans la longueur de l'aile est assurée par deux longerons, situés approximativement à 25 et 75% des cordes (la corde étant la distance entre le bord d'attaque et le bord de fuite). Les nervures, structures qui maintiennent la peau de l'aile, sont placées tous les 60 cm[72].

Les ailes ont évolué selon les versions. La voilure des 707-120 et 707-220 est identique, avec une surface de 226 m2 et un plan très rectiligne, quasiment réduit à trois segments de droite (bord d'attaque, extrémité, bord de fuite). Le 720 a gagné 8 m2 de surface allaire, le bord d'attaque étant avancé dans la partie la plus proche du fuselage. Les 707 allongés (-320 et -420) gagnent près de 60 m2. L'envergure est augmentée, les extrémités de l'aile sont plus arrondies, et le bord de fuite présente un angle[73]

Contrôles et empennage

707 vu de l'arrière. Caractéristique remarquable : il y a un plan vertical supplémentaire, sous la queue.
Arrière d'un 707-321.

Toutes les commandes du 707 sont hydrauliques. Seules la gouverne et les destructeurs de portance sont assistés. Les autres commandes sont manuelles, mais des servo-tabs sont présents pour diminuer l'effort physique demandé au pilote[74].

Pour améliorer la stabilité de l'appareil, notamment en cas de panne d'un moteur, un stabilisateur vertical supplémentaire a été ajouté sous la queue de l'appareil. Absent des premiers avions produits, il a d'abord été monté les 707-420 à la demande des autorités de certification britanniques, puis sur les autres versions[75].

Système de carburant

schéma des réservoirs dans un 707. Il y a en a 7. Un dans le caisson central de voiture, trois dans chaque aile dont un plus petit à l'extrêmité.
Réservoirs d'un 707-120 (un gallon = 3,8 litres).

La capacité de carburant sur un 707-120 est de 65 m3. Le carburant est réparti dans sept réservoirs. Les quatre réservoirs principaux, de 8 700 litres chacun, se trouvent dans les ailes, entre les longerons. En temps normal, chacun d'entre eux alimente directement un moteur. Le réservoir central, situé dans le caisson central de voilure, sous la cabine, a une capacité de 27 600 litres. Enfin, il y a deux petits réservoirs de secours, situés dans l'extrémité des ailes. Les réservoirs des ailes sont structurels, c'est-à-dire que leur cloison n'est autre que la couverture externe des ailes[76].

Train d'atterrissage

train principal d'un avion stationné. Les deux jambes portent chacune quatre roues. La boggie se trouve à l'extrémité d'un amortisseur, tenu en place par une bielle diagonale.
Train principal d'un KC-135 (identique à celui du 707).

Le 707 est doté d'un train tricycle : un train principal composé de deux jambes, dotées de quatre roues chacune, et un train avant doté de deux roues : en cela, il est similaire à pratiquement tous les avions de cette catégorie de taille. L'ensemble pèse cinq tonnes[77]. Les trains d'atterrissage à bogie multiroues étaient encore une invention relativement récente : en effet, c'est le B-36 qui était le premier avion équipé de quatre roues pour chaque jambe du train principal, ce qui permettait notamment de mieux répartir le poids de l'appareil sur la piste[78].

Le train avant ne comporte pas de frein, mais il est orientable pour manœuvrer l'avion au sol. Il porte aussi un signal lumineux, qui rend l'avion plus visible dans des manœuvres de nuit. Les roues du train principal sont chacune équipées de freins à disque, commandés hydrauliquement[79],[80].

Versions civiles

Désignation

Les versions du 707 sont désignées avec un code de trois chiffres. Le premier chiffre désigne les itérations sur la conception de l'appareil, et les deux chiffres suivants sont le code client. Le système code client a été introduit par Boeing sur le stratoliner et conservé jusqu'aux années 2000. Chaque client s'est vu attribuer un code. Ainsi, American Airlines ayant reçu le code « 23 », un 707 de première génération produit sur commande de ce client est désigné 707-123, code qu'il conserve, même si l'appareil est ensuite revendu à une autre compagnie. Les prototypes sont désignés par le code « 20 » (exemple : 707-320), code aussi utilisé pour désigner l'ensemble des avions d'un même type, indépendamment du client. Les clients (compagnies aériennes, mais aussi armées de l'air) ont reçu des codes allant de 21 à 99, puis de 01 à 19, puis des codes alphanumériques par exemple B4 pour Middle East Airlines[81].

707-120

Le premier 707 commercialisé, le 707-120, fut conçu pour les liaisons transcontinentales et demandait un arrêt de ravitaillement pour les voyages à travers l'Atlantique nord. Il fut à l'origine livré avec 4 turboréacteurs Pratt & Whitney JT3C, conversion civile du réacteur militaire J57. L'avion est homologué pour un nombre maximal de passagers de 189, chiffre qui est approché par les aménagements les plus denses destinés aux vols charter. Cependant, un aménagement plus typique des lignes long-courrier des années 60, avec une cabine de classe affaire à l'avant, lui confère une capacité de 137 passagers[82].

L'évolution du 707-120, le 707-120-B se différenciait de son aîné par son nouveau moteur Pratt & Whitney JT3D à double flux, avec un gain en puissance, en économie et en niveau sonore. Les 707-138, bien qu'ils soient simplement désignés par le code client de leur acheteur, Qantas, constituent en fait une version spécifique. Comparé au 707-120, cet avion a un fuselage sensiblement raccourci de trois mètres qui permet, en contrepartie d'une diminution de la capacité, d'augmenter sensiblement l'autonomie. C'était un besoin exprimé par Qantas pour ses lignes traversant le Pacifique[83].

Le 707-120 et ses variantes (120B, 138, 138B) est construit de 1957 à 1978 à 141 exemplaires[84].

707-220

Le 707-220 (aussi appelé 707-227, Braniff, code client 27, étant son seul acheteur) est semblable à la version -120 mais doté des réacteurs JT4A du 707-320, largement plus puissants que la série JT3C. Cette version dite (en) « hot and high » a été réalisée sur demande de Braniff International, pour les besoins de ses liaisons avec l'Amérique du Sud. En effet, certains des aéroports desservis, comme celui de Bogota se situent à la fois en haute altitude et dans un climat chaud, deux paramètres qui détériorent les performances au décollage. Afin de pouvoir décoller à pleine charge de ces aéroports, il faut un moteur plus puissant. Cinq 707-220 sont construits pour Braniff, le premier vol de ce type a lieu en 1959. Aucun autre client ne fait l'acquisition de cette particulière, dont la consommation de carburant est prohibitive, et qui n'a plus de raison d'être une fois les versions à moteurs JT3D disponibles[85].

707-320 et 707-420

Un avion sur une piste d'aéroport sur lequel est peint un drapeau français.
Boeing 707-328B, Air France, en 1972.

Les nouvelles versions 707-320 et 707-420 sont les premières versions à apporter des améliorations visibles au 707-1201 origine. Tout d'abord, elles sont dotées d'ailes allongées et surtout leur capacité en carburant a été revue à la hausse, afin d'effectuer les liaisons transocéaniques sans escales. Le -320 s'équipa de moteurs JT4A-4, tandis que le -320-B, de turboréacteurs JT3D. Bien qu'utilisant les mêmes moteurs que le -320-B, le -320-C se différencia en admettant une porte cargo, afin de pouvoir se convertir en appareil de fret. Le 707-320 est construit à 580 exemplaires, ce qui en fait la version la plus prolifique du 707, puisque le 707-420 n'est qu'à 37 exemplaires[84].

