Utilisateur:Sieur De Mont-Bastou/Brouillon

Albert Chambonnet
Sieur De Mont-Bastou/Brouillon
Albert Chambonnet pendant la Seconde Guerre mondiale.

Surnom Garros
Védrines
Didier
Arnold
Logarithme
Naissance
Bessèges, France
Décès (à 40 ans)
à Lyon, France
Origine Française
Allégeance Drapeau de la France France
Drapeau de la France France libre
Arme Armée de l'Air
Grade Colonel dans les FFI et l'Armée de l'Air (à titre posthume)
Années de service 1923 – 1944
Conflits Grande révolte syrienne
Seconde Guerre mondiale
Hommages Compagnon de la Libération
Chevalier de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française

Albert Chambonnet, alias Didier, né le à Bessèges (Gard) et mort exécuté par la Gestapo le à Lyon, est un officier de l'Armée de l'Air, résistant français et compagnon de la Libération. Il est inhumé au cimetière du Val d'Enfer à Cerdon[1].

Biographie modifier

Avant la Seconde Guerre Mondiale modifier

Jeunesse et engagement dans l'Armée de l'Air modifier

Albert Chambonnet s'engage à 18 ans dans l'armée, en 1922 il rejoint l'École des mécaniciens d'avions de Nîmes pour un contrat de 4 ans. Breveté mécanicien le 1er janvier 1923 (n°1420), Albert Chambonnet est affecté au 38ème régiment d'aviation de chasse. Nommé caporal le 3 mars 1923, sa formation s'achève peu après, il est ensuite affecté en juin 1923 au 34ème régiment d'aviation de chasse du Bourget, où il reste affecté jusqu'en janvier 1924.

Albert Chambonnet est alors sous-officier mécanicien dans l'aviation et instructeur à l'école des mécaniciens de Nîmes, avant de partir pour le Levant en mars 1924, où il rejoint le 39ème régiment d'observation du Levant, affecté à la 6ème escadrille au sein du 2ème groupe d'ouvriers aéronautique.

Campagne de Syrie modifier

Il fait ses premières armes de juillet à octobre 1925 aux côtés de l'Armée du Levant, en Syrie, lors de la révolte druze, durant laquelle 40 000 soldats français et supplétifs coloniaux sont mobilisés afin d'endiguer cette insurrection contre le pouvoir français en Syrie.

Chambonnet embarque à Marseille le 6 mars 1924, arrive en Syrie le 15 mars, puis rejoint son escadrille basée à Rayak, dans la plaine de la Bekaa, au Liban. Chaque escadrille est composée de dix appareils Breguet XIV, employés à la fois dans des missions de reconnaissance et de bombardement. Entre le 26 juillet 1924 et le 11 octobre 1925, son escadrille est déployée dans le massif montagneux du Djébel el-Druze, au sud de la Syrie.

De retour en France modifier

Albert Chambonnet rentre en France en janvier 1926, il quitte l’armée d’active le 12 avril et travaille comme mécanicien dans un garage à Nîmes, tout en étant réserviste au sein du 2ème Groupe d’Ouvriers Aéronautique. Âgé de 23 ans, il épouse Yvonne Forest, 26 ans, à Saint-Sébastien d’Aigrefeuille, dans le Gard, le 18 septembre 1926.

De cette union naissent cinq enfants : Henriette, (née le 14 juin 1927), Albert (né le 20 janvier 1929), Marie-Antoinette (née le 29 décembre 1930), Yvonne (née le 10 décembre 1932), Louis (né le 3 novembre 1935).

En 1930, Albert Chambonnet contracte un nouvel engagement dans l’armée et réussit le concours des élèves officiers d’active de Versailles, et est nommé sous-lieutenant mécanicien en 1934.

Promu lieutenant en octobre 1935, il est affecté à la base aérienne de Tours et, en 1937 à la Direction du matériel aérien militaire. Promu capitaine en mars 1940, Albert Chambonnet est affecté au Grand Quartier général aérien au mois de mai. Un mois plus tard, Albert Chambonnet subit la débâcle du mois de juin en se repliant avec l'État-major d'Amboise à Bordeaux puis à Aulnat. L'issue de la bataille de France laisse chez de nombreux Français, militaires comme civils, un goût amer. Albert Chambonnet fait partie de ces Français qui refusent de déposer les armes.

