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Temple Expiatoire de la Sagrada Família
Façade de la Nativité
Façade de la Nativité
Présentation
Type Basilique mineure
Début de la construction 1882, première pierre
Fin des travaux 2026
Architecte Antoni Gaudí
Style dominant Oeuvre d’origine néogothique, avec des éléments modernistes
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2005, Façade de la Nativité et Crypte)
Site web http://www.sagradafamilia.cat
Géographie
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Région Catalogne
Province historique Barcelone
Coordonnées 41° 24′ 12″ nord, 2° 10′ 28″ est
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Temple Expiatoire de la Sagrada Família
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Temple Expiatoire de la Sagrada Família
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Temple Expiatoire de la Sagrada Família


Le Temple Expiatoire de la Sagrada Familia, consacré comme basilique mineure par le pape Benoît XVI, le 7 novembre 2010, et populairement connu comme la Sagrada Familia, se trouve dans le centre de Barcelone, ville dont il est devenu l’indéniable bâtiment de référence. Conçu par Antoni Gaudí, qui dirigea les travaux jusqu’en 1926, sa construction se poursuit à l’heure actuelle d’après les critères établis par l'architecte et avec l’incorporation des nouvelles technologies. Il est prévu que l’ouvrage soit achevé en 2026, date qui coïncide avec le centenaire de la mort de son créateur. Les étapes finales de construction peuvent être consultées ici: 2026 Completion of the Basilica.

Dans ce bâtiment, où Gaudí prétendait réunir les concepts de l’art, de l’esthétique et de la mystique, l'architecte se lança dans l’étude de constructions innovatrices et audacieuses, se basant fondamentalement sur la géométrie à la règle et de double torsion, qu’il enrichit d’éléments sculptoriques faisant explicitement allusion au mystère chrétien. L’ouvrage réalisé par Antoni Gaudí, à savoir la crypte et la façade de la Nativité, a été inscrit en 2005 par l'UNESCO sur la liste du patrimoine mondial.

A l'heure actuelle, la Sagrada Familia est l'un des monuments les plus visités de Barcelone (avec plus de 3 millions de visiteurs en 2011) et d’Espagne. Son image de marque est parmi les plus prestigieuses, selon un rapport publié par la Chambre de Commerce Monza et Brianza (Italie) au cours de l'été 2012, qui en situe la valeur au-dessus de celle du Dôme de Milan, de la Tour de Londres et du Musée du Prado.

Le fait que la Sagrada Familia ait été créée comme un temple expiatoire, suppose que les ressources qui permettent sa construction, proviennent des offrandes. Il ya a donc eu des périodes où les travaux se sont ralentis, d’autres où ils ont été paralysés et d’autres encore, comme à l’heure actuelle où, grâce aux droits d’entrées des visiteurs, ils peuvent se poursuivre, selon le programme établi par les architectes.

Histoire modifier

La Catalogne connut une période d’expansion, suite à la Révolution industrielle qui se produisait dans le pays et qui entraîna le mouvement d'une grande partie de la population rurale vers la ville et qui provoqua une grande explosion démographique dans la ville. Les grands protagonistes du moment étaient la bourgeoisie industrielle entreprenante et le prolétariat, une nouvelle classe sociale revendicative qui apparut sur la scène dans les mêmes années. Dans ce contexte, surgit également un important renouveau culturel, incarné par la Renaissance, revendiquant notamment l'identité nationale et la langue.

L'incidence du prolétariat et la lutte sociale que celui-ci mena auprès de la population, firent surgir des initiatives de renouveau religieux, telles que l'Association de Dévots de Saint Joseph, fondée par le libraire barcelonais, Josep Maria Bocabella en 1866, naissant de sa volonté de défendre le culte de Saint Joseph et de la Sainte Famille et qui oeuvra pour rapprocher la société et l'Église. C'est dans ce contexte que, au retour d'un voyage en Italie, où il se rendit à Rome et dans la ville de Loreto, célèbre pour sa dévotion à la Sagrada Familia, il prit la décision de créer un temple dédié à la Sainte Famille. Le 31 décembre 1881 il fit l’acquisition d’un grand terrain de 12.800m2 situé entre les rues Mallorca, Marina, Provença et Sardenya (dans le quartier de l'Eixample actuel) pour y placer le temple, qui serait érigé grâce à l’argent des donations. D’ailleurs, les 172.000 pesetas qui servirent à l’acquisition du terrain, étaient déjà le fruit des offrandes. Bocabella commanda le projet du temple à l’architecte diocésain Francesc de Paula del Villar, qui planifia une église néogothique à trois nefs et un transept, une abside avec déambulatoire, une grande crypte et un haut clocher en forme d’aiguille. Le projet fut approuvé et, le jour de la fête de Saint Joseph 1882, coïncidant avec l'annonce au Concile Vatican 1 de Saint Joseph, en tant que patron de l'Eglise Universelle, l'évêque Urquinaona posa la première pierre du temple.

Les controverses entre Del Villar, Bocabella et son conseiller, le célèbre architecte Joan Martorell i Montells, sur le coût des matériaux que Del Villar voulait utiliser dans l’édification du temple, portèrent à sa démission en 1883, après la construction des fondations de la crypte. Il fut alors substitué par un autre architecte recommandé par Martorell, qu’il connaissait, pour l’avoir eu comme assistant: Antoni Gaudí. De prime abord, la tâche qui lui était assignée était de diriger la construction du projet de Del Villar, ce qu’il commença par faire. Ceci dit, son enthousiasme le porta très vite à concevoir un nouveau projet beaucoup plus ambitieux.

Pour le jeune Gaudí, alors âgé de 31 ans, cette commande représentait l’occasion unique de pouvoir créer un temple de grandes dimensions où il pourrait non seulement développer ses idées architectoniques et esthétiques, mais où il pourrait aussi donner forme à sa propre conception d’un espace liturgique. Ainsi, l’homme de foi et le profond connaisseur de la tradition catholique qu’il était, se lança dans la réalisation d’un édifice plus monumental que celui pensé par Del Villar et qui renfermait les éléments essentiels du message chrétien: à l’extérieur et sur la couverture, il plaça les apôtres, les évangélistes, la Vierge Marie, les saints et Jésus. Et il décida de traiter les façades comme des rétables et d’y présenter les trois moments importants de la vie du Christ: la Nativité, la Mort et la Résurrection, la Gloire, tandis que l'intérieur représenterait l’Eglise universelle, à l’image de la Jérusalem céleste, et des idéaux mystiques de paix et d’amour.

Les promoteurs de l'église donnèrent support aux idées de Gaudí qui commença à travailler, en combinant d’abord cette tâche avec d’autres chantiers mais, il finira pas se consacrer exclusivemement à cet ouvrage, à partir de 1914 et ce, jusqu’à sa mort en 1926.

En décembre 1884, Gaudí signa les plans de la chapelle de Saint Joseph qui devait se situer dans l’abside de la crypte et qui fut inaugurée le 19 mars 1885. Il continua son travail par la crypte (où, lui et Josep M. Bocabella ont été enterrés; Gaudí, dans la chapelle de Notre Dame du Mont-Carmel et le promoteur du temple dans la chapelle du Christ en croix), dressant en même temps des croquis et des maquettes pour poursuivre la réalisation de son projet et allant même jusqu’à étudier un possible développement urbanistique de la zone du temple (image 3) pour la doter de vastes espaces, en vue d’élargir le champ de vue permettant d’apprécier la composition particulière de l’édifice. Il soumit ce projet à la Ville, mais celui-ci fut rejeté. L’impact puissant de l’architecture de Gaudí est telle que les espaces devant les façades de la Nativité et de la Passion furent finalement transformés en places publiques (Place Gaudí et Place de la Sagrada Família, respectivement) qui offrent de bonnes perspectives du temple, venant à compléter la vue spectaculaire que l’on obtient de l’Avenue Gaudí.

Compte tenu des proportions que prenait le temple, Gaudí sentit qu’il ne le verrait jamais achevé. Ayant pensé que, s’il commençait à bâtir la nef centrale pour l’ouvrir au culte, tandis que s’érigeraient les tours, l’abside et les façades, l’édification courait le risque d’en être un jour modifiée ou interrompue. Il décida donc d’achever deux éléments qui, de par leur signification, pourraient servir de modèle aux architectes qui continueraient à travailler sur l’ouvrage après sa disparition, de manière à ce que la construction du temple se poursuive, selon le plan directeur. Voici ce qu’il en dit: «Une seule génération ne viendra pas à bout de toute la construction du Temple. Laissons donc une marque vigoureuse de notre passage pour que les générations à venir se sentent encouragées à faire le reste».

L’année 1891 marque le début des travaux sur la façade du Levant dédiée à la naissance de Jésus, que Gaudí put diriger jusqu’à l’achèvement de la tour de Saint Barnabé (image 4), tout en menant l’édification de la crypte, la construction du mur extérieur de l’abside et celle des premières sections du cloître.