La version -420, produite à l'origine pour BOAC, mais achetée aussi par d'autres compagnies, notamment Lufthansa, est propulsée par des moteurs Rolls-Royce RB.80 Conway. L'adoption de réacteurs britanniques est une condition posée par le gouvernement de Londres pour autoriser la BOAC (compagnie publique) à acheter des avions américains (il est même brièvement proposé de construire le 707 sous licence au Royaume-Uni)[86].

720

Pendant le développement du 707, Boeing décide de lancer, presque en parallèle, une version destinée à des vols plus courts, principalement aux vols intérieurs américains. Elle est, à l'origine, désignée 707-020, mais, pour des raisons commerciales, il est finalement décidé d'appeler ce modèle Boeing 720. Techniquement, il s'agit cependant d'une version du 707, son développement ne nécessite d'ailleurs aucun prototype. Les nouveautés introduites sur le 720, comme le stabilisateur ventral, se retrouvent ensuite sur d'autres avions de la famille 707. Comparé au 707-120, le 720 présente un fuselage raccourci de 2,70 m, il est donc plus long que le 707-138. Sa capacité en carburant est réduite significativement. Cette réduction de poids permet, en retour, d'alléger certains éléments de structure, ainsi que le train d'atterrissage. Le plan de voilure est aussi légèrement modifié, avec une corde augmentée dans la partie intérieure[87].

Le 720 utilise d'abord le même moteur JT3C que le Boeing 707-120. Ensuite, la version 720B reçoit le JT3D à double flux. Ces versions se suivent de près, ayant commencé leur service commercial, respectivement, en juillet 1960 et février 1961. Le fait de conserver les mêmes moteurs que sur les 707 long-courrier pour un avion un peu plus léger permet d'utiliser des pistes plus courtes (la modification de la voilure y contribue aussi), une évolution cohérente avec la vocation du 720, amené à desservir des aéroports moins importants[87].

Au total, 154 Boeing 720 sont construits, ce chiffre est inclus dans le total de 1010 Boeing 707. Malgré ces ventes relativement faibles, le modèle rapporte de l'argent à Boeing car son développement a été peu coûteux, il contribue à éliminer la concurrence du Convair 880[87].

Versions non construites en série

Plusieurs autres versions ont été abandonnées au stade de la conception, ou après avoir donné naissance à un prototype.

707-620 et 820

Ces versions (620 moyen-courrier et 820 long-courrier) ont été annoncées par Boeing en avec une mise en service annoncée pour 1968. Il s'agissait d'allonger le fuselage de 24 sections, soit plus de 12 m par rapport au 707-320, pour obtenir des versions allant jusqu'à 250 places en aménagement dense, à l'instar des DC-8 Séries 60 chez Douglas. Le réacteur envisagé est une version du JT3D portée à 90 kN, développée pour le cargo militaire Lockheed C-141 Starlifter. Leur développement s'annonce cependant coûteux : le 707 ne peut être allongé à ce point sans agrandir la voilure, renforcer la structure, et augmenter la garde au sol du train d'atterrissage. Leur développement est finalement abandonné, Boeing préférant consacrer ses ressources au 747[88],[89].

707-700

Au cours des années 1970, le projet de rééquiper des 707 existants avec des réacteurs plus modernes, à taux de dilution élevé, est formulé, notamment pour rendre l'avion compatible avec les nouvelles normes sur le bruit et pour réduire sa consommation. Le réacteur CFM56 est un bon candidat pour cette remotorisation, il est d'ailleurs, en 1979, choisi pour remotoriser les KC-135. Il est parallèlement utilisé pour rééquiper des Douglas DC-8. Ainsi naît le projet 707-700. Le seul appareil de cette version est testé en décembre 1979 sous l'immatriculation N707QT, mais le projet n'ayant jamais eu de suite, l'appareil est finalement reconverti en 707-3W6 C, équipé de P&W JT3D-3, pour être revendu à la Royal Air Maroc. L'une des raisons de l'abandon du projet est que le 707 ainsi remotorisé aurait été en compétition avec le nouveau 757[33].

Tableau comparatif des versions

707-120 707-120B 707-220 707-320/-420 707-320B 707-320C
Équipage du cockpit Trois (commandant de bord, copilote, officier mécanicien navigant) ou quatre (avec le navigateur) pour les vols intercontinentaux
Passagers (une classe) 179 174 181 189 194 en config. passager
Longueur 44,22 m 44,2 m 46,61 m
Envergure 39,88 m 43,4 m (142 ft 5 in) 44,42 m
Surface alaire 226 m2 283 m2 283 m2
Hauteur 11,79 m (dérive d'origine) 12,7 m 12,85 m 12,83 m 12,8 m
Hauteur × largeur du fuselage 4,33 m × 3,76 m
Masse maximale au roulage (MRW) 117 100 kg 143 500 kg 152 500 kg
Masse maximale au décollage (MTOW) 116 100 kg 117 000 kg 116 600 kg 141 700 kg 151 500 kg
Masse maximale à l'atterrissage 86 300 kg 94 000 kg 97 500 kg 112 100 kg
Masse zéro-carburant 77 200 kg 86 300 kg 88 500 kg 104 400 kg
Masse à vide en ordre d'exploitation 53 500 kg 57 600 kg 55 300 kg 64 600 kg 67 500 kg 70 500 kg en config. passager
Charge utile 20 140 kg 19 300 kg 18 325 kg 21 500 kg 21 400 kg 42 900 kg en version cargo
Volume cargo 47,39 m3 50,24 m3 50,16 m3 48,36 m3 en config. passager
277 m3 en version cargo
Carburant 65 900 L 65 590 L 65 900 L 90 160 L 90 290 L
Distance, avec charge maximale 4 565 km 4 890 km 3 795 km 707-320 : 7 695 km
707-420 : 7 825 km
7 915 km 5 185 km
Distance maximale 7 480 km 8 010 km 7 595 km 707-320 : 10 650 km
707-420 : 10 835 km
11 185 km 11 110 km
Moteurs (×4) Pratt & Whitney JT3C-6 Pratt & Whitney JT3D Pratt & Whitney JT4A 707-320 : Pratt & Whitney JT4A
707-420 : Rolls-Royce Conway RCo.12
Pratt & Whitney JT3D
Poussée unitaire maximale au décollage 49,8 kN à sec
57,8 kN avec injection d'eau
75,6 kN 70,3 kN 707-320 : 74,7 kN
707-420 : 77,8 kN
80,1 kN

Sources : rapport de planification aéroportuaire du Boeing 707[90], le Fana de l'Aviation[91],[92],[93],[94], Airliners.net[95].

Versions militaires

Bien que le 707 soit un avion de ligne, destiné au transport de passagers, des appareils sont modifiés ou spécialement conçus pour être utilisés par des armées ou des gouvernements avec des rôles allant du transport de personnalités à la surveillance aérienne et au ravitaillement en vol.

C-137 (Air Force One)

Avion blanc avec un nez noir et rouge.
L'un des trois VC-137A livrés à l'USAF en 1959, vu ici au début des années 1960.

