Utilisateur:Fredgasnier/Brouillon

Musée du jouet Pierre Pinel
Musée du jouet vue de l'avenue Meissonier.
Informations générales
Ouverture
Visiteurs par an
20 676 (2003)
21 106 (2004)
17 758 (2005)
19 232 (2006)
18 146 (2007)
Site web
Collections
Collections
Jouets de 1850 à 1950:
Trains électriques
Soldats de plomb
Poupées
Lanternes magiques
Nombre d'objets
800
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
1, enclos de l'Abbaye
78300 Poissy
Coordonnées
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Histoire modifier

Histoire du musée modifier

Une collection municipale à vocation nationale                                                                                                                                                                                

Le nouveau programme scientifique et culturel[1] modifier

Un nouveau projet scientifique et culturel pour le Musée du jouet

Désormais « L’histoire du jouet et de l’enfance »

Une rénovation et mise aux normes du bâtiment.

Suite à différents diagnostics portant sur l’état du bâtiment, son contrôle énergétique, l’accessibilité et la conservation des collections, des travaux ont été engagés sur trois ans. La restauration des pierres de taille, la pose de drains et le changement complet des tuiles assurent la mise hors d’eau du bâtiment, l’isolation du toit, l’installation de double vitrage et d’une centrale de traitement de l’air minimisent les écarts de température et permettent de mieux contrôler l’environnement de l’espace de présentation. Un élévateur de personnes facilite désormais l’accès aux étages, et une salle d’atelier aménagée dans l’extension du bâtiment permet la tenue d’une programmation culturelle enrichie, tandis que la surface de présentation des collections a été portée à 370m2. Ces travaux ont été l’occasion de redéfinir le projet scientifique du musée et de refondre la muséographie et la scénographie, tout en améliorant l’accueil des publics.

Le jouet, un merveilleux outil pour une politique intergénérationnelle des publics, tournée vers les plus empêchés d’entre nous

Tout en poursuivant la politique des publics actuelle, avec la conception de nombreux produits ludiques et pédagogiques, l’accueil spécifique des scolaires et des centres de loisirs, le projet d’accessibilité doit permettre l’accroissement et la diversification de la fréquentation, en s’adressant directement aux institutions, maisons de retraite, hôpitaux, instituts médico-éducatifs, et aux associations.


Grâce au concours de la Mission Accessibilité du Comité régional du Tourisme d’Ile-de-France, le musée ambitionne désormais de s’engager dans une démarche d’obtention de la marque d’Etat Tourisme & Handicaps.

Le musée du jouet a réouvert au public le 11 mai 2019[2] après une inauguration officielle le 7 mai 2019 en présence du ministre de la Culture Franck Riester[3].

Les collections[4] modifier

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Dans l’Antiquité – Du Ve siècle avant JC au Ve siècle après JC modifier

L’enfant et ses jouets, entre jeu et rituel modifier

Aux origines du jouet

L’existence de ces jouets est mentionnée dans quelques textes dès le Ve siècle avant J.-C. à Athènes, et attestée par les fouilles archéologiques et les représentations iconographiques, comme celle visible sur ce panneau de sarcophage d’enfant. Ils sont à la base des grandes familles de jouets connues aujourd’hui, les hochets, les voitures, les animaux, poupées, jeux d’adresse et de société...

Le jouet protecteur

Dans la Grèce et la Rome antiques, l’enfant joue avec des jouets, principalement offerts pour son anniversaire et lors des fêtes religieuses de début ou de fin d'année (Anthestéries chez les Grecs, Saturnales chez les Romains). Ainsi le hochet en plus de son effet calmant par le bruit des petites billes de terre cuite qu’il contient, sert à éloigner les mauvais esprits. La poupée, jouet le plus souvent articulé, est aussi considérée comme un double de la fillette, de l’enfant vierge, et est offerte chez les Grecs à Artémis ou Déméter au moment du mariage. Elle accompagne l’enfant dans sa tombe, s’il vient à mourir.

Au Moyen-Age – Du XIIe au XVe siècle modifier

L’enfant et son jouet au cœur de la société modifier

Toute évocation de l’enfant avec ses jouets disparaît durant le Haut Moyen-Age, avant de réapparaître au XIIe siècle, avec la montée de la bourgeoisie urbaine et la consommation de luxe des seigneurs.