A la mort de Gaudí en 1926, son assistant Domènec Sugrañes i Gras, prit la relève et complèta les trois dernières tours sur la façade de la Nativité. Durant la Guerre Civile Espagnole, l’atelier de la Sagrada Família fut prophané. Les dossiers furent brûlés et la plus grande partie des maquettes de plâtre fut endommagée. Pourtant, un grand nombre de fragments appartenant à ces maquettes purent être préservés, camouflés par les collaborateurs de Gaudí. Ce matériel permit à l'architecte Francesc de Paula Quintana i Vidal, également collaborateur de Gaudí et directeur des travaux à partir de 1939, de reconstituer un certain nombre de maquettes endommagées, récupérant ainsi des modèles qui joueront un rôle crucial dans la construction du temple. Quintana restaura également la crypte qui avait été incendiée. Ce n'est qu'à partir de 1952 que les travaux reprennent un rythme soutenu, à l'occasion de la célébration à Barcelone du XXXV Congrès Eucharistique International, pour lequel il avait été décidé que la Sagrada Família abriteraient plusieurs des manifestations prévues. C’est également en 1952 que se construit l’escalier de la façade de la Nativité et que celle-ci sera illuminée pour la première fois.

1954 marque un nouvel essor des travaux, lorsque démarre la construction des fondations de la façade de la Passion, exécution dans laquelle interviennent très directement Isidro Puig Boada et Lluís Bonet Garí, qui prirent la direction des travaux à la mort de Quintana en 1966, ce jusqu’en 1983, où ils furent relevés par Francesc Cardoner i Blanch, qui fut remplacé ensuite en 1985 par Jordi Bonet i Armengol, nommé architecte émérite en 2012. La même année, Jordi Faulí, est désigné architecte, coordinateur et directeur des travaux de la Sagrada Familia.

Autres dates importantes dans l'histoire de la Sagrada Família, la première collecte faite en 1955, qui permit de recueillir des fonds pour poursuivre les travaux, tout en offrant à la société une manière de contribuer à la construction du temple. Le 19 Mars 1958, fête de Saint Joseph, où l’on procède à la pose d’un ensemble sculptorique représentant la Sainte Famille, oeuvre de Jaume Busquets, sur la façade de la Nativité; en 1961, l’inauguration du musée devant informer les visiteurs des aspects historiques, techniques, artistiques et symboliques du temple; en 1977, fin de la construction des clochers de la façade de la Passion; en 1986, une commande est faite à à Josep Maria Subirachs pour l’exécution des sculptures de cette façade; 1978, année très significative qui représente le début d'une étape d’investigation en termes d’architecture et, par ailleurs, très productive en termes de construction puisqu’elle voit l’amorce de l’édificaton des fondations de la nef et de la croisée, l’élévation des colonnes, des voûtes et des murs de la nef principale et des transepts. Un ensemble de facteurs vont permettre la poursuite des travaux, menés désormais grâce à l'aide de nouvelles technologies, telles que la conception assistée par ordinateur, pour laquelleles architectes travaillant sur la Sagrada Família verront leurs efforts récompensés quand ils se voient décerné, en 1999, le Prix Domènech i Montaner de recherche architectonique, octroyé par l’Institut d'Estudis Catalans, qui sera suivi par d’autres, comme le Prix de la Ville de Barcelone 2010, decerné par la Mairie de Barcelone, dans la modalité Architecture et Urbanisme, pour l’achèvement de la couverture de la nef centrale du temple. Bien évidemment, le 7 novembre 2010 représente une date sans précédent dans l’histoire de la Sagrada Família, lorsqu’elle est consacrée comme basilique mineure par le pape Benoît XVI –telle que l’atteste la plaque située à l’intérieur du portail principal- (image 5), de manière à permettre la célébration de services religieux, tout en poursuivant les travaux.

La Sagrada Família et son processus de construction ont soulevé un grand intérêt dans le monde entier, comme en témoignent les nombreuses expositions sur ce sujet, en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Belgique, aux États-Unis, au Canada, en Argentine, au Chili, au Mexique, en Chine, au Japon et en Australie et, la plus mémorable, celle qui fut inaugurée en décembre 2011 dans le Braccio di Carlo Magno au Vatican, sous le titre de «Gaudí: La Sagrada Familia de Barcelone. Art, Science et Spiritualité».

Galerie d'images "Histoire" modifier

Architecture et symbologie modifier

Description de l’édifice modifier

Le plan au sol de la Sagrada Família est une croix latine que l’on retrouve dans la plupart des cathédrales gothiques. Elle fait 90 mètres de long et 60 mètres de large et est composée de cinq nefs, un transept à trois nefs et une abside déambulatoire qui ouvre sur sept chapelles polygonales et deux escaliers hélicoïdaux donnant accès aux tribunes des choeurs qui entourent l'abside ainsi qu’à la crypte, située au sous-sol, juste en dessous de l'abside.

La nef centrale fait 15 mètres de large avec un double rangée de collatéraux de 7,5 mètres chacun, ce qui donne un total de 45 mètres. Le transept fait 30 mètres de large et 60 mètres de long. Ces espaces (nefs et transepts) se distinguent par les audacieuses solutions architectoniques que Gaudí leur applique.

Les bras de la croisée coïncident à l’extérieur avec les façades de la Nativité (Levant) et celle de la Passion (Ponant). La façade de la Gloire, dite principale, est celle qui fait face à la mer, à l’opposé de l’abside. Les portails de ces trois façades s’ouvrent à l’extérieur sur de grands porches décorés d’une iconographie que Gaudi dispose par rapport à leur symbologie.

Gaudí modifia la position du cloître gothique classique, de base quadrangulaire, traditionnellement situé sur un côté du temple, pour concevoir un cloître faisant le tour de l’édifice, avec quatre édicules individuels placés à chacun de ses angles: à côté de l’abside, deux sacristies, à côté de la façade de la Gloire, les chapelles dédiées au Baptême et à la Pénitence. La chapelle de l’Assomption sera située dans la partie centrale de la travée du cloître, située derrière l’abside.

Il est à noter que les dimensions principales de l’intérieur du temple sont des multiples de 7,5 m, un chiffre qui n’est pas aléatoire, puisque c’est la mesure d’entraxe des colonnes, soit:

  • 7,5 mètres: largeur des collatéraux.
  • 15 mètres: largeur du vaisseau central et hauteur de la tribune des choeurs.
  • 30 mètres: largeur du transept et hauteur des collatéraux.
  • 45 mètres: largeur de la nef principale et hauteur du vaisseau central.
  • 60 mètres: longueur du transept et hauteur de la voûte au centre de la croisée.
  • 75 mètres : hauteur de la voûte de l’abside, hauteur maximum de l’espace intérieur.
  • 90 mètres: longueur combinée de la nef et de l’abside.

A part cette grande précision, ce qui surprend le plus dans toute le projet de Gaudí, c’est la volumétrie, que l’on ne pouvait apprécier jusqu’alors que sur les plans et qui se fit de plus en plus apparente, au fur et à mesure de la construction du temple. Et, contrairement au projet initial dressé Francesc de Paula del Villar, qui concevait une église flanquée d’un haut clocher en forme d’aiguille, Gaudí opta pour un temple de 18 tours aux dimensions variées: 12, qui devaient faire fonction de clochers, dédiées aux apôtres; 4 consacrées aux évangélistes et à leurs gospels, une dédiée à la Vierge Marie et la dernière représentant Jésus et devant atteindre 170 mètres de hauteur.

La Sagrada Família en détails modifier

La crypte modifier

Lorsque Gaudí entreprit de diriger les travaux de la Sagrada Família, les fondations et les colonnes de la crypte du temple (image 1), située à 10 mètres de profondeur, avaient déjà été construites selon le projet de Francesc de Paula del Villar. Pour cette première intervention, Gaudí n’avait qu’à ériger la voûte devant couvrir la crypte, mais en la faisant communiquer avec l’abside qui se construirait au-dessus, au moyen de grandes ouvertures permettant l’éclairage et la ventilation de la crypte. La clé de voûte, représentant l’Annonciation de Marie, est l’oeuvre du sculpteur Joan Flotats.