Trois 707-120 sont livrés à l'United States Air Force en 1959, afin de servir au transport de hautes personnalités, dont le président des États-Unis, sous la désignation C-137[96]. Ce sont les premiers avions à réaction à porter le titre d'Air Force One[96]. Initialement désignés VC-137A, ils sont remotorisés en 1963 et deviennent des VC-137B[96],[97]. Ils sont suppléés par un premier 707-320B (VC-137C), livré en octobre 1962, puis un deuxième livré en avril 1972[98],[99]. Les VC-137B abandonnent le transport de personnalités dans les années 1970 et perdent le préfixe « V » avant d'être finalement retirés du service en 1997[97],[98]. En 1990, les VC-137C sont déclassés, le transport présidentiel étant effectué par des 747 (VC-25A), et finalement retirés entre 1998 et 2001[98],[99]. Deux C-137C confisqués à des trafiquants[99] sont récupérés par l'USAF dans les années 1980 et servent au transport de hautes personnalités dont le vice-président ; ils sont retirés en 1998 et l'un d'eux est transformé en E-8C[98].

E-3 (Awacs)

Le E-3 Sentry est un avion de détection et commandement (AWACS) basé sur le 707-320B. Il dispose d'un radôme rotatif de plus de 9 m de diamètre placé au-dessus de la partie arrière du fuselage[100],[101].

En excluant les KE-3 qui sont en fait des ravitailleurs, 68 E-3 ont été produits[102] :

  • séries à réacteurs TF33 :
    • deux prototypes commandés en 1970 afin d'évaluer différents systèmes radar[103] ; ces appareils sont désignés EC-137D et sont par la suite convertis en E-3[100],
    • 24 E-3A produits pour l'USAF, ensuite portés aux standard E-3B,
    • 18 E-3A pour l'OTAN,
    • 10 E-3C, également pour l'USAF ;
  • séries à réacteurs CFM-56 :
    • 5 E-3A saoudiens,
    • 10 E-3D, produits pour la Royal Air Force,
    • 4 E-3F, version française.

Deux appareils de l'USAF et un autre de l'OTAN sont perdus dans des accidents. En juin 2015, un premier E-3 est retiré de la flotte de l'OTAN[104].

KE-3 (Ravitailleurs saoudiens)

Les huit Boeing KE-3 sont des avions de ravitaillement en vol mis en œuvre par la Royal Saudi Air Force, livrés en 1986-1987[84]. Ces avions utilisent la même cellule que les AWACS, avec des moteurs CFM56, et l'équipement de ravitaillement en vol des KC-135[105]. Cet appareil répondant à un besoin de l'armée de l'air saoudienne qui, ayant fait l'acquisition de Paviana Tornado, ne pouvait exploiter tout leur potentiel militaire sans avions ravitailleurs. Boeing a développé cette version en conséquence, en mettant en avant la complémentarité avec les AWACS acquis par les Saoudiens à même époque[106].

E-6 Mercury

Les 17 Boeing E-6 Mercury comptent parmi les tous derniers 707 produits : ils sont sortis d'usine de 1989 à 1991[84]. Ces avions appartiennent à l'US Navy, et leur rôle est de prendre le contrôle des opérations dans le scénario d'une riposte nucléaire, en particulier pour transmettre les ordres à un sous-marin nucléaire lanceur d'engins. Pour cela, ils disposent d'une antenne filaire remorquée de 1 200 m de long, pour les transmissions très basse fréquence capables d'atteindre un sous-marin en plongée. Ces avions ont été modernisés au milieu des années 2000 (passant à la version E-6B, avec un nouveau cockpit), puis à nouveau à la fin des années 2010. Il est prévu qu'ils restent en service jusqu'en 2038[107].

Northrop Grumman E-8 Joint STARS

Les 17 Joint STARS de l'US Air Force sont, comme les AWACS, des avions-radars, mais ils sont destinés à la surveillance des mouvements de véhicules au sol, et non de l'espace aérien, ils ont donc un radar très différent. À la différence des AWACS, ce ne sont pas des avions construits spécialement : ce sont des 707-320 construits pour le marché civil, qui ont été rachetés d'occasion, vers 1990, à diverses compagnies aériennes privées, et pour certains à l'armée de l'air canadienne[84]. Northrop Grumman a procédé à la transformation. Ces avions ont commencé à être retirés du service en 2022, les derniers doivent être retirés en 2025[108].

Avions de suivi télémétrique

707 peint en blanc, avec les insignes de l'US Air Force. Son nez a été modifié, avec un énorme carénage protubérant.
EC-18B.

Dans les années 1980, trois 707 sont modifiés pour l'US Air Force en EC-18B Advanced Range Instrumentation Aircraft : ces avions, reconnaissables à l'énorme carénage qui prolonge leur nez et abrite une antenne parabolique orientable, sont utilisés pour le suivi télémétrique de lancements spatiaux et de tests de missiles, pour l'USAF et la NASA. Ils sont retirés du service au début des années 2000. Les Cruise Missile Mission Control Aircraft sont des avions similaires mais utilisés pour les essais de missiles de croisière. Les ARIA et les CMMCA étaient exclusivement utilisées par le 452nd Flight Test Squadron, basé à Edwards[109].

Avions convertis en cargos militaires et en ravitailleurs

707 marqué « fuerzas aereas venezolanas »
707 ravitailleur vénézuélien.

En plus des versions construites directement pour des applications militaires, il y a aussi un certain nombre d'avions construits pour le marché civil, qui ont été rachetés d'occasion et modifiés pour des besoins militaires.

En 1970, l'Aviation royale canadienne fait l'acquisition de cinq 707-320 venant de la compagnie américaine Western Airlines. Ils sont transformés, et, sous le nom Boeing CC-137, deviennent des avions polyvalents de transport de personnalité, cargo et ravitaillement en vol, prenant la relève des Canadair CL-44. Le dernier de ces appareils est mis à la retraite en 1997[110].

De même, l'Armée de l'air espagnole a fait l'acquisition de quatre Boeing 707 d'occasion (achetés de 1988 à 1995), qui ont été convertis par Boeing pour un usage militaire et gouvernemental : transport de troupes, transport diplomatique et ravitaillement en vol. Ces appareils ont définitivement quitté le service en 2016[111]. Un programme similaire a été mené en Italie : l'armée de l'air italienne achète quatre 707 d'occasion au début des années 1990. Convertis dans un rôle de ravitailleurs en vol et de cargo militaire, ces appareils servent jusqu'en 2008 pour le dernier d'entre eux[112].

L'armée de l'air israélienne a fait l'acquisition, à partir de 1973, de Boeing 707 d'occasion qu'IAI a été chargé de convertir en ravitailleurs. D'autres appareils ont été achetés depuis, soit pour être convertis également, soit pour être cannibalisés, afin de fournir des pièces détachées[113]. IAI a converti d'autres 707 d'occasion pour des clients sud-américains. L'Aviation nationale du Venezuela utilise encore, en 2022, un appareil de ce type[114]. La société militaire privée Omega Aerial Refueling Services fait encore usage, en 2020, de Boeing 707 convertis en ravitailleurs[115].

Carrière du 707

Fleuron des années 1960

Avion blanc, bleu marine et gris en vol.
F-BHSP Château de Villandry, un des Boeing 707-328 aux couleurs d'Air France.

Le premier vol commercial par un 707 est réalisé par Pan Am et relie New York à Paris le . Au cours des mois suivants, Pan Am, TWA et American déploient leurs 707 fraîchement livrés sur des dizaines de lignes, des lignes intérieures américaines jusqu'aux lignes intercontinentales. Le premier opérateur européen est Sabena[116]. Grand succès commercial, le 707 est utilisé par la grande majorité des compagnies d'envergure internationale, en dehors de celles du bloc de l'Est. Les trois grandes compagnies aériennes américaines de l'époque que sont Pan Am, TWA, et American Airlines sont ses principaux clients, ayant respectivement pris livraison de 133, 128 et 124 appareils neufs. Hors des États-unis, le plus grand client est Air France avec 45 achats[117]. À cette époque de forte croissance du trafic aérien, les 707 sont les fleurons de nombreuses compagnies, qui les mettent systématiquement en avant dans leurs publicités[118].