Chroniques

Des chroniques et vies de saints mentionnent la vente de jouets dans les foires, par exemple celle du Lendit aux XIIe et XIIIe siècles dans la plaine Saint-Denis, et dans les galeries commerçantes du Palais de justice à Paris aux XIVe et XVe siècles.

et enluminures

Les jouets sont aussi visibles dans certaines enluminures de manuscrits, porteurs d’une charge symbolique sur les âges de la vie. Les plus jeunes enfants sont alors représentés avec le moulinet à vent et le cheval bâton, les filles avec une poupée et les garçons d’une dizaine d’années faisant tourner le sabot avec leur fouet. Une  attention nouvelle est manifestement portée à l’enfance.




Du XVIe au XVIIIe siècle modifier

Un artisanat en développement pour un enfant plus valorisé modifier

Une production artisanale

La production de jouets dans la France sous l’Ancien Régime est diffuse, répartie dans les différents artisanats concernés : le tourneur sur bois, le poupetier, le bimbelotier, le potier ... avec possibilité de la diffuser par colportage ou sur les marchés. Les deux grands centres de production et de diffusion de jouets en bois tourné bon marché sont les villes de Liesse dans l’Aisne et Saint-Claude dans le Jura, hauts lieux de pèlerinage et donc de commerce, mais Paris reste le plus grand pôle de production de jouets.

Les usages du jouet

Ils peuvent être perçus dans des représentations de plus en plus complexes, à visée encyclopédique, comme dans le fameux tableau de Pieter Brueghel. Ils sont également présents dans les portraits d’enfants et de famille qui, figés à la Renaissance, s’humanisent et se chargent de tendresse au XVIIIe siècle, comme ceux de Drouais.

C’est alors que le jouet trouve sa place progressivement dans la pédagogie des philosophes des Lumières et dans la littérature de jeunesse.


Première moitié du XIXe siècle modifier

Des jouets plus nombreux, mais la pédagogie reste prioritaire modifier

Le début de la mécanisation et les premiers magasins de luxe

Depuis la suppression des corporations en 1791, le nombre de fabricants de jouets explose, certains secteurs commençant à se mécaniser. Le marché du jouet prend de l’ampleur, surtout dans la période de Noël et des Etrennes – un marché de Noël se tenait sur le Pont-Neuf. Des magasins luxueux se développent sur plusieurs étages, l’enseigne Alphonse Giroux à Paris où se fournit la classe dirigeante, Au Polichinelle vampire, Au Nain bleu – aux côtés des galeries commerciales, avec leur lot d’annonces publicitaires.

Le jouet et la pédagogie

Les pédagogues comme Friedrich Fröbel (1782-1852) introduisent en Allemagne le jeu et les jouets dans une nouvelle institution pour la petite enfance, le Kindergarten (jardin d’enfant). En France, alors que la Révolution permet au jouet d’acquérir une valeur pédagogique reconnue, la Restauration récuse ce type d’enseignement, perçu comme trop superficiel. Il faudra attendre 1881 pour que les jouets prennent place dans la classe de façon officielle lors de la création de l’école maternelle. Dans l’attente un long processus de reconnaissance de la spécificité de l’enfant se met en place créant l’instruction publique primaire pour les garçons par la loi Guizot de 1833, réglementant le travail des enfants en 1841. L’enseignement scolaire, essentiellement mené par l’Eglise, concerne plus les garçons que les filles.


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Deuxième moitié du XIXè siècle - Le Second Empire et les débuts de la Troisième République modifier

L’Age d’or du jouet modifier

Le jouet n’est pas seulement utilisé pédagogiquement ; il est reconnu comme fondamental pour le bonheur et le développement de l’enfant.

L’industrie du jouet bénéficie des avancées techniques

La France entre dans la Révolution industrielle ponctuée par les Expositions universelles, avec le plein développement de la vapeur, de la chimie, de nouveaux matériaux comme le gutta percha, et la naissance du design qui met l’art à la portée de l’enfant. La production de jouets reste presque exclusivement parisienne même si, à partir des travaux d’Haussmann, les ateliers artisanaux du centre de Paris (comme le Marais, appelé « cité du jouet ») migrent vers le nord et le nord-est de la capitale.

L’usine Jumeau s’installe à Montreuil, dans la périphérie de Paris

C’est la première à intégrer toutes les tâches de fabrication d’un jouet. Elle fabrique alors  des poupées, ces fameux « bébés incassables », récompensée à plusieurs reprises dans les expositions de l’industrie. Elle laissera la place à la Société Française de Fabrication de Bébés et jouets (SFBJ) qui fédère Jumeau avec d’autres fabricants comme Gaultier et Bru. Le commerce du jouet est maintenant international, et la concurrence avec l’Allemagne se fait plus rude.

