Utilisateur:Khaerr/Bac à sable
Guerre de Vendée
modifier- 12 juin 1793 Combat du château de l'Hermenault (740 rep menés par Sandoz vs 4000 Vendéens ?) VR (Savary T.I, p.291)
- 13 juin 1793 Combat du Pas-au-Peton (30 rep vs 400 V menés par Joly, 23 rept tués ou disparus) VV (Savary T.I, p.291)
- 18 juin 1793, Rep prennent le poste de l'Epinette VR (Savary T.I, p.292)
- 21 juin 1793, Combat de Moutiers les Mauxfaits (Bataillon rep Le Vengeur vs 400 à 500 V menés par Saint-Pal VR (Savary T.I, p.292)
- 30 juin 1793, Combat du pont de la Chaise (3 compagnies et un détachement rep vs ?, 60 rep faits prisonniers) VV (Savary T.I, p.294-295)
Parigné
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Date | 1794 |
---|---|
Lieu | Parigné |
Issue | Victoire des Républcains |
Républicains | Chouans |
Auguste Julien Bigarré | Aimé Picquet du Boisguy |
Plusieurs dizaines d'hommes | Plusieurs centaines d'hommes |
6 morts | 22 morts |
Batailles
- Liffré
- 1re Argentré
- Expédition de Quiberon
- Plouharnel
- Quiberon
- Segré
- 1er Rocher de La Piochais
- La Ceriseraie
- La Cornuaille
- 1re La Croix-Avranchin
- La Vieuville
- Boucéel
- 1re Saint-James
- 2e Rocher de La Piochais
- 2e La Croix-Avranchin
- Auverné
- Andigné
- Croix-Couverte
- Tinchebray
- L'Auberge-neuve
- Locminé
- Saint-Hilaire-des-Landes
- Val de Préaux
- Le Grand-Celland
- 2e Argentré
- Noyant-la-Gravoyère
- La Hennerie
- Saint-Aubin-du-Cormier
- Le Mans
- Nantes
- Saint-Brieuc
- Le Lorey
- Mont-Guéhenno
- La Tour d'Elven
- 2e Saint-James
- Les Tombettes
- Pont du Loc'h
- La Chène
- 1re Argentré
- Pont de Cantache
- Paintourteau
- Les Iffs
- Louvigné-du-Désert
- La Poterie
- 1er Rocher de La Piochais
- Saint-Jean-sur-Vilaine
- Ducey
- La Ribassais
- La Bataillère
- 1er La Croix-Avranchin
- Laignelet
- 1er Saint-James
- Carnet
- La Bazouge-du-Désert
- Blanche-Lande
- 1er Fleurigné
- Pocé
- 2eLa Gravelle
- Dourdain
- 1er Saint M'Hervé
- Saint-Marc-le-Blanc
- Tremblay
- Fougères
- La Vieuville
- Bois-Rouland
- Boucéel
- 2e Saint-James
- Mecé
- Pont de Quincampoix
- 2e Rocher de La Piochais
- 2e La Croix-Avranchin
- Lande d'Izé
- Romagné
- 1er La Pellerine
- 2d Saint M'Hervé
- Bréal
- Bais
- Cornillé
- Romazy-Rimou
- La Maison-Neuve
- Juvigné
- Piré
- La Valette
- Saint-Hilaire-des-Landes
- 2e La Pellerine
- Valennes
- Toucheneau
- 1er Saint-Aubin-du-Cormier
En 1794
J'eus plusieurs fois l'occasion de me mesurer avec les bandes que commandait le sieur Piquet du Bois-Guy, et de leur donner des chasses qui les mettaient aux abois ; à son tour, il m'a souvent mis la puce à l'oreille, notamment dans une circonstance où il vint m'attaquer avec plus du décuple d'hommes que je n'en avais pour lui résister. J'étais à la vérité cantonné et retranché dans la petite église du village de Parigné, qui n'est guère éloignée de son château que d'une petite lieue. Un jour que j'avais le quart de mon détachement en route pour aller aux vivres a Fougères, il tomba inopinément sur mon poste, égorgea deux de mes sentinelles, et allait entrer avec toute sa bande dans le cimetière qui me servait de retranchement, lorsque quatre de mes soldats qui étaient occupés à cueillir des cerises, se mirent à crier aux armes, en revenant en toute hâte à leur poste. Au même instant, je fis rentrer tout mon monde dans l'église et en barricadai moi-même la porte, M. du Bois-Guy s'étant emparé du cimetière, parvint à faire défoncer la porte de l'église à grands coups de hache et pénétra dans cette retraite au moment où je venais de l'abandonner pour grimper avec mes soldats au clocher. Il me fit sommer plusieurs fois de me rendre ; sur le refus de me soumettre à cette sommation, il ordonna de mettre le feu à la paille de mes soldats, espérant, par ce moyen, incendier l'église et nous rôtir dans le clocher. Par une fusillade bien dirigée, nous tuâmes beaucoup de soldats à nos assaillants, mais la fumée de la paille menaçait de nous étouffer. Un événement qui pouvait nous être des plus funestes contribua à notre délivrance. La réserve de nos cartouches que j'avais eu la précaution de faire monter au clocher, et qu'on avait placée dans un petit baril cerclé en fer, prit feu et causa une explosion qui fut vue et entendue des communes de Landéan, de Louvigné, de Saint-Brice et du Chatelier, où nous avions des troupes en cantonnement. Ces troupes prirent aussitôt les armes et virent à notre secours. Dès que le chef du Bois-Guy fut informé qu'elles étaient en marche se dirigeant sur Parigné, il abandonna le projet de nous exterminer par la force ou par le feu. Nous ne perdîmes dans cette action que cinq hommes qui furent tués et un malade qui fut grillé dans la sacristie, mais la bande de du Bois-Guy laissa vingt-deux hommes morts dans les environs de l'église et un grand nombre de blessés. L'adjudant-général Bernard, qui commandait alors à Fougères, m'écrivit une belle lettre de satisfaction pour la conduite que j'avais tenue dans cette circonstance ; comme je n'estimais pas assez ce chef pour être flatté de ses éloges, je n'en fis pas grand cas.
Tessalit
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Exactions des Républicains
modifierSous le Directoire
modifierDébut d'apaisement en mai 1794 avant même la fin de la Terreur Vimeux opposé aux massacres succède à Turreau En Loire inf après rappel de Carrier et arrestation du comité révo
La Chouannerie
modifierLes Chouans pris les armes à la mains sont presque systématiquement mis à mort[1]. Cependant à partir du Directoire, une amnistie est accordée à ceux qui acceptent de déposer les armes.
Date | 20 juillet 1794 |
---|---|
Lieu | Le Poiré-sur-Vie |
Issue | Victoire républicaine |
Républicains | Vendéens |
• Jean-Baptiste Huché • Jean-Louis Ferrand |
200 hommes |
90 morts (selon les républicains) |
Batailles
- 1re Bressuire
- 1re Machecoul
- 1re Saint-Florent-le-Vieil
- Jallais
- 1re Chemillé
- 1re Cholet
- 1re Coron
- 1re Chantonnay
- Pont-Charrault
- 1re Pornic
- 1re Sables-d'Olonne
- 2e Pornic
- 2e Sables-d'Olonne
- 2e Coron
- 2e Chemillé
- Les Aubiers
- 1re Challans
- Saint-Gervais
- Vezins
- 1re Port-Saint-Père
- 2e Machecoul
- 1re Beaupréau
- 1er Beaulieu-sous-la-Roche
- 1re Legé
- Thouars
- 1re Saint-Colombin
- 2e Port-Saint-Père
- 1re La Châtaigneraie
- Palluau
- 1re Fontenay-le-Comte
- 2e Fontenay-le-Comte
- Doué
- Montreuil-Bellay
- Saumur
- 3e Machecoul
- La Louée
- Parthenay
- 1re Luçon
- Nantes
- 1re Moulins-aux-Chèvres
- 1re Châtillon
- Martigné-Briand
- Vihiers
- Les Ponts-de-Cé
- 2e Luçon
- Château d'Aux
- 3e Luçon
- 1re La Roche-sur-Yon
- Vertou
- 2e Chantonnay
- Vrines
- 3e Port-Saint-Père
- 1re Montaigu
- Torfou
- 3e Coron
- Pont-Barré
- 2e Montaigu
- 1re Saint-Fulgent
- Le Pallet
- Treize-Septiers
- 2e Moulins-aux-Chèvres
- 2e Châtillon
- La Tremblaye
- 2e Cholet
- Beaupréau
- Aizenay
- Gesté
- Chauché
- 3e Legé
- 3e Cholet
- 2e Saint-Colombin
- 2e Beaupréau
- 2e Bressuire
- Argenton-Château
- La Gaubretière
- La Vivantière
- Lucs-sur-Boulogne
- 2e La Roche-sur-Yon
- Les Clouzeaux
- 1re Mortagne
- Les Ouleries
- 2e Challans
- 1re Moutiers-les-Mauxfaits
- Chaudron-en-Mauges
- Mormaison
- 3e Challans
- Les Rouchères
- Chanteloup
- 2e La Châtaigneraie
- La Chambaudière
- Les Bauches
- La Roullière
- Fréligné
- 2e Moutiers-les-Mauxfaits
- La Grève
- Chalonnes
- 2e Saint-Florent-le-Vieil
- Les Essarts
- 2e Beaulieu-sous-la-Roche
- Belleville
- Saint-Jean-de-Monts
- Île d'Yeu
- Saint-Cyr-en-Talmondais
- 2e Mortagne
- Mouilleron-le-Captif
- Les Landes-Genusson
- Saint-Denis-la-Chevasse
- Landes de Béjarry
- 2e Quatre Chemins de l'Oie
- Le bois du Détroit
- Montorgueil
- La Bruffière
- La Créancière
- 3e Chemillé
- La Bégaudière
- Froidfond
- La Chabotterie
— Lettre du général Jean-Baptiste Boussard, le 22 juillet 1794 à Challans au Comité de Salut public. |
Montaigu
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— Rapport du général Ferrand, le 23 juillet 1794 à Nantes au général Vimeux. |
— Dénonciation des citoyens Louis Motay , maire; Jean Durand; Pierre Vinet, officiers municipaux de la commune de Sainte-Cécile; et Jacques Pinochon, maire de la commune des Essarts, adressée au représentant du peuple Ingrand, à Luçon le 23 juillet 1794. |
La Bésilière
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— Rapport du général Jean-Baptiste Huché, le 22 juillet 1794 à Nantes au représentant en mission Bô. |
— Rapport du général Ferrand, le 23 juillet 1794 à Nantes au général Vimeux. |
— Dénonciation des citoyens Louis Motay , maire; Jean Durand; Pierre Vinet, officiers municipaux de la commune de Sainte-Cécile; et Jacques Pinochon, maire de la commune des Essarts, adressée au représentant du peuple Ingrand, à Luçon le 23 juillet 1794. |
Belleville
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— Rapport du général Jean-Baptiste Huché, le 22 juillet 1794 à Nantes au représentant en mission Bô. |
— Rapport du général Ferrand, le 23 juillet 1794 à Nantes au général Vimeux. |
— Dénonciation des citoyens Louis Motay , maire; Jean Durand; Pierre Vinet, officiers municipaux de la commune de Sainte-Cécile; et Jacques Pinochon, maire de la commune des Essarts, adressée au représentant du peuple Ingrand, à Luçon le 23 juillet 1794. |
— Dénonciation des citoyens Louis Motay , maire; Jean Durand; Pierre Vinet, officiers municipaux de la commune de Sainte-Cécile; et Jacques Pinochon, maire de la commune des Essarts, adressée au représentant du peuple Ingrand, à Luçon le 23 juillet 1794. |
Le Poiré
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— Rapport du général Jean-Baptiste Huché, le 22 juillet 1794 à Nantes au représentant en mission Bô. |
— Rapport du général Ferrand, le 23 juillet 1794 à Nantes au général Vimeux. |
— Dénonciation des citoyens Louis Motay, maire; Jean Durand; Pierre Vinet, officiers municipaux de la commune de Sainte-Cécile; et Jacques Pinochon, maire de la commune des Essarts, adressée au représentant du peuple Ingrand, à Luçon le 23 juillet 1794. |
— Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière. |
Bibliographie
modifier- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. IV, p. 36-42. texte en ligne sur google livres
- Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen 1793-1796, Les Éditions du Bocage, , p.97.