Commandes et livraisons

Par année

Année 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974
Commandes 70 53 25 31 17 62 76 17 42 71 135 101 87 40 12 13 9 18 12 16
Livraisons 0 0 0 8 77 91 80 68 34 38 61 83 118 111 59 19 10 4 11 21
Année 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 Total
Commandes 9 4 14 6 1 21 0 5 15 0 0 6 11 0 0 11 0 0 0 0 1 010
Livraisons 7 9 8 13 6 3 2 8 8 8 3 4 9 0 5 4 14 5 0 1 1 010

Données de Boeing, novembre 2014[3],[119]

Par version

Ces chiffres concernent les avions tels qu'ils sont sortis d'usine. Une grand partie des 707-120, 707-320 et 720 ont reçu par la suite des JT3D, et sont ainsi devenus des versions « B »[120].

Livraisons par version[121],[84]
Série de livraisons Première livraison Dernière livraison Notes
707-120 56 1957 1re version de série
707-120B 72 1961 1968 JT3D
707-138 7 1959 Version transpacifique (Qantas)
707-138B 6 1964 Quantas, JT3D
707-220 5 1959 1960 « Hot and high », JT4A
707-320 69 1958 1962 Fuselage allongé, JT4A
707-320B 174 1962 1970 JT3D
707-320C 337 1963 1979 Convertible cargo
707-420 37 1960 1963 RR Conway
707 civils 763 1957
707-E3A 51 1978 1987 AWACS américains, et de l'OTAN
707-RE3A 6 1986 1987 Awacs saoudiens, CFM56-2
707-E3D 7 1989 1992 AWACS britanniques, CFM56-2
707-E3F 4 1991 1991 AWACS français, CFM56-2
707-E6A 17 1989 1991 Commandement US Navy, CFM56-2
707-KE3 8 1987 1987 Ravitailleurs saoudiens, CFM56-2
707 militaires 93
Total 707 856
720 65 1960 1963 JT3C
720B 89 1961 1967 JT3D
Total 720 154 1960 1967
+720 Total 1010 1957 1991

Concurrence

Douglas DC-8, livrée blanche et rouge. L'avion est très similaire au 707, l'absence de l'antenne « pique » au sommet de la dérive est la différence visuelle la plus évidente.
Le Douglas DC-8, frère ennemi du 707.

Le Boeing 707 a éliminé quasiment toute sa concurrence en chassant plusieurs acteurs majeurs du marché[33]. Le De Havilland Comet connaît une révision profonde de sa conception après les accidents, et revient en production sous la forme du Comet 4, qui fait son premier vol en . Il est désormais fiable, et son autonomie a été accrue, tout comme sa capacité. Néanmoins, sa réputation reste entachée et il n'est plus vraiment en mesure de concurrencer sérieusement le 707. Sa section de fuselage ne permet d'asseoir que quatre passagers de front et sa capacité est maintenant trop petite pour la grande majorité des lignes long-courrier dans un marché en pleine explosion. De plus, certains points de sa conception sont déjà obsolètes. Seuls 74 Comet 4 sont produits, le dernier étant livré en 1963[122].

Les long-courriers à turbopropulseurs Bristol Britannia et Vickers Vanguard, tous deux britanniques, très récents, deviennent brutalement obsolètes avec l'arrivée du 707, bien plus rapide. Ces deux appareils sont des échecs commerciaux, avec 83 et 43 ventes respectivement[123]. Lockheed, de son côté, développe à l'aube des années 50 le L-193 Constellation II, un avion un peu plus petit que le 707, mais ce projet est abandonné. Lockheed renonce ainsi à la place enviée qu'il avait occupée sur le marché des long-courriers avec le Constellation[124].

Le principal concurrent du 707 est le Douglas DC-8, un avion aux dimensions et aux caractéristiques très similaires, utilisant d'ailleurs les mêmes moteurs (JT3D notamment). Un total de 556 exemplaires sont produits de 1958 à 1972[31]. Le Convair 880 veut être le troisième concurrent dans cette course. Inférieur en capacité et en autonomie au 707 et au DC-8 (et donc plutôt en concurrence directe avec le Boeing 720), il se veut plus haut de gamme, plus rapide et plus confortable. Ce positionnement ne séduit pas les compagnies aériennes, et l'avion de Convair est un échec retentissant, avec seulement 65 ventes, occasionnant pour son constructeur des pertes financières énormes[125]. Le Vickers VC10, un des appareils les plus sophistiqués de l'époque, représente un autre échec : d'une capacité légèrement plus petite que le 707, il se voulait plus adapté aux terrains peu aménagés et aux climats chauds, il avait été conçu particulièrement pour la desserte des colonies britanniques en Afrique. Il connait un échec aussi cinglant que l'avion de Convair, avec seulement 55 ventes[126]

L'Iliouchine Il-62 soviétique, qui fait son premier vol en 1963, est un appareil de capacité analogue à celle du 707, mais ressemblant au VC10 par sa configuration. Produit à 280 exemplaires, cet avion connaît une carrière plus qu'honorable, mais il ne concurrence pas réellement le 707 dans la mesure où il se vend presque exclusivement dans les pays du bloc de l'Est[127]. En Chine, le Shanghai Y-10 effectue son premier vol en 1980 ; il s'agit pour l'essentiel d'une copie du 707, mais il n'est pas produit en série[128].

Avion gouvernemental

Le 707 est largement utilisé comme avion de transport des chefs d'État. Aux États-Unis, le premier 707 présidentiel, désigné VC-137C SAM 26000, est acheté en 1962 par l'administration Kennedy. Il s'agit d'un 707-320B doté d'un aménagement intérieur, d'équipements de télécommunication et d'une livrée spécifique. Un deuxième avion, VC-137C SAM 27000, le rejoint en 1972. Ces avions jouent le rôle de Air Force One pour tous les présidents jusqu'en 2001, date où SAM 27000 transporte pour la dernière fois le président George W. Bush[129].

Les États-Unis ne sont pas le seul pays où des 707 occupent cette fonction. Le shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi fait l'acquisition d'un 707-320C neuf, luxueusement aménagé, qui est livré en 1978. C'est à bord de cet appareil, appelé Shahin (en persan : شاهین, faucon) qu'il quitte définitivement le pays l'année suivante après la Révolution iranienne[130]. La Roumanie acquiert quatre 707 en 1974 (rare exemple de vente d'un avion américain au-delà du rideau de fer), dont l'un sert d'avion présidentiel à Nicolae Ceaușescu[131]. En Espagne, un 707 est utilisé pour les déplacements du roi et du premier ministre, jusqu'à être remplacé par un Airbus A310 acheté en l'an 2000[132]. Le gouvernement de la République démocratique du Congo possède depuis 1999 un 707-138B (ex-Qantas), immatriculé 9Q-CLK[133].

Fin de carrière

Musée qantas, 707 et 747. La comparaison de taille est assez énorme, le 747 est incomparablement plus massif.
Comparaison de taille : 707 et 747.