La petite fille et ses poupées

La petite fille est autonome plus tôt que le garçon, et se voit attribuer préférentiellement une chambre au sein de la grande bourgeoisie, afin de lui permettre de jouer avec ses poupées  Rohmer, Huret, Jumeau, s’entraîner à son rôle de future femme au foyer, et de future mère. On attend d’elle ordre et propreté, la pratique de la broderie, de la musique, de l’aquarelle…


Deuxième moitié du XIXe siècle modifier

L’enfant au grand air modifier

Les jeux des enfants les plus  choyés

A Paris, c’est l’époque des travaux du baron Haussmann et de son associé Alphonse Alphand délégué aux parcs, promenades, bois et jardins dans l’esprit du courant hygiéniste de l’époque, préconisant une activité physique dans un environnement sain. Des espaces sont aménagés pour le bien-être des plus jeunes, leurs jeux et leur éducation. Dans les familles bourgeoises ils y jouent alors au ballon, aux jeux d’adresse, avec des bateaux, et se déplacent sur des chevaux mécaniques. Mais c’est aussi le grand développement de la villégiature à la campagne ou en bord de mer favorisé par celui des réseaux de transports.

Les espaces des enfants pauvres

Pour ces derniers, la situation n’a que peu changé. La famille vit dans une pièce unique, à l’atelier, dans la rue. Ils sont plus victimes que bénéficiaires de cette révolution industrielle, travaillant dur depuis le plus jeune âge dans les mines, les usines, les champs (à partir de 6 ans en 1800, 12 ans en 1871). Il leur faut attendre la fin du XIXe siècle pour avoir une chance de promotion sociale avec le développement des lois sociales et l’avènement de l’école de la République -  c’est alors l’avènement des premières colonies de vacances pour leur permettre aussi de profiter de la nature et du grand air.

L’industrie du jouet s’organise sous la Troisième République

Pour diffuser ses productions et faire face à la concurrence du jouet allemand, la Chambre syndicale des Fabricants de jouets français est créée en remplacement de celle de la Bimbeloterie apparue en 1868. Elle se dote d’un journal professionnel Le Jouet Français et de l’Annuaire officiel des Jouets & Jeux. De nombreux brevets sont déposés et les jouets reçoivent des récompenses.

Les grands magasins  se développent

L’enseigne Au Bon Marché ouvre en 1854, Les Grands Magasins du Louvre en 1855, Au Printemps en 1865, La Samaritaine en 1865 et Les Galeries Lafayette en 1894. Ils sont promus par des affiches publicitaires et des catalogues d’étrennes, édités à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Ils font de plus en plus de place aux jouets, jusqu’à leur consacrer des rayons permanents. Orchestrée par eux, la fête de Noël s’impose alors comme la fête des enfants dans les années 1880-1885, et devient une véritable fête commerciale. De petits commerces ambulants complètent cette dynamique sur les grands boulevards.


L’enfant et les spectacles modifier

Les lanternes magiques

Inventées au XVIIe siècle, elles deviennent des jouets d’enfant dès le XVIIIe siècle et leur marché explose avec la fabrication par Louis Aubert et Auguste Lapierre de lanternes de petite taille, en fer blanc, aux couleurs vives, et bon marché. Elles restent en vogue jusqu’à la Première Guerre mondiale. Ce sont des lanternes de projection qui agrandissent une plaque de verre peinte ou photographique sur un écran, éclairées au moyen d’une bougie ou d’une lampe à pétrole.  Associées aux découvertes optiques de l’illusion du mouvement avec des images fixes, elles précèdent l’invention du cinématographe. Elles seront longtemps utilisées dans les écoles à des fins pédagogiques, grâce à l’électricité.

Jeux optiques et théâtres

Les enfants découvrent aussi les divers jeux optiques, le phénakistiscope (1832), le zootrope (1834) et le praxinoscope (1876), instruments de spectacles à voir ou à créer soi-même. Ils se délectent des spectacles de marionnettes comiques avec l’arrivée du personnage de Guignol, des théâtres d’ombres qui connaissent un grand succès au cabaret du Chat noir avec des artistes comme Henri Rivière et Caran d’Ache, et des acrobates, dompteurs et clowns qu’ils viennent admirer dans les nombreux cirques qui se construisent dans les grandes villes.


L’enfant dans la tourmente politique et économique modifier

La guerre

Les garçons s’initient à la guerre, dans le climat nationaliste cristallisé autour de la défaite contre la Prusse en 1870 et de ses conséquences, la perte de l'Alsace-Lorraine, la chute du Second Empire, et la proclamation de la Troisième République.

