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Type | |
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Destination initiale |
Défense du Bas-Empire romain. |
Destination actuelle | |
Style | |
Construction |
entre le troisième quart du IIIe siècle et le début du IVe siècle |
Hauteur |
9 m |
Pays | |
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Département | |
Commune |
Coordonnées |
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Le castrum de Dijon est une ancienne enceinte urbaine gallo-romain, le Castrum Divionense.
Construite entre le troisième quart du IIIe siècle et le début du IVe siècle, il reste quelques vestiges archéologiques à Dijon en Bourgogne.
Localisation
modifierL'enceinte est construite entre deux talwegs, au nord-ouest de l'Ouche, sur une partie de la ville antique dont le sous-sol caillouteux offre une bonne assise aux édifices[1].
Grégoire de Tours affirme que le Suzon a été partiellement détourné pour traverser l'enceinte mais aussi alimenter son fossé en eau[1].
Dans la ville moderne de Dijon, plusieurs rues soulignent extérieurement, à quelques mètres de distance, le tracé de l'enceinte. Ce sont la rue Longepierre au nord et dans l'angle nord-est, la rue du Bourg à l'ouest et les rues de la Charrue et du Petit-Potet au sud. Seul le flanc oriental n'est pas repérable dans la voirie contemporaine.
Historique
modifierLe site de Dijon est occupé avant le IIIe siècle, mais l'importance et la nature de cette occupation sont encore mal connues. De même, il n'est pas possible de savoir si elle se superpose géographiquement, en tout ou partie, avec l'emplacement de la ville du Bas-Empire romain[2].
Grégoire de Tours rapporte que « les anciens disent que ce château [le castrum de Dijon] est bâti par l’empereur Aurélien » (entre 270 et 275) mais la construction date plus probablement du début du IVe siècle, dans un contexte général où la sécurité dans la partie nord-est de la Gaule est moins assurée. Cette construction s'accompagne d'une modification du plan de voirie de la ville, pour autant que celui-ci soit bien connu sous le Haut-Empire romain[3],[4].
Au XIe siècle, l'enceinte est toujours présente mais, commençant à être englobée dans le tissu urbain, elle perd peu à peu sa vocation défensive[5].
Description
modifierLe rempart, d'une longueur d'environ 2 100 m, protège une ville close de 10 ha. L'enceinte affecte une forme trapézoïdale, mais ses quatre angles sont arrondis[1].
Le rempart utilise localement comme base de ses fondations des bâtiments plus anciens arasés. À d'autres endroits, des éléments de remploi sont retrouvé dans la tranchée de fondation[6].
Si Grégoire de Tours indique pour la courtine une épaisseur de 4,50 m, les relevés à l'occasion de fouilles varient de 2 à 4,5 m[6]. La hauteur de la courtine est de 9 m d'après Grégoire de Tours, ce que semblent confirmer certains vestiges étudiés au début du XXe siècle[7] ; ces dimensions semblent assez communes pour les enceintes du Bas-Empire[8]. La courtine est composée de deux parements enserrant un blocage de pierres et de mortier. Ces parements semblent être en petit appareil côté interne et en grand appareil côté externe[6], mais l'alternance de petit appareil avec des lits de pierres plates (et non de terres cuites architecturales) est également mentionné[9].
Trente-trois tours jalonnent le tracé de la courtine, espacées d'environ 30 m, mais seules dix-neuf d'entre elles sont précisément localisées. Elles semblent être semi-circulaires, d'un diamètre de 6 à 7 m et faire saillie de trois mètres sur la face extérieure de la muraille[10].
L'enceinte est percée de deux portes, au nord-ouest et au sud-est, la localisation de cette dernière n'étant pas très précise, et d'au moins deux poternes (appelées portelles) au nord-est et au sud-ouest[11], chacune flanquée d'une tour[10].
Grégoire de Tours évoque la présence d'un fossé creusé au pied de l'enceinte et alimenté par une dérivation du Suzon. La trace de ce fossé est signalée à plusieurs reprises entre 1940 et 1992[5]. Peut-être est-il creusé à une certaine distance de l'enceinte pour ne pas fragiliser ses fondations, et être postérieur à l'enceinte elle-même[5].
Vestiges
modifierLa tour en ruine dite « tour de la Vicomté » ou « tour du Petit Saint-Bénigne », aménagée en chapelle au Moyen Âge dans les cours des no 11 et 15 de la rue Charrue, est classée au titre des monuments historiques depuis le . Elle est la seule tour conservée en élévation partielle. Si son rez-de-chaussée semble bien dater de l'époque gallo-romaine, son étage pourrait avoir été reconstruit au IXe ou au XIe siècle[5]. D'autres vestiges sont retrouvés parfois intégrés à des murs et dans des jardins particuliers comme au 7 de la rue Hernoux, au 40 rue Amiral-Roussin, au palais des ducs de Bourgogne et au musée Rude de l'église Saint-Étienne de Dijon, côté rue Philippe Pot, où c'est le vestige d'une portelle qui est visible en sous-sol.