Vers 1970, les premiers avions à double couloir font leur apparition : Boeing 747 (premier vol en 1969), McDonnell Douglas DC-10 (1970), Lockheed L-1011 TriStar (1970), Airbus A300 (1972). Ces nouveaux avions dominent rapidement les lignes les plus importantes, et le 707 devient trop petit pour les assurer, victime de la croissance du trafic à laquelle il a contribué. Les appareils à double couloir sont plus rentables à exploiter, notamment en raison d'une consommation de carburant par siège plus basse, et plus confortables[134]. Les commandes de 707 pour les compagnies aériennes se tarissent au cours des années 1970. Le tout dernier exemplaire vendu neuf à une compagnie aérienne, à savoir Nigeria Airways, est livré en 1977[84].

Cependant, la production des versions militaires du 707 continue jusqu'au début des années 1990[84]. Les avions existants sont peu à peu abandonnés par les compagnies aériennes majeures. À titre d'exemple, le dernier vol d'un 707 aux couleurs d'Air France a lieu en octobre 1982, sur la ligne Paris-Tunis[135]. À l'inverse des KC-135 et des versions militaires de 707 (volant beaucoup moins d'heures par an), les 707 civils n'ont pas, en règle générale, une carrière très longue : en effet, 50 % des appareils sont mis à la retraite moins de 17 ans après leur premier vol, et 80 % avant 27 ans. Cela s'explique par les coûts de maintenance élevés de ces quadriréacteurs, et par l'arrivée de normes plus sévères sur le niveau de bruit des avions, leur interdisant l'accès à de nombreux aéroports. Contrairement au DC-8, le 707 n'a pas bénéficié d'un grand programme de modernisation le rendant conforme à ces normes[136].

Les 707 sont graduellement repris par des compagnies aériennes d'importance moindre, souvent pour des vols charters, ou convertis en cargo. Quelques entreprises, notamment Israel Aerospace Industries, se font une spécialité de procéder à cette conversion. Quelques-uns deviennent des avions privés. Le plus célèbre est sans doute l'appareil de John Travolta : il s'agit d'un 707-138B construit en 1964, ayant appartenu à Qantas puis Braniff. L'acteur américain en fait l'acquisition en 1998 et le fait réimmatriculer N707JT. Pilote diplômé, Travolta pilote lui-même cet avion. Il s'en sépare en 2017 pour le donner à un musée australien[137].

Dans les années 1980 et 1990, les 707 sont massivement retirés du service. Quelques-uns trouvent leur place dans des musées, mais la grande majorité sont remisés ou ferraillés. L'US Air Force rachète de nombreux moteurs JT3D qui ne sont pas arrivés à la fin de leur potentiel d'heures de vol, et les utilise pour remotoriser une partie du parc de KC-135 qui utilisait encore des moteurs à simple flux. Pour cette opération, les pylônes moteurs des 707 sont aussi repris. De façon générale, nombre de composants sont prélevés sur les 707 réformés au profit des parcs militaires de 707 et de KC-135[138].

Utilisation dans le cadre de recherches et d'essais en vol

Boeing 720 rouge et blanc, exposé sur une pelouse. Il a été modifié, il est doté d'un nez très long et quelques protubérences inhabituelles sont visibles sur le fuselage.
C-FETB, ancien banc d'essai volant de Pratt & Whitney Canada.

De 1988 à 2020, le laboratoire Lincoln, unité de recherche conjointe du Massachusetts Institute of Technology et du Département de la Défense, utilise un 707 acheté d'occasion comme avion de test pour des équipements embarqués (radar, télécommunications, capteurs, etc)[139]. Un 707-321 immatriculé G-AYXR, initialement construit pour la Pan Am (et passé entre temps entre les mains de plusieurs compagnies), est repris en 1983 par General Electric pour devenir un banc d'essai volant[140]. Utilisé jusque vers 1990, cet avion sert notamment aux essais en vol des versions successives du réacteur CFM-56[141].

Pratt & Whitney Canada utilise de son côté un Boeing 720 racheté en 1986 dans ce même rôle de banc d'essai volant. Cet appareil, immatriculé C-FETB, a servi aux essais en vol de moteurs des familles PW300, PW500 et V2500. Il sert aussi à tester des turbopropulseurs, installés dans son nez spécialement adapté, rallongé, qui lui vaut le surnom de « Pinocchio ». Mis à la retraite en 2012, il rejoint le musée national de la force aérienne du Canada, effectuant le tout dernier vol d'un 720[142],[143].

Accidents et incidents

La flotte de 707 (et 720) civils a connu un total de 153 accidents occasionnant la perte d'un appareil, dont 74 ont tué au moins une personne. Reporté au nombre de vols effectués par ces avions, cela correspond à un taux de 8,84 pertes d'appareil par million de vols, dont 4,28 accidents mortels. C'est un taux d'accident typique des jets de la première génération, mais extrêmement élevé comparé aux avions de la génération suivante : pour le 747 par exemple, les taux sont huit fois moins élevés[144]. Si l'on ajoute les accidents survenus à des avions militaires et les avions détruits au sol (par exemple lors d'incendies), un total de 175 Boeing 707 et 23 Boeing 720 ont été détruits[145],[146].

Le plus meurtrier des accidents survenus à un 707 est la catastrophe aérienne d'Agadir de 1975 : il s'agit d'un avion jordanien, affrété par Royal Air Maroc pour une liaison entre Paris et Agadir, transportant des travailleurs marocains pour les vacances estivales, qui a percuté une montagne. Cet accident fait 188 morts[147]. Le tout dernier 707 en service civil régulier, un avion iranien, s'écrase en 2019 pendant un vol cargo[148].

Postérité

Influence sur les avions suivants

Le 707 inaugure la désignation de type « 7x7 » reprise ultérieurement chez Boeing. Le premier de ses héritiers est le Boeing 727, programme lancé dès 1956. Cet avion, avec une capacité et une autonomie sensiblement inférieure au 707, vise à combler un segment de marché inoccupé jusque-là dans la première génération d'avions de ligne à réaction, entre les long-courrier (707 et DC-8), et les petits avions régionaux (Caravelle et DC-9). Il possède trois réacteurs montés à l'arrière (c'est le seul avion de Boeing à utiliser cette disposition). Il s'appuie cependant largement sur l'héritage technique du 707, notamment parce qu'il lui emprunte sa section de fuselage. Le 727 est un immense succès commercial, avec 1832 produits[149].

Le Boeing 737 est issu d'un projet lancé en 1964. Avec cet avion, Boeing entre sur le marché des court-courrier à réacteur, un peu en retard par rapport à Sud-Aviation (Caravelle), Douglas (DC-9) et British Aircraft Corportation (1-11), tout en réalisant un avion légèrement plus gros. Comme le 727, il a un fuselage basé sur celui du 707, mais raccourci[150].

Le Boeing 757 est conçu comme successeur du 727. Cet avion vole en 1982. Il reprend une nouvelle fois la structure de fuselage du 707[151] De ces trois avions, le 737 a la carrière la plus longue, connaissant de nombreuses mises à jour, avec quatre générations majeures déclinées chacune en plusieurs longueurs de fuselage. La capacité des nouvelles versions du 737 est tellement accrue qu'il finit par reprendre une grande partie du segment de marché du 727. La version la plus longue du 737 MAX, le MAX10, fait presque la même longueur que le 707-120[152].

Reconnaissance de son importance historique

timbre "india postage". Représente deux avions qui se croient : un biplan très ancien, et un 707.
Sur un timbre indien.

En 2008, le magazine du Smithsonian Institution désigne le prototype Dash 80 comme faisant partie des 16 avions qui ont le plus influencé l'évolution de la construction aéronautique[153]. En effet, le schéma général (aile basse en flèche, réacteurs montés dans des nacelles sous les ailes, fuselage presque cylindrique, train tricycle, etc) du Boeing 707 est devenu celui de pratiquement tous les avions de ligne produits depuis. En 2002, le vice-président de Boeing, en présentant le projet Sonic Cruiser (abandonné ensuite), le décrit comme « une nouvelle catégorie d'avions, alors que tous les avions produits depuis 50 ans ne font qu'améliorer la conception du 707 »[154].