L’instruction et l’éducation

Avec les lois Ferry de 1881 et 1882 l’instruction primaire publique gratuite et laïque devient obligatoire pour tous, mais l’accès à l’enseignement supérieur par le baccalauréat reste prioritairement réservé aux garçons, et ce jusqu’à la Première Guerre mondiale. Les garçons sont en effet destinés à la vie publique et aux professions.

Ils découvrent les nombreuses avancées techniques dont les jouets suivent fidèlement l’apparition et l’évolution : la locomotion à vapeur, l’électricité, la chimie, l’animation de l’image, la voiture. Ils se voient progressivement attribuer une chambre, dans les villes et les familles bourgeoises d’abord, où leurs jeux, jouets, livres et manuels scolaires se trouvent regroupés.

Les Expositions universelles internationales modifier

Le prestige de Paris

Les Expositions universelles ont progressivement façonné la ville de Paris, développant son prestige  artistique et industriel sur la scène internationale depuis 1855, puis 1867, 1878, 1889, et 1900. Cette dernière est la plus importante d’entre toutes avec la construction du métro, des Petit et Grand Palais, la projection des premiers films des frères Lumière et la construction d’une grande roue d’un diamètre de 100m.

La seconde Révolution industrielle

En 1900 la société sort d’un certain marasme économique, ayant provoqué la concentration des grandes entreprises pour maintenir leurs profits. C’est le socle de la seconde révolution industrielle, portée par les nombreuses innovations que sont l’automobile, l’aviation, l’électricité, le pétrole, la chimie, le phonographe et le cinématographe.

La place économique du jouet

C’est la période de rééquilibrage des villes par rapport aux campagnes, de laïcisation de la société et de l’éducation. La famille se recentre autour des enfants. L’intérêt pour les jeux et les jouets va grandissante : production exponentielle, publications de nombreux articles et d’ouvrages, création d’une section spécifique au sein de l’Exposition universelle de 1900, lancement d’un concours par le préfet Lépine en 1901. La Société d’amateurs de jouets et jeux anciens naît en 1905, regroupant artistes, banquiers, collectionneurs, conservateurs de musée, députés, membres de l’Académie française.


Première moitié du XXe siècle modifier

L’enfant dans la guerre de 14/18 modifier

Un jouet nouveau

À la veille de la Première Guerre mondiale, les bases du jouet contemporain français sont en place : l’intégration des techniques les plus nouvelles, l’exigence de qualité « artistique » et la volonté d’adapter réellement les jouets aux capacités et aux besoins des enfants en fonction des avancées de la science nouvelle qu’est la psychologie de l’enfant étroitement liée aux nouvelles recherches de la pédagogie. Cependant, le choc de la guerre va rebattre les cartes.

L’enrôlement de l’enfance

Ce qui frappe dans la Première Guerre mondiale, c’est cette mobilisation de l’enfant dans le conflit, non seulement par l’existence de jouets militaires, mais surtout par la brutalité des histoires racontées, des images montrées aux enfants, pour leur apprendre à haïr les « Boches ». On cherche à leur inculquer l’amour de la Patrie, le dévouement jusqu’à la mort, glorieuse évidemment, comme celle de nos héros, les Poilus. Sur les Cartes postales, sur les affiches de Grands Magasins, les enfants sont habillés en soldats, brandissent des armes, pendant qu’on voit à l’arrière-plan de vraies batailles se dérouler.

Les artistes s’engagent de façon pacifique.

Ils fournissent leurs dessins pour que des mutilés de guerre puissent ouvrir des ateliers de fabrication de jouets en bois, à Paris, ou à Bordeaux comme celui soutenu par Job, le grand illustrateur de livres pour enfants Jacques Onfroy de Bréville. Ces jouets des mutilés sont des meubles de poupée, des animaux, des arches de Noé, etc.. diffusés par les Grands Magasins.

L’enfant, acteur de la ville modifier

Il joue au train, à la voiture. Il construit maisons et engins de chantier.

Les jouets mécaniques et électriques

Les grands regroupements industriels concernent aussi la fabrication des jouets de ferblanterie par la création notamment de la Société Industrielle de Ferblanterie qui crée la marque Le Jouet de Paris en 1902, qui deviendra plus tard JEP, avec son usine principale de Montreuil. Pendant la Première Guerre mondiale l’entreprise produit des casques, puis reprend la fabrication de jouets, souvent de luxe, trains mécaniques puis électriques, automobiles, avions, bateaux …. Mais aussi de voitures à pédales, trottinettes, cyclorameurs, tricycles et jouets ménagers.