Références
modifier- Roger Dupuy, Les Chouans, p. 36
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Marseillaise
modifier« Sache que cette guerre offensive que tu nous proposes, dis-tu, pour l'honneur de la nation, et qui n'est qu'un parti extrême suggéré par le désespoir d'une contre-révolution prochaine ; sache que cette guerre, si elle coûte aux patriotes des flots de leur sang pur et généreux , pourra bien envelopper dans son crêpe funèbre les promoteurs eux-mêmes de cette mesure insidieuse. Sache enfin que si le peuple fixe une fois les yeux sur la liste nombreuse de ses mauvais rois , indigné de sa longue patience , il voudra punir dans la personne de leur imitateur actuel tous les crimes des trois dynasties ensemble[1]. »
— Révolutions de Paris, À Louis... pour la nouvelle année.
Forces en présence
modifier« Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu, sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur, sans laquelle la vertu est impuissante. La terreur n'est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible; elle est donc une émanation de la vertu : elle est moins un principe particulier qu'une conséquence du principe général de la démocratie appliqué aux plus pressants besoin de la patrie[2]. »
Bilans de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) :
- 14 juillet : 8 civils + 1 chef du JAN (l)
- 15 juillet : 2 civils (m)
- 16 juillet : 2 civils (n)
- 17 juillet : verif (o)
- 18 juillet : 1 civil (o)
- 19 juillet : 12 soldats syriens (p)
- 20 juillet : 2 civils (q)
- 21 juillet : 1 soldat syrien et 2 civils(r)
- 22 juillet : 1 soldat syrien et 1 civil (s)
- 23 juillet : 1 civil (t)
- 24 juillet : 1 rebelle (u)
- 25 juillet : aucune (v)
- 26 juillet : 2 rebelles (w)
- 27 juillet : 4 rebelles (x)
- 28 juillet : 1 civil et 1 rebelle exécuté par EI (y)
- 29 juillet : aucune (z)
- 30 juillet : 1 civil (+ 5 EI et 3 rebelles tribaux) (aa)
- 31 juillet : 3 civils (+ 3 rebelles tribaux) (ab
- 1er août : 1 civil (ac)
- 2 août : 2 soldats syriens, ? EI et 2 civils ([7])
- 3 août : 4 civils ([8])
- 4 août : 1 soldat syrien et 1 civil ([9])
- 5 août : 1 soldats syriens et 1 civil (+ 5 EI dans un bombardement à l'est)([10])
- 6 août : 1 civil ([11])
- 7 août : (18+ exécutés par EI) ([12])
- 8 août : 1 civil ([13])
- 9 août : 7 civil et 1 rebelle (+ 14 EI et tribaux) ([14])
- 10 août : 2 civils (+ 18 EI tués tribu al-Cheitat) ([15])
- 11 août : 2 civils ([16])
- 12 août :
- 13 août : 2 civils ([17])
- 14 août : 1 civil ([18])
- 15 août :
- 16 août : 2 soldats syriens et 2 civils ([19])
- 17 août : 2 civils ([20])
- 18 août : 1 soldat syrien et 1 EI ([21])
- 19 août : 1 civil ([22])
- 20 août :
- 21 août : 1 soldat syrien ([23])
- 22 août : 1 soldat syrien et 2 civils ([24])
- 23 août : 1 civil ([25])
- 24 août : 1 civil ([26])
- 25 août : 3 civils ([27])
- 26 août : 2 civils ([28])
- 27 août : 2 civils ([29])
- 28 août : 3 civils ([30])
- 29 août : 1 soldat syrien ([31])
- 30 août : 2 soldats syriens, 1 EI, 5 civils ([32])
- 31 août : 2 soldats syriens et 1 civil ([33])
- 1 septembre : 1 soldat syrien ([34])
- 2 septembre :
- 3 septembre :
- 4 septembre : 1 soldat syrien et 10 civils ([35])
- 5 septembre : 1 soldat syrien et 1 civil ([36])
- 6 septembre : 1 civil ([37])
- 7 septembre : 19 civils ([38])
- 8 septembre : 5 civils ([39])
- 9 septembre : 1 EI et 1 civil ([40])
- 10 septembre :
- 11 septembre : 1 civil ([41])
- 12 septembre : 1 civil ([42])
- 13 septembre : 1 civil ([43])
- 14 septembre : 5 civils ([44])
Total au 14 sept : 31 soldats syriens, 3 EI, 118 civils
- 16 septembre : 3 YPG et 6 djihadistes tués (a)
- 17 septembre : 5 YPG tués (b1) (b2)
- 18 septembre : 6 YPG et 5 djihadistes tués (c1) (c2)
- 19 septembre : 4 YPG et 18 djihadistes tués (d)
- 20 septembre : 8 YPG et 23 djihadistes tués (e1) (e2)
- 21 septembre : 2 YPG et 10 djihadistes tués (f)
- 22 septembre : 5 YPG et 24 djihadistes tués (g1) (g2)
- 23 septembre : inconnues (h)
- 24 septembre : 8 YPG et 12 djihadistes tués (i1) (i2)
- 25 septembre : (20 YPG et 16 djihadistes tués les 23, 24 et 25) (i)
- 26 septembre : 7 djihadistes tués (j)
- 27 septembre : 5 YPG et 9 djihadistes tués (k1) (k2)
- 28 septembre : 7 djihadistes tués (l1) (l2)
- 29 septembre : 9 YPG, 6 djihadistes et 3 civils tués (m)
- 30 septembre : 12 YPG et 1 djihadiste tués + 9 prisonniers YPG/ASL exécutés (n1) (n2)n3)
- 1er octobre : 7 YPG et 5 djihadistes tués (o1) (o2)
- 2 octobre : 7 YPG et 16 djihadistes tués (p1) (p2) (p3)
- 3 octobre : 15 YPG et 7 djihadistes tués (o1) (o2) (o3)
- 4 octobre : 12 YPG et 18 djihadistes tués (p1) (p2)
- 5 octobre : 20 YPG et 27 djihadistes tués (q1) (q2)
- 6 octobre : 16 YPG et 34 djihadistes tués (r1) (r2)
- 7 octobre : 8 YPG et 12 djihadistes tués (s1) (s2)
- 8 octobre : 15 YPG et 20 djihadistes tués (t1) (t2)
- 9 octobre : 9 YPG et 13 djihadistes tués + 4 djihadistes faits prisonniers (u1) (u2) (u3)
- 10 octobre : 6 YPG et 21 djihadistes tués (v1) (v2)
- 11 octobre : 8 YPG et 36 djihadistes tués (w1) (w2)
- 12 octobre : 5 YPG et 14 djihadistes tués (x)
- 13 octobre : 6 YPG et 9 djihadistes tués (y)
- 14 octobre : 5 YPG et 7 djihadistes tués (z1)(z2)
- 15 octobre : 6 YPG et 10 djihadistes tués (aa)
- 16 octobre : 3 YPG et 5 djihadistes tués (ab)
- 17 octobre : 3 YPG et 14 djihadistes tués (ac1) (ac2)
- 18 octobre : 7 YPG et 16 djihadistes tués (ad1) (ad2)
- 19 octobre : inconnues (ae)
- 20 octobre : 5 YPG et 12 djihadistes tués (af)
- 21 octobre : 6 YPG et 18 djihadistes tués (af1) (af2)
- 22 octobre : 3 YPG et 7 djihadistes tués (ag)
- 23 octobre : 6 YPG et 10 djihadistes tués (ah)
- 24 octobre : 8 YPG et 17 djihadistes tué (ag1) (ag2)
- 25 octobre : 3 YPG et 8 djihadistes tués (ah)
- 26 octobre : 5 YPG et 14 djihadistes tués (ai1) (ai2)
- 27 octobre : 4 YPG et 10 djihadistes tués (aj)
- 28 octobre : (ak)
- 29 octobre : (al1) (al2)
- 30 octobre : (am1) (am2)
- 31 octobre : (an)
- 1er novembre : ? YPG et 5 djihadistes tués (ao)
- 2 novembre : (ap1) (ap2)
- 3 novembre : (aq1) (aq2)
- 5 novembre : (as1) (as2)
- 6 novembre : (at)
- 7 novembre : (au1) (au2)
- 8 novembre : (av1) (av2)
- 9 novembre : (aw)
- 10 novembre : (ax1) (ax2)
- 11 novembre : (ay)
- 12 novembre : (az)
- 13 novembre : (ba)
- 14 novembre : (bb1) (bb2)
- 15 novembre : (bc)
- 16 novembre : (bd)
- 17 novembre : (be)
- 18 novembre : (bf)
- 19 novembre : (bg1) (bg2)
- 20 novembre : (bh1) (bh2)
- 21 novembre :djihadistes tués (bi)
- 22 novembre : (bj)
- 23 novembre : (bk)
- 24 novembre : (bl)
- 25 novembre : (bm1) (bm2)
- 26 novembre : (bn)
- 27 novembre : (bo)
- 28 novembre : (bp1) (bp2)
- 29 novembre : (dont ceux tués dans les bombardements de la coalition) (bq1) (bq2)
- 30 novembre : (br)
- 2 décembre : (bs)
- 3 décembre : (bt)
Syrie
modifierRoués de coups, torture à l'électricité, ongles arrachés[3].