Parmi les éléments de remploi de ce castrum, il y avait ce que les amateurs d’art du XVIIIe siècle ont reconnu comme des stèles funéraires. Certaines considérées comme de véritables œuvres d’art ont été achetées et gardées comme objets de collection. Il est possible de voir certaines de ces stèles sur la façade de l'hôtel
Lemullier de Bressey, rue Chabot-Charny[12].
Les stèles qui n'ont pas été perdues ont été envoyées, pour la majorité, au musée archéologique de Dijon ainsi qu'au musée d'Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye[13]. Les stèles figurées représentant les habitants permettent de montrer la variété des activités économiques et sociales composant le peuple gallo-romain de Divio.
D’après les recherches d’Hervé Joubeaux[13], le castrum se situait non loin de la voie reliant Chalon-sur�-Saône et Langres. Des nécropoles datant d’entre le Ier et le IIe siècle ont été trouvées principalement le long de la voie de Germanie et quelques-unes à l’ouest de ce qui deviendra le castrum. La période suivante, entre le IIe et le IIIe siècle, voit la construction des remparts et une migration des nouvelles nécropoles à l’ouest du castrum. La construction de nécropole à l’abord des voies se retrouvent dans beaucoup de cités romaines, notamment à Rome. La présence de monuments lapidaires permet à la famille du défunt de l’honorer mais aussi de montrer sa richesse ou du moins de montrer une image positive de la famille et du défunt. Peu avant ou après la construction du castrum on peut remarquer que les habitants cherchent à s’éloigner de la voie romaine pour déposer leurs défunts. Cela pourrait être lié à une crise économique ou bien pour se protéger de possible assauts.
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Stèle funéraire, famille gallo-romaine, musée archéologique de Dijon
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Stèle funéraire, époux, musée archéologique de Dijon
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Monument funéraire, musée archéologique de Dijon
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Stèle funéraire, musée archéologique de Dijon
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Stèle funéraire, musée archéologique de Dijon
Références
modifier- Boudeau 2009, p. 273.
- Sabine Lefebvre et Clément Lassus-Minvielle, « Une nouvelle inscription romaine provenant du castrum de Divio (Dijon) », Revue archéologique de l'Est, t. LXV, , al. 2 (lire en ligne).
- Sabine Lefebvre et Clément Lassus-Minvielle, « Une nouvelle inscription romaine provenant du castrum de Divio (Dijon) », Revue archéologique de l'Est, t. LXV, , al. 3 (lire en ligne).
- Boudeau 2009, p. 271-272.
- Boudeau 2009, p. 276.
- Boudeau 2009, p. 274.
- Clément Drioton, « Le Castrum Divionense », dans Dijon et la Côte-d'Or en 1911, 40e Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences, t. II, , 465 p., p. 280.
- Bedon, Chevallier et Pinon 1988, p. 108.
- Bedon, Chevallier et Pinon 1988, p. 107-108.
- Boudeau 2009, p. 275.
- Boudeau 2009, p. 274-275.
- Emile Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine. Tome quatrième. Lyonnaise. deuxième partie, Paris, Imprimerie nationale, , 126 p. (SUDOC 065783115), p. 370-371
- Hervé Joubeaux, « Un type particulier de monuments funéraires : les “ pyramidions ” des nécropoles gallo-romaines de Dijon », Gallia, Paris, Éditions du CNRS, , p. 224 (lire en ligne )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Robert Bedon, Raymond Chevallier et Pierre Pinon, Architecture et urbanisme en Gaule romaine : L'architecture et la ville, vol. 1, Paris, Errance, coll. « les Hespérides », , 440 p. (ISBN 2-9034-4279-7).
- Jasmine Boudeau, La réorganisation spatiale de cinquante-cinq villes de Gaule remparées au Bas-Empire : thèse pour obtenir le grade de Docteur en Histoire, spécialité Archéologie, vol. I, Annexes I et II, Tours, Université François-Rabelais, , 212, 338 et 289 (lire en ligne [PDF]).
- Emile Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine. Tome quatrième. Lyonnaise. deuxième partie, Paris, Imprimerie nationale, 1911
- Marcel Guichot, « Topographie du castrum divionense », Mémoires de la Commission des antiquité du département de la Côte-d'Or, t. XXII, no 2, 1940-1946, p. 310-315.
- Hervé Joubeaux, « Un type particulier de monuments funéraires : les "pyramidions" des nécropoles gallo-romaines de Dijon », Gallia, Paris, Éditions du CNRS, 1989, p. 224
- Clément Lassus-Minvielle, Le castrum de Divio, essai de restitution d'une ville du Haut-Empire à l'Antiquité tardive : mémoire de master 2, Dijon,
- Sabine Lefebvre et Clément Lassus-Minvielle, « Une nouvelle inscription romaine provenant du castrum de Divio (Dijon) », Revue archéologique de l'Est, vol. LXV, (lire en ligne )
- Bénigne de Le Goux de Gerland, Dissertations sur l'origine de la ville de Dijon et sur les antiquités découvertes sous les murs bâtis par Aurélien, Dijon, Louis-Nicolas Frantin, (lire en ligne)
Articles connexes
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