Quant à la construction du plan au sol, Gaudí suivit le tracé du projet original. C’est donc un espace presque circulaire de 40 x 30. Dans la partie rectiligne, 5 chapelles, avec, à leur centre, le maître-autel, dédié à la Sainte Famille et présidé par une copie en plâtre, du rétable de la Sainte Famille que réalisa le sculpteur Josep Llimona pour l’oratoire de la Casa Batlló. De chaque côté de l’autel, à sa droite et à sa gauche, la chapelle du Très Saint et celle de Notre-Dame de Montserrat. De l’autre côté se trouvent les chapelles dédiées à Notre Dame du Mont-Carmel, pour laquelle Gaudí avait une forte dévotion et où il fut enterré, ainsi qu’une autre chapelle dédiée au Christ en croix, qui contient la sépulture de Bocabella. Dans la partie semi-circulaire se trouvent 7 chapelles absidiales, dédiées, en l’occurence, à la Sainte Famille. La chapelle centrale, juste devant le maître-autel de la crypte, est consacrée à Saint Joseph. A sa droite, celle du Sacré-Cœur et à sa gauche, celle de l’Immaculée Conception: les autres chapelles sont dédiées à des proches de Jésus: Sainte Anne, Sainte Isabelle, Saint Zacharie, Saint Jean-Baptiste et Saint Jean l’Evangéliste. Toute la crypte est entourée d’une mosaïque romaine représentant la vigne et le blé, symboles de l’Eucharistie et oeuvre du mosaïquier Màrius Maragliano.

El 1936, la crypte fut incendiée, suite aux révoltes de la guerre civile. En 1940, sa restauration fut dirigée par l’architecte Francesc de Paula Quintana, chargé des travaux de la Sagrada Família. Et dernièrement, en 2011, elle fit l’objet d’une nouvelle restauration, à cause d’un nouvel incendie provoqué par une personne déséquilibrée.

C’est en 1885 que fut célébrée la première messe dans la crypte de la Sagrada Família. Depuis lors, elle reste dédiée au culte et est dotée à cet effet d’une entrée indépendante sur la rue Provença.

Galerie d'images "La crypte" modifier

Le cloître modifier

Bien que, traditionnellement, le cloître était bâti à l’extérieur et adossé à un flanc de l’église, Gaudí choisit d’innover et de faire courir le cloître tout autour du temple, partant de la façade de la Gloire, passant celle de la Nativité, longeant l’abside, pour arriver à la façade de la Passion et finissant à la façade de la Gloire; une sorte de déambulatoire en forme de U, unissant les différentes chapelles et sacristies, et permettant aux personnes et aux processions de circuler ou de faire des processions sans avoir à sortir à l’extérieur ou à traverser la nef. Il fut doté de grandes ouvertures pour faciliter l’entrée de la lumière, puis complété dans sa partie supérieure par des frontons percés de d’ouvertures en ogive, décorées par une série de fenêtres circulaires habillées de vitraux de couleur. Cette solution lui permettait d’isoler l’intérieur du temple du bruit de la rue et optimiser l’occupation de l’espace du bloc conçu par Cerdà.

Gaudí plaça des portes pour permettre l’accès au cloître sans avoir à entrer dans le temple, ce à l’endroit précis où le cloître coïncide avec les portails des façades de la Nativité et de la Passion et dans l’espace irrégulier d’union avec les clochers. L’architecte avait prévu de dédier ces portes à la Vierge Marie, sous différentes advocations: Notre-Dame de Montserrat et Notre Dame du Rosaire à la façade de la Nativité, Notre-Dame de Grâce et Notre-Dame des Douleurs à la façade de la Passion. Le portail du Rosaire (image 2), situé dans la partie nord, fut construite dans la même ligne néogothique que la crypte et Gaudí la conçut dans sa totalité, pour qu’elle serve de modèle pour ses successeurs, conjointement avec le portail d’entrée coiffé de sa lanterne et le plafond avec ses voûtes d’arêtes gothiques. Il confia les sculptures de ce portail à Llorenç Matamala i Piñol, qui réalisa l’image centrale de la Vierge Marie avec l’Enfant Jésus, flanquée à sa droite et à sa gauche, de Saint Dominique et Sainte Catherine. Les patriarches, les rois et les prophètes: Isaac, Jacob, David et Salomon furent scultpés par le même artiste et furent disposés de chaque côté du portail. Nombre des sculptures de ce portail, dont la construction fut achevée en 1899, furent endommagées au moment de la guerre. Leur reconstruction fut confiée postérieurement au sculpteur japonais Etsuro Sotoo.

Les architectes qui travaillèrent sur le temple après la guerre, suivirent le plan directeur de Gaudí, avec les travées du cloître de la façade de Ponant, qui mettaient en application les nouvelles formes géométriques qu’il avait formulées dans les dernières années de sa vie, combinant hyperboloïdes et paraboloïdes.

Galerie d'images "Le cloître" modifier

Des chapelles individuelles modifier

Le long du cloître se trouvent des chapelles individuelles: celles qui sont situées à droite et à gauche de l’abside servent de sacristies. Celle qui est placée juste derrière l’abside sera dédiée à l’Assomption et celles que l’on trouve de part et d’autre de la façade de la Gloire sont les chapelles du Baptistère et celle du Saint-Sacrement et de la Pénitence.

Chapelle de l’Assomption modifier

Au centre du cloître, derrière l’abside, se dressera cette chapelle au plan carré, de 2m de côté, qui possèdera deux entrées directes sur la rue. Elle sera couverte d’une voûte hyperboloïde qui sera elle-même surmontée d’une tour à coupole de 30 mètres de hauteur, selon les deux croquis laissés par Gaudí et l’avant-projet réalisé dans l’actualité par les architectes. Selon les indications de Gaudí, la forme de la chapelle devrait suggérer le lit ou la bière où, traditionnellement, la Vierge Marie repose avant de monter au ciel et la coupole devrait rappeler la forme d’un dais. Pour concevoir cette chapelle, Gaudí se serait inspiré d’une oeuvre exécutée pour la Cathédrale Sainte-Marie de Gérone par le sculpteur Lluís Bonifàs, dont il était un fervent admirateur.

Sacristies modifier

Selon le projet de Gaudí, chacun des édicules destinés aux fonctions propres d’une sacristie (garder les ornements liturgiques et permettre aux sacerdotes de se préparer avant les cérémonies religieuses) occupera une surface de 18 x 18 mètres, sur 40 mètres de hauteur. La coupole sera basée sur l’intersection de 12 paraboloïdes se réunissant au plus haut point, ce qui permettra d’ouvrir de nombreuses ouvertures triangulaires, garantissant la clarté. Leur forme singulière dérive du système de conception que l’on retrouve également dans les tours centrales du temple. La construction est déjà en cours dans la sacristie du Levant.

Chapelle du Baptistère et la chapelle du Saint-Sacrement et de la Pénitence modifier

Ces chapelles seront située sur la même ligne que la façade de la Gloire. A gauche du portail principal du temple, on trouvera la chapelle du Baptistère destinée aux baptêmes et à droite, celle du Saint-Sacrement et de la Pénitence. En principe, leur structure architectonique sera similaire à celles des sacristies.

L’intérieur modifier

L’intérieur de la Sagrada Família suit la structure d’un plan en croix latine, avec le vaisseau central, deux lignes de collatéraux de chaque côté, un transept partagé en trois nefs et l’abside.

L'abside qui occupe le chevet du temple, est l’une des rares parties de la Sagrada Família à conserver une marque néogothique. Elle est située juste au-dessus de la crypte et partage avec elle une base presque semi-circulaire. Elle est formée de trois parties, le presbytère, le déambulatoire qui l’entoure et les sept chapelles absidiales.

Le presbytère (image 1) est une plate-forme délimitéee par 10 colonnes et surélevée à 2 mètres au-dessus du niveau du sol. On y trouve le maître-autel réalisé dans un gros bloc de prophyre de 2,70 m de long , pesant 7.500 kg, la cathèdre épiscopale, l’ambon, des stalles pour asseoir 140 concélébrants et l’orgue construit à l’atelier Blancafort de Collbató. L’autel est présidé par un crucifix réalisé en terre cuite, oeuvre du sculpteur Joan Fajula et qui s’inspire du Christ à échelle réduite que Carles Mani i Roig exécuta pour Gaudí. Il est accroché à un baldaquin heptagonal de 5 mètres de diamètre, conçu comme le baldaquin que Gaudí élabora pour la Cathédrale de Palma de Majorque. Sur celui de la Sagrada Família, pendent des éléments qui évoquent le rite de communion: des grappes de raisin en verre, des feuilles de vigne et des sarments en cuivre, des tiges et des épines de blé en bois blanc. Les flancs du baldaquin sont des parchemins sur lesquels sont inscrits les noms des sept dons de l’Esprit Saint: sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété et crainte de Dieu et, de chaque côté du baldaquin pendent sept lampes à huile qui, avec la lampe centrale, représentent les 50 lampes à huile du baldaquin de la basilique romaine de Saint Jean de Latran, ancien siège des papes, mère de toutes les églises catholiques et en même temps symbole de la Pentecôte qui commémore la descente de l’Esprit Saint sur les apôtres, c’est à dire toute l’Eglise.

La Sainte Famille à l’intérieur de la basilique, est représentée par l’ensemble formé par Jésus, le Christ en croix qui préside l’autel, la Vierge Marie située au-dessus du portail de la façade de la Passion et Joseph placé au-dessus du portail de la Nativité. Et pour renforcer cette idée, il y a une composition de céramique portant l’inscription de l’acronyme JMJ (Jésus, Marie et Joseph) est fixée au sol, en plein milieu de la croisée.

