Celso Lagar

peintre espagnol (1891–1966)

Celso Lagar Arroyo, né à Ciudad Rodrigo (Salamanque) le et mort à Séville le , est un sculpteur, peintre et lithographe expressionniste espagnol.

Celso Lagar
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Artiste de la première génération de l’École de Paris, où il a vécu la plus grande partie de sa vie, il a été influencé par les avant-gardes de tous genres comme le cubisme ou le fauvisme. Il a peint principalement des paysages et des natures mortes. Il est l'époux de la sculptrice française Hortense Begué. Devenu veuf, la fin de sa vie fut assombrie par des troubles psychiatriques.

Biographie

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Miguel Blay (es)

Né au 23 rue de Santiago à Ciudad Rodrigo, aîné des quatre enfants (dans l'ordre de naissance : Celso ; Manuel, décédé très tôt ; Angel ; Isabel)[1] de l'ébéniste Gumersindo Lagar Iglesias[2]. A l'âge de 12 ans, il apprend la sculpture auprès de son père puis quitte sa ville natale pour intégrer l’atelier de Miquel Blay (ca) aux Beaux-Arts de Madrid en 1907, un des meilleurs sculpteurs de l'époque[3]. En 1910 et 1911, il fréquente à Barcelone l'école de la Llotja[4] avant d'aller, sur les conseils de Blay, étudier la sculpture à Paris en 1911 où il rencontre Joseph Bernard, Max Jacob, André Derain, Blaise Cendrars, son ami Amedeo Modigliani, et sa future épouse, la sculptrice Hortense Bégué (1890-1957)[5]. En 1912, il expose au Salon d'Automne ses sculptures Adolescencia et Rosa de Thébas[6]. En remerciement de la bourse de 365 pesetas (selon les journaux locaux[7]) que le conseil municipal de Ciudad Rodrigo lui a attribué, il envoie la même année par train la sculpture Rosa de Thébas (sculpture en plâtre, conservée à la maison de la culture de Ciudad Rodrigo[8]) : il s'agit de la seule sculpture encore existante de Lagar[9]. En 2017, à l'initiative de la mairie de Ciudad Rodrigo et du Centre d'Etudes Mirobrigense (CEM), la sculpture Rosa de Thébas est fondue en bronze pour l'exposition monographique de Celso Lagar (réalisée pour les 50 ans de sa mort et les 125 ans de sa naissance)[7] : cette sculpture est ensuite placée sur la place Campo de Carniceros (Ciudad Rodrigo)[9].

En 1913, il expose sculptures et dessins à sa première exposition personnelle de Paris (Galerie Ashnur)[6]. Il abandonne ensuite la sculpture en faveur de la peinture. L’arrivée de la Première Guerre mondiale représente dans la vie et l’œuvre de Celso Lagar le commencement d’une nouvelle étape. Il revient à Barcelone en 1915 où il obtient une certaine reconnaissance, notamment avec des expositions personnelles aux Galeries Dalmau, ce qui lui permet de retourner à Paris. En 1919, il s’installe définitivement en France. Cette époque, jusqu’à la fin des années 1930, est le moment de sa maturité artistique. Il expose ses œuvres dans les meilleures galeries parisiennes, entre autres chez Léopold Zborowski (1928, avec Hortense). Sa production est abondante et constante. Pendant son séjour en Normandie en 1928, il développe son œuvre sur des thèmes très concrets : les natures mortes, les souvenirs espagnols, les paysages et ses célèbres scènes de cirque. La période des influences avant-gardistes (cubisme, fauvisme, vibracionisme (ca), biologisme[Quoi ?], simultanéisme) terminée, Celso Lagar trouve sa propre voie marquée fondamentalement par l’inspiration goyesque et picassienne. La reconnaissance des critiques et du public augmente.

Le début de la Seconde Guerre mondiale marque la fin de son époque faste. Le couple est obligé de se réfugier dans les Pyrénées françaises et mènent une vie très difficile. Après la libération de Paris, son retour n’a pas une grosse répercussion. Lagar continue avec les mêmes thèmes et les mêmes techniques d’avant-guerre. Peu à peu, le succès s’estompe et les problèmes d'argent affectent le couple[10].