Parallèlement les petites voitures miniatures font leur apparition, de marque française Solido brevetée en 1934, ou anglaise Dinky Toys produite en France par Meccano également dès 1934.

Les jeux de construction

Apparus en 1790, les premiers jeux sont développés sous forme de cubes de bois par de grands pédagogues, dont Friedrich Froebel (1782-1862) s’emparera au XIXè siècle comme outil d’enseignement  dans les jardins d’enfants nouvellement créés.

Sont proposés ensuite des modèles très proches de l’architecture de l’époque en briques de pierre reconstituée, conçues par Richter et fabriquées par Anker. L’offre ne va cesser d’évoluer initiant les enfants aux notions de volume, de symétrie, de proportion, et d’une bonne compréhension de l’architecture.

Le jeu de construction  Meccano

Caractéristique de l’entrée des garçons dans la modernité industrielle, ce jeu est inventé par l’Anglais Frank Hornby en 1898, breveté en 1901, implanté à Paris en 1911- 1912. Sa grande période d’expansion sera l’entre-deux guerres avec ses modules perforés standard fabriqués à Belleville, diffusés par les Grands magasins. Il évolue ensuite, s’adaptant aux différents enjeux culturels, économiques et techniques et est toujours produit aujourd’hui en France sur son site de Calais.


L’enfant dans son espace familial

Dans la vie des enfants, l’espace familial fait de plus en plus de place à la chambre d’enfant, qui se démocratise, se remplit de jouets et dont le mobilier se vend dans les Grands Magasins, avec la contribution d’artistes tels André Hellé, Caran d’Ache, Poulbot, Benjamin Rabier, JOB, Calder....

Les poupées à tête de biscuit

La production de poupées à tête de biscuit de porcelaine, cuite sans glaçure, se poursuit notamment au sein de la S.F.B.J. (Société française de Bébés et de Jouets). Cette société, née en 1899 de la fusion des fabricants de poupées majeurs tels que Jumeau et Bru, produit alors la fameuse poupée Bleuette vendue avec le magazine La semaine de Suzette, périodique pour les petites filles diffusé de 1905 à 1960 : elle est accompagnée d’un patron de vêtement à réaliser par les lectrices.

Les poupées de celluloïd

Le celluloïd apparait dans la fabrication du  jouet vers 1900 avant de connaître sa pleine expansion entre 1930 et 1950. Ce matériau léger et lavable, inventé aux États Unis en 1872, vient remplacer progressivement le biscuit et donne lieu à de nouvelles pratiques ludiques, surtout dans le monde de la poupée. La fillette peut lui faire prendre des bains. Ainsi apparaissent les baigneurs Petitcollin, ceux de la S.N.F. (Société Nobel Française),

Les premières peluches

L’ours en est la figure la plus emblématique. Paru en 1903 aux États-Unis et en Allemagne, il est diffusé en France dans les Grands Magasins à partir de 1907. Il reste alors d’allure sauvage, avant de présenter dans l’entre-deux guerres ses premières rondeurs, représentatives du regard porté sur le vécu de l’enfant avec son jouet.

Les nouvelles pédagogies

En effet, depuis la loi de Jules Ferry, apparaissent de nouvelles méthodes pédagogiques, dites « méthodes actives », aidant l’élève à devenir l’acteur central de sa vie et de son éducation, dans le sillon des pédagogues comme  Maria Montessori (1870-1952), Célestin Freinet (1896-1966).. La réflexion sur le jeu et les jouets des enfants n’échappe pas à cette effervescence, s’appuyant sur la psychanalyse et la psychologie de l’enfant, mais les travaux les plus importants ne seront connus qu’après la Seconde Guerre mondiale.

Les albums

La littérature enfantine a été profondément renouvelée à partir de 1931 avec les albums de Babar dessinés par Jean Brunhoff (1899-1937) et la collection du Père Castor créée par Paul Faucher (1898-1967) chez Flammarion dans la mouvance de l’Education nouvelle.

Les bandes dessinées

Elles apparaissent dans les périodiques, telle la Semaine de Suzette, dont le premier numéro s’accompagne en 1905 de la naissance du personnage de Bécassine, petite Bretonne naïve et maladroite venue travailler sur Paris.

D’abord miroirs satiriques de la société, les comics venus des Etats-Unis se tournent vers la bande dessinée d'aventure. Très rentables économiquement, ils génèrent des produits dérivés sous forme de jouets et de dessins animés avec par exemple les personnages de Popeye créé en 1929, et de Superman en 1933.