Les chapelles, réservées aujourd’hui à la prière, se distinguent par les vitraux colorés de Joan Vila-Grau (image 2), avec un dégradé tonal créant une atmosphère propice à l’introspection. Les oculi (ouvertures rondes) de la partie supérieure de ces chapelles font référence aux symboles des antiennes de la dernière semaine de l’Avent, appelées communément les «antiennes Ô».

  • O Sapientia: sagesse
  • O Adonai: invocation hébraïque de Dieu
  • O Radix Jesse: racine de Jessé
  • O Clavis David: clef comme signe de domination
  • O Oriens: soleil symbole de justice
  • O Rex Gentium: pierre angulaire
  • O Emmanuel rex: roi et legislateur

Par ailleurs, selon le projet de Gaudí, dans les chapelles absidiales, les hautes balustrades seront ornées d’une décoration florale décrite dans le psaume du Petit Office de la Très Sainte Vierge Marie: cèdre, palmier, cyprès, cannelier, rosier, olivier et baumier.

Hormis la distribution du temple et la conception de l’abside, on trouve très peu de références à la structure classique de l’architecture religieuse. Pour le projet de la nef, Gaudi opta pour des solutions innovantes de colonnes et de plafonds, résultats de ses découvertes et de l’application de calculs de géométrie à la règle qui lui permettaient de se passer des lourds contreforts et des arcs-boutants du gothique. De là, l’idée des colonnes arborescentes et des plafonds réalisés à partir de la figure de l’hyperboloïde, qui apporte tout d’abord un soulagement de la charge supportée par les murs, permettant ainsi la percée de nombreuses ouvertures et qui donne aussi des voûtes plus légères et plus plaisantes à la vue. D’autre part, les percées situées au centre des voûtes faciliteraient l’entrée de la lumière à l’intérieur des nefs. Des propositions qui vont bien au-delà des formules de l’architecture gothique.

Les colonnes arborescentes répondaient à l’idée de Gaudí, par laquelle l’intérieur de la Sagrada Família devait ressembler à un bois invitant à la spiritualité (image 3), à la prière et à l’élévation de l’âme. Ce sont des colonnes légèrement inclinées et dite de double torsion. A leur base, elles commencent avec une section polygonale ou en forme d’étoile qui, à mesure qu’elle s’élève, se transforme en cercle: un système qui lui attribue une plus grande résistance et qui procure un effet général visuellement agréable et harmonieux. A compter du chapiteau, ressemblant à un noeud d’arbre (image 4), la colonne se ramifie en branches, qui, dans certains cas, se dédoublent en nouvelles branches plus fines. Cet ensemble finit par se fondre avec les voûtes, créant l’effet d’un bois.

Conformément au projet de Gaudí, les différentes colonnes de l’intérieur du temple sont réalisées à partir de différents matériaux (image 5): les colonnes de la nef centrale sont en pierre sableuse de Montjuïc; celles de la colonne centrale sont en granite; celles qui délimitent l’espace du transept sont en basalte et les quatre colonnes du centre sont en porphyre rouge, un choix qui, loin d’être aléatoire prenait en compte la résistance des propres pierres pour leur assignation à un lieu, tout en obtenant une variété de couleurs et de textures à l’intérieur du temple.

Ceci dit, en homme de foi qu’il était, Gaudí ne se limita pas à déterminer la forme et la finalité des colonnes, mais il prit en compte leur symbologie. Dans un lieu où chaque élément avait une fonction propre, il prit en compte la représentation de chaque colonne. Les colonnes de la croisée évoquent les évangélistes et les apôtres; celles des transepts, les diocèses catalans; les premières colonnes de la nef principale, les principaux diocèses de l’antique couronne catalano-aragonaise; celles du vaisseau central, les autres archidiocèses espagnols; celles des collatéraux, les diocèses européens et américains. Les diocèses africains, asiatiques et d’Océanie sont représentés dans l’intérieur des baies. L’iconographie des colonnes de la nef centrale et de la croisée est renforcée par les lumières placés dans les chapiteaux, qui portent des inscriptions faisant allusion à la signification de chacune d’entre elles. L’artiste Domènec Fita est l’auteur de cette pièce de céramique représentant l’Entrée de Jésus à Jérusalem, à la façon d’un pétroglyphe, qui est située juste à l’intérieur du portail de la Passion (image 6).

Les nefs du temple sont couvertes par des voûtes hyperboliques (image 7). Celles des collatéraux sont construites en béton armé, tandis que celles du vaisseau central suivent le procédé de la voûte catalane, élaborées en briques plates. Dans ce cas, la surface des voûtes est plaquée, suivant les lignes de l’hyperboloïde, de carreaux de céramique et de pièces triangulaires de verre de Venise de couleur verte et doré, disposées comme des tessons de mosaïque pour représenter des feuilles de palmier. Les collatéraux furent achevés en 1993 et s’elèvent à 30 mètres de hauteur, tandis que le vaisseau central qui fut couvert en 2010, atteind 45 m de hauteur. Mais la hauteur maximum de l’intérieur du temple se trouve dans l’abside, avec ses voûtes situées à 75 m de hauteur. Et c’est précisément dans le grand hyperboloïde couvrant l’abside que l’on trouve une mosaïque de céramique dorée qui évoque le Dieu Créateur (image 8), juste à l’entrée du portail principal. Elle est formée par un triangle représentant la Trinité (Père, Fils et Saint-Esprit) qui intersecte amb un cercle représentant le cosmos.

Les tribunes des choeurs (image 9) sont un élément important de de l’intérieur du temple. Convaincu de l’importance du chant dans les célébrations religieuses, Gaudí étudia longuement la question de l’emplacement des choeurs, pour que leur musique se déverse dans tout le temple. Il décida finalement de les situer pour qu’elles entourent tout l’intérieur. Il les positionna à 15 mètres de hauteur, pour que les voûtes hyperboliques des plafonds fassent office de table d’harmonie et il conçut des escaliers en colimaçons pour y accéder. Les tribunes des choeurs destinées aux choristes adultes suivent les flancs des collatéraux et l’intérieur de la façade de la Gloire, formant un U, tandis que, à l’abside, se trouve une tribune complémentaire réservée aux choeurs d’enfants.

Les murs extérieurs des collatéraux se distinguent par la grande quantité de fenêtres (image 10) qui apportent un bon éclairage naturel à la basilique. En effet, grâce au système inhabituel de voûtes et de colonnes de la Sagrada Família, les murs ne portent pas toute la charge de la couverture du temple et peuvent donc être ouverts. Gaudí avait laissé des instructions précises pour que des statues de saints fondateurs d’ordre religieux, associés à la ville de Barcelone, soient placés sur le meneau de la partie supérieure de ces fenêtres, formées par l’intersection d’hyperboloïdes. Ces saints sont: Pierre Nolasque, Antoine-Marie Claret, Joaquina Vedruna, Jean Bosco, Joseph Oriol, Joseph Manyanet y Vives, Jeanne de Lestonnac, Vincent de Paul, Philippe Néri, Joseph Calasanz, Ignace de Loyola, Jérôme, François d'Assise et Thérèse de Jésus.

Les murs extérieurs des collatéraux qui s’élèvent au-dessus des façades du cloître, sont couronnées de six frontons triangulaires chacun (Levant et Ponant) dotés de diverses entrées de lumière qui sont couronnées par un panier de fruits réalisés en tessons de céramique par Etsuro Sotoo (image 11). Les douze paniers contiennent douze classes de fruits différents (nèfles, cerises, prunes, pêches, poires, pommes, amandes, figues, kakis, châtaignes, oranges et grenades) qui font référence à la Jérusalem céleste, où l’arbre de la vie produit une récolte pour chaque mois de l’année.

Ce type de finition (fronton triangulaire et décoration en céramique dans la partie supérieure) se retrouve également sur le haut des murs de la nef centrale. Cependant, ici, les décorations de mosaïque réalisées par Sotoo représentent des grappes de raisin blanc et noir supportant un calice et des épis de blé supportant une hostie, évoquant les éléments de l’Eucharistie.

Les nombreuses fenêtres du temples sont en train d’être complétées par des vitraux que le vitrailliste Joan Vila-Grau réalise depuis 1999, suivant un programme établi dans le plan directeur de Gaudí. Les vitraux de l’abside et ceux des transepts de la Passion et de la Nativité ont déjà été placés. Ceux de la Passion représentent l’Eau (image 12), la Résurrection et la Lumière et ceux de la Nativité représentent la Pauvreté, la Naissance et la Vie. Et, dans l’actualité, la pose des vitraux de la nef est achevée. Gaudí prévoyait une lumière harmonieuse à l’intérieur du temple, qui devait souligner la qualité plastique de la nef, et surtou propice à l’introspection. Dans ce but, il laissa des instructions pour que les vitraux des collatéraux soient de couleur intense dans la partie inférieure et claire dans la partie supérieure, tandis que les vitraux devant être placés dans le haut des murs de la nef centrale, devaient être incolores, mais faits de verres de différentes textures pour mettre en valeur la géométrie des voûtes.