Le , les détenus de la prison de Homs se soulèvent[4]
Liens externes
modifierTémoignages particuliers
modifier- Slate : A l'intérieur des prisons syriennes: le récit d'une journaliste d'Al-Jazeera, témoignage de Dorothy Parvaz, journaliste d'Al Jazeera.
- Le Figaro : Un Belge témoigne de l'horreur des prisons syriennes, témoignage de Pierre Piccinin da Prata.
http://www.lapresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/syrie/201404/14/01-4757479-lonu-denonce-la-torture-generalisee-dans-les-prisons-syriennes.php http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20131107.OBS4573/infographie-syrie-tortures-et-supplices-dans-le-bagne-de-bachar.html
http://www.france24.com/fr/20140121-assad-massacres-syrie-tortures-prisons-detenus-qatar/
D'Autichamps
modifierBataille de Fougères
modifierDate | |
---|---|
Lieu | Fougères |
Issue | Victoire vendéenne |
Républicains | Vendéens |
• Simon-Pierre Brière • Alexandre d'Obenheim |
• Henri de La Rochejaquelein • Jean-Nicolas Stofflet • Prince de Talmont |
6 500 hommes[5],[6] | 30 000 hommes[7] 30 à 50 canons[8],[7] |
200 à 600 morts[12],[13] 400 à 800 prisonniers[14],[15] |
inconnues |
Coordonnées | 48° 21′ 09″ nord, 1° 11′ 55″ ouest | |
---|---|---|
- Mémoires de Poirier de Beauvais, p.166-171.
- J. BARREAU, Le passage des Vendéens de Laval à Fougères (31 octobre - 4 novembre 1793). n4 161-176
- Bulletin et mémoires de la société archéologique et historique de Fougères T27 91-109 T36-37 219-226 T41 105-140
- Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote (1793-1800), Tome III, édition Paul Dupont, 1893-1895, p.259.
Déroulement
modifier- Arrivée devant Fougères le 3 novembre à quatre heures de l'après-midi (Pautrel p.139)
- La cavalerie vendeéenne entre probablement par la porte Saint Sulpice, prend la prison et délivre 300 captifs vendéens selon Crétineau-Joly (pris à Ernée ???) (Le Bouteiller 221)
- Du haut de la porte Saint Léonard, les rep constatent la prise de la porte Saint-Sulplice, panique, fuite dans toutes les directions retraite coupée rue de la Pinterie, porte roger comblée et infranchissable (Aubrée Lescure 153-154)
- Les combats ont duré quatre heures selon la marquise de la Donnissan, belle-mère du général Lescure (citation) (Lescure Aubrée 155)
- Rep réfugiés à l'hopital sauvés par la mère des Augustines de Saint Nicolas (Pautrel 142)
- déroute générale vers Rennes et Vitré, exécutions sommaires (Lemas p.60-61) (Le Bouteiller 222-224)
- D'atres sont faits prsionniers et épargnés notamment à l'hospice Saint nicolas près de Saint Leonard (Le Bouteiller 225-226) (Aubrée Lescure 162)
- 1re réunion des administartreurs de Fougères le 14 décembre (Le Bouteiller 224)
- Fin de la bataille probablement vers 5 ou 6 heures, la Garde nationale de Fougères est à Rennes(Pautrel 148)
Chouannerie
modifierLa retraite des Vendéens ne ramènent cependant pas la paix dans le pays de Fougères ni dans l'ensemble des régions au nord de la Loire[16]. Celles-ci continuent d'être parcourues par des insurgés qui sont bientôt désignés par le nom de « Chouans »[16]. Formées autour d'un noyau de combattants aguerris de la « Petite Vendée », les Chouans pratique une sorte de guérilla qui naît dans les zones parcourues par les Vendéens, puis qui s'étend à travers la Bretagne, le Maine, l'Anjou et une partie de la Basse-Normandie[16]. La Virée de Galerne est à l'origine directe de la chouannerie[16].
Fin décembre 1793, le jeune Aimé Picquet du Boisguy réapparaît dans le pays de Fougères après avoir quitté les Vendéens à la fin de la bataille du Mans, en compagnie de 80 rescapés[17],[18]. Bien qu'âgé de seulement 17 ans, il devient le chef incontesté des Chouans de la région. À partir de février 1794, la rébellion commence à se manifester véritablement dans le pays de Fougères, lorsque Boisguy mène des rassemblements de plusieurs centaines d'hommes et commence à s'attaquer à des communes et des cantonnements patriotes[19]
Le , les conventionnels Dubois-Crancé, Alquier et François-Primaudière écrivent depuis Rennes au Comité de salut public : « Les districts de Vitré, Fougères et La Guerche sont gangrenés. [...] La chouannerie est la maladie pédiculaire du pays. [...] Là où il y a un homme, il y a un chouan de fait ou d'intention. Les patriotes y sont dans une excessive minorité »[20],[21]. Les combats dans la région vont durer jusqu'en 1800[16]
« A l'époque du passage des Vendéens par Mayenne, la garnison de Fougères était composée d'un bataillon de chasseurs, trois bataillons de volontaires, une compagnie détachée de canonniers, et trois à quatre mille hommes pris parmi les gardes nationales de Mortain, Vire, Coutances, Granville, etc., etc., dont la moitié n'était armée que de piques.
Le 3, les chasseurs d'Imbert furent envoyés à Ernée que venaient d'abandonner des bataillons de réquisition; ils devaient être soutenus par d'autres bataillons placés à moitié distance.
Arrivant à Ernée, ces chasseurs trouvèrent quelques soldats de l'avant-garde vendéenne qui s'étaient déjà logés; ils les chargèrent et les poursuivirent pendant un gros quart d'heure; mais ils furent bientôt arrêtés par l'avant-garde de l'ennemi et ne tardèrent pas à être repoussés vigoureusement : il n'en revint pas la moitié à Fougères.
Cet événement répandit de l'inquiétude dans cette place; la garnison passa la nuit au bivouac. Des pièces de campagne furent placées à toutes les portes, on acheva quelques retranchemens commencés beaucoup trop tard et suivis avec trop peu de moyens. Deux bataillons furent portés plus d'une lieue en avant sur le chemin d'Ernée. L'ingénieur, qui déjà avait désapprouvé dans le conseil la marche des chasseurs sur Ernée , fit faire une coupure sur la route , à peu de distance de la ville et fit dire au général et aux commandans des bataillons avancés qu'il serait avantageux de se replier et de se tenir en défense à la hauteur de cette coupure. Cet avis ne fut pas suivi.
L'armée vendéenne, qui avait passé la nuit à Ernée, marche sur Fougères et commence son attaque le 4 vers trois heures du soir. Les bataillons avancés sont bientôt repoussés ; on ne leur laisse pas le temps de se reformer en deçà du retranchement fait derrière eux pendant la nuit. Ils rentrent avec précipitation par la porte de Vitré. Les troupes destinées à la défense de ce poste et de ses environs, les voyant traverser la ville avec rapidité, s'ébranlent et quittent leur poste. L'ingénieur les rallie ; le poste est bien défendu pendant plus d'un quart d'heure; mais une autre entrée ayant été forcée beaucoup plus vite, environ quatre cents hommes se réfugient dans un vieux château sans défense, et plus de cent se cachent dans les greniers ou les caves des particuliers ; le reste prend la fuite de tous les côtés.
Les Vendéens traitèrent en prisonniers de guerre la plus grande partie des militaires retirés dans le château ; ils se contentèrent de leur couper les cheveux ; mais ils traitèrent tous les autres avec une barbarie capable de leur faire conserver le nom de brigands jusque-dans les siècles les plus reculés. Dès qu'ils les découvraient dans une maison , ils les conduisaient dans la rue et les fusillaient sans miséricorde.
Personne à Fougères n'avait une idée nette de la force de l'armée catholique. Il aurait fallu, pour défendre cette ville , plus de canons , plus de munitions de guerre et de bouche; avoir huit jours devant soi pour élever quelques redoutes et faire des abattis , et surtout beaucoup de soldats. Il eut beaucoup mieux valu réunir des forces considérables du côté de Rennes avant de livrer le moindre combat.[22]. »
— Récit d'Alexandre Magnus d'Obenheim
« Fougères est pris. Nos troupes en désordre se replient partie sur Rennes, partie sur Avranches. La déroute est totale. L'armée rebelle forte de 15 000 hommes d'infanterie et de 600 de cavalerie a attaqué à 3 heures de l'après-midi sur trois colonnes. La ville n'était occupée que par 3 500 hommes.
400 chasseurs du 19e régiment ont été tués, avant-hier, à l'affaire malheureuse d'Ernest (Ernée), qui est tombée au pouvoir des brigands.
La compagnie des canonniers du Contrat Social perdit 25 hommes et ses canons.
On assure que les compagnies de grenadiers de Coutances n'ont pas souffert.
On dit que l'armée de Mayence poursuit vigoureusement l'ennemi et qu'elle est dans ce moment à Laval. Mais cette nouvelle n'est que conjecturale.
Nous venons de tenir un Conseil général militaire où étaient les représentants du peuple et les généraux. On y a arrêté des mesures pour la défense de Rennes.
On désire réunir l'armée de Mayence avec les troupes qui sont ici et à Vitré, et qui sont au nombre de 7 à 8 milles hommes.
Les citoyens Garain et Peyre sont arrivés ici, le 1er, de ce jour, le second, d'avant hier.
Je vous expédierai un courrier dès que je saurai la marche de l'ennemi[23]. »
— Lettre du commissaire délégué par le représentant du Peuple, dans le Département d'Ille-et-Vilaine aux citoyens administrateurs du Département de la Manche à Coutances. Signé Mithois, le 4 novembre 1793.
« J'ai été volontaire en résultance de la loi du 24 février dernier sur le recrutement. J'ai été incorporé dans le bataillon de la Côte-d'Or, compagnie de Cheneta. Lors de l'invasion des brigands à Ernée, mon bataillon était à Fougères. Nous marchâmes vers eux ; le combat, quoique nous fussions en nombre inférieur, puisque nous n'étions pas trois mille hommes et que l'ennemi se présentait avec des forces d'environ dix mille hommes, fut opiniâtre et sanglant. J'ai combattu, pour mon compte, pendant environ cinq heures ; il y a eu une grande boucherie des brigands. Nous perdîmes aussi du monde ; mais un nommé Bachelet, qui commandait soit en second ou autrement, lorsqu'il y eut eu huit coups de canon tirés et deux décharges de mousqueterie de faites, cria : « Sauve qui peut !» Alors toute notre armée se débanda. Le déposant déclare que le nommé Bachelet rentra dans la ville de Fougères, reçut une balle à la tête et qu'il est mort de cette blessure.
Le déposant, rentré également dans Fougères, fut fait prisonnier sur le champ de bataille, avec huit de ses camarades de sa compagnie. Il fut atteint par trois ennemis qui le sommèrent de se rendre et aussitôt le saisirent. L'un d'eux lui lâcha un coup de plat de sabre sur les reins avec une telle force que le déposant a encore de la peine à marcher.