Dans la culture

Exemplaires exposés

De nombreux 707 et 720 ont été conservés pour exposition. Avions complets :

Avions incomplets :

Carte
Musées conservant des Boeing 707

Notes et références

  1. Breffort 2008, p. 16.
  2. Bowers 1989, p. 434.
  3. a b c et d (en) Boeing, « 707 Model Summary », sur active.boeing.com, (consulté le ).
  4. (en) Boeing, « Commercial Airplanes, 707 Specifications », sur boeing.com (consulté le ).
  5. (en) « History of Boeing: Pioneering aviation for 100 years », sur www.aerotime.aero (consulté le ).
  6. Donald M. Pattillo, Pushing the envelope : the American aircraft industry, University of Michigan Press, (ISBN 0-472-10869-7, 978-0-472-10869-5 et 0-472-08671-5, OCLC 38047964, lire en ligne), p. 78.
  7. Donald, p. 135.
  8. Donald, p. 570.
  9. Donald, p. 366.
  10. Donald, p. 367.
  11. A. I. Kandalov, Tupolev : the man and his aircraft, SAE International, (ISBN 1-56091-899-3 et 978-1-56091-899-8, OCLC 35741540, lire en ligne).
  12. Véronique Damas-Peyraud et Impr. Art et caractère), Caravelle : bienvenue à bord d'une légende!, Privat, impr. 2006 (ISBN 2-7089-9209-0 et 978-2-7089-9209-2, OCLC 470779477, lire en ligne)
  13. Richard K. Air Force History and Museums Program, Seventy-five years of inflight refueling : highlights, 1923-1998, Air Force History and Museums Program, (ISBN 0-16-049779-5 et 978-0-16-049779-7, OCLC 40388423, lire en ligne), p. 79.
  14. Arnaud, « Boeing KB-29 / KB-50 Superfortress », sur avionslegendaires.net (consulté le ).
  15. (en-US) « U.S. military aerial refueling: extending », sur Air Mobility Command (consulté le ).
  16. (en-US) « Boeing RB-47H Stratojet », sur National Museum of the United States Air Force™ (consulté le ).
  17. (en-US) « The Long Reach of the Stratojet », sur Air Force Magazine (consulté le ).
  18. (en-US) « B-52H Stratofortress », sur Air Force (consulté le ).
  19. Kennedy 2018, p. 19.
  20. Tandy Y. Cook, The road to the 707 : the inside story of designing the 707, TYC Pub. Co, (ISBN 0-9629605-0-0 et 978-0-9629605-0-5, OCLC 24883209, lire en ligne).
  21. a b c et d Breffort 2008, p. 9.
  22. Francillon, octobre 2002, p. 68.
  23. Francillon, octobre 2002, p. 67.
  24. (en) « Calculate the value of $16000000 in 1952 », sur dollartimes.com, (consulté le ).
  25. a et b Francillon, octobre 2002, p. 69.
  26. Breffort 2008, p. 10.
  27. Breffort 2008, p. 11.
  28. (en) « It's Possible to Roll This Airplane » [« Il est possible d'effectuer un tonneau avec cet avion »], Flying Magazine, vol. 135, no 5,‎ , p. 48-51 (lire en ligne, consulté le ).
  29. a b et c (en) Eugene Gholz, « Eisenhower versus the Spin-off Story: Did the Rise of the Military–Industrial Complex Hurt or Help America's Commercial Aircraft Industry? », Enterprise and Society, vol. 12, no 1,‎ , p. 46–95 (ISSN 1467-2227 et 1467-2235, DOI 10.1093/es/khq134, lire en ligne, consulté le ).
  30. (en) Schroeder Boulton, « Growth of the Airline Industry », Financial Analysts Journal, vol. 11, no 4,‎ , p. 29–32 (ISSN 0015-198X et 1938-3312, DOI 10.2469/faj.v11.n4.29, lire en ligne, consulté le ).
  31. a b et c Donald 1999, p. 423.
  32. (en) Geoffrey Thomas, « History of the magnificent DC-8 », sur Airline Ratings, (consulté le ).
  33. a b c d et e Donald, p. 148.
  34. Kennedy 2018, p. 73.
  35. « Pratt & Whitney J57 », sur www.aviation-history.com (consulté le ).
  36. « Pratt & Whitney J57-P-29W Turbojet Engine, Cutaway | National Air and Space Museum », sur airandspace.si.edu (consulté le ).
  37. Kennedy 2018, p. 75.
  38. Kennedy 2018, p. 76.
  39. (en) Kimble D. McCutcheon, « R-R Conway 1 » [php], sur www.enginehistory.org, (consulté le )
  40. (en) Tarit Bose, Airbreathing Propulsion: An Introduction, Springer New York, coll. « Springer Aerospace Technology », (ISBN 978-1-4614-3531-0 et 978-1-4614-3532-7, DOI 10.1007/978-1-4614-3532-7, lire en ligne).
  41. (en) Alan H. Marsh et A. L. McPike, « Noise Levels of Turbojet‐ and Turbofan‐Powered Aircraft », Sound: Its uses and Control, vol. 2, no 5,‎ , p. 8–13 (ISSN 0584-1666, DOI 10.1121/1.2369622, lire en ligne, consulté le ).
  42. (en) Jet Aircraft Noise Panel (U.S.), Alleviation of Jet Aircraft Noise Near Airports: A Report, Office of Science and Technology, Executive Office of the President, (lire en ligne).
  43. Kennedy 2018, p. 84.
  44. Kennedy 2018, p. 82.
  45. « The Technology Behind the CFM56-2 Turbofan Engine », sur web.archive.org, (consulté le ).
  46. (en) Jérémie BROUTIER, « Rolls-Royce Conway RCo.12 Mk.508 - Aircraft database », sur aircraft-database.com (consulté le ).
  47. Élodie Roux, Réacteurs simple et double flux : données caractéristiques, Ed. Elodie Roux, cop. 2007 (ISBN 978-2-9529380-0-6 et 2-9529380-0-8, OCLC 800864362, lire en ligne).
  48. « EASA TYPE-CERTIFICATE DATA SHEET ».
  49. (en) taking flying lessons in mid-Missouri et joining AirlineGeeks in 2013 Now living in Wichita, « The JT8D Engine Roars into History Books as Delta Retires McDonnell Douglas Fleet – AirlineGeeks.com », sur AirlineGeeks.com – LIVE. LOVE. AVIATION., (consulté le ).
  50. (en) R. Liebeck, M. Page et B. Rawdon, « Blended-wing-body subsonic commercial transport », 36th AIAA Aerospace Sciences Meeting and Exhibit, American Institute of Aeronautics and Astronautics,‎ (DOI 10.2514/6.1998-438, lire en ligne, consulté le ).
  51. Kennedy 2018, p. 56.
  52. (en) Thomas Filburn, « Engines and Nacelles », dans Commercial Aviation in the Jet Era and the Systems that Make it Possible, Springer International Publishing, (ISBN 978-3-030-20111-1, DOI 10.1007/978-3-030-20111-1_3, lire en ligne), p. 29–44.
  53. Kennedy 2018, p. 87.
  54. (en) Bonnier Corporation, Popular Science, Bonnier Corporation, (lire en ligne), p. 140.
  55. a b et c (en-US) « Pneumatic System – The Boeing 707 Experience » (consulté le ).
  56. Loraine Campbell, « Air-to-air radar modes for the CP-140 maritime patrol aircraft. », International aircraft cabin air conference, Carleton University,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  57. (en) Air Force Association, United States, Army et Air Corps, « Air force magazine. », Air force magazine.,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  58. (en-US) « Electrical Power – The Boeing 707 Experience » (consulté le ).