Galerie d'images "L’intérieur" modifier

Les façades modifier

Façade de l’Abside modifier

La façade de l’abside (image 1), la première à être entreprise par Gaudí, répond aux canons néogothiques. Ce qui n’empêcha pas l’architecte d’y laisser son empreinte, au fur et à mesure de sa construction. Elle est formée de huit contreforts, avec des aiguilles séparant les chapelles de l’abside, où se détachent les vitraux polychomes de Vila-Grau.

Toutefois, les éléments les plus caractéristiques de cette façade sont les gargouilles et les nombreux pinacles qui coiffent les aiguilles, clairement méditérranéens dans leur inspiration. En effet, si dans les gargouilles, on retrouve des animaux familiers de nos contrées, escargots, grenouilles, lézards, les aiguilles, quant à elles, sont surmontées d’épis de maïs et de bouquets d’herbes sauvages.

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Façade de la Nativité modifier

La façade du Levant (image 1), située rue Marina, est l’unique façade dont la construction commença du vivant de Gaudí. Bien qu’il ne vit que l’achèvement du clocher de Sant Bernabé en 1925 (image 2) (les autres furent terminés en 1930), il laissa des indications précises pour la construction du reste de la façade qui devait expliquer la naissance de Jésus et exprimer «l’enthousiasme et le plaisir de la vie», avec une abondance d’ornementation reflétant le mouvement même de l’existence.

C’est pour cette raison que l’iconographie de cette façade s’articule autour de la naissance et de l’enfance de Jésus. Les quatre clochers dédiés aux apôtres Barnabé, Simon, Jude Thaddée et Mathieu dominent la façade. De l’ensemble, se détache également un cyprès sculpté qui représente l’arbre de vie (image 3), situé dans le centre, au-dessus du portail principal et couronné d’une croix en forme de T (lettre grecque Tau) symbolisant Dieu le Père, sur lequel repose une colombe ailée, évoquant l’Esprit Saint.

Nous ne sommes pas sans mentionner les trois grands portails représentant, de gauche à droite, l’Espérance, la Charité et la Foi. Ils sont séparés par des colonnes, surmontées de feuilles de palmiers: au-dessus de chaque colonne, deux anges annonçant la naissance de Jésus avec leur trompette, sculptés par Llorenç Matamala i Piñol. Ces colonnes reposent sur des tortues. Celle de gauche est une tortue de mer et sur la colonne qui lui correspond est inscrit le nom de Joseph, en référence au portail de gauche, celui de l’Espérance qui est dédié à Joseph. La colonnequi sépare les portails de la Charité et de la Foi, repose sur une tortue de terre et porte le nom de Marie, en rérérence au portail de la Foi dont elle occupe le centre.

Toute la façade est une ode à la joie et à la nature, ce qui explique qu’elle soit truffée de représentations d’animaux (reptiles, lézards, coquillages, poules, oiseaux, canards, aigles, escargots, etc...), d’éléments végétaux méditerranéens (rosiers, amandiers, orangers, cyprès, algues, moussse, etc...) et de symboles religieux, comme des anagrammes ou des rosaires. Les sculptures furent exécutées sur des moulages exécutés à partir de modèles vivants réels, humains et animaux.

Portail de la Charité modifier

C’est le portail central dédié à Jésus. Un seul coup d’oeil permet d’apprécier les nombreux groupes de scultpures qui représentent des scènes des origines et de la naissance de Jésus. Tout en haut, le Couronnement de Marie; à un niveau inférieur, l’Annonciation faite à Marie; dessous l’étoile du Messie et sous elle, l’ensemble de la Nativité, avec Marie,Joseph et l’Enfant-Jésus, encadrés par l’âne et le boeuf. A leur gauche, les Rois d’Orient et à leur droite, les bergers en adoration devant l’Enfant-Jésus. Distribués sur toute la façade, on trouve aussi des sculptures d’anges chanteurs et d’anges musiciens. Sur la colonne qui sépare le double battant de la porte de ce portail, enveloppée dans sa partie inférieure par un serpent, est ciselé la généalogie de Jésus. Les groupes sculptoriques de la Nativité et de l’Annonciation sont l’oeuvre de Jaume Busquets, tandis que les scènes de l’Adoration des Rois d’Orient sont de Joaquim Ros i Bofarull (image 4). Un choeur des petits anges, détruit pendant la guerre civile, a été de nouveau sculpté par Etsuro Sotoo.

Portail de l’Espérance modifier

Comme il a déjà été mentionné, ce portail central est dédié à Joseph, en tant que père de Jésus et protecteur de l’église universelle, d’où son omniprésence. De haut en bas, les différents groupes de hauts-reliefs de cette façade qui représentent La barque de Saint Joseph, Les noces de Marie et Joseph (image 5), Jésus montrant une colombe blessée à Joseph, sous les yeux indiscrets, respectivement à droite et à gauche, de Saint Joachim et de Sainte Anne, grands-parents de Jésus. Un peu plus bas, près de la porte, à gauche, la scène de la Fuite en Egypte et à droite, la scène de la Mort des Innocents.

Portail de la Foi modifier

La Vierge Marie est le centre thématique de ce portail. De haut en bas, on trouve une représentation de l’Immaculée Conception, l’anagramme de Marie, la présentation de Jésus au temple (image 6), Jésus prêchant au temple, entouré de Saint Zaccharie à gauche et de Jean-Baptiste à droite et plus bas, également sur la droite, Joseph et Marie, derrière lesquels se trouve Jésus le charpentier, au travail (image 7). A gauche, un groupe sculptorique représentant la Visite de Marie à Elisabeth (image 8).

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Façade de la Passion modifier

Dans la partie opposée à la façade de la Nativité, c’est-à-dire, rue Sardenya, s’élève la façade dédiée à la Passion, mort et résurrection de Jésus, également connue comme la façade du Ponent (image 1). Bien qu’elle partage la même structure que la façade de la Nativité: un porche et quatre clochers, dans le cas présent, dédiés aux apôtres Jacques dit le Mineur, Barthélémy, Thomas et Philippe (terminés en 1976), elle s’en différencie dans le sens où, si la première exalte la joie de la vie, celle-ci est essentiellement une dramatique expression de la peine et de la souffrance de Christ, mort sur la croix. Gaudí indiqua lui-même explicitement qu’elle devait être «dure, dépouillée, comme si elle était faite d’ossements» (image 2). Il laissa un dessin qui définissait très bien tous ces détails et dont s’inspira Josep Maria Subirachs pour réaliser un groupe sculptorique dont la réalisation lui fut confiée en 1986 et qu’il acheva en 2010, bien qu’il reste encore quelques pièces à mettre en place.

Protégée par un grand porche de six colonnes inclinées, sur lesquelles doit reposer une corniche (en cours de construction) qui soutiendra une galerie couverte, soit un fronton de dix-huit colonnes. La façade possède trois portails fermés par des portes en bronze également réalisées par Subirachs (image 3).

Le portail central est composé de deux portes à deux battants, couvertes d’environ dix mille lettres qui reprennent des fragments de la narration de la Passion, selon l’évangile de Mathieu sur la porte de gauche et l’évangile de Jean à droite. Le bronze de certaines lettres ou de mots de la narration ont été polies pour faire ressortir certains mots et des phrases comme la question formulée par Ponce Pilate: «Qu’est-ce que la Vérité?».

Le portail de gauche ou Nord décrit Jésus en prière dan le jardin de Gethsémani et celui de droite ou Sud est dédié au couronnement d’épines.

La représentation de la passion de Christ, se lit sur la façade comme une lettre «s», avec la première scène représentant le début du parcours de Jésus dans sa passion, située à la queue de la lettre. Tel que l’expliquait Gaudí, c’était une scène que certains étaient susceptibles de trouver «trop extravagante» mais l’architecte prétendait à ce qu’elle fasse «peur et pour y parvenir, je ne lésine pas sur les clairs-obscurs, les motifs entrants et sortants, tout ce qui puisse être susceptible de provoquer un effet tétrique. Et qui plus est, je n’hésiterai pas à sacrifier la construction elle-même, à casser les arcs et à couper les colonnes pour donner une idée de la cruauté du Sacrifice», une volonté que le sculpteur Subirachs chercha à respecter tandis qu’il réalisait son oeuvre, comme on peut le constater en suivant l’itinéraire qui s’amorce par la partie inférieure gauche de la façade, où se trouvent les scènes suivantes, réalisées en travertin et en [[|Grès (géologie)|pierre sableuse]] de la Floresta, près de Barcelone.