Ces brigands me désarmèrent sur la place, devant l'arbre de la Liberté; ensuite me conduisirent sous la boucherie, où je restai pendant environ une heure, et ensuite me conduisirent au château avec environ deux à trois volontaires, qui avaient été comme moi faits prisonniers. Arrivés, on nous dépouilla, et nos habits furent mis en morceaux. Enfermés dans le château, nous y avons resté trois jours sans pain ; le quatrième, on nous apporta un pain de six livres pour cent cinquante hommes que nous étions dans un appartement, avec un peu d'eau. J'ai resté enfermé pendant six jours, et le septième, à six heures, on m'a délivré un soi-disant passeport, j'ai parti aussitôt que j'en ai été saisi pour me rendre au district de Carentan, pour m'informer des administrateurs du parti que j'avais à prendre dans les circonstances[24]. »
— Témoignage de Jean Lesourdain, volontaire du 6e bataillon de la Côte d'Or, signé devant le Comité de surveillance de Saint-Lô, non daté.
« Je viens de Fougères, où j'ai été fait prisonnier dimanche dernier. Les brigands m'ont enlevé mon fusil, mon habit et m'ont coupé les cheveux. Ils m'ont arraché mon casque et ont marché dessus. Ils m'ont proposé de servir avec eux. Sur mon refus de marcher contre les nôtres, ils m'ont fait mettre au château, où je suis resté jusqu'à mercredi soir, ils m'ont donné un billet, dont suit copie, après m'avoir fait promettre que je ne servirais plus contre eux et m'avoir fait crier : « Vive le Roy ! », ce que je n'ai fait que pour sauver ma vie car ils allaient me fusiller.
La ville de Fougères était pleine ; ils venaient dans les campagnes, comme des chasseurs. Il y avait beaucoup de paysans, ils étaient pour la plupart armés de fusils de chasse. Les sentinelles qui nous gardaient m'ont dit qu'ils avaient plus de 1 500 prêtres dans leur armée, qu'ils avaient 18 pièces de canon. Ils faisaient un feu d'artifice et de mousqueterie soutenu dans la ville. Les bourgeois de Fougères tiraient sur nous par les fenêtres ; ils disaient aux brigands : « Mes amis, il y a longtemps que nous vous attendions. » Les brigands ont fusillé tous ceux qu'ils ont pu reconnaître comme anciennement servi. Ils en prirent une vingtaine dans la chambre où nous étions et les fusillèrent dans la cour. Je ne dois la vie qu'à une femme que les républicains avaient incarcérée et qui demanda grâce pour moi et pour mes camarades.
Les brigands disaient qu'ils allaient à Rennes et de là à Saint-Malo, qu'il fallait que sous peu ils eussent un port de mer et qu'ils auraient ensuite la France entière. Au surplus ils ont prodigieusement perdu du monde, sans que je puisse en fixer le nombre[25]. »
— Témoignage de Sinion, volontaire du 6e bataillon de la Côte d'Or, signé devant le Comité de surveillance de Saint-Lô, le 9 novembre 1793.
« A la prise de Fougères les généraux s'étant laissé entraîner par leur ardeur à la poursuite des bleus, l'officier chargé de la garde des prisonniers, ayant à se plaindre de la cruauté de quelques-uns, voulut user de représailles, et dans un moment de fureur il ordonna de fusiller ces malheureux républicains. On vint sur le champ m'en avertir, je courus aussitôt au lieu ou devait se faire l'exécution ; il me semblait que le nom que je portais me donnait le droit et le pouvoir de prévenir cette barbarie ; je rappelai les dernière paroles de M. de Bonchamp sur son lit de mort ; je menaçais l'officier de le faire justement fusiller lui-même par les Vendéens qui m'avaient suivie, s'il commettait une action si lâche, si cruelle et si contraire aux lois de la guerre. Les prisonniers, en apprenant que j'étais la veuve du héros que pleurait l'armée, m'entourèrent et se jetèrent à mes pieds : j'obtins pour eux ce que je demandais[26],[27]. »
« Le 2 , au matin , l'armée se mit en marche pour Ernée, où elle entra après une escarmouche qui coûta la vie à une centaine de républicains et à quelques brigands, qui s'emparèrent de tout le matériel de l'ennemi, abandonné dans les travaux pratiqués en ayant de la ville.
Le 3, elle se porta sur Fougères, où la résistance, plus marquée, produisit des morts et des blessés des deux côtés, proportionnés à la défense. Entre les prisonniers faits dans le château, quelques-uns furent acquittés et d'autres fusillés; j'en ignore la cause, si je ne l'attribue, pour les premiers, à quelques amis qui les réclamèrent, et, pour les autres, à la récidive d'être pris les armes à la main, au mépris de leur serment de ne plus tes porter pour ta république durant la guerre : afin de reconnaître ces derniers , on leur coupait les cheveux, ce qui ne les sauvait pas de l'obligation de servir. Ce fut en entrant à Fougères, que le général de Lescure, blessé mortellement à la dernière affaire de Cholet , rendit le dernier soupir dans sa voiture. L'on simula son inhumation dans cette ville , pour soustraire ses restes mortels aux républicains : ils ne furent réellement confiés à la terre qu'à Avranches, sans faste et sans cérémonial. Le bruit s'étant répandu que l'ennemi harcelait l'arrière-garde et ne faisait de quartier à personne, suivant son usage, l'on demanda des hommes de bonne volonté pour s'y porter. Ces deux villes n'étant distantes que de cinq lieues l'une de l'autre, environ deux cents fantassins, avec quelques cavaliers, rétrogradèrent sur Ernée : c'était une fausse alerte.
En revenant à l'armée , nous couchâmes à la Pélerine, petit bourg limitrophe du Bas-Maine et de la Bretagne. Le hasard me fit loger dans le presbytère, encombré de malades, de blessés, de vieillards, de femmes et d'enfants de tout âge et de toutes conditions, sans pain et sans vêtements. Ces infortunées victimes, réfugiées dans tous les coins de cette maison, les unes couchées par terre, à défaut de lit, les autres assises sur leurs sabots (faute de chaises ou de bancs), trop heureuses d'en avoir, ne cessèrent, toute la nuit, de pleurer, de gémir et de se questionner mutuellement sur le sort de ceux qui les intéressaient. « Ne pourriez-vous me donner des nouvelles de mon mari, de ma femme, de mon fils, de ma fille?etc. ,etc. , » demandait un moribond. «Savezvous ce que sont devenus mon père, ma mère, mon frère, ma sœur ?» demandaient d'autres, regardant leur fin prochaine comme un bienfait de la Providence. — Votre mari , blessé à telle affaire, tombé au pouvoir de l'ennemi, a été massacré à tel endroit ; votre père a fini dans tel lieu ; votre femme, votre fils, votre fille, sur pris à ont été égorgés après les outrages ordinaires, répondaient d'autres. Enfin ce ne fut qu'un dialogue déchirant jusqu'au matin, augmenté par les cris de pauvres enfants de tout âge, demandant du pain à leurs malheureux parents réduits, peut-être depuis plusieurs jours, à ne vivre que de légumes, de racines crues , faute d'ustensiles de cuisine où les faire cuire, plus souvent de fruits à cidre recueillis dans les champs ou les vergers : combien de fois n'ai-je pas partagé cet ordinaire ! A notre approche, l'ennemi détruisait ce qu'il ne pouvait emporter, suivant les cruelles lois de la guerre, de sorte qu'il ne restait à ceux qui suivaient, que ce qui lui était échappé. Que l'on juge des ressources de l'arrière-garde et des malheureux traînards! La déplorable retraite de Moscou, si malheureusement célèbre dans les annales de l'empire , n'a été que la seconde représentation de la situation affreuse de cette armée, sous le rapport de l'existence ; plus tard , elle en sera l'image frappante, sous celui du découragement, de la désorganisation , de la frayeur , etc. , etc.
Pauvre de Blacas! tuteur du débonnaire Louis XVIII; et vous, grands du jour! qui ravalez si dédaigneusement ces victimes de leur foi et de leur héroïque constance , où étiez-vous dans ces jours de douleur et d'agonie quotidienne? —Que n'étiez-vous dans cet affreux moment,Premiers acteurs sur la scène tragique !Vous sauriez mieux juger le dévouement ,Des insurgés contre la république. Vous leur rendriez plus de justice, et vous serviriez mieux vos maîtres.
A son passage dans la Mayenne , l'armée Vendéenne était approximativement évaluée à deux cent mille âmes, combattants ou bouches inutiles; ces dernières étaient portées à cent vingt mille hommes, non compris quatre mille ecclésiastiques ; restait donc soixante-seize mille hommes portant les armes ou en état de les porter. Je ne crois pas être dans l'erreur en affirmant ici que, dans les affaires les plus sérieuse où je me suis trouvé, il n'y en avait pas la moitié d'engagés, beaucoup étant obligés de rester près des leurs pour soigner les malades, les blessés, pourvoir à leur subsistance, à celle de leurs enfants, et porter ces derniers sur des routes impraticables, défoncées par la cavalerie et le matériel des deux partis, indépendamment des coupures et des fréquents abattis d'arbres de toutes espèces, pour embarrasser les chemins. Il n'était pas rare de voir un malheureux père, en sabots, porter deux enfants à la fois sur ses bras et sur son dos. Comment se battre avec un tel fardeau? Comment faire le service avec de telles charges? Il fallait les tuer, m'a dit une fois quelqu'un d'un beau nom, que je m'abstiens de nommer : c'était un franc royaliste, mais il n'était pas père.
À peine était-il jour que je quittai la Pélerine, sans boire ni manger, tout épuisé, bien résolu de ne plus revenir à l'arrière-garde , quelque fût l'événement. En rentrant à Fougères, avec une dame brune montée sur un petit cheval blanc et fondant en larmes, j'entendis une femme lui dire— « Madame, l'argenterie est dans la voiture. » — Ce n'est pas l'argenterie qui m'occupe, répondit-elle. J'ai toujours pensé que ce pouvait être Madame de Lescure, dont le mari était expirant[28]. »
— Mémoires de Robert Julien Billard de Veaux
« Nous marchons sur Mayenne. Il n'y eut que peu de résistance de la part de la garde nationale qui était obligée de se défendre pour ne pas tomber sous le coup de la loi de la Terreur. Nous n'y restâmes qu'un jour, puis nous marchâmes sur Fougères, jolie petite ville où 2 000 Républicains, bien retranchés, nous attendaient avec 2 pièces de canon. Après un combat opiniâtre de part et d'autre, la ville fut prise, et tous les soldats qui s'étaient réfugiés au château furent passés au fil de l'épée. C'est en cette ville que fut enbaumé M. de Lescure, qui avait été blessé mortellement à l'affaire de Mortagne ; je puis me rappeler qu'on l'emmena dans une voiture ; il y mourut et fut inhumé en l'église de Fougères. On marcha sur Ernée, où il y avait plusieurs bataillons, qu'on appelait le 1er et le 2e bataillon de la Côte d'Or. Ils furent battus complètement[29]. »
— Mémoires de Louis Monnier
« Six mille Républicains voulurent défendre Fougères, ils avaient fortifié le cimetière de Saint-Léonard et réparé les anciens murs de la ville ; du Boisguy, qui connaissait les lieux, dirigea l'attaque des Bretons et contribua beaucoup à la prompte occupation de cette ville, d'où peu d'ennemis réussirent à se sauver. Le château fut également pris de vive force ; M. Putaud, médecin à Fougères, demanda et obtint des chefs vendéens la grâce de quinze cents hommes qui formaient la garnison : ils furent renvoyés à Rennes, après avoir fait la promesse ordinaire de ne plus servir contre l'arme royale.