Le cinéma d’animation

Le cinéma d’animation de Walt Disney créé également de nombreux personnages comme celui de Mickey créé en 1928, avec la naissance en France du Journal de Mickey édité à partir de 1934. Il succède aux premières créations animées d’Emile Cohl et de Benjamin Rabier des années 1910, et ouvrira la voie aux premiers longs métrages tel que Blanche-Neige et les sept nains en 1937. Cet élan est très vite stoppé par la guerre, avant de se confirmer après 1945.

L’enfant dans la guerre de 39/45 modifier

Les enfants se nourrissent de ce que le jouet était dans les années 1930. S’y ajoute l’actualité militaire et politique dont il se fait le reflet – occupation, résistance, rationnement et Libération. [le jouet était beaucoup plus en prise avec la réalité de la guerre et la propagande pendant 14-18 ; en 39-45 il est très en retrait]

Une des rares bandes dessinées françaises réalisées sur et pendant l'Occupation, est La bête est morte de Edmond-François Calvo, largement influencée par les dessins de Walt Disney. Il y dépeint l'histoire de la Seconde guerre mondiale, transposée dans un univers animalier, mettant en scène les loups allemands, les bisons américains, les dogues britanniques, les lapins et écureuils français, les hyènes italiennes, les ours polaires soviétiques, les dragons chinois… Il est reconnu comme le maître de Albert Uderzo créateur d’Astérix le gaulois.


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Deuxième moitié du XXe siècle modifier

La mondialisation du jouet, des produits dérivés et de la culture de l’enfance modifier


Démocratisation du jouet

Dans les années 1950/1960, dans la dynamique du boom de la natalité de l’après-guerre, les enfants se voient généralement attribuer une chambre au sein des grands ensembles qui se construisent, devenue tant un lieu de jeu que de travail. La décoration fait l’objet d’attention avec le confort et l’esthétique américaine qui s’imposent. Les innovations technologiques (apparition du plastique et de l’électronique) et médiatiques dessinent une culture de l’enfance qui se démocratise et se mondialise. C’est le temps des émissions de radio et de télévision, des magazines, de la musique…et des produits dérivés. Les grands magasins redoublent d’activité. La publicité des jouets s’adresse par la télévision directement à l’enfant spectateur. La société est qualifiée « de consommation ». Et c’est aussi la naissance des ludothèques, centres culturels qui mettent ces jeux et jouets à la disposition de tous.

Concentration au  niveau mondial des moyens de production

La production du jouet, après avoir fui la capitale en se développant de plus en plus en province, sera prise en étau dans les années 80 entre de grands consortiums internationaux dont les leaders mondiaux sont aujourd’hui américains comme Mattel et Hasbro, japonais comme Nintendo, Sony Computers Entertainement et Namco Bandaï, chinois comme V’Tech Electronics - Lego étant le seul groupe européen restant en tête du classement. 75 % des jouets sont aujourd’hui fabriqués en Asie du sud-est, et notamment en Chine, avec la disparition de dizaines d’entreprises en France dans les années 1980/1990.

Les bébés s’éveillent modifier

Dans la continuité

Dans les années 1950, les jouets destinés aux bébés s’inscrivent dans la continuité des jouets des périodes précédentes – hochets, peluches, animaux de moleskine -  à l’exception des animaux couineurs en caoutchouc, comme les jouets Delacoste et plus précisément Sophie la girafe.  Ils n’ont pas encore pour vocation de stimuler son développement, et de lui faire comprendre les relations de cause à effet.

L’avènement du plastique  et de la psychologie des bébés

Les jouets de bain et les hochets prennent ensuite un essor très important, le plastique devenant le garant d’une meilleure hygiène. Les fabricants jurassiens Smoby, Clairbois et Monneret sont alors distancés par les américains et anglais Playskool et Kiddicraft qui sauront de plus mettre en application les discours des psychologues et des pédiatres, et le communiquer.

Le véritable coup de fouet donné à ce secteur survient dans les années 1970 et 1980, avec la concurrence de Playskool et Fisher-Price (qui rachète Kiddicraft). Ils seront respectivement absorbés par Hasbro en 1984 et par Mattel en 1993.

Les fées du logis s’émancipent ? modifier

Les jouets reflet du quotidien en mutation

Les jouets restent les témoins de leur époque, représentant les objets du quotidien. Les années de l’après-guerre sont marquées par le développement des arts ménagers et de la mode, de l’automobile. Alors que les femmes deviennent la cible principale de la consommation, leurs filles se voient offrir réfrigérateurs, machines à laver le linge, robots ménagers électriques, cocottes minute, aspirateurs ...