Partie centrale de la façade de la Passion:

  • La Cène
  • L’arrestation de Jésus
  • La trahison de Judas
  • La flagellation (première sculpture de l’ensemble à être mis en place)
  • Le reniement de Saint Pierre
  • L’Ecce Homo (Voici l’homme)
  • La sentence de Pilate (dernier groupe à droite, au premier niveau)
  • La chute de Jésus (premier groupe à droite, au deuxième niveau)
  • Les trois Maries
  • Simon de Cyrène aidant Jésus à soulever la croix
  • Véronique avec le linceul de Jésus
  • Longinos à cheval (dernier groupe à gauche, au deuxième niveau)
  • Les soldats jouant la tunique de Jésus aux dés (premier groupe à gauche, au troisième niveau)
  • Marie, Jean et Marie-Madeleine agenouillée
  • La Crucifixion de Jésus
  • Le tombeau

Au-dessus de La Crucifixion et à la manière d’un baldaquin, Subirachs plaça des plaques de bronze et une superficie de céramique polychrome pour représenter le voile du temple de Jérusalem qui, selon les évangélistes, se déchira à la mort de Jésus, éliminant ainsi la division qui existait entre le lieu sacré et le reste du tabernacle, le rendant ainsi accessible à tous les hommes.

Dans la galerie qui sera construite derrière les colonnes du fronton situé sur le porche, Gaudí avait prévu de placer des figures représentant les prophètes et les patriarches, et aux extrémités, des sculptures qui symboliseraient le lion de judas et l’anneau du sacrifice d’Isaac, préfigurations de l’Ancien Testament de Jésus.

Au-dessus du narthex, se trouve la colombe évoquant l’Esprit Saint (image 4) et au-dessus d’elle, contre le pont qui unit les deux clochers centraux, l’Ascension de Jésus, réalisée en bronze doré (image 5).

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Façade de la Gloire modifier

La façade principale dite de la Gloire, donne sur la rue Mallorca et est orientée vers la mer. Le projet de Gaudí inclut un passerelle surélevée au-dessus de la rue qui représenterait l’enfer et qui permettrait l’accès à la Sagrada Família par un escalier conduisant à la porte principale, étant donné la différence de niveau de quatre mètres entre l’abside de la rue Provença et le niveau de la rue Mallorca. Sur la plate-forme, Gaudí pensait placer un jet d’eau devant la chapelle du Baptistère et un brasier en flammes devant la chapelle du Saint-Sacrement et de la Pénitence. Actuellement la partie de la passerelle est en attente d’un permis d’édification urbanistique.

Toutefois, la construction du reste de la Sagrada Família se poursuit, selon le projet de Gaudí, décrit sur une maquette volumétrique et sur un plan iconographique et symbolique, dans lequel il propose que la façade de la Gloire soit dotée, comme les deux autres, d’un grand porche et de quatre clochers, dédiés ici aux Apôtres André, Pierre, Paul et Jacques le Majeur.

Sur le porche seront élevées huit colonnes qui représenteront les huit Béatitudes énoncées par Jésus, comme principe de base d’une vie heureuse et spirituellement comblée (heureux les pauvres en esprit, heureux ceux qui pleurent, heureux les humbles, heureux les affamés et assoiffés de de justice, heureux les miséricordieux, heureux les coeurs purs, heureux les artisans de paix, heureux les poursuivis pour la justice). Entre les colonnes, il y a sept portails en bronze réalisés par Josep Maria Subirachs qui permettront d’accéder au temple. Chacun d’eux représentera un sacrement (Baptême, Ordre Sacerdotal, Onction, Eucharistie, Confirmation, Mariage et Pénitence). Sur le portail central, de 4,70 m de largeur x 5 m de hauteur représentant l’Eucharistie, est inscrit le Notre Père en catalan. Dans sa partie centrale, la phrase «Donnez-nous aujourd’hui notre pain de ce jour» écrite en cinquante langues différentes. Une curiosité: les poignées de porte correspondent aux lettres A et G (initiales d’Antoni Gaudí) de la phrase «que cAiGuem en la temptació» (et ne nous soumets pas à la tentation) du Notre Père (image 2).

Les portes des sacrements feront également référence aux sept oeuvres de miséricorde d’ordre corporel (nourrir les affamés, abreuver les assoiffés, vêtir celui qui est nu, donner l’hospitalité, visiter les malades, racheter les prisonniers et enterrer les morts), les sept oeuvres de miséricorde d’ordre spirituel (instruire les ignorants, affermir ceux qui doutent, réconforter les affligés, corriger ceux qui font du tort aux autres, pardonner les offenses et les mauvaises actions, endurer les injures avec patience et prier pour le prochain), ainsi que les sept dons de l’Esprit Saint (intelligence, sagesse, science, conseil, et piété, force et crainte de Dieu) et aux sept vertus (humilité, générosité, chasteté, patience, tempérance, charité et diligence) et finalement aux sept péchés capitaux (orgueil, avarice, luxure, gourmandise, colère, envie et paresse).

Suivant les indications de Gaudí, 16 grosses lanternes coiffées de pinacles couvriront la partie supérieure du narthex, à un niveau qui se situe approximativement entre 15 et 80 mètres du sol, devant les clochers. Certaines représenteront les sept jours de la création, tandis que les autres représenteront les neufs choeurs angéliques louant la gloire de Dieu. Toujours sur la façade, on trouvera des représentations d’Adam et Ève, de la maison de Nazareth, de Jésus et Joseph au travail, de la Vierge Marie, de Jésus-Christ, de l‘Esprit Saint, et de Dieu Créateur, ainsi que d’autres symboles chrétiens.

La façade sera complétée par des nuages situés au-dessus des lanternes qui portent les lettres du Credo (Credo in unum Deum Patrem Omnipotentem, creatorem coeli et terrae....), tandis que sur d’autres nuages, juste devant les lanternes sera écrit le récit de la Création du monde, selon le livre de la Genèse.

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Les tours modifier

Les tours de la Sagrada Família sont, sans nul doute, les éléments d’architecture les plus distinctifs de l’édifice, la dotant d’une silhouette qui a fait sa renommée dans le monde entier. Ceci dit, paradoxalement, seules 8 des 18 tours initialement prévues ont été construites (image 1). Elles seront toutes de forme parabolique et seront distribuées à l’intérieur par un escalier hélicoïdal qui permettra leur ascension (image 2).

Les 8 tours déjà construites correspondent aux clochers des façades de la Nativité et de la Passion, 4 par façade (image 3), qui, conjointement aux 4 clochers qui apparaîtront sur la façade de la Gloire feront un total de 12 tours. Ces tours qui mesurent entre 98,8 et 117,5 mètres de hauteur, représentent les 12 apôtres, ce qui explique que l’initiale de chacun et leur image y soient taillées. Pour cette même raison, chacune de ces tours et celles qui sont déjà construites, seront couronnée des attributs des évêques, une crosse, une mitre, un anneau et la croix, réalisés en tessons de couleurs.

Les tours qui restent à construire pour arriver aux 18, font partie d’un ensemble monumental composé de 6 tours-lanternes coniques qui pointeront au-dessus des clochers. La base de ces tours est la même que celle des sacristies.

Au-dessus de l’abside, s’élèvera une tour de plus de 120 mètres de hauteur qui symbolisera la Vierge Marie et sera couronnée par une étoile à douze branches, symbolisant l’Etoile Matutine. Autour de la tour centrale, il y aura quatre tours de 135 mètres de hauteur, dédiées aux évangélistes et à leurs gospels. Elles seront seront couronnés par un symbole: le boeuf pour Luc, l’ange pour Mathieu, le lion pour Marc et l’aigle pour Jean. Finalement, la tour centrale, érigée au-dessus de la croisée s’élèvera à 170 m de hauteur. Elle sera dédiée à Jésus-Christ, ce qui explique qu’elle soit coiffée d’une croix à quatre branches, caractéristique de l’architecture gaudinienne, qui sera recouverte d’un matériau spécialement choisi pour lui donner de l’éclat. A l’intérieur de la tour, Gaudí projeta d’installer un belvédère, accessible par un ascenseur et, à ses extrêmités, seront placés des points de lumière, dont les faisceaux qui traverseront la ville, indiqueront les quatre points cardinaux. En effet, l’architecte voulait que la Sagrada Família soit une référence pour Barcelone, qu’elle puisse être vue et entendue de partout. C’est pour cette raison qu’il prévut de faire placer des cloches tubulaires dans les clochers, pour une diffusion étendue du son.