Peu de jour après, ce malheureux médecin fut pris lui-même par les Républicains, avec M. du Hil, et condamné à mort : il fut guillotiné à Rennes, gardé peut-être par ceux qui lui devaient la vie.
La troupe des du Boisguy s'accrut considérablement à Fougères. Leur mère et leur sœur continuèrent de les suivre, dans l'espoir de pouvoir passer en Angleterre, avec les femmes de la Vendée qui encombraient l'armée et gênaient ses opérations. Ce fut le principal motif qui décida le marquis de la Rochejaquelein à attaquer Granville, pour s'assurer d'un port de mer[30]. »
— Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand
« On ne pouvoit rester à Laval malgré la victoire remportée parce que sept routes y conduisoient et que l'on pouvait être attaqué sur toutes. Il fut décidé dans le Conseil d'aller à Rennes ; mais des espions ou des gens intéressés firent changer la marche. L'armée prit la route de Mayenne. A Fougères la résistance dura quatre heures. Il y avoit de retranchements, un château qui pouvoit se déffendre plus longtemps. Je me rappelle avec effroi que j'entrois pelle melle avec les soldats. On tuoit auprès de moi ; on fracassoit les portes pour entrer dans les maisons. J'étois entrainée par mon cheval ; je n'avois plus la force de le tenir. Dans une grande rue plusieurs mourans demandoient des prêtres, une chaise couvroit la tête du blessé et le prêtre à terre l'écoutoit. Jamais, jamais ce tableau ne s'effacera de sa mémoire. L'armée se reposa trois jours à Fougères. On fit grâce à 800 hommes, qui étoient dans le château. Le pauvre M. de Lescure ne put survivre à ses douleurs que jusqu'à Ernée. Il mourut le mettant dans sa voiture. La malheureuse femme en fut très malade à Fougères. Une saignée faite à propos la rétablit ; l'instint de sa conservation lui rendit ses forces. Elle étoit alors grosse de quatre mois[31]. »
— Mémoires de la marquise Marie Françoise de Donnissan
« Pendant sept heures j'escortai la voiture à cheval, par la pluie. En approchant de Fougères, nous trouvons la ville prise ; on y a avait tué six cents hommes. Il y avait des retranchements très forts, faits avec des arbres et du gazon, nos gens avaient pratiqué à la hâte une brèche pour le passage de la voiture. Nous étions partis d'Ernée les derniers, tous les chariots, canons, caissons se trouvaient devant nous ; la nuit était très obscure ; au milieu de la foule, de tout cet encombrement de monde et de bagages, nous voyons que nous serrons arrêtés plus de deux heures[32]. »
— Mémoires de Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein
« L'armée partit donc de Laval et se porta le 1er novembre sur Mayenne, route d'Alençon. Vingt et quelques mille hommes, composés en majeure partie de la masse de la ville et des paroisses voisines, ne nous attendirent pas, quoiqu'ils eussent différents travaux en avant et loin de Mayenne. Le voisinage de Laval le bruit des victoires sanglantes que nous avions remportées les avaient tellement remplis d'effroi que, sur l'avis de notre marche, toute cette armée se débanda plus de deux heures avant notre arrivée. Ainsi, il n'y eut pas un coup de fusil de tiré ; nous vîmes seulement quelque cavalerie près de la ville, qui dès qu'elle put nous apercevoir, prit au galop la route d'Alençon.
De Mayenne nous fûmes à Ernée. L'armée, sachant qu'il n'y avait pas de troupes à cet endroit, marcha avec négligence en colonne nullement serrée, avec une avant-garde composée de six pièces de canon, dont les caissons étaient à grande distance, et n'ayant que quelques cavaliers ; l'infanterie de l'avant-garde également éloignée, absolument sans ordre, et la tête du corps d'armée environ à trois lieues. Les premiers cavaliers, qui s'étaient pressés d'arriver à Ernée pour choisir des logements, avaient à peine attachés leurs chevaux, qu'une alerte leur apprit que l'ennemi venant par Fougères s'emparait déjà de la ville du côté opposé. Ils n'eurent que le temps de remonter sur leurs chevaux et de sortir sans accident pour aucun. Les républicains les poursuivirent, et vinrent à notre rencontre avec deux pièces de canon ; c'était quelques régiments parmi lesquels étaient les Calvados, que l'on avait abusé sur notre nombre, et qui ignoraient le résultat des batailles de Laval, etc. J'étais dans ce moment avec l'artillerie d'avant-garde sur une hauteur près d'Ernée qui la domine sans le voir ; la route en cet endroit était coupée, sauf le passage d'une voiture. Le peu de cavalerie qui était avec nous nous avait passé cette coupure et se tenait en avant. Je dis à l'officier qui la commandait que, si elle était obligée de se replier, ce fossé derrière elle pourrait occasionner du désordre et de l'embarras. La cavalerie repassa donc cette coupure, s'y trouvant à l'abris soit par la jetée des terres au bord, soit parce que la route va en descendant. Je fis avancer quatre pièces de canon pour répondre à celui des républicains ; leur infanterie arriva jusqu'à demi-portée de fusil, n'osant s'approcher davantage. La route descendant et masquée par le fossé, ils ne pouvaient voir le peu que nous étions. À mesure que nos gens arrivaient, je fais faisais garnir les fossés et les haies à droite et à gauche ; mais à peine la moitié de l'avant-garde était-elle réunie qu'elle se précipita, sans qu'on pût la faire attendre, sur les pièces et les troupes ennemies. La cavalerie alors chargea, et le tout fut culbuté à la minute. Beauvollier et moi nous nous jetâmes dans notre infanterie sur la gauche de la route, poursuivant les républicains avec elle jusque dans Ernée, qu'ils ne firent que traverser dans le plus grand désordre. Après le passage de cette petite ville, on fit éprouver de grandes pertes à ces régiments, surtout les Calvados furent presque anéantis. Dans la mêlée, un homme par sa figure me parut être Allemand. Comme ils nous rendaient de bons services, nous avions toujours soin de les épargner.
— Sind sie Deutsch? lui dis-je.
— Ia, mein herr, ia, ia, me répondit-il.
J'ordonnai qu'on ne lui fit pas de mal ; il était temps, car il avait déjà reçu des coups de sabre sur la tête, que son chapeau avait heureusement parés.
Imof l'interrogea en allemand ; il se trouva qu'il était Suisse comme lui, et, je crois, non loin de son canton.Je demande à cet homme s'il sera bon royaliste. Il me dit que oui.Je lui propose de rester à mon service. Cela lui fait plaisir.Je me figurais vraiment avoir un bon serviteur pour toute la vie, l'ayant ainsi sauvé de la mort ; mais trois jours après il était déjà avec les républicains.
D'Ernée, nous fûmes, le 4 novembre, à Fougères. Nous n'y entrâmes pas aussi aisément que dans la dernière ville que nous quittions, il s'en fallut de beaucoup. Un ennemi aguerri, distribué avec beaucoup d'ordre et d'intelligence dans tous les jardins et haies à l'entrée de Fougères, nous fit éprouver un rude combat ; mais sa résistance fut vaine : après trois heures d'attaque tout fut emporté. Il y avait des pièces de canon à chaque avenue, elles furent presque toutes enlevées, les unes de front, les autres à revers, et presque tous les canonniers tués à leurs pièces. Les républicains perdirent beaucoup de monde ce jour-là ; cependant, la chaleur du combat passée, on fit des prisonniers dont le nombre fut d'environ huit cents. On se contenta de faire fusiller ceux que l'on reconnut pour l'avoir déjà été, et qui avaient manqué à leur serment ; on grâcia les autres, lesquels demandèrent à servir avec nous. Je priai qu'on me les donnât, afin d'essayer à en tirer un bon parti : on me les accorda sur-le-champ. Comme je voulais être sûr de n'avoir que des gens de bonne volonté, je fus à la prison leur dire que leur demande de servir le Roi était accordée, mais qu'avant d'être incorporés aux royalistes j'étais chargé de leur annoncer qui ceux qui voudraient s'en retourner chez eux, en prêtant serment de ne plus porter les armes contre nous, le pourraient, leur promettant un passeport. Et les faisant tous mettre de côté, j'ajoutai : — Que ceux qui veulent des passeports passent du côté opposé.Ils passèrent tous, excepté une chambrée qui fit tout le contraire, persistant donc à vouloir servir. Cela me parut suspect ; je pensais qu'ils s'étaient peut-être promis de ne pas se quitter. J'eus l'attention de leur faire porter exactement du pain, ce qui était beaucoup, car nos gens en manquaient, et de donner les passeports promis. Quant à ceux qui avaient demandé du service, ils désertèrent dès le premier jour de marche, quand nous sortîmes de Fougères.
Notre constance et celle de nos soldats à faire des prisonniers, quand le parti opposé n'épargnait même pas nos blessés aux hôpitaux, est vraiment une générosité qui ne peut s'exprimer.Il existe sans doute encore une infinité de soldats républicains qui peuvent attester de la vérité de ces preuves multipliées d'humanité.
Ce fut en allant d'Ernée à Fougères que mourut Lescure des suites de la blessure qu'il avait reçu à la bataille sous Cholet. Sa femme, qui lui était tendrement attaché, pour ne pas s'en séparer même après la mort, voulut que son corps dans une voiture suivit l'armée. Le général de Donnissan, son père, le fit enlever à l'insu de sa fille, à Pontorson. Cette mort apporta encore des incertitudes dans nos affaires, et à Fougères, il y eut des débats pour savoir si décidément l'on prendrait la route de la Normandie en passant par Dol, ou celle de Rennes.
Ce qui parut déterminer, ce fut la nouvelle que l'on reçut du secours promis qui nous arrivait d'Angleterre, si nous pouvions nous assurer d'un port »
[33].|Mémoires de Bertrand Poirier de Beauvais}}
+ Rolin, Gibert, et Pauline Gontard des Chevalleries.