La Seconde Guerre Mondiale modifier

Affectation sur la base de Lyon-Bron et entrée dans la Résistance modifier

L'issue de la bataille de France laisse chez de nombreux Français, civils comme militaires, un goût amer. Albert Chambonnet fait partie de ces Français qui refusent de déposer les armes.

Chambonnet est alors affecté à la base aérienne de Lyon-Bron à partir du 25 février 1941 en tant qu’adjoint du directeur des services techniques. Très rapidement, il cherche à regrouper des camarades pour lutter contre les Allemands, et entre dans un des premiers mouvements de résistance, le Coq Enchaîné. En mars 1942, il entre, par l'intermédiaire du capitaine d'aviation Claudius Billon, dans le mouvement Combat que dirige Henri Frenay. Chambonnet est alors chargé d'organiser la résistance sur la base de Bron.

Un coordinateur et organisateur redoutablement efficace... modifier

Adoptant le pseudonyme de Didier, Albert Chambonnet est très actif dans ses activités clandestines et devient au mois de juillet 1942 le chef d’État-major régional de l'Armée secrète dans la région Rhône-Alpes (le poste de chef régional étant confié au capitaine Billon, qui prend le pseudo de « Védrines »), sous l'autorité de Maurice Bourgès-Maunoury, délégué militaire pour la zone sud (futur compagnon de la Libération puis ministre sous la Vème République).

À partir de Bron, Chambonnet recrute des partisans, organise des noyaux de résistants, d'abord dans les départements voisins du Rhône, d'étendre son action à ceux de l'Ain, du Jura, de la Haute-Savoie, de l'Isère, de l'Ardèche et de la Drôme. Il entreprend de coordonner l'action des mouvements de résistance Combat, Libération et Franc-Tireur dont les groupes paramilitaires forment l'Armée secrète (AS).

Albert Chambonnet est placé en congé renouvelable à partir de décembre 1942, avant d’être mis en congé d’armistice le premier mars 1943, après avoir été promu au grade de commandant.

Au début du mois de février 1943, le capitaine Billon est arrêté par la Gestapo. Il est remplacé par Robert Ducasse, alias "Vergaville", qui conserve Chambonnet comme chef d'État-major, puis le nomme sous-chef régional des départements de l'Ain, du Jura ainsi que de la Saône-et-Loire.

Recherché par la police de Lyon, Chambonnet est obligé de se cacher entre mars et avril 1943. Au mois de mai, il participe à la création des Mouvements unis de la Résistance (MUR). Il met en place des services tels que le Noyautage des Administrations Publiques (NAP) et la section des atterrissages et des parachutages (SAP).

En octobre 1943, dans l'Ain, « Vergaville » est arrêté par la Gestapo. Chambonnet le remplace et sous le pseudonyme de « Didier », devient le chef régional de l'AS. Il organise ses services et nomme des chefs départementaux. Il crée un État-major de cinq bureaux et se réserve la direction du cinquième, qui est chargé de l'action immédiate. Il réussit également l'intégration des troupes de l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA) au sein de l'AS.

C'est aussi l'époque du Service du Travail obligatoire (STO) auquel de nombreux jeunes, les réfractaires, cherchent à échapper en venant gonfler les effectifs des maquis. Chambonnet s'emploie alors à organiser et développer les relations entre les maquis régionaux et l'Armée secrète qui, à la fin du mois d'octobre 1943, sont fondus au sein d'un commandement unique.

Chambonnet alias « Didier » entre ensuite en liaison avec le Front national et les Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Le 26 novembre 1943, un accord est signé en vue de mener des actions communes. En janvier 1944, il est nommé chef régional des Forces françaises de l'Intérieur (FFI) pour la Région R1.

Pendant les cinq premiers mois de 1944, Didier poursuit ses activités, et organise des Troupes spéciales insurrectionnelles (TSI) dans les usines auxquelles il fournit les moyens matériels de lutter.