À ce moment, son épouse entre à l’hôpital Broca et meurt en 1957. Lagar fait une grave dépression. Il est admis à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne et cesse de travailler[11]. En 1959, Andras Kalman (en) lui rend visite à Sainte-Anne[12]. Par décision de justice, une vente aux enchères est prévue le 7 juin 1962 avec les œuvres conservées dans son atelier afin de payer son séjour à l'asile alors chiffré à 7,5 millions d'anciens francs : l'association Les Amis du peintre Celso Lagar est créée le 6 juin 1962 dans le but d'« apporter une assistance morale et matérielle au peintre Celso Lagar », dans un premier temps Celso Lagar s'oppose à la vente mais donne finalement l'instruction à l'Association pour la Diffusion des Arts Graphiques et Plastiques (ADAGP) de ne pas s'opposer à cette vente. En effet, l'ADAGP considère que cette vente était organisée sans que la question du droit moral de l'artiste n'ait été suffisamment étudiée[13]. En octobre 1964, il retourne en Espagne. Le 18 février 1965, d'un commun accord entre Celso Lagar et l'administration hospitalière, une seconde vente de 68 tableaux est organisée et totalise 130 000 nouveaux francs (le double des estimations) remboursant le solde de 30 000 nouveaux francs laissé par le reste de son séjour à Sainte-Anne. Il vit à Séville avec sa sœur jusqu’à sa mort le .

Le Portrait de Celso Lagar réalisé par Amedeo Modigliani en 1915 est conservé à Jérusalem au musée d'Israël[14].

Œuvres

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Collections publiques

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Espagne

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États-Unis

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Collections privées

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Illustrations

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Il illustra des revues comme les revues espagnoles Revissa Nova et Un enemic del Poble y Troços, ainsi que le livre de Ramón Gómez de la Serna sur le café Pombo[22].

Expositions

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Expositions personnelles

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  • Galerie Ashnur, boulevard Raspail, Paris, 1913.
  • Galeries Josep Dalmau, Barcelone, à partir de 1915.
  • Galeria general de arte, Madrid, 1917.
  • Galeries Laietanes, Barcelone, 1918.
  • Asociación de Artistas Vascos, Bilbao, 1918, 1919.
  • Galerie Berthe Weill, Paris, 1919, 1922.
  • Galerie Barreiro, Paris, 1933.
  • Galerie Druet, Paris, 1935.
  • Logis Renaissance, Rouen, 1938[32].
  • Syndicat d'initiative, Rouen, 1939[33].
  • Galerie Claude, Paris, juin-juillet 1948, 1949.
  • Galerie municipale de Honfleur, 1950.
  • Crane Kalman Gallery, Londres, 1957, juin-juillet 1959, juillet 1961, 1965.
  • Galerie de Paris, Paris, novembre-décembre 1961.
  • Musée d'Orbigny Bernon, La Rochelle, 1965.
  • Grenier à sel, Honfleur, juillet-août 1969.
  • Retrospective, Galerie Juan Mas, Madrid, 1976.
  • Celso Lagar - Peintures 1912-1936, Galerie Joan Gaspar, Barcelone, 1997.
  • Fondation Manuel Ramos Andrade, Salamanque, 1997[34].
  • Celso Lagar, el genio mirobrigense, palais des expositions de la mairie de Ciudad Rodrigo, novembre 2016 - février 2017[21],[35].

Expositions collectives

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Réception critique

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  • « Le plus doué est sans doute Celso Lagar, il est certainement celui qui fait monter aux visages de ses Arlequins, de ses Pierrots ou de ses matadors le plus d'âme, âme grave, âme inquiète, songeuse ; ses petites gouaches sont d'un fils de Goya. » - Michel Florisoone[37]
  • « Si jusqu'à récemment les collectionneurs recherchaient chez Lagar surtout les scènes de cirque et de tauromachie, on observe aujourd'hui qu'ils se tournent volontiers vers les nus et les paysages, des œuvres construites avec une grande rigueur, aux volumes bien distribués. Lagar passa la plus grande partie de son existence à Paris ; au soir de sa vie, il fut atteint de graves troubles mentaux. » - Gérald Schurr[42]

Postérité

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Hommage

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Une rue de la ville de Salamanque est appelée « calle del pintor Celso Lagar »[43].