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Ecoles Provisoires de la Sagrada Família modifier

El 1909, après la Semaine Tragique, sur le même terrain où s’édifiait la Sagrada Família, Gaudí reçut la commande, de la part du recteur du temple, Mgr. Gil Parès, de construire un petit pavillon de 10 m x 20 m de base et de 4 mètres de hauteur, destiné à abriter, de manière provisoire, une école pour les enfants des ouvriers travaillant sur le chantier, ainsi que les enfants du quartier. Cette construction apparemment modeste et configurée pour 3 salles de classes et les services correspondants est, sans aucun doute une des oeuvres les plus importantes de Gaudí, pour ce qui est des ressources techniques et de l’ingéniosité structurelle qu’il y appliqua. L’aspect externe de l’édifice (image 1) est d’une grande simplicité, car l’architecte projeta de bâtir un édifice efficace et fonctionnel avec de faibles ressources économiques et dans une période limitée. Le trait le plus caractéristique de l’édifice est l’ondulation des ses murs et de la toiture, obtenue grâce à l’application de la géométrie à la règle qui lui confère une grande résistance et solidité, vertus pour lesquelles il a été reconnu chef d’oeuvre du XXème siècle.

Elle fonctionna comme une école jusqu’à la fin des années soixante-dix, époque à laquelle elle commença à fonctionner comme une partie des équipements de la Sagrada Família. En 2002, la progression des travaux du temple obligea à repousser l’édifice à quelques mètres de distance et le placer sur l’emplacement qu’il occupe actuellement, au coin des rues Mallorca et Sardenya. Cette mesure permit de réaliser une restauration intégrale du pavillon, dans lequel a été installé une reconstruction de l’atelier de Gaudí (image 2), ainsi que la reconstitution d’une salle de classe de l’époque. Le reste de l’espace est destiné à des activités éducatives.

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Atelier modifier

El processus de construction de la Sagrada Família et, en fait, de toute l’oeuvre de Gaudí, no peut pas s’apprécier complètement sans connaitre les méthodes de travail de l’architecte. L’atelier jouait un rôle fondamental, puisque c’était l’endroit où il expérimentait et élaborait en maquettes les solutions constructives avant de les appliquer à ses réalisations. A l’origine, l’atelier de la Sagrada Família était situé au coin des rues Sardenya et Provença. A cet endroit, Gaudí construisit un espace qui changea de forme et d’emplacement au fur et à mesure de ses besoins et de la croissance du projet. L’importance de l’atelier Gaudí a été exhaustivement commentée par ses contemporains, tel que l’indique l’article publié sur lui, à sa mort, par Joaquim Folch i Torres, dans le numéro 1 de la Gaseta de les Arts, en juillet 1926. Ce reportage intitulé «L’architecte Gaudí» fut largement illustré par des photos de l’atelier. Ces photographies et les images de la collection Canosa, qui furent utilisées pour illustrer le livre de Josep Francesc Ràfols dédié à Gaudí, nous ont permis de comprendre comment l’architecte travaillait. Une manière de travailler qui fut perpétuée par ceux qui reprirent l’édification de la Sagrada Família, après la mort de Gaudí, car elle permit la reconstruction de toutes les maquettes endommagées durant les incidents de la guerre civile et qui, aujourd’hui encore, est mise en pratique dans le bureau technique du temple, en même temps que les architectes d’aujourd’hui y introduisent de nouvelles technologies.

Le Musée de la Sagrada Família, jouxtant l’atelier actuel, permet de voir cet atelier et d’apprécier le travail qui s’y réalise actuellement.

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Architectes du temple modifier

De son vivant, Gaudí put compter sur la collaboration de nombre de ses disciples et assistants, entre lesquels Francesc Berenguer i Mestres, Josep Maria Jujol, Josep Francesc Ràfols, Cèsar Martinell, Joan Bergós, Francesc Folguera, Josep Canaleta i Cuadras et Joan Rubió i Bellver. A sa mort, c’est un autre de ses disciples, Domènec Sugrañes i Gras, qui prit la direction du chantier et termina l’édification des trois tours de la façade de la Nativité.

A la mort de Sugranyes, c’est Francesc de Paula Quintana qui prend sa suite et travaille en collaboration étroite avec Isidre Puig i Boada et Lluís Bonet i Garí, notamment dans la construction de la façade de la Passion qu’il édifièrent selon les critères et les documents que Gaudí avait laissés.

En 1966, Puig Boada et Bonet Garí prirent la relève de Quintana comme responsables des travaux, charge qu’ils assumèrent jusqu’en 1983. A cette date, Francesc Cardoner prit la direction et assura cette tâche pendant deux ans. En 1985, la direction fut confiée à Jordi Bonet i Armengol, qui s’entoura d’une équipe formée par Carles Buxadé, Joan Margarit, Josep Gómez, Jordi Coll i Jordi Faulí i Oller, qui furent chargés, notamment, de construire les éléments intérieurs du temple, réussissant à couvrir les voûtes des nefs centrales et latérales.

Jordi Bonet conserva la charge d’architecte directeur des travaux jusqu’à fin septembre 2012, date à laquelle il reçut la mention d’architecte émérite. Il fut alors remplacé par Jordi Faulí qui devient l’architecte coordinateur et directeur des travaux du temple

Architectes ayant dirigé l’ouvrage modifier

1882-1883, Francesc de Paula del Villar

1883-1926, Antoni Gaudí

1926-1938, Domènec Sugrañes i Gras

1939-1966, Francesc de Paula Quintana i Vidal

1966-1983, Isidre Puig Boada et Lluís Bonet Garí

1983-1985, Francesc Cardoner i Blanch

1985-2012, Jordi Bonet i Armengol

Depuis octobre 2012, Jordi Faulí i Oller

Artistes qui ont collaboré à la Sagrada Família modifier

Gaudí était un homme proche de l’art et des artisans. Il les connaissait bien et était conscient leur force communicative. Il travailla avec ces artistes sur toutes ses oeuvres, spécialement pour la Sagrada Família, car il était convaincu que seuls les artistes étaient capables de transmettre toutes les valeurs symboliques contenues dans un projet. A l’époque de Gaudí, les sculpteurs Carles Mani i Roig, Llorenç Matamala i Piñol et Joan Matamala i Flotats laissèrent leurs empreinte à la façade de la Nativité, tandis qu’à la crypte, travaillèrent Joan Flotats et Màrius Maragliano. Après la guerre et à partir de modèles réalisés par Gaudí, la façade de la Nativité fut complétée par Jaume Busquets, avec les scènes notables de la Nativité et de l’Annonciation de l’archange Gabriel à la Vierge Marie (image 1) et par Joaquim Ros i Bofarull qui réalisa les groupes sculptorique correspondant à l’Adoration des Rois et à l’Adoration des bergers.

Postérieurement, à partir de la moitié des années quatre-vingts et sur les indications de Gaudí, de nouvelles sculptures dédiées aux saints fondateurs d’ordres religieux (image 2) furent placées sur le mur extérieur de l’abside et sur les meneaux des fenêtres des collatéraux. Elles furent produites par des artistes contemporains comme Andrés Gallego de Montiel, Montserrat Garcia Rius, Domènec Fita, Joan Puigdollers, Núria Tortras, Manuel Cusachs, Joan Seguranyes ou Francesc Carulla. Les sculpteurs Jaume Casas, Domènec Fita et Joan Fajula et le céramiste Jordi Aguadé produisirent certains éléments de décoration intérieur.

Toutefois, entre tous les artistes qui ont travaillé à la Sagrada Família, une mention spéciale doit être faite au sculpteur japonais Etsuro Sotoo qui travaille sur le temple depuis que, fasciné par Gaudí, il s’installa en Catalogne, en 1978. Il ne s’est pas limité à la restauration des sculptures de la façade de la Nativité ou à celle du Portail du Rosaire qui avaient été endommagées pendant la guerre civile, mais il oeuvra également sur d’autres parties du temple, comme les gargouilles sur les tours des évangélistes et leurs gospels, l’ornementation des grandes baies et des aiguilles et le couronnement des pinacles dédiés à l’Eucharistie (image 3). Dans l’actualité, il travaille sur les portes de la façade de la Nativité.

L’artiste qui s’est impliqué le plus dans le programme sculptorique de la Sagrada Família est, sans nul doute, Josep Maria Subirachs, à qui fut confié la totalité des groupes sculptoriques de la façade de la Passion en 1986 et qui réalisa également les trois portes de bronze de la façade de la Passion, les portes de la façade de la Gloire, dont, présentement, une seule a été installée et le Saint Jordi regardant l’autel depuis la tribune des choeurs de la façade de la Gloire (image 4), dans la nef centrale du temple.

Pour les vitraux, Gaudí demanda la collaboration de l’éminent artiste Joaquín Torres García. Il travailla un temps dans l’atelier de la Sagrada Família, mais ses vitraux polychromes finiront pas être installés au siège de la Cathédrale de Palma de Majorque. Par contre, Joan Vila-Grau mérite d’être mentionné pour sa notable contribution dans la réalisation des vitraux de l’abside (image 5), ceux des façades de la Nativité et de la Passion. Actuellement, il a entreprit de compléter les vitraux de toutes les fenêtres du temple.