  59. (en-US) « How an Auxiliary Power Unit Works », sur FLYING Magazine, (consulté le ).
  60. Kennedy 2018, p. 126.
  61. (en-US) « Hydraulic Power – The Boeing 707 Experience » (consulté le ).
  62. Kennedy 2018, p. 71.
  63. « Inertial Navigation », sur www.panam.org (consulté le ).
  64. Kennedy 2018, p. 62.
  65. (en) Thomas Filburn, Commercial Aviation in the Jet Era and the Systems that Make it Possible, Springer International Publishing, (ISBN 978-3-030-20110-4 et 978-3-030-20111-1, DOI 10.1007/978-3-030-20111-1, lire en ligne).
  66. (en) Albert S.J. van Heerden, Marin D. Guenov et Arturo Molina-Cristóbal, « Evolvability and design reuse in civil jet transport aircraft », Progress in Aerospace Sciences, vol. 108,‎ , p. 121–155 (DOI 10.1016/j.paerosci.2019.01.006, lire en ligne, consulté le ).
  67. « Test set of gaseous analytes at Hanford tank farms », dtic, Office of Scientific and Technical Information (OSTI),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  68. G. Bibel, « Fuselage metal fatigue in large commercial aircraft », International Journal of Forensic Engineering, vol. 1, no 1,‎ , p. 47 (ISSN 1744-9944 et 1744-9952, DOI 10.1504/ijfe.2012.047446, lire en ligne, consulté le ).
  69. Kennedy 2018, p. 68.
  70. Kennedy 2018, p. 70.
  71. Kennedy 2018, p. 69.
  72. (en) Mark Sensmeier et Jamshid Samareh, « A Study of Vehicle Structural Layouts in Post-WWII Aircraft », 45th AIAA/ASME/ASCE/AHS/ASC Structures, Structural Dynamics & Materials Conference, American Institute of Aeronautics and Astronautics,‎ (ISBN 978-1-62410-079-6, DOI 10.2514/6.2004-1624, lire en ligne, consulté le ).
  73. Donald, p. 156.
  74. Roger Pratt, Institution of Electrical Engineers et American Institute of Aeronautics and Astronautics, Flight control systems : practical issues in design and implementation, Institution of Electrical Engineers, (ISBN 0-85296-766-7 et 978-0-85296-766-9, OCLC 74908678, lire en ligne), p. 12.
  75. R. W. Blake, « Two and a Half Years of International Operation with the Boeing 707 », SAE Transactions, vol. 71,‎ , p. 62–73 (ISSN 0096-736X, lire en ligne, consulté le ).
  76. (en-US) « Fuel System – The Boeing 707 Experience » (consulté le ).
  77. Norman S. Currey, « Aircraft Landing Gear Design: Principles and Practices », AIAA education series,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  78. (en-US) Spyros Georgilidakis, « Landing Gear Bogies – A Humble But Vital Innovation! », sur Mentour Pilot, (consulté le ).
  79. Kennedy 2018, p. 63.
  80. « VH-JET#1 & Her Sisters - 707-138B Specifications », sur www.adastron.com (consulté le ).
  81. R. W. Simpson, Airlife's commercial aircraft and airliners, Airlife, (ISBN 1-84037-073-4 et 978-1-84037-073-7, OCLC 40588036, lire en ligne).
  82. (en-US) Jake Hardiman, « Why The Larger Boeing 707 Had Fewer Seats Than The 737 MAX », sur Simple Flying, (consulté le ).
  83. (en-US) « Here Is Why Boeing Made A Special Version Of The 707 For Qantas », sur Simple Flying, (consulté le ).
  84. a b c d e f g et h « Boeing 707, Boeing KC-135 production list », sur rzjets.net (consulté le ).
  85. American Aviation Historical Socity Journal, Volume 53
  86. Takeshi Sakade, The British aircraft industry and American-led globalisation : 1943-1982, (ISBN 978-1-003-12790-1, 1-003-12790-8 et 978-1-000-51217-5, OCLC 1261775234, lire en ligne).
  87. a b et c Donald, p. 155.
  88. (en) « Double‐deck for long‐haul », Aircraft Engineering and Aerospace Technology, vol. 37, no 7,‎ , p. 200–200 (ISSN 0002-2667, DOI 10.1108/eb034038, lire en ligne, consulté le ).
  89. Martin W. Bowman, Boeing 747 : a history : delivering the dream, (ISBN 978-1-4738-3823-9, 1-4738-3823-1 et 978-1-4738-3894-9, OCLC 893910270, lire en ligne).
  90. (en) Boeing, « 707 : Airplane Caracteristics, Airport Planning », sur boeing.com (consulté le ).
  91. Francillon, novembre 2002, p. 72.
  92. Francillon, novembre 2002, p. 74.
  93. Francillon, décembre 2002, p. 65-67.
  94. Francillon, décembre 2002, p. 71-75.
  95. (en) « Aircraft technical data & specifications : Boeing 707 », sur airliners.net (consulté le ).
  96. a b et c Breffort 2008, p. 89.
  97. a et b Francillon, mars 2003, p. 67.
  98. a b c et d Breffort 2008, p. 90.
  99. a b et c Francillon, mars 2003, p. 68.
  100. a et b Breffort 2008, p. 112.
  101. (en) « E-3 Sentry (AWACS) », sur af.mil, (consulté le ).
  102. (en) « E-3 Airborne Warning and Control System », sur boeing.com (consulté le ).
  103. Breffort 2008, p. 111.
  104. Loïc, « L'OTAN retire du service son premier E-3A Sentry AWACS », sur defens-aero.com, (consulté le ).
  105. Philippe Langloit, « La force aérienne saoudienne », DSI (Défense et Sécurité Internationale), no 132,‎ , p. 60–63 (ISSN 1772-788X, lire en ligne, consulté le ).
  106. Arnaud, « Boeing KE-3 », sur avionslegendaires.net (consulté le ).
  107. « mercury -de-la-navy-modernises -870208.html Les E-6B « Mercury » de la Navy modernisés ! », sur psk.blog.24heures.ch (consulté le ).
  108. « L'USAF se sépare de son premier E-8C », sur Air et Cosmos (consulté le ).
  109. « EC-18 ARIA », sur www.globalsecurity.org (consulté le ).
  110. Harold A. Skaarup, Canadian warplanes, (ISBN 1-4401-6758-3 et 978-1-4401-6758-4, OCLC 630558383, lire en ligne), p. 64.
  111. (es) Luis Calvo, « Adios al Boeing 707 del Ejército del Aire », sur Fly News, (consulté le ).
  112. (en-US) « Italian B707 last operative flight », sur The Aviationist, (consulté le ).
  113. (en) « Israel Buys Brazilian 707 to Cannibalize for Aging Tanker Aircraft Fleet », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  114. (en) In association with Embraer, « World Air Forces directory 2022 », sur Flight Global (consulté le ).
  115. (en) Joseph Trevithick, « Romanian Dictator's Boeing 707 Makes First Flight In Years For Delivery To Air Refueling Firm », sur The Drive, (consulté le ).
  116. Kennedy 2018, p. 98.
  117. (en-US) Justin Hayward, « Which Airlines Flew The Boeing 707? », sur Simple Flying, (consulté le ).
  118. Kennedy 2018, p. 100.
  119. (en) « Orders & Deliveries », sur boeing .com (consulté le ).
  120. Kennedy 2018, p. 81.
  121. « VH-JET#1 & Her Sisters - Chronology of the 707 », sur www.707.adastron.com (consulté le ).