Comité Celso Lagar

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Vers 2017, les ayant-droits de la propriété intellectuelle de l’œuvre de Celso Lagar créent le comité Archivo Celso Lagar dont le but est de protéger et promouvoir l’œuvre du peintre. Iván García Langa dirige le catalogue raisonné de Lagar établi par le comité[44].

Notes et références

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Références

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  1. Alba 1992, p. 19.
  2. (es) Isabel García García, Orígenes de las vanguardias artísticas en Madrid (1909-1922), Universidad Complutense de Madrid, mars 1998.
  3. (es) García García, Isabel (Marzo 1998). Facultad de Geografía e Historia (Universidad Complutense de Madrid), ed. «Tesis Orígenes de las vanguardias artísticas en Madrid (1909-1922). Vol.II».
  4. a et b Gouvernement de Catalogne, Le ministère de la culture acquiert aux enchères une œuvre du peintre d'avant-garde Celso Lagar peinte à Gérone et destinée au musée de Gérone, mai 2014
  5. Max Jacob, Celso Lagar, peintre, Hortense Begué, sculpteur, Éditions Galerie Zborowski, 1928.
  6. a et b Alba 1992, p. 171.
  7. a et b « Rosa del Thebas », sur youtube.com (consulté le )
  8. Alba 1992.
  9. a et b (es) « “La Rosa del Thébas” de Celso Lagar, ya luce en Ciudad Rodrigo », sur centrodeestudiosmirobrigenses.es (consulté le )
  10. (es) Narciso Alba, Junta de Castilla y León, ed. Celso Lagar, aquel maldito de Montparnasse. Valladolid: Consejería de Cultura y Turismo, 1992, p. 269. (ISBN 8478461671).
  11. Genio y dramatismo en Celso Lagar, ABC éd., 29 octobre 1966.
  12. « Celso Lagar - Biographie », sur www.artnet.fr (consulté le )
  13. Marcel Parturier, « Le droit moral », Amateur d'art,‎
  14. (en) « Portrait of the Painter Celso Lagar », notice sur imj.org.il.
  15. Fondation Banco Sabadell, Celso Lagar dans les collections
  16. Musée national d'art de Catalogne, Celso Lagar dans les collections
  17. Musée des beaux-arts de Bilbao, Celso Lagar dans les collections
  18. « El Museu d'Art de Girona incorpora una obra de Celso Lagar », El Gerió, 28 mai 2018
  19. Fundación Maria José Jove, Celso Lagar dans les collections
  20. Isabel Menéndez, Celso Lagar, Colecciones arte
  21. a et b Fundación Telefónica, Celso Lagar
  22. a et b Isabel García García, El cubismo y sus entornos en las colecciones de Telefónica
  23. Musée national centre d'art Reina Sofía, Celso Lagar dans les collections
  24. Musée Carmen-Thyssen, "Composition au nu" dans les collections
  25. Musée Carmen-Thyssen, "Port de Honfleur" dans les collections
  26. Musée Carmen-Thyssen, Celso Lagar dans les collections
  27. Musée d'art moderne et contemporain de Santander et Cantabrie, Celso Lagar dans les collections
  28. Musée des beaux-arts de La Rochelle, Celso Lagar dans les collections
  29. Musée des Augustins de Toulouse, Celso Lagar dans les collections
  30. Musée des beaux-arts de San Francisco, "Acrobate sur un cheval" dans les collections
  31. Musée des beaux-arts de San Francisco, "Artiste de cirque dans les collections
  32. A. D., « À tavers galeries et musées : Celso Lagar », L'Amour de l'art, n°8, octobre 1938.
  33. « Au syndicat d'initiative L'exposition du peintre espagnol Celso Lagar », Le Journal de Rouen,‎
  34. Fondation Manuel Ramos Andrade, Exposition Celso Lagar, 1997
  35. Carlos Garcia, « Celso Lagar, un pobre genio de la pintura que "resucita" en Ciudad Rodrigo », La Vanguarda, 25 novembre 2016
  36. A. B., « Chroniques - Celso Lagar et Hortense Begué », L'Amour de l'art, n°5, mai 1928, p. 197.