...activement recherché par la Gestapo et Vichy modifier

Recherché sans relâche par la police française et la Gestapo, la tête d’Albert Chambonnet est mise à prix par les autorités allemandes pour la somme d’un million de francs. Le 8 juin 1944, il échappe de peu à une arrestation, mais le surlendemain, sur la Place des Terreaux, Chambonnet est appréhendé par les autorités françaises, avant d'être confié à la Gestapo et enfermé au fort de Montluc, où il est torturé, mais ne donne aucun renseignement. Devant être condamné à mort, sa peine est commuée en une condamnation à perpétuité après que la Résistance ait adressé un ultimatum aux autorités allemandes.

Un mois plus tard, un tragique concours de circonstances causera sa perte : dans la nuit du 26 au 27 juillet 1944, une bombe explose dans le restaurant "Le Moulin à vent", dont la clientèle est principalement allemande. Bien que l'explosion n'ait fait aucune victime, les représailles sont immédiates et sans pitié, vraisemblablement ordonnées par Klaus Barbie ou Werner Knab : la Gestapo lyonnaise prélève 5 résistants prisonniers à la prison de Montluc et les emmène, aux alentours de midi, devant le restaurant, avec pour ordre de les fusiller.

A peine les malheureux sont-ils expulsés du véhicule qui les transportait (les sources divergent sur la nature du véhicule, certains témoignages affirment qu’il s’agissait d’un camion, d’autres d’une Citroën Traction grise) que les 3 hommes chargés de leur exécution les abattent sur le champ : les victimes sont Gilbert Dru (24 ans), Léon Pfeffer (22 ans), Bernard René (40 ans), Francis Chirat (28 ans), et le colonel Albert Chambonnet (40 ans). Les corps des cinq résistants restent exposés à la vue de tous 3 heures durant, afin de dissuader la population de rejoindre la Résistance.


Hommages et distinctions modifier

La tombe d'Albert Chambonnet à Cerdon.
Cérémonie d'inauguration de plaque commémorative rendant hommage au Colonel Chambonnet en présence d'Yvonne Chambonnet et du Colonel Tillon, sur la place d'arme de la Base Aérienne 278 d'Ambérieu-en-Bugey.


Un maquis de l'Ain et du Rhône a porté son nom de résistance, le camp Didier basé dans les environs de Mionnay et dirigé, entre autres, par Jean Gouailhardou.

La promotion 1945 de sous-officiers de l'école de Rochefort, la première après la Seconde Guerre mondiale, porte son nom, tout comme la promotion 1955 d'officiers de Salon de Provence.

La base aérienne 278 Ambérieu-en-Bugey porte son nom depuis 1982.

A ce jour, le Colonel Albert Chambonnet est l'un des seul (voire le seul) officier de l'armée française à avoir été parrain 3 fois.

Plaque hommage à Albert Chambonnet, rue du colonel-Chambonnet et de la place Bellecour à Lyon.

Il y a une rue du colonel-Chambonnet à Lyon ; il y en a également une à Bron. Une rue Albert Chambonnet existe également à Bessèges.

Sur le lieu de son exécution a été érigé le Veilleur de Pierre, un monument en hommage à Albert Chambonnet et aux autres résistants fusillés avec lui sur la place Bellecour, là où se tenait le Moulin à vent.

Chaque 27 juillet, trois cérémonies sont tenues pour rendre hommage au colonel Chambonnet : sur la Base Aérienne 278 d'Ambérieu-en-Bugey, au Mémorial des maquis de l’Ain et de la Résistance (aussi connu sous le nom de Mémorial du Val d’Enfer), ainsi que devant le Veilleur de pierre.

Références modifier

  1. « Cimetière des maquis de l'Ain au Val D'enfer à Cerdon » [PDF], sur maquisdelain.org.
  2. « Albert CHAMBONNET », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  3. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Sources modifier

Bibliographie modifier

  • Fabrice Sugier, « Chambonnet Albert (1903-1944) », dans La Résistance dans le Gard (DVD-ROM), Paris, Association pour des études sur la résistance intérieure, (ISBN 978-2-915742-23-7) — notice individuelle non paginée.

Liens externes modifier

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