De nouveaux fabricants, d’autres univers

Un certain nombre de marques survivent à la guerre avant de disparaître : poupées SFBJ, Convert, Peynet, Raynal, SNF. Elles seront remplacées par de nouvelles entreprises qui sauront suivre les mutations en cours. Voient le jour les poupées Bella, Clodrey premières poupées en polyéthylène avec des cheveux implantés, Corolle.

La poupée Barbie, créée aux U.S.A. par Mattel en 1959, représente une véritable révolution en offrant aux fillettes une multitude de vies possibles, une image de femme élégante active, sportive et indépendante, plus que de mère de famille. Elle a des amis et un amoureux Ken. C’est l’époque des Trente glorieuses, de la reconstruction économique et de la rupture avec le modèle familial traditionnel.

Les poupées G.I Joe seront ensuite créées par Hasbro en 1964 : elles représentent des sujets virils accompagnant l’éducation militaire des jeunes américains ou les identifiant à un modèle d’aventuriers.

Les années de l’après-guerre sont marquées par le développement des arts ménagers et de la mode. Alors que les femmes deviennent la cible principale de la consommation, leurs filles se voient offrir réfrigérateurs, machines à laver le linge, robots ménagers électriques, cocottes minute, aspirateurs ...

Toujours plus forts, Les super-héros modifier

Au contact de la réalité

L’enfant s’émerveille devant la profusion des voitures miniatures, des trains, avions et bateaux, et des marques comme  Solido et Dinky Toys qui se développent après la guerre. Il se voit offrir également des jeux scientifiques et techniques, des maisons forestières à construire en bois, des boîtes de Meccano de différentes tailles, tandis qu’il continue à jouer à la guerre, aux indiens et cow-boys, aux super-héros - dans un contexte de « guerre froide », des guerres d‘Indochine puis d’Algérie, et de la conquête de l’espace.

Plongée dans l’imaginaire

Deux univers culturels américains, apparus dans les années 1930, se diffusent massivement dans la France de l’après-guerre : celui des dessins animés de Walt Disney et celui des super-héros de Marvel Comics et de DC Comics (Superman, Les Quatre fantastiques, Spider-Man).

Les premiers jouets robots font leur apparition dans les années 40, principalement fabriqués au Japon et en URSS, et se multiplient dans les années 80, indissociables des séries télévisées et des mangas japonais comme Iron man, Goldorak, Star Wars, Power rangers.. Ils incarnent une technologie d’avant-garde à la limite de l’humain.

Ainsi, le monde des jouets n’est-il plus seulement celui d’un monde en miniature animé par l’imaginaire ludique des enfants, mais s’inscrit-il dans une culture mondiale dans laquelle les jeux vidéos vont faire une entrée fracassante, et pour beaucoup, déconcertante.

Plongée dans un monde virtuel, les jeux vidéos modifier

Les jeux, de Star Wars à Bisounours


Nés de jeux pratiqués à partir de 1962 aux USA par des étudiants de l’Institut de Technologie du Massachussets, les jeux vidéo font appel à des thèmes de guerre spatiale et de science-fiction (Star Trek en 1971 et Star Wars à partir de 1983), ou de fantasy, l’imaginaire dans l’inspiration des romans de J.R.R. Tolkien et du jeu de rôle Donjons et Dragon. Ils se développent ensuite autour des mangas de la culture japonaise, ou des productions américaines, images et imaginaires qui seront souvent critiqués pour leur pauvreté culturelle et leur violence extrême.

Cependant certains jouets classiques sont aussi source d’inspiration pour des jeux vidéos et des films, comme Bisounours, Lego, Barbie, Playmobil

Les consoles

Toute une industrie culturelle japonaise et américaine pénètre ainsi en France, sur des bornes d’arcade, ordinateurs, puis consoles de salon et consoles portables.

Les premières consoles de jeu vidéo apparaissent dans les années 1970, comme Odyssey et Atari Pong, avec essentiellement des jeux de sports. Le marché s’organise et dans les années 1980, Nintendo y occupe une place prépondérante avec son personnage de Mario Bros, en concurrence avec les sociétés Sega, Sony et Microsoft.