  122. Donald 1999, p. 366.
  123. Duran, D., Griffin, E., Mendoza, S., Nguyen, S., Pickett, T., & Noernberg, C. (1993). The AC-120: The advanced commercial transport (No. NASA-CR-195491).
  124. (en) René J. Francillon, Lockheed Aircraft Since 1913, Putnam, (ISBN 978-0-370-30329-1, lire en ligne).
  125. Martyn Chorlton, Convair, (ISBN 978-1-4456-8088-0 et 1-4456-8088-2, OCLC 1063686349, lire en ligne).
  126. « Production Numbers », sur www.vc10.net (consulté le ).
  127. Hugh Macdonald, Aėroflot : Soviet air transport since 1923, Putnam, (ISBN 0-370-00117-6 et 978-0-370-00117-3, OCLC 1340035, lire en ligne).
  128. Dmitriĭ Komissarov, Chinese aircraft : China's aviation industry since 1951, Hikoki Publications, (ISBN 978-1-902109-04-6 et 1-902109-04-X, OCLC 321012260, lire en ligne), p. 252.
  129. (en-US) « Boeing VC-137C SAM 26000 », sur National Museum of the United States Air Force™ (consulté le ).
  130. (en) « From the archives: The shah leaves Iran for the last time », sur France 24, (consulté le ).
  131. (en) Joseph Trevithick, « Romanian Dictator's Boeing 707 Makes First Flight In Years For Delivery To Air Refueling Firm », sur The Drive, (consulté le ).
  132. (es) L. D. / EFE, « España compra dos Airbus para el Rey y el presidente del Gobierno », sur Libertad Digital, (consulté le ).
  133. « Registration Details For 9Q-CLK (Government of Congo Republic) 707-138 - PlaneLogger », sur www.planelogger.com (consulté le ).
  134. Eldad Ben-Yosef, The evolution of the US airline industry : theory, strategy and policy, Springer, c 2005 (ISBN 978-0-387-24242-2, 0-387-24242-2 et 0-387-24213-9, OCLC 209829730, lire en ligne).
  135. Air et cosmos. (1982). France: Impr. Reaumur.
  136. (en) Helen Jiang, Steven Murphy et Andrew Magill, « An Analysis of Airplane Retirements », 6th AIAA Aviation Technology, Integration and Operations Conference (ATIO), American Institute of Aeronautics and Astronautics,‎ (ISBN 978-1-62410-043-7, DOI 10.2514/6.2006-7733, lire en ligne, consulté le ).
  137. « John Travolta donates vintage Qantas jet to NSW aviation museum », sur www.9news.com.au (consulté le ).
  138. « KC-135E », sur www.globalsecurity.org (consulté le ).
  139. « Lincoln Laboratory says good-bye to its airborne test bed | MIT Lincoln Laboratory », sur www.ll.mit.edu (consulté le ).
  140. « Registration Details For G-AYXR (Kenya Airways) 707-321 - PlaneLogger », sur www.planelogger.com (consulté le ).
  141. Frederick A. Johnsen, Testbeds, motherships & parasites : Astonishing aircraft from the golden age of flight test, (ISBN 978-1-58007-241-0 et 1-58007-241-0, OCLC 992989743, lire en ligne), p. 71.
  142. (en) « Registration Details For OD-AFQ (MEA - Middle East Airlines) 720-023B - PlaneLogger », sur planelogger.com (consulté le ).
  143. a et b (en-US) « B720 Comes to the NAFMC « Musée national de la Force aérienne du Canada » (consulté le ).
  144. (en) The boeing Company, Statistical Summary of Commercial Jet Airplane Accidents (lire en ligne).
  145. Harro Ranter, « Aviation Safety Network > ASN Aviation Safety Database > Aircraft type index > Boeing 720 > Boeing 720 Statistics », sur aviation-safety.net (consulté le ).
  146. Harro Ranter, « Aviation Safety Network > ASN Aviation Safety Database > Aircraft type index > Boeing 707 > Boeing 707 Statistics », sur aviation-safety.net (consulté le ).
  147. Harro Ranter, « ASN Aircraft accident Boeing 707-321C JY-AEE Amskroud », sur aviation-safety.net (consulté le ).
  148. (en) « Two air disasters in two days and their Hong Kong connection », sur South China Morning Post, (consulté le ).
  149. Donald, p. 159.
  150. Donald, p. 163.
  151. Donald, p. 201.
  152. « Boeing: 737 MAX », sur www.boeing.com (consulté le ).
  153. (en) Smithsonian Magazine, « Airplanes that Transformed Aviation », sur Smithsonian Magazine (consulté le ).
  154. « Boeing Frontiers Online », sur www.boeing.com (consulté le ).
  155. « Le Boeing 707 Château de Versailles » [vidéo], sur Ina.fr (consulté le ).
  156. « 1956, Air France commande son premier Boeing », sur www.airfrancelasaga.com (consulté le ).
  157. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Le Boeing 707 Château de Versailles », sur Ina.fr, (consulté le ).
  158. Pither 1998 pp 110-115.
  159. Harro Ranter, « Crash-aerien 27 JUL 1961 d'un Boeing 707-328 F-BHSA - Hamburg-Fuhlsbüttel Airport (HAM) », sur aviation-safety.net (consulté le ).
  160. « Boeing 707 of Air France, Versailles castle in A », sur gettyimages.fr, (consulté le ).
  161. http://www.webeugene.org/html/b707a_avions.htm
  162. « Boeing 367-80 Jet Transport | National Air and Space Museum », sur airandspace.si.edu (consulté le ).
  163. « The Israel Air Force Museum », sur www.jewishvirtuallibrary.org (consulté le ).
  164. (en) « Qantas Founders Museum Aircraft Collection », sur Qantas Founders Museum (consulté le ).
  165. (en) « Boeing VC-137B "Air Force One" | The Museum of Flight », sur www.museumofflight.org (consulté le )
  166. (en-US) « Boeing VC-137C SAM 26000 », sur National Museum of the United States Air Force™ (consulté le ).
  167. (en-US) « Boeing VC-137B », sur Pima Air & Space (consulté le ).
  168. (en) « Air Force One Pavilion », sur Ronald Reagan (consulté le ).
  169. (nl) « Classic Jets over Iran », sur Mijn site (consulté le ).
  170. (en-US) « Boeing 707-320B », sur AviationMuseum, (consulté le ).
  171. (en) « Our Boeing 707 is 50! », sur National Museums Scotland Blog, (consulté le ).
  172. a et b « Largest, Furthest and Longest – the BOEING 707-328C in SAAF Service », sur www.saafmuseum.com (consulté le ).
  173. (en) « Boeing 707 at the Cradle of Aviation Museum », sur www.cradleofaviation.org (consulté le ).
  174. « Brussels Air Museum I Collection unique d’avions civils et militaires I Association des amis du musée de l’Air et de l’Espace Collection 1919 - 1945 », sur Brussels Air Museum I Collection unique d’avions civils et militaires I Association des amis du musée de l’Air et de l’Espace (consulté le ).

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Une catégorie est consacrée à ce sujet : Boeing 707.

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.