« A l'époque du passage des Vendéens par Mayenne, la garnison de Fougères était composée d'un bataillon de chasseurs, trois bataillons de volontaires, une compagnie détachée de canonniers, et trois à quatre mille hommes pris parmi les gardes nationales de Mortain, Vire, Coutances, Granville, etc., etc., dont la moitié n'était armée que de piques.
Le 3, les chasseurs d'Imbert furent envoyés à Ernée que venaient d'abandonner des bataillons de réquisition; ils devaient être soutenus par d'autres bataillons placés à moitié distance.
Arrivant à Ernée, ces chasseurs trouvèrent quelques soldats de l'avant-garde vendéenne qui s'étaient déjà logés; ils les chargèrent et les poursuivirent pendant un gros quart d'heure; mais ils furent bientôt arrêtés par l'avant-garde de l'ennemi et ne tardèrent pas à être repoussés vigoureusement : il n'en revint pas la moitié à Fougères.
Cet événement répandit de l'inquiétude dans cette place; la garnison passa la nuit au bivouac. Des pièces de campagne furent placées à toutes les portes, on acheva quelques retranchemens commencés beaucoup trop tard et suivis avec trop peu de moyens. Deux bataillons furent portés plus d'une lieue en avant sur le chemin d'Ernée. L'ingénieur, qui déjà avait désapprouvé dans le conseil la marche des chasseurs sur Ernée , fit faire une coupure sur la route , à peu de distance de la ville et fit dire au général et aux commandans des bataillons avancés qu'il serait avantageux de se replier et de se tenir en défense à la hauteur de cette coupure. Cet avis ne fut pas suivi.
L'armée vendéenne, qui avait passé la nuit à Ernée, marche sur Fougères et commence son attaque le 4 vers trois heures du soir. Les bataillons avancés sont bientôt repoussés ; on ne leur laisse pas le temps de se reformer en deçà du retranchement fait derrière eux pendant la nuit. Ils rentrent avec précipitation par la porte de Vitré. Les troupes destinées à la défense de ce poste et de ses environs, les voyant traverser la ville avec rapidité, s'ébranlent et quittent leur poste. L'ingénieur les rallie ; le poste est bien défendu pendant plus d'un quart d'heure; mais une autre entrée ayant été forcée beaucoup plus vite, environ quatre cents hommes se réfugient dans un vieux château sans défense, et plus de cent se cachent dans les greniers ou les caves des particuliers ; le reste prend la fuite de tous les côtés.
Les Vendéens traitèrent en prisonniers de guerre la plus grande partie des militaires retirés dans le château ; ils se contentèrent de leur couper les cheveux ; mais ils traitèrent tous les autres avec une barbarie capable de leur faire conserver le nom de brigands jusque-dans les siècles les plus reculés. Dès qu'ils les découvraient dans une maison , ils les conduisaient dans la rue et les fusillaient sans miséricorde.
Personne à Fougères n'avait une idée nette de la force de l'armée catholique. Il aurait fallu, pour défendre cette ville , plus de canons , plus de munitions de guerre et de bouche; avoir huit jours devant soi pour élever quelques redoutes et faire des abattis , et surtout beaucoup de soldats. Il eut beaucoup mieux valu réunir des forces considérables du côté de Rennes avant de livrer le moindre combat.[22]. »
— Récit du capitaine républicain Alexandre Magnus d'Obenheim
« Nous marchons sur Mayenne. Il n'y eut que peu de résistance de la part de la garde nationale qui était obligée de se défendre pour ne pas tomber sous le coup de la loi de la Terreur. Nous n'y restâmes qu'un jour, puis nous marchâmes sur Fougères, jolie petite ville où 2 000 Républicains, bien retranchés, nous attendaient avec 2 pièces de canon. Après un combat opiniâtre de part et d'autre, la ville fut prise, et tous les soldats qui s'étaient réfugiés au château furent passés au fil de l'épée. C'est en cette ville que fut enbaumé M. de Lescure, qui avait été blessé mortellement à l'affaire de Mortagne ; je puis me rappeler qu'on l'emmena dans une voiture ; il y mourut et fut inhumé en l'église de Fougères. On marcha sur Ernée, où il y avait plusieurs bataillons, qu'on appelait le 1er et le 2e bataillon de la Côte d'Or. Ils furent battus complètement[29]. »
— Mémoires de l'officier vendéen Louis Monnier.
« Pendant sept heures j'escortai la voiture à cheval, par la pluie. En approchant de Fougères, nous trouvons la ville prise ; on y a avait tué six cents hommes. Il y avait des retranchements très forts, faits avec des arbres et du gazon, nos gens avaient pratiqué à la hâte une brèche pour le passage de la voiture. Nous étions partis d'Ernée les derniers, tous les chariots, canons, caissons se trouvaient devant nous ; la nuit était très obscure ; au milieu de la foule, de tout cet encombrement de monde et de bagages, nous voyons que nous serrons arrêtés plus de deux heures[32]. »
— Mémoires de la marquise Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein
« On ne pouvoit rester à Laval malgré la victoire remportée parce que sept routes y conduisoient et que l'on pouvait être attaqué sur toutes. Il fut décidé dans le Conseil d'aller à Rennes ; mais des espions ou des gens intéressés firent changer la marche. L'armée prit la route de Mayenne. A Fougères la résistance dura quatre heures. Il y avoit de retranchements, un château qui pouvoit se déffendre plus longtemps. Je me rappelle avec effroi que j'entrois pelle melle avec les soldats. On tuoit auprès de moi ; on fracassoit les portes pour entrer dans les maisons. J'étois entrainée par mon cheval ; je n'avois plus la force de le tenir. Dans une grande rue plusieurs mourans demandoient des prêtres, une chaise couvroit la tête du blessé et le prêtre à terre l'écoutoit. Jamais, jamais ce tableau ne s'effacera de sa mémoire. L'armée se reposa trois jours à Fougères. On fit grâce à 800 hommes, qui étoient dans le château. Le pauvre M. de Lescure ne put survivre à ses douleurs que jusqu'à Ernée. Il mourut le mettant dans sa voiture. La malheureuse femme en fut très malade à Fougères. Une saignée faite à propos la rétablit ; l'instint de sa conservation lui rendit ses forces. Elle étoit alors grosse de quatre mois[31]. »
— Mémoires de la marquise Marie Françoise de Donnissan.
« A la prise de Fougères les généraux s'étant laissé entraîner par leur ardeur à la poursuite des bleus, l'officier chargé de la garde des prisonniers, ayant à se plaindre de la cruauté de quelques-uns, voulut user de représailles, et dans un moment de fureur il ordonna de fusiller ces malheureux républicains. On vint sur le champ m'en avertir, je courus aussitôt au lieu ou devait se faire l'exécution ; il me semblait que le nom que je portais me donnait le droit et le pouvoir de prévenir cette barbarie ; je rappelai les dernière paroles de M. de Bonchamp sur son lit de mort ; je menaçais l'officier de le faire justement fusiller lui-même par les Vendéens qui m'avaient suivie, s'il commettait une action si lâche, si cruelle et si contraire aux lois de la guerre. Les prisonniers, en apprenant que j'étais la veuve du héros que pleurait l'armée, m'entourèrent et se jetèrent à mes pieds : j'obtins pour eux ce que je demandais[26],[27]. »
— Mémoires de la marquise Marie Renée Marguerite de Scépeaux de Bonchamps.
« Le 2 , au matin , l'armée se mit en marche pour Ernée, où elle entra après une escarmouche qui coûta la vie à une centaine de républicains et à quelques brigands, qui s'emparèrent de tout le matériel de l'ennemi, abandonné dans les travaux pratiqués en ayant de la ville.
Le 3, elle se porta sur Fougères, où la résistance, plus marquée, produisit des morts et des blessés des deux côtés, proportionnés à la défense. Entre les prisonniers faits dans le château, quelques-uns furent acquittés et d'autres fusillés; j'en ignore la cause, si je ne l'attribue, pour les premiers, à quelques amis qui les réclamèrent, et, pour les autres, à la récidive d'être pris les armes à la main, au mépris de leur serment de ne plus tes porter pour ta république durant la guerre : afin de reconnaître ces derniers , on leur coupait les cheveux, ce qui ne les sauvait pas de l'obligation de servir. Ce fut en entrant à Fougères, que le général de Lescure, blessé mortellement à la dernière affaire de Cholet , rendit le dernier soupir dans sa voiture. L'on simula son inhumation dans cette ville , pour soustraire ses restes mortels aux républicains : ils ne furent réellement confiés à la terre qu'à Avranches, sans faste et sans cérémonial. Le bruit s'étant répandu que l'ennemi harcelait l'arrière-garde et ne faisait de quartier à personne, suivant son usage, l'on demanda des hommes de bonne volonté pour s'y porter. Ces deux villes n'étant distantes que de cinq lieues l'une de l'autre, environ deux cents fantassins, avec quelques cavaliers, rétrogradèrent sur Ernée : c'était une fausse alerte.
En revenant à l'armée , nous couchâmes à la Pélerine, petit bourg limitrophe du Bas-Maine et de la Bretagne. Le hasard me fit loger dans le presbytère, encombré de malades, de blessés, de vieillards, de femmes et d'enfants de tout âge et de toutes conditions, sans pain et sans vêtements. Ces infortunées victimes, réfugiées dans tous les coins de cette maison, les unes couchées par terre, à défaut de lit, les autres assises sur leurs sabots (faute de chaises ou de bancs), trop heureuses d'en avoir, ne cessèrent, toute la nuit, de pleurer, de gémir et de se questionner mutuellement sur le sort de ceux qui les intéressaient. « Ne pourriez-vous me donner des nouvelles de mon mari, de ma femme, de mon fils, de ma fille?etc. ,etc. , » demandait un moribond. «Savezvous ce que sont devenus mon père, ma mère, mon frère, ma sœur ?» demandaient d'autres, regardant leur fin prochaine comme un bienfait de la Providence. — Votre mari , blessé à telle affaire, tombé au pouvoir de l'ennemi, a été massacré à tel endroit ; votre père a fini dans tel lieu ; votre femme, votre fils, votre fille, sur pris à ont été égorgés après les outrages ordinaires, répondaient d'autres. Enfin ce ne fut qu'un dialogue déchirant jusqu'au matin, augmenté par les cris de pauvres enfants de tout âge, demandant du pain à leurs malheureux parents réduits, peut-être depuis plusieurs jours, à ne vivre que de légumes, de racines crues , faute d'ustensiles de cuisine où les faire cuire, plus souvent de fruits à cidre recueillis dans les champs ou les vergers : combien de fois n'ai-je pas partagé cet ordinaire ! A notre approche, l'ennemi détruisait ce qu'il ne pouvait emporter, suivant les cruelles lois de la guerre, de sorte qu'il ne restait à ceux qui suivaient, que ce qui lui était échappé. Que l'on juge des ressources de l'arrière-garde et des malheureux traînards! La déplorable retraite de Moscou, si malheureusement célèbre dans les annales de l'empire , n'a été que la seconde représentation de la situation affreuse de cette armée, sous le rapport de l'existence ; plus tard , elle en sera l'image frappante, sous celui du découragement, de la désorganisation , de la frayeur , etc. , etc.