  37. a et b Michel Florisoone, « Salon des surindépendants », L'Art et les Artistes, tome XXIX, 1934, p. 66.
  38. Robert Évreux, Léonard Bordes, éditions des Amateurs rouennais d'art, 1989, p. 92.
  39. Comité Montparnasse, Exposition de peintres et sculpteurs de l'École de Paris, catalogue vendu au profit des œuvres des 14e et 6e arrondissements, juin 1951.
  40. Miguel Cabañas Bravo, La politica artística del franquismo - El hito de la Bienal hispano-americana de arte, Consejo superior de investigaciones científicas, Madrid, 1996.
  41. « Celso Lagar y Zacarías González se revelan al público menos especializado », El Economista, 28 novembre 2009
  42. Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, p. 592-593.
  43. Traduction : Rue du peintre Celso Lagar
  44. (es) « ARCHIVO CELSO LAGAR », sur www.celsolagar.org (consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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  • « Interview de Celso Lagar », Heraldo de Madrid, 24 mars 1917 (lire en ligne).
  • Gustave Kahn, Celso Lagar, peintre, Max Jiménez, sculpteur, Éditions Galerie Percier, Paris, 1924.
  • Max Jacob, Celso Lagar, peintre, Hortense Begué, sculpteur, Éditions Galerie Zborowski, Paris, 1928.
  • Blaise Cendrars, Celso Lagar, Éditions Galerie Druet, 1935.
  • Lagar : peintures récentes : Exposition 22 juin-7 juil. 1948, Paris, Galerie Claude, , 4 p.
  • César González-Ruano, Mi medio siglo se confiesa a medias, Noguer, Barcelone, 1950.
  • Josep Francesc Ràfols, Diccionario biográfico de artistas de Cataluña, desde la época romana hasta nuestras dias, Barcelone, 1951-1954.
  • Paintings by Celso Lagar : Exposition 23 juin-31 juillet 1959, Londres, Crane Kalman Gallery, , 22 p.
  • Fernand Ledoux, Celso Lagar, Éditions Galerie de Paris, 1961.
  • Celso Lagar : Exposition 4-18 juil. 1961, Londres, Crane Kalman Gallery, , env. 30
  • Celso Lagar : Exposition, Musée d'Orbigny, La Rochelle, , 12 p.
  • Celso Lagar, Londres, Crane Kalman Gallery, , 28 p.
  • José Gomez-Salvado, « Genio y dramatismo en Celso Lagar », quotidien ABC, Madrid, 29 octobre 1966 (lire en ligne).
  • Cien anos de pintura en España y Portugal, 1830-1930, vol.IV, Antiqvaria, Barcelone, 1990.
  • Jacqueline Collex, « Hommage à Celso Lagar et à Grau Sala », revue Le Pays d'Auge, n°6, juin 1990.
  • Narciso Alba, Celso Lagar y la escuela de Paris, Diputacion provincial, Salamanque, 1991.
  • Narciso Alba, Celso Lagar : Aquel maldito de Montparnasse, Junta de Castilla y León, , 269 p.
  • Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  • Isabel García García, Orígenes de las vanguardias artísticas en Madrid (1909-1922), Universidad Complutense de Madrid, département histoire de l'art contemporain, mars 1998 (extrait en ligne).
  • Narciso Alba, « Sobre algunos personajes de Pombo y Automoribundia », dans Ramón Gómez de La Serna, études réunies par Évelyne Martin-Hernandez, Cahiers de recherches du C.L.R.M.C., Université Blaise-Pascal UFR lettres, Clermont-Ferrand, 1999 (lire en ligne).
  • Glosario de historia del arte, Editorial Salvat, 2005.
  • Isabel García García, Celso Lagar, TF Editores & Interactiva S.L.U., 2010.
  • Aránzazu Ascunce Arenas, Barcelone and Madrid - Social networks of the avant-garde, Bucknell University Press, 2012.
  • Sonia Adriana d'Agosto Forteza, Celso Lagar, una aportación sugerente a su catálogo, Université de Séville, département d'histoire de l'art, 2014.
  • Constantin Prut, Dicționar de artă modernă și contemporană, Éditions Polirom, Bucarest, 2016.

Liens externes

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