Les expositions modifier

Archi-tectures et jeux de construction du 17 octobre 2013 au 26 janvier 2014

Drôles de Jouets ![5] - André Hellé ou l'art de l'enfance du 18 octobre 2012 au 9 juin 2013 modifier

Quand j'étais bébé ![6] du 14 octobre 2010 au 3 juillet 2011 modifier

Y'a du sport au musée![7] du 15 octobre 2009 au 19 septembre 2010 modifier

Automobiles ! : une aventure racontée par le jouet[8] du 17 octobre 2008 au 28 juin 2009 modifier

Des enfants sages comme des images[9] du 16 novembre 2005 au 16 mars 2006


Jouer à l’histoire[10] du 16 décembre 2004 au 30 janvier 2005

Au fil de l’eau en jeux et jouets[11] du 29 mai 2002 au 29 septembre 2002

Jouets des années 50[12] du 15 novembre 2001 au 28 février 2002

Le jeu de l’oie au Musée du Jouet[13] du 23 mars 2000 au 1er octobre 2000

Noël au Musée du Jouet[14] du 12 novembre 1997 au 8 février 1998

Jeux, jouets et fête foraine[15] du 5 mai 1993 au 4 juillet 1993

  • L'école en jouet. L'école à Poissy du 25 octobre 2006 au 4 février 2007

Le Jouet animal[16] du 5 décembre 1984 au 24 février 1985

BICH Haï Jeux d’artiste[17] du 14 novembre 1990 au 30 décembre 1990

Tamis, palets, joutes… Jeux traditionnels de Poissy et sa région[18] du 31 mai au 17 septembre 1989

  • Jeu, Jouet et Politique du 5 mai 1982 au 4 juillet 1982


Tamis, palets, joutes...Jeux traditionnels de Poissy[19] et sa région du 31 mai au 17 septembre 1989

Références modifier

Musée du jouet de Poissy modifier

  1. Projet scientifique et culturel du Musée du Jouet de Poissy 2016/2020 [1]
  2. « Réouverture du Musée du Jouet à Poissy le 11 mai 2019 - Ministère de la Culture », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  3. Par Yves FosseyLe 7 mai 2019 à 19h31, « Poissy : Franck Riester inaugure le musée du jouet », sur leparisien.fr, (consulté le )
  4. Michel Manson et Hélène Meyer Roudet, Le jouet et la culture enfantine, Paris, Mare & Martin, 2eme trimestre 2019, 141 p. (ISBN 979-10-92054-98-9, lire en ligne)
  5. Drôles de jouets ! : André Hellé ou l'art de l'enfance (Catalogue d'exposition), Paris, Mare & Martin, coll. « Musée du Jouet de Poissy », (ISBN 978-2-84934-111-7, lire en ligne)
  6. Ville de Poissy (préf. Hélène Meyer Roudet), Quand j'étais bébé (Cataloguer d'exposition), Ville de Poissy, , 61 p. (ISBN 978-2-9503232-9-3, lire en ligne)
  7. Ville de Poissy, Y'a du sport au musée ! (Catalogue d'exposition), , 72 p. (ISBN 2-9503232-8-6, lire en ligne)
  8. Ville de Poissy, Automobiles ! : Une aventure racontée par le jouet (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, , 63 p. (ISBN 2-9503232-7-8, lire en ligne)
  9. Des enfants sages comme des images (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, , 42 p. (ISBN 2-9503232-5-1, lire en ligne)
  10. Ville de Poissy, Jouer à l'histoire (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, , 42 p. (ISBN 2-9503232-4-3, lire en ligne)
  11. Au fil de l'eau en jeux et jouets (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, 12 p. (lire en ligne)
  12. Jouets des années 50 (Catalogue d'exposition), , 20 p. (lire en ligne)
  13. Ville de Poissy, Le jeu de l'oie au Musée du Jouet (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, , 111 p. (ISBN 2-9503232-3-5, lire en ligne)
  14. Ville de Poissy, Noël au Musée du Jouet (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, 4ème trimestre 2004, 43 p. (ISBN 2-9503232-2-7, lire en ligne)
  15. Jeux, jouets et fête foraine (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, 44 p. (ISBN 2-9503232-1-9, lire en ligne)
  16. Ville de Poissy, Le jouet animal (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, 42 p. (lire en ligne)
  17. Ville de Poissy, BICH HAÏ Jeux d'artiste (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, , 37 p. (lire en ligne)
  18. Ville de Poissy, Tamis, palets, joutes… Jeux traditionnels de Poissy et sa région (Catalogue d'exposition), Ville de Poissy, 2ème trimestre 1989
  19. Tamis, palets, joutes... Jeux traditionnels de Poissy et sa région, 2ème trimestre 1989, 20 p. (lire en ligne)