Pauvre de Blacas! tuteur du débonnaire Louis XVIII; et vous, grands du jour! qui ravalez si dédaigneusement ces victimes de leur foi et de leur héroïque constance , où étiez-vous dans ces jours de douleur et d'agonie quotidienne? —Que n'étiez-vous dans cet affreux moment,Premiers acteurs sur la scène tragique !Vous sauriez mieux juger le dévouement ,Des insurgés contre la république. Vous leur rendriez plus de justice, et vous serviriez mieux vos maîtres.
A son passage dans la Mayenne , l'armée Vendéenne était approximativement évaluée à deux cent mille âmes, combattants ou bouches inutiles; ces dernières étaient portées à cent vingt mille hommes, non compris quatre mille ecclésiastiques ; restait donc soixante-seize mille hommes portant les armes ou en état de les porter. Je ne crois pas être dans l'erreur en affirmant ici que, dans les affaires les plus sérieuse où je me suis trouvé, il n'y en avait pas la moitié d'engagés, beaucoup étant obligés de rester près des leurs pour soigner les malades, les blessés, pourvoir à leur subsistance, à celle de leurs enfants, et porter ces derniers sur des routes impraticables, défoncées par la cavalerie et le matériel des deux partis, indépendamment des coupures et des fréquents abattis d'arbres de toutes espèces, pour embarrasser les chemins. Il n'était pas rare de voir un malheureux père, en sabots, porter deux enfants à la fois sur ses bras et sur son dos. Comment se battre avec un tel fardeau? Comment faire le service avec de telles charges? Il fallait les tuer, m'a dit une fois quelqu'un d'un beau nom, que je m'abstiens de nommer : c'était un franc royaliste, mais il n'était pas père.
À peine était-il jour que je quittai la Pélerine, sans boire ni manger, tout épuisé, bien résolu de ne plus revenir à l'arrière-garde , quelque fût l'événement. En rentrant à Fougères, avec une dame brune montée sur un petit cheval blanc et fondant en larmes, j'entendis une femme lui dire— « Madame, l'argenterie est dans la voiture. » — Ce n'est pas l'argenterie qui m'occupe, répondit-elle. J'ai toujours pensé que ce pouvait être Madame de Lescure, dont le mari était expirant[28]. »
— Mémoires de l'officier vendéen Robert Julien Billard de Veaux
« D'Ernée, nous fûmes, le 4 novembre, à Fougères. Nous n'y entrâmes pas aussi aisément que dans la dernière ville que nous quittions, il s'en fallut de beaucoup. Un ennemi aguerri, distribué avec beaucoup d'ordre et d'intelligence dans tous les jardins et haies à l'entrée de Fougères, nous fit éprouver un rude combat ; mais sa résistance fut vaine : après trois heures d'attaque tout fut emporté. Il y avait des pièces de canon à chaque avenue, elles furent presque toutes enlevées, les unes de front, les autres à revers, et presque tous les canonniers tués à leurs pièces. Les républicains perdirent beaucoup de monde ce jour-là ; cependant, la chaleur du combat passée, on fit des prisonniers dont le nombre fut d'environ huit cents. On se contenta de faire fusiller ceux que l'on reconnut pour l'avoir déjà été, et qui avaient manqué à leur serment ; on grâcia les autres, lesquels demandèrent à servir avec nous. Je priai qu'on me les donnât, afin d'essayer à en tirer un bon parti : on me les accorda sur-le-champ. Comme je voulais être sûr de n'avoir que des gens de bonne volonté, je fus à la prison leur dire que leur demande de servir le Roi était accordée, mais qu'avant d'être incorporés aux royalistes j'étais chargé de leur annoncer qui ceux qui voudraient s'en retourner chez eux, en prêtant serment de ne plus porter les armes contre nous, le pourraient, leur promettant un passeport. Et les faisant tous mettre de côté, j'ajoutai : — Que ceux qui veulent des passeports passent du côté opposé. Ils passèrent tous, excepté une chambrée qui fit tout le contraire, persistant donc à vouloir servir. Cela me parut suspect ; je pensais qu'ils s'étaient peut-être promis de ne pas se quitter. J'eus l'attention de leur faire porter exactement du pain, ce qui était beaucoup, car nos gens en manquaient, et de donner les passeports promis. Quant à ceux qui avaient demandé du service, ils désertèrent dès le premier jour de marche, quand nous sortîmes de Fougères.
Notre constance et celle de nos soldats à faire des prisonniers, quand le parti opposé n'épargnait même pas nos blessés aux hôpitaux, est vraiment une générosité qui ne peut s'exprimer.Il existe sans doute encore une infinité de soldats républicains qui peuvent attester de la vérité de ces preuves multipliées d'humanité.
Ce fut en allant d'Ernée à Fougères que mourut Lescure des suites de la blessure qu'il avait reçu à la bataille sous Cholet. Sa femme, qui lui était tendrement attaché, pour ne pas s'en séparer même après la mort, voulut que son corps dans une voiture suivit l'armée. Le général de Donnissan, son père, le fit enlever à l'insu de sa fille, à Pontorson. Cette mort apporta encore des incertitudes dans nos affaires, et à Fougères, il y eut des débats pour savoir si décidément l'on prendrait la route de la Normandie en passant par Dol, ou celle de Rennes.
Ce qui parut déterminer, ce fut la nouvelle que l'on reçut du secours promis qui nous arrivait d'Angleterre, si nous pouvions nous assurer d'un port[33]. »
— Mémoires d'officier vendéen Bertrand Poirier de Beauvais
« J'ai été volontaire en résultance de la loi du 24 février dernier sur le recrutement. J'ai été incorporé dans le bataillon de la Côte-d'Or, compagnie de Cheneta. Lors de l'invasion des brigands à Ernée, mon bataillon était à Fougères. Nous marchâmes vers eux ; le combat, quoique nous fussions en nombre inférieur, puisque nous n'étions pas trois mille hommes et que l'ennemi se présentait avec des forces d'environ dix mille hommes, fut opiniâtre et sanglant. J'ai combattu, pour mon compte, pendant environ cinq heures ; il y a eu une grande boucherie des brigands. Nous perdîmes aussi du monde ; mais un nommé Bachelet, qui commandait soit en second ou autrement, lorsqu'il y eut eu huit coups de canon tirés et deux décharges de mousqueterie de faites, cria : « Sauve qui peut !» Alors toute notre armée se débanda. Le déposant déclare que le nommé Bachelet rentra dans la ville de Fougères, reçut une balle à la tête et qu'il est mort de cette blessure.
Le déposant, rentré également dans Fougères, fut fait prisonnier sur le champ de bataille, avec huit de ses camarades de sa compagnie. Il fut atteint par trois ennemis qui le sommèrent de se rendre et aussitôt le saisirent. L'un d'eux lui lâcha un coup de plat de sabre sur les reins avec une telle force que le déposant a encore de la peine à marcher.
Ces brigands me désarmèrent sur la place, devant l'arbre de la Liberté; ensuite me conduisirent sous la boucherie, où je restai pendant environ une heure, et ensuite me conduisirent au château avec environ deux à trois volontaires, qui avaient été comme moi faits prisonniers. Arrivés, on nous dépouilla, et nos habits furent mis en morceaux. Enfermés dans le château, nous y avons resté trois jours sans pain ; le quatrième, on nous apporta un pain de six livres pour cent cinquante hommes que nous étions dans un appartement, avec un peu d'eau. J'ai resté enfermé pendant six jours, et le septième, à six heures, on m'a délivré un soi-disant passeport, j'ai parti aussitôt que j'en ai été saisi pour me rendre au district de Carentan, pour m'informer des administrateurs du parti que j'avais à prendre dans les circonstances[24]. »
— Témoignage de Jean Lesourdain, volontaire du 6e bataillon de la Côte d'Or, signé devant le Comité de surveillance de Saint-Lô, non daté.
« Je viens de Fougères, où j'ai été fait prisonnier dimanche dernier. Les brigands m'ont enlevé mon fusil, mon habit et m'ont coupé les cheveux. Ils m'ont arraché mon casque et ont marché dessus. Ils m'ont proposé de servir avec eux. Sur mon refus de marcher contre les nôtres, ils m'ont fait mettre au château, où je suis resté jusqu'à mercredi soir, ils m'ont donné un billet, dont suit copie, après m'avoir fait promettre que je ne servirais plus contre eux et m'avoir fait crier : « Vive le Roy ! », ce que je n'ai fait que pour sauver ma vie car ils allaient me fusiller.
La ville de Fougères était pleine ; ils venaient dans les campagnes, comme des chasseurs. Il y avait beaucoup de paysans, ils étaient pour la plupart armés de fusils de chasse. Les sentinelles qui nous gardaient m'ont dit qu'ils avaient plus de 1 500 prêtres dans leur armée, qu'ils avaient 18 pièces de canon. Ils faisaient un feu d'artifice et de mousqueterie soutenu dans la ville. Les bourgeois de Fougères tiraient sur nous par les fenêtres ; ils disaient aux brigands : « Mes amis, il y a longtemps que nous vous attendions. » Les brigands ont fusillé tous ceux qu'ils ont pu reconnaître comme anciennement servi. Ils en prirent une vingtaine dans la chambre où nous étions et les fusillèrent dans la cour. Je ne dois la vie qu'à une femme que les républicains avaient incarcérée et qui demanda grâce pour moi et pour mes camarades.
Les brigands disaient qu'ils allaient à Rennes et de là à Saint-Malo, qu'il fallait que sous peu ils eussent un port de mer et qu'ils auraient ensuite la France entière. Au surplus ils ont prodigieusement perdu du monde, sans que je puisse en fixer le nombre[25]. »
— Témoignage de Sinion, volontaire du 6e bataillon de la Côte d'Or, signé devant le Comité de surveillance de Saint-Lô, le 9 novembre 1793.
Notes
modifierRéférences
modifier- Révolutions de Paris, p.565.
- Œuvres complètes de Maximilien Robespierre, tome III, p.550.
- Le Monde : Torturés dans les prisons syriennes, ils témoignent
- L'Express : VIDEO. Syrie: répression à huis clos dans une prison de Homs
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- Dupuy 2004, p. 153-159.
- Pautrel 1927, p. 146.
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- "Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire", tome 13, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6220813m/f416.image.r=Ch%C3%A2teaubourg?rk=42918;4
- Savary 1824, p. 337-338.
- Aubrée 1936, p. 157-158.