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Musée modifier

Le musée (image 1) occupe les espaces situés au-dessous du transept de la Sagrada Família, site préalable occupé par les ateliers du chantier. Il a comme objectif de conserver et diffondre l’oeuvre de Gaudí, en particulier le temple. Ce centre, inauguré en 1961, s’est agrandi avec le temps et depuis 2002, il occupe également une partie de l’édifice des Ecoles.

L’intérêt du Musée de la Sagrada Família réside dans les matériaux et les informations qu’il renferme, qui sont d’une grande aide pour aider à la compréhension du procédé de construction du temple et son évolution. Un intérêt tout particulier pour les dessins, les multiples photographies de l’époque, les importantes pièces de mobilier liturgique dessinées par Gaudí (image 2), les sculptures et les maquettes qui permettent de comprendre l’ampleur du temple, notamment les maquettes reconstruites avec les fragments retrouvés après la guerre et les nouvelles réalisées à partir du matériel récupéré et des nouvelles études effectuées, appliquant la géométrie et les proportions établies par Gaudí. L’atelier de modelage actuel, d’un grand intérêt pour les visiteurs peut également être vu dans le musée.

La plus extraordinaire des pièces exposées, est la copie de la maquette polyfuniculaire dont Gaudí dirigea personnellement la réalisation quand il développa le projet de l’église de la Colònia Güell (image 3). Ce travail exécuté en 1989 par l‘Institut des Structures Légères de l’Université de Stuttgart, explique de manière très explicite comment Gaudi conçut les arcs paraboliques et établit leur fonction structurelle, comme éléments de soutènement des voûtes et du plafond, une solution qu’il appliqua et développa par la suite pour la construction des nefs, des colonnes et des voûtes de la Sagrada Família.

Dans le Musée, sont également exposées les différentes maquettes et les croquis des sculptures que Josep Maria Subirachs fit pour la façade de la Passion et un document audiovisuel qui présente les étapes les plus récentes de l’évolution des travaux de construction.

Galerie d'images "Musée" modifier

Paroisse modifier

L’année 1890 marque le début des premiers offices dans la crypte de la Sagrada Família, où l’activité paroissiale se poursuit, conduite par le recteur Lluís Bonet i Armengol, depuis 1993. Par contre, le diocèse de Barcelone utilise la nef centrale pour la célébration d’importants événements liturgiques, depuis que la couverture a été achevée et que le temple a été consacré, le 7 novembre 2010, comme basilique mineure, par le pape Benoît XVI.


Information pour visiteurs modifier

Horaires de visite modifier

Basilique modifier

  • D’octobre à mars, de 09.00 h à 18.00 h
  • D’avril à septembre, de 09.00 h à 20.00 h
  • 25 et 26 décembre et 1er et 6 janvier, de 09.00 h à 14.00 h

L’horaire sera réduit de manière ponctuelle, dans le cas de célébrations d’offices.

Crypte modifier

  • Du lundi au vendredi, de 09.00 h à 10.00 h et de 18.00 h à 21.00 h
  • Samedi, dimanche et jours fériés, de 09.00 h à 14.00 h et de 18.00 h à 21.00 h


Comment venir modifier

Metro: L2 et L5 station Sagrada Familia

Bus: 19, 33, 34, 43, 44, 50, 51, B20 et B24


Accès à la basilique modifier

Individuels: rue Sardenya

Groupes: rue Marina

GPS: N 41º 24’ 283” | E 2º 10’ 486”

La Basilique dispose d’un parcours adapté pour fauteuils roulants (excluant l’usage des ascenseurs permettant d’accéder aux tours). Des fauteuils roulants sont mis gratuitement à votre disposition au Bureau d'Information (93 513 20 60 o informacio@sagradafamilia.org).


Vente de billets modifier

  • À la billetterie de La Sagrada Família (sous réserve de disponibilité).
  • A l’avance par Internet (billet en ligne permettant l’accès direct et avec assignation de frange horaire): planifier votre visite

Billets en ligne modifier

Basilique:

  • Billet de base: 14,80€
  • Avec audioguide: 19,30€
  • Avec guide: 19,30€

Basilique + Tours:

  • Billet de base: 19,30€
  • Avec audioguide: 23,80€

Casa Museu Gaudí:

  • Billet de base: 6,80€

Basilique + Casa Museu Gaudí:

  • Billet de base: 18,30€


- Gratuitos para: Amigos del Templo, niños y niñas de hasta 10 años, personas discapacitadas en un grado acreditado del 65% o superior + 1 acompañante.

- Los precios incluyen los gastos de gestión.

Canaux de communication officielle modifier

Bibliographie modifier

  • Basilique de la Sagrada família. Guide visuelle, Dos de Arte Ediciones, (ISBN 978-84-934492-0-9)
  • Basilique de la Sagrada Família. Le chef d’oeuvre de Gaudí, Dos de Arte Ediciones, (ISBN 978-84-934492-4-7)
  • (ca) BASSEGODA i NONELL Joan, L'estudi de Gaudí : Sélection d'articles publiés dans la revue Temple 1971-1994, Barcelone, Junta Constructora del Temple Expiatori de la Sagrada Família,
  • (ca) BASSEGODA i NONELL Joan, El gran Gaudí, Sabadell, AUSA, (ISBN 84-86329-44-2)
  • (ca) BONET ARMENGOL Jordi, Basílica de la Sagrada Família, Barcelone, Cedosa, (ISBN 978-84-938914-0-4)
  • (ca) BONET ARMENGOL Jordi, L’últim Gaudí, Barcelone, Pòrtic, (ISBN 978-84-7306-727-0)
  • (en) BURRY Mark, Expiatory church of the Sagrada Família: Antoni Gaudí, Londres, Phaidon, (ISBN 0714828491)
  • (en) BURRY Mark, Gaudí Unseen. Completing the Sagrada Família, Berlín, Jovis, (ISBN 978-3-939633-78-5)
  • (ca) Els colors de la llum. Vitralls de Vila-Grau a la Sagrada Família, Barcelone, Temple Expiatori de la Sagrada Família, (ISBN 978-84-8334-998-4)
  • (ca) CUSSÓ i ANGLÈS Jordi, Gaudír de la natura i de la Sagrada Familia, Lleida, Pagès Editor, (ISBN 978-84-9975-031-6)
  • (ca) DESCHARNES Robert, PRÉVOST Clovis, DALÍ Salvador et PUJOLS Francesc, La visió artística i religiosa de Gaudí, Barcelone, Aymà,
  • (ca) FAULÍ Jordi, El temple de la Sagrada Família, Aldeasa, (ISBN 978-84-8003-594-1)
  • (ca) FAULÍ Jordi, Petita història de la Sagrada Família, Barcelone, Editorial Mediterrània, (ISBN 978-84-9979-002-2)
  • (ca) FONTANALS Imma, Subirachs a la Sagrada Família, Barcelone, Editorial Mediterrània, (ISBN 978-84-8334-517-7)
  • (ca) GIRALT-MIRACLE Daniel, Gaudí. La recerca de la forma, Lunwerg Editores, (ISBN 978-84-7782-7269)
  • (ca) GIRALT-MIRACLE Daniel, Sagrada Família. De Temple Expiatori a Basílica, Lunwerg Editores, (ISBN 978-84-9785-747-5)
  • (es) GIRALT-MIRACLE Daniel, Gaudí esencial, Barcelone, La Vanguardia Ediciones, (ISBN 978-84-96642-73-7)
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  • (ca) PUIG-BOADA Isidre, El Pensament de Gaudí, Barcelone, Editorial Dux, (ISBN 84-609-1587-5)
  • (ca) PUIG-BOADA Isidre, El temple de la Sagrada Família, Barcelone, Edicions de Nou Art Thor, (ISBN 84-7327-135-1)
  • (ca) PUIG I TÀRRECH Armand, La Sagrada Família segons Gaudí, Barcelone, Pòrtic, (ISBN 978-84-9809-158-8)
  • (ca) RÀFOLS Josep Francesc et FOLGUERA Francesc, Gaudí 1928, Universitat Politècnica de Catalunya, Barcelone, Ed. Canosa, (ISBN 978-84-7653-601-8)
  • GÓMEZ SERRANO Josep et al., La Sagrada Familia: de Gaudí au CAD, Barcelone, Edicions UPC, (ISBN 84-8301-148-4)
  • (ca) LOBO Ricardo, Sagrada Família. La façana de ponent, Barcelone, Editorial Mediterrània, (ISBN 978-84-8334-789-8)
  • (es) Sagrada Familia Opus Magnum de Gaudí, Media Minds, (ISBN 978-84-939981-9-6)
  • GÓMEZ SERRANO Josep, COLL GRIFOLL Jordi et BURRY Mark, Sagrada Família S. XXI. Gaudí ara/ahora/now, Edicions UPC, (ISBN 978-84-8301-918-4)
  • (es) TORII Tokutoshi, El mundo enigmático de Gaudí: cómo creó su arquitectura, vol. 2, Instituto de España, Madrid, (ISBN 84-85559-33-9)