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Bibliographie
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- Jean-Baptiste Kléber, Mémoires politiques et militaires 1793-1794, Tallandier, coll. « In-Texte », , 346 p. .
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- Bertrand Poirier de Beauvais, Mémoires inédits de Bertrand Poirier de Beauvais, Plon, , 420 p. (gallica)
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- Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires publiés d'après son manuscrit autographe, Éditions du bocage, , 506 p. .
- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. IV, 515 p. (google livres)
Anecdotique ? ou pour d'autres pages
modifier- Entre Ernée et Fougères Talmont fait déployer un drapeau aux armes de sa famille mais La Rochejaquelein le fait retirer (Malagra p.55) (Aubrée, Lescure p.80)
- Bataille le 3 novembre et non le 4 (erreur reprises par plusieurs historiens mais démentie par les documents de l'administration de Fougères erreur due à d'Obenheim (Le Bouteiller 217) (Madelain 223)
- Le harivel, officier de la garde nationale, est mortellement blessé dans la rue de la Pinterie (Bouteiller 227) propriétaire de Putod (Aubrée Lescure 165)
- 300 prisonniers délivrés se joignent aux royalistes (Lemas p.60) (Aubrée Lescure 154) Délivré par Forestier selon Crétineau Joly (Le Bouteiller 224)
- Pineau, curé de Saint-Martin du Pas, proc-syndic de sa commune et admin du dsitrict, Mayenne, est relachée par les V (Aubrée Lescure 170)
- (Parmi les blessés fusillés lors du massacre d'avranches figure une jeune fille nomée Victorine Saintdenis qui aurait participé à l'enterrement de Lescure (Aubrée Lescure 223-224) Personnage légendaire et inventé ? (Couillard 105-140)
- Bio de d'Obenheim[1]
- Boisguy aide de camp de Putod ? (Lemas 97)
- (Massacre d'Avranches note 98 récit de Muret qui dit s'appuyer sur F. Grille-Malvoisine)
- (Décapitation des Vendéens tués à Angers Note 104, T. Queruau-Lamerie, Les Conventionnels du département de la Mayenne, Laval, Moreau, 1885, p.149.
- (Mort de François Cottereau Lemas 93)
- (Adjudant général Etienne Bernard (Lemas 112)
- (Chevetel, maire de la Bazouge, dénoncé par le curé constitutionnel Legendre passe en jugement devant la commission Brutus Magnier. Aquitté. Legendre est condamné à la déportation) (pautrel 144)
- Le 8 décembre 1793, 200 à 300 chouans envahissent le bourg de Billé et assassinent le prêtre constitutionnel[2].
- Début décembre, le réprésentant Jeanbon Saint André et sur son ordre, le général Beaufort déploie 5000 h et 10 pièces d'artillerie dans les districts de Fougères, Vitré et La Guerche. Il organise des battues dans les forêts et sillonne les campagnes (Lemas 90) Des arrestations sont effectuées dans plusieurs communes considérées comme royalistes, notamment Parigné, La Chapelle Janson, Dompierre, Laignelet, Parcé et Landéan. Les suspects sont enfermés au chateau de Fougères. Le comité révolutionnaire procède à leur interrogatoire pour le compte des commission militaire révolutionnaires de Rennes et Vitré (Lemas 90)
- En janvier, Beaufort fouille la forêt du Pertre et fait 800 prisonniers (dont 500 sont conduits à Vitré, 200 à Fougères et 100 à La guerche). Simple habitants des campagnes selon Savary. Mais est arrêté sur ordre du représentant Garnier des Saintes pour modérantisme. Il est cependant défendu par Rossignol et est libéré le 15 janvier sur ordre du Comité de Salut public (Lemas 92)
- Printemps, 4000 h sont retirés à Beaufort pour l'armée des côté de la Manche en vue d'une expédition e Angleterre, il réquisitionne alors 2000 gardes nationaux de Fougères Laval, Vitré et Ernée (Lemas 95) En mars, Beaufort est appelé à l'armée des Pyrénées orientales, il est remplacé par Vachot (Lemas 99)
- Le , Julien Bossard, ancien maire de Landéan et un des chefs de l'insurrection de mars 1793, est tué lorsque le souterrain qui lui servait de cachette dans le champ de la Cornulais, à Parigné, est découvert par les Républicains[3]. Sa tête aurait également été placée au clocher de Landéan[4].
Après la bataille
modifierLa marquise de Donnissan, épouse de Guy Joseph de Donnissan, écrit dans ses mémoires :
« On ne pouvoit rester à Laval malgré la victoire remportée parce que sept routes y conduisoient et que l'on pouvait être attaqué sur toutes. Il fut décidé dans le Conseil d'aller à Rennes ; mais des espions ou des gens intéressés firent changer la marche. L'armée prit la route de Mayenne. A Fougères la résistance dura quatre heures. Il y avoit de retranchements, un château qui pouvoit se déffendre plus longtemps. Je me rappelle avec effroi que j'entrois pelle melle avec les soldats. On tuoit auprès de moi ; on fracassoit les portes pour entrer dans les maisons. J'étois entrainée par mon cheval ; je n'avois plus la force de le tenir. Dans une grande rue plusieurs mourans demandoient des prêtres, une chaise couvroit la tête du blessé et le prêtre à terre l'écoutoit. Jamais, jamais ce tableau ne s'effacera de sa mémoire[5]. »
— Marie Françoise, marquise de Donnissan
Après leur victoire, les Vendéens pillèrent des habitations de patriotes pendant la nuit : des maisons furent incendiées, des vivres furent réquisitionnées.
La marquise de Donnissan, épouse de Guy Joseph de Donnissan, poursuit dans ses mémoires :
« L'armée se reposa trois jours à Fougères. On fit grâce à 800 hommes, qui étoient dans le château. Le pauvre M. de Lescure ne put survivre à ses douleurs que jusqu'à Ernée. Il mourut le mettant dans sa voiture. La malheureuse femme en fut très malade à Fougères. Une saignée faite à propos la rétablit ; l'instint de sa conservation lui rendit ses forces. Elle étoit alors grosse de quatre mois[6]. »
— Marie Françoise, marquise de Donnissan
Le général vendéen Lescure était mort le 3 novembre à la Pelerine des suites de ses blessures, ses hommes, craignant que les républicains n’exhument son corps comme ils l’avaient fait de Bonchamps, l’enterrèrent en cachette. Après quatre jours de repos l’armée vendéenne sortit de la ville et au lieu de marcher sur Saint-Malo comme le plan le prévoyait initialement, elle changea sa route et se dirigea vers Granville.
La marquise de Bonchamps, veuve du général Charles de Bonchamps rapporte dans ses mémoires :
« A la prise de Fougères les généraux s'étant laissé entraîner par leur ardeur à la poursuite des bleus, l'officier chargé de la garde des prisonniers, ayant à se plaindre de la cruauté de quelques-uns, voulut user de représailles, et dans un moment de fureur il ordonna de fusiller ces malheureux républicains. On vint sur le champ m'en avertir, je courus aussitôt au lieu ou devait se faire l'exécution ; il me semblait que le nom que je portais me donnait le droit et le pouvoir de prévenir cette barbarie ; je rappelai les dernière paroles de M. de Bonchamp sur son lit de mort ; je menaçais l'officier de le faire justement fusiller lui-même par les Vendéens qui m'avaient suivie, s'il commettait une action si lâche, si cruelle et si contraire aux lois de la guerre. Les prisonniers, en apprenant que j'étais la veuve du héros que pleurait l'armée, m'entourèrent et se jetèrent à mes pieds : j'obtins pour eux ce que je demandais[7]. »
— Marquise de Bonchamps
Un volontaire républicain, Sinion, écrit le 9 novembre dans une déclaration du Comité de surveillance de Saint-Lô :
« Je viens de Fougères, où j'ai été fait prisonnier dimanche dernier. Les brigands m'ont enlevé mon fusil, mon habit et m'ont coupé les cheveux. Ils m'ont arraché mon casque et ont marché dessus. Ils m'ont proposé de servir avec eux. Sur mon refus de marcher contre les nôtres, ils m'ont fait mettre au château, où je suis resté jusqu'à mercredi soir, ils m'ont donné un billet, dont suit copie, après m'avoir fait promettre que je ne servirais plus contre eux et m'avoir fait crier : « Vive le Roy ! », ce que je n'ai fait que pour sauver ma vie car ils allaient me fusiller.
La ville de Fougères était pleine ; ils venaient dans les campagnes, comme des chasseurs. Il y avait beaucoup de paysans, ils étaient pour la plupart armés de fusils de chasse. Les sentinelles qui nous gardaient m'ont dit qu'ils avaient plus de 1 500 prêtres dans leur armée, qu'ils avaient 18 pièces de canon. Ils faisaient un feu d'artifice et de mousqueterie soutenu dans la ville. Les bourgeois de Fougères tiraient sur nous par les fenêtres ; ils disaient aux brigands : « Mes amis, il y a longtemps que nous vous attendions. » Les brigands ont fusillé tous ceux qu'ils ont pu reconnaître comme anciennement servi. Ils en prirent une vingtaine dans la chambre où nous étions et les fusillèrent dans la cour. Je ne dois la vie qu'à une femme que les républicains avaient incarcérée et qui demanda grâce pour moi et pour mes camarades.
Les brigands disaient qu'ils allaient à Rennes et de là à Saint-Malo, qu'il fallait que sous peu ils eussent un port de mer et qu'ils auraient ensuite la France entière. Au surplus ils ont prodigieusement perdu du monde, sans que je puisse en fixer le nombre[8]. »
— Volontaire Sinion
Le billet remis à Sinion est le suivant :
« De par le Roy et les chefs de l'armée catholique et royale, permettons au sieur Sinion de s'en retourner et prions tous les bons Français de lui être utiles[9]. »
— Donnissan, commandant en chef.
D'Obenheim, officier du génie, passa dans les rangs vendéens (il changea toutefois de nouveau de camp à la fin de la guerre).
Ernée
modifierLemas p.55-56 Le Bouteiller 217-218 Aubrée 1937 p 149, 151 et p157-159 Gabory 293 1
« Un corps de Républicains, renforcés de six bataillons venus de Paris, essaya d'arrêter l'avant-garde vendéenne à Ernée; après une heure de combat, il fut mis en déroute, et les Parisiens, qui se battirent fort bien, y périrent presque tous[10]. »
— Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand
- Coutau-Bégarie et Doré-Graslin 2010, p. 354.
- Lemas 1994, p. 86-88.
- Lemas 1994, p. 112.
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- Étienne Aubrée, Le général de Lescure, p. 155-156.
- Étienne Aubrée, Le général de Lescure, p. 156.
- Étienne Aubrée, Les prisonniers de Malagra, p. 63.
- Étienne Aubrée, Le général de Lescure, p. 160-161.
- Étienne Aubrée, Le général de Lescure, p. 161.
- Pontbriand 1994